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a été proposée dans [6]. Celle-ci prend naissance de la méthode proposée en [14] mais
consiste à initialiser aléatoirement l’algorithme dans l’espace admissible des paramètres et
ceci à différentes reprises (des centaines de fois). La robustesse de cette technique vis-à-vis
des bruits de mesure a été présentée dans [15] et [7]. Cet algorithme d’identification a été
implémenté dans un logiciel disponible sur le web 1. Les identifications présentées dans ce
papier ont été faites directement avec ce logiciel.
3 Étude de l’effet des thérapies sur les paramètres du modèle
Le but de cette partie est d’utiliser le modèle 3 pour prédire l’efficacité des diverses familles
de médicaments à partir de l’identification des paramètres. Nous rappelons que les dosages
de RTI et PI sont les entrées de commande du système et nous posons (1 −ηRT I )β=β
et ηP I k=k. Ainsi les paramètres βet kseraient des images des efficacités respectives
des RTI et des PI. Ce travail trouve sa motivation dans la large gamme de médicaments
disponibles. Ces médicaments sont adaptés aux diverses souches de virus. Dans les pays
développés, la composition d’une multi-thérapie se base sur l’analyse génotypique du virus
mais cette analyse est trop chère pour être accessible à grande échelle dans les pays en
développement. C’est donc pourquoi, nous estimons qu’une analyse mathématique peut
aider dans l’évaluation et l’adaptation d’une thérapie tout en évitant les grands frais des
analyses génotypiques.
D’une manière succincte et très schématique, nous pouvons résumer comme suit l’ac-
tion des deux voies thérapeutiques telles qu’elles sont présentées en littérature :
– Les RTI agissent sur β[11, 12, 9] ;
– Les PI agissent sur k[2, 11, 12].
C’est cette modélisation qui est considérée dans le modèle 4D. Ce modèle suppose un
découplage total des effets des RTI et des PI. Jusqu’à nouvel ordre, aucun résultat illustrant
cette modélisation théorique n’est disponible. Notre but est donc d’essayer de valider ou
réfuter ces hypothèses en se basant sur l’identification des paramètres du modèle 4D (nota-
ment les paramètres βet k) à partir de données réelles. Pour ce faire, un protocole particulier
doit être mis en place. Pour un même patient, nous avons besoin de trois séries de données
successives :
1. Une série de données avant le début du traitement ;
2. Une série de données sous RTI seuls ;
3. Une série de données sous RTI et PI ensemble.
À noter que le traitement par PI seuls n’est pas acceptable cliniquement. Chaque série de
données doit inclure au moins 6 mesures du taux total de CD4 et 6 mesures de la charge
virale pour garantir l’identifiabilité du modèle 4D ; ces mesures doivent être fréquentes en
phase transitoire du régime.
La réalisation d’un tel protocole n’est pas facile, mais de premiers résultats se basant sur
des données hors-protocole que nous avons pu avoir du CHU de Nantes montrent que les
effets des RTI et PI ne sont pas tout à fait découplés et que l’efficacité d’une bi-thérapie est
plus visible sur le paramètre k. Des travaux plus concrets restent à mettre en œuvre dans
cette optique qui reste une perspective de recherche ouverte.
1. IRCCyN Web software for the computation HIV infection parameters, Available at http ://www.irccyn.
ec-nantes.fr/hiv.
Schedae, 2007, prépublication n° 16, (fascicule n° 2, p. 71-78).