Dire que la forme est non d´eg´en´er´ee, c’est dire qu’aucun vecteur non nul n’est orthogonal `a E:
pour x∈E,ona:
∀y∈E, hx, yi= 0 =⇒x= 0.
(Attention, le cˆone isotrope n’est pas n´ecessairement trivial : il peut y avoir des vecteurs xtels
que hx, xi= 0.) Ceci signifie exactement que le noyau de Φ est r´eduit `a {0}. Par ´egalit´e des
dimensions, Φ est un isomorphisme.
(b) Identification des orthogonaux
Montrons que Φ envoie l’orthogonal d’un sous-espace F⊂E, au sens de h·,·i, sur l’orthogonal
de Fdans E∗, au sens de la dualit´e. En effet, pour x∈E,ona:
x∈F⊥⇐⇒ ∀y∈F, hx, yi= 0 ⇐⇒ ∀y∈F, `x(y) = 0 ⇐⇒ Φ(x) = `x∈F⊥.
Ce n’est donc pas un abus grave d’avoir not´e les deux orthogonaux F⊥: Φ les identifie.
(c) Adjoint et transpos´ee
Soit alors u∈L(E). Son adjoint pour h·,·i est l’unique endomorphisme lin´eaire tel que
(§)∀x, y ∈E, hu∗(x), yi=hx, u(y)i.
Noter que cette ´egalit´e se traduit par :
∀x∈E, Φ(u∗(x)) = Φ(x)◦u=tu◦Φ(x),i.e. u∗= Φ−1◦tu◦Φ.
Ceci prouve du mˆeme coup l’existence et l’unicit´e de u∗. Et surtout, si on identifie Eet son
dual `a l’aide de Φ, u∗∈L(E) s’identifie `a tu∈L(E∗). Ouf.
(d) Matrices dans une base orthonorm´ee
Si Eposs`ede une base orthonorm´ee B= (ei)i=1,...,n pour h·,·i, la matrice de ua pour coefficient
d’indice (i, j)∈ {1, . . . , n}2:
hei, u(ej)i=hu∗(ei), eji=hej, u∗(ei)i.
On en d´eduit que la matrice de u∗dans Best la transpos´ee de la matrice de u. D’autre part,
la base duale de Best l’image de Bpar Φ, si bien que c’est aussi la matrice de tudans cette
base duale. On retrouve l’identification pr´ec´edente...
2◦Cadre sesquilin´eaire : deux notions d’adjoint ?
(a) Le cadre
Ici, K=Cet h·,·i est sesquilin´eaire `a sym´etrie hermitienne : pour λ∈Cet x, y, x0∈E,
hλx, yi=λhx, yi=hx, λyi,hx, yi=hy, xi,hx+x0, yi=hx, yi+hx0, yi.
On suppose de plus que h·,·i est d´efinie positive : hx, xi ≥ 0, avec ´egalit´e seulement pour x= 0.
Par exemple, si E=Cn, on peut prendre pour X, Y ∈Cn=Mn,1(C), hX, Y i=tXY .
On peut comme ci-dessus d´efinir une application Φ : E→E∗,x7→ hx, ?i, mais elle est anti-
lin´eaire2: pour λ∈Cet x, x0∈E,
Φ(x+x0) = Φ(x) + Φ(x0),Φ(λx) = λΦ(x).
Comme h·,·i est d´efinie positive, elle est non d´eg´en´er´ee et Φ est toujours bijective.
(b) Identification des orthogonaux
Rien `a changer, si ce n’est que la bijection Φ est d´esormais anti-lin´eaire.
2C’est en fait un isomorphisme si on munit E∗de la structure “tordue”, d´efinie par : λ·`:x7→ λ`(x) pour
λ∈Cet `∈E∗.
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