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l’idée socialiste consistant à nationaliser les moyens de production et à supprimer
les mécanismes du marché considérés comme défaillants.
Keynes, selon Martin Wolf, aurait eu un comportement britannique en rete-
nant que l’intervention publique est maintenant nécessaire et qu’elle peut passer
par la nationalisation des entreprise et par la substitution de l’investissement pu-
blique à l’investissement privé, mais que cette démarche a un but de sauvegarde
des mécanismes du marché qui, aux yeux de Keynes est un instrument de coordi-
nation économique, l’Etat étant incapable de réaliser cette coordination. Ce n’est
pas parce que le marché assure cette coordination qu’elle ne va pas précipiter
l’économie dans une crise et c’est pourquoi l’autorité publique doit rester en sur-
veillance de l’économie pour corriger les déséquilibres pour éviter les situations de
liquidations générales qui risquent de détruire la vie économique et qui aux yeux
de Keynes ont une incapacité de concevoir ce qu’est la macroéconomie.
Cette vision purement nationale n’est pas satisfaisante parce que la vie éco-
nomique se déroule dans un cadre mondial et il y a des déséquilibres qui
s’installent dans les relations entre les différents pays (excédents d’épargne dans
les pays asiatiques qui doivent être compensés par des excès de dépenses comme
en France et en Amérique) et il y a une tentative de régulation internationale (bret-
ton woods, 1944) qui a abouti à la création du FMI.
Il y a un modèle macroéconomique relativement simple, reposant sur les
fonctions de consommation et d’investissement et ces modèles donnent lieu à des
développements analytiques mais il y a aussi la vision générale de l’économie qui
considère que l’économie de marché présente des éléments d’instabilité qui dégé-
nèrent nécessairement en crises plus ou moins durables et seules des politiques de
contrôle, de compensation, de réactions (budgétaires ou monétaires) sont capable
de maintenir cette économie de marché sur une ligne de croissance relativement
régulière.
C’est cette deuxième vision qui a été brutalement rejetée à partir de 1989
lorsque la chute du mur de Berlin a semblé prouver la supériorité du modèle occi-
dental d’économie de marché et cela s’est manifesté par la création d’instituts
Adam Smith dans tous les pays d’Europe de l’Est et on ne compte pas tous les
livres écrit à ce sujet. Les années 70 déjà, avec les chocs pétroliers, avaient porté
atteinte au modèle keynésien adopté par l’occident au lendemain de la seconde
guerre mondiale.
L’accroissement keynésiens et la politique budgétaire ne pouvaient plus ré-
soudre les problèmes d’inflation et de chômage. On a alors eu une dérégulation
progressive du secteur financier malgré les crises successives, à la fin des années
80, 90, 2000, et montraient la propension inquiétante des institutions financière à