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Macrconomie
On passe depuis 2008, de Smith à Keynes (et Minsky)…
Minsky a traité du jeu des crises financière, de leur impacte et de leurs mé-
canismes. Il y a trois catégories d’emprunteurs : ceux qui investissent et qui rem-
boursent à partir des recettes, des spéculateurs (obtention d’actifs par emprunts et
revente plus cher) et les emprunteurs de type « Ponzi », qui proposent des place-
ments et qui rémunèrent les placements par les nouveaux placements comme Ber-
nard Madoff et avant, Charles Ponzi.
Dès 1998 est intervenu le « moment Minsky » qui a été proposé pour ré-
soudre la crise financière Russe de 1998 (la poussée à la hausse fait place à la pous-
sée à la baisse quand les emprunteurs sont emmenés à revendre les actifs et préci-
pitent la baisse et le retournement conjoncturel).
Du point de vue macroéconomique, Keynes est plus important et au-
jourd’hui, le monde s’est réveillé keynésien. Les financiers ne sont pas des gens sé-
rieux… (Minsky) parce qu’ils ont tendance à présenter comme certains des évène-
ments incertains sous prétexte qu’ils ont des chiffres. Donc leur opinion est ins-
table et peut passer d’un optimiste infondé à un pessimisme tout aussi infondé et
qui devient de plus en plus réaliste à cause des réactions provoquées par ce nou-
veau pessimisme certain.
Les investissements sont financés par des moyens financiers, ce qui désé-
quilibre périodiquement l’ensemble de l’économie. En effet, le canisme écono-
mique est très différent au niveau macroéconomique et au niveau individuel. Au
niveau individuel, le fait de réduire les dépenses est rationnel et permet de faire
face à des difficultés mais un tel comportement d’une nation toute entière a pour
résultat de créer une insuffisance de la demande globale, et que les revenus distri-
bués ne sont pas totalement convertis en demande ce qui provoque une dépres-
sion économique.
Cette opposition n’est pas toujours sensible car lorsque l’investissement est
important, l’épargne individuelle va permettre de compenser cet investissement,
mais cet investissement va provoquer une fuite dans le circuit économique et c’est
face à cette fuite qu’on voit fleurir les plans d’investissement public. Mais tous les
pays n’ont pas les moyens de financer de tels plans
Si on se replace dans la période des années 30, cette période fait suite à une
exubérance irrationnelle des années 20, avec des emprunts massifs, l’escroquerie
de Charles Ponzi, et pour faire face à cette situation dégradée, il y avait deux
écoles antagonistes : l’école autrichienne (laisser faire et laisser disparaître) et
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l’idée socialiste consistant à nationaliser les moyens de production et à supprimer
les mécanismes du marché considérés comme défaillants.
Keynes, selon Martin Wolf, aurait eu un comportement britannique en rete-
nant que l’intervention publique est maintenant nécessaire et qu’elle peut passer
par la nationalisation des entreprise et par la substitution de l’investissement pu-
blique à l’investissement privé, mais que cette démarche a un but de sauvegarde
des mécanismes du marché qui, aux yeux de Keynes est un instrument de coordi-
nation économique, l’Etat étant incapable de réaliser cette coordination. Ce n’est
pas parce que le marché assure cette coordination qu’elle ne va pas précipiter
l’économie dans une crise et c’est pourquoi l’autorité publique doit rester en sur-
veillance de l’économie pour corriger les déséquilibres pour éviter les situations de
liquidations générales qui risquent de détruire la vie économique et qui aux yeux
de Keynes ont une incapacité de concevoir ce qu’est la macroéconomie.
Cette vision purement nationale n’est pas satisfaisante parce que la vie éco-
nomique se déroule dans un cadre mondial et il y a des déséquilibres qui
s’installent dans les relations entre les différents pays (excédents d’épargne dans
les pays asiatiques qui doivent être compensés par des excès de dépenses comme
en France et en Amérique) et il y a une tentative de régulation internationale (bret-
ton woods, 1944) qui a abouti à la création du FMI.
Il y a un modèle macroéconomique relativement simple, reposant sur les
fonctions de consommation et d’investissement et ces modèles donnent lieu à des
développements analytiques mais il y a aussi la vision générale de l’économie qui
considère que l’économie de marché présente des éléments d’instabilité qui dégé-
nèrent nécessairement en crises plus ou moins durables et seules des politiques de
contrôle, de compensation, de réactions (budgétaires ou monétaires) sont capable
de maintenir cette économie de marché sur une ligne de croissance relativement
régulière.
