Les critères de dénutrition sont pris en défaut chez le patient obèse

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Les critères de
dénutrition sont pris
en défaut chez le
patient obèse
Nombre d’années de vie perdue
Grover SA et al Lancet Diabetes Endocrinol. 2015 Feb;3(2):114-22
Dénutrition
Définition ANAES 2003
• La dénutrition protéino -énergétique résulte d’un
déséquilibre entre les apports et les besoins protéinoénergétiques de l’organisme. Ce déséquilibre entraîne :
– des pertes tissulaires ayant
– des conséquences fonctionnelles délétères.
– Il s’agit d’une perte tissulaire involontaire.
• L’amaigrissement se différencie de la dénutrition par le
caractère non délétère de la perte pondérale. Il peut être
volontaire ou non.
Dénutrition
Définition CEN 2015
• La dénutrition est définie par un état de déficit
– en énergie et/ou
– en protéines et/ou
– en tout micro- ou macronutriment,
• produisant un changement mesurable
– des fonctions corporelles et/ ou
– de la composition corporelle,
– associé à une aggravation du pronostic des maladies.
• Et si on ajoutait… le risque de maladie? (pri)
Comment ça se « procédure »?
↓ ETAT PSYCHOLOGIQUE
↓ CROISSANCE
ATTEINTE
RESPIRATOIRE
↓ CICATRISATION
DENUTRITION
DENUTRITION
↓ DEFENSES DE
L'ORGANISME
ATTEINTE
DIGESTIVE
↓ OS
↓ MUSCLES
Perte de poids et chirurgie de l’obésité
Perte
excès de
poids
Excès de
poids
Perte de
poids à 1
an
% perte
de poids
Anneau
gastrique
50
45
22,5
19
Sleeve
gastrectomie
60
45
27
23
Bypass
gastrique
66
45
30
25
Diversion BP
75
75
56
37
…produisant un changement mesurable
des fonctions corporelles et/ ou
de la composition corporelle,
associé à une aggravation du pronostic
maladies*****.
Et si on ajoutait… le risque de maladie? (pri)
des
L’amaigrissement se différencie de la dénutrition par le
caractère non délétère de la perte pondérale. Il peut être
volontaire***** ou non.
Éventuellement, on parlera d’amaigrissement trop rapide…
Interaction entre poids/IMC et évaluation
clinique de la situation
• 6518 patients de réa (toutes situations) avec une
évaluation par une diététicienne
– Des dénutris non spécifiques:
• Diminution des apports cal ou protéiques
• Wasting (perte de muscle ou de gras)
• Stress métabolique
– Dénutrition protéino-énergétique
•
•
•
•
Perte de poids ou wasting, poids < poids idéal
Oedèmes
Diminution des apports cal ou protéiques
Diminution de l’albumine ou lymphopénie
Robinson MK et al Crit Care Med 2015;43:87-100
Interaction entre poids/IMC et évaluation
clinique de la situation
• Mortalité à 30 jours 19,1%, à 90 jours 26,6%
• 31% surpoids, 23% obèses classe ½, 5%
obèses classe 3
• 56% dénutris non spécifiques,12% PEM
Robinson MK et al Crit Care Med 2015;43:87-100
Interaction entre poids/IMC et évaluation
clinique de la situation
Mortalité 30j
OR
CI
Maigres
1,09
0,80-1,48
25+
0,93
0,80-1,09
30+
0,80
0,67-0,96
40+
0,69
0,49-0,97
Effet paradoxal de l’obésité!!!
Robinson MK et al Crit Care Med 2015;43:87-100
Interaction entre poids/IMC et évaluation
clinique de la situation
Mortalité 30j
OR
CI
Maigres
1,09
0,80-1,48
25+
0,93
0,80-1,09
30+
0,80
0,67-0,96
40+
0,69
0,49-0,97
Mortalité 30j
OR
CI
Maigres
0,74
0,54-1,00
25+
1,05
0,90-1,23
30+
0,96
0,81-1,15
40+
0,81
0,59-1,12
La dénutrition fait perdre effet paradoxal de l’obésité!!!
Robinson MK et al Crit Care Med 2015;43:87-100
Mortalité et cancers avec métastases
1419
cancers
avec méta
42% ont
perdu >
5% en 3-6
mois
Survie de
Survie de
594
73%
en
15,2surpoids
mois si nonsurpoids
dénutris
ou obèses
4,9 mois
(42%) si dénutris
13%
dénutris
Diagnostic avec le MNA
Gioulbanis I et al Ann Oncology 2015;26:217-21
Perte de fonction?
• Obésité: excès de poids
• Sarcopénique: diminution de la masse et de la
fonction musculaire
–
–
–
–
–
Risque de perte d’autonomie et de chute
Risque de mise en institution
Risque de mortalité
Carence en vitamine D
Infection
Mesurer la vitesse de marche
Ciangura C et al, comm personnelle
BPCO et carence en fer
Nickol AH et al BMJ open 2015;5:e007911
• Plus d’exacerbations
• CRP plus élevée
• Saturation moins bonne
la nuit et au repos
• Capacité physique
Nickol AH et al BMJ open 2015;5:e007911
Ponikowska B et al Diabetes Care 2013; 36:4147-56
Conclusion
• la médecine, dont le bilan nutritionnel, doit
suivre chez la personne obèse la même démarche
que chez la personne non obèse ;
• l’excès de poids ne doit pas appauvrir l’analyse
médicale (de bon sens),
• elle doit la rendre plus vigilante encore car
l’obésité peut masquer des diagnostics. La
dénutrition et la malnutrition en sont l’exemple
même.
• A Basdevant
Il faut y penser systématiquement chez les
personnes obèses :
• en situation d’agression, de stress (infection, traumatisme,
chirurgie) :
• une dénutrition peut exister alors que IMC>30. +++ oedèmes
• en cas de pathologie digestive chronique, d’insuffisance
rénale, de bronchopathie chronique ;
• en situation de précarité économique et sociale
• un mauvais état bucco-dentaire ou un trouble de la
déglutition, limitant la consommation de protéines ;
• après chirurgie de l’obésité, et notamment en cas de perte de
poids rapide et importante ;
• à l’occasion de régimes drastiques ;
• en cas de troubles majeurs du comportement alimentaire.
• Les signes n’ont pas de particularité chez la
personne obèse :
• fatigue, fonte musculaire, diminution de la
capacité physique, troubles des phanères,
troubles de mémoire, sont évocateurs
merci
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