verdure repris au vers 8 par « un lit vert » fait songer à un nid qui accueille le
soldat.
La nature ne constitue pas un simple décor. Présentée comme vivante et
protectrice et maternelle elle devient un véritable personnage.
II La description du dormeur.
Le dormeur présent dans le titre apparaît dans le deuxième quatrain. La
description du personnage est essentiellement physique. On remarque le
champ lexical du corps : « », « », « ».L’accent est mis
sur sa fonction « un soldat » et sa jeunesse. Il est présenté « étendu dans
l’herbe »dans une position d’abandon total.D’ ailleurs l’adjectif « tranquille »
mis en relief par l’ suggère son calme et sa sérénité.
On remarque la répétition du verbe dormir repris à travers la formule « il fait
un somme », l’évocation du « lit vert » ou du nom « dormeur ».Le dormeur
est en parfait accord avec la nature .Il semble ne faire qu’un avec elle :
Ce lien était déjà suggéré par le titre où le mot val complète le nom dormeur.
Ainsi le dormeur est un enfant de la Nature.
III La chute : une découverte macabre.
Le dernier vers est un vers de chute et il crée un choc brutal. Le dormeur est
mort. Un certain nombre d’éléments auraient pu nous mettre sur la voie de la
chute. En effet, la position du soldat est inquiétante : « » son
teint est « « la comparaison avec l’ « »est suggestive.
Tous les verbes employés pour le dormeur traduisent l’immobilité. Seul le
verbe frissonner marque le mouvement mais il est employé à la forme
négative. Enfin, la progression des couleurs dans le poème est significative. On
passe de la lumière à des couleurs plus froides ou en demi-teinte. Le poème
s’achève sur une couleur violente : le rouge qui connote le sang et la mort. Les
« deux trous rouges » rappellent le « trou de verdure » du vers 1 .Le val sert
alors de tombe au jeune soldat.
IV Visée du poème.
Rimbaud veut ici dénoncer la guerre et l’absurdité de celle-ci. On ne trouve ni
cri ni violence des mots seulement des constats sous la forme d’un tableau. Les
mots sont simples, le style sobre, plein de retenue ce qui nous émeut vivement
et participe à l’efficacité de la dénonciation.