C’est cette deuxième vision qui a été brutalement rejetée à partir de 1989
lorsque la chute du mur de Berlin a semblé prouver la supériorité du modèle occi-
dental d’économie de marché et cela s’est manifesté par la création d’instituts
Adam Smith dans tous les pays d’Europe de l’Est et on ne compte pas tous les
livres écrit à ce sujet. Les années 70 déjà, avec les chocs pétroliers, avaient porté
atteinte au modèle keynésien adopté par l’occident au lendemain de la seconde
guerre mondiale.
L’accroissement keynésiens et la politique budgétaire ne pouvaient plus ré-
soudre les problèmes d’inflation et de chômage. On a alors eu une dérégulation
progressive du secteur financier malgré les crises successives, à la fin des années
80, 90, 2000, et montraient la propension inquiétante des institutions financière à
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créer des placements risqués (Amérique latine, Russie, Asie). Cependant, vu que
les placements risqués étaient extérieurs, les principales banques d’affaire de Wall
Street ont obtenu des divers gouvernements, la suppression progressive des règles
financières qui leur permit de créer de nouveaux instruments qui entrainèrent la
crise de 2008.
Ceci confirme l’instabilité financière de Minsky et qui apparaît comme la
principale justification de l’instabilité de marché, tel que l’a souligné Keynes. Ces
recherches de Minsky l’ont amené contre la tendance à la dérégulation, soulignant
qu’expérimentalement, ce genre de dérégulation ne pouvait aboutir qu’à des
crises.
Titre I - Le modèle keynésien : les grandes fonctions macroéco-
nomiques
Il y a un certain nombre de variables facilement identifiables :
la demande globale, adressée à des agents intérieurs sous forme de
demande de biens de consommation, de biens d’investissement,
mais on peut déjà séparer cette demande globale en deux :
o Demande par les agents privés
o Demande par les agents publics : biens consommables et biens
d’investissement, mais on ne découvre pas de fonction de
demande de l’Etat parce que c’est aléatoire (disponibilité des
ressources, volonté d’agir), mais on dégage une fonction de
demande des consommateurs individuels (dans leur en-
semble) et une fonction d’investissement. Donc les décisions
sont reliées d’une manière stable à d’autres variables qui
prennent alors le caractère de cause de ces demandes et inves-
tissements. On peut alors créer des modèles. Le modèle de la
théorie générale consiste à associer la fonction de consomma-
tion et la fonction d’investissement, cette association débou-
chant sur un équilibre qui apparaît alors comme le principal
déterminant de la formation du produit national.
Les demandes adressées aux producteurs étrangers (importations)
qui n’ont pas d’effet sur le produit national dudit pays.
Les demandes adressées par des investisseurs étrangers aux produc-
teurs nationaux (exportations). Il est particulièrement difficile
d’imaginer une fonction d’exportation puisque c’est la détermination
des demandeurs étrangers.
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Seule la fonction de consommation et la fonction d’investissement présen-
tent une formalisation possible (en macroéconomie), ce qui pose un problème à un
pays ouvert sur l’extérieur comme la France parce que les échanges extérieurs re-
présentent 20% du produit national.
Chapitre I - La demande de biens de consommation
Section 1 - La fonction de consommation de la théorie générale
Keynes est amené à proposer une fonction adaptée à la macroéconomie qui
est la fonction de Cournot (fondateur de l’analyse algébrique en économie). Au
niveau microéconomique chez Cournot, le déterminant essentiel est le prix, mais il
y a d’autres dimensions comme la répartition des revenus, les goûts des consom-
mateurs… Il y a simplement une liaison continue entre les différents niveaux de
prix et la demande de ce bien.
L’idée de Keynes est identique : trouver une liaison et a comme variable le
montant du revenu national. La structure de la fonction est répartie différemment,
mais cette évolution structurelle peut être laissée en arrière-plan et on gardera le
revenu national et le niveau de revenu des ménages.
Keynes fait quelques propositions :
La consommation tente à croître au fur et à mesure que le revenu
augmente mais l’accroissement de la consommation reste toujours
inférieur à l’accroissement du revenu.
L’accroissement de l’épargne reste plus marqué que l’accroissement
de la consommation au fur et à mesure que la consommation aug-
mente.
Il y a des effets du court terme : la tendance des consommateurs à ne pas
accroître leur consommation autant que le revenu est une habitude de consomma-
tion prise à un moment donné et qui ne va pas être modifié alors que le revenu lui-
même peut-être modifié de manière importante. S’il y a une brutale augmentation
des revenu, le consommateur n’augmentera que faiblement leur consommation,
mais au bout d’un certain temps, la consommation deviendra plus forte parce
qu’ils se seront habitués à un revenu plus élevé. S’ils se sont habitués à un fort re-
venu, les consommateurs peuvent temporairement consommer plus que leur re-
venu parce que leur revenu est passé au dessous de leur habitude. Il y a donc des
réserves financières.
Ces réflexes de court terme ont un rôle