Dossier thématique
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Pourcentage de malades dénutris
Pancréas 67 n = 1,903
Rein/vessie 52
Gynécologique 41
Côlon/rectum 39
Poumons 45
Autres 39
Prostate 14
Sein 21
ORL 49
Hématologique 34
Œsophage/estomac 60
Nombre de malades
0 50 100 150 200 250
70
60
50
40
30
20
10
0
80
300 350 400
Figure.
Prévalence de la dénutrition (perte de poids < 10 % de-
puis le début de la maladie ou IMC < 18,5 et < 21 chez les plus
de 75 ans) en fonction du type de cancer (Nutricancer 2005).
La nutrition en cancérologie digestive améliore
la prise en charge des malades
Nutrition in digestive oncology improves management of the patients
쐌쎲 X. Hébuterne*
* Service de gastroentérologie et nutrition, Pôle digestif du CHU de Nice.
L
e pronostic des patients atteints d’un cancer a considé-
rablement évolué ces vingt dernières années (1). Cette
évolution, caractérisée par une augmentation de 30 %
de l’incidence de la maladie et une diminution de 10 % de la
mortalité des patients cancéreux, trouve essentiellement son
explication dans l’amélioration conjointe du dépistage et du
traitement de la pathologie. Il est maintenant établi que l’état
de dénutrition d’un malade porteur d’une aff ection néoplasique
limite la tolérance et l’effi cacité des traitements de radiochi-
miothérapie (2, 3) ainsi que de la chirurgie (4). La dénutrition
augmente la durée d’hospitalisation, la morbidité et la morta-
lité hospitalières, en particulier chez les malades cancéreux.
Cest pourquoi le diagnostic précoce et la prise en charge de la
dénutrition, au même titre que la douleur, doivent faire partie
intégrante de la prise en charge globale du malade cancéreux.
En l’absence de données épidémiologiques récentes, une étude
multicentrique (Nutricancer 2005, en cours de publication) a été
menée dans 154 unités de 86 services dans 24 villes en France en
novembre et décembre 2005. Cette étude (5) a permis de mettre
en évidence l’importance de la dénutrition chez 2 068 patients
porteurs d’une aff ection néoplasique. Tous types de cancers
confondus, 38 % des femmes et 40 % des hommes étaient dénu-
tris. La prévalence de la dénutrition sévère était de 39 % pour les
cancers colorectaux (n = 191), 59 % pour les cancers gastriques
(n = 41), 61 % pour les cancers de l’œsophage (n = 41) et 67 %
pour les cancers du pancréas (n = 42) [fi gure]. Plus de 50 %
des malades avec un performance status à 2 étaient dénutris.
Cette étude fait également ressortir qu’un tiers seulement des
malades dénutris suivis bénéfi ciaient d’une prise en charge
nutritionnelle.
Dans ce numéro de La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue, B. Ray-
nard rappellera les particularités métaboliques et nutritionnelles
des cancers digestifs qui expliquent l’importance de la dénutri-
tion dans ce groupe de malades. Il fera également le point sur les
traitements spécifi ques de la cachexie cancéreuse. S. Antoun et
B. Raynard expliqueront comment mettre en place une stratégie de
dépistage de la dénutrition dans une unité de cancérologie. Enfi n,
P. Senesse et moi-même ferons le point sur les recommandations
actuelles en matière de prise en charge de la dénutrition au cours
des cancers digestifs à tous les stades de la maladie.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Remontet L, Estève J, Bouvier AM et al. Incidence et mortalité par cancer en
France de 1978 à 2000. Rev Epidemiol Sante Publique 2003;51:3-30.
2. Dewys WD, Begg C, Lavin PT et al. Prognostic eff ect of weight loss prior to
chemotherapy in cancer. Am J Med 1980;69:491-7.
3. Andreyev HJN, Norman AR, Oates J, Cunningham D. Why do patients with
weight loss have a worse outcome when undergoing chemotherapy for gastroin-
testinal malignancies? Eur J Cancer 1998;34:503-9.
4. e Veterans Aff airs TPN Cooperative Study Group. Perioperative total
parenteral nutrition in surgical patients. N Engl J Med 1991;325:525-32.
Avant-propos
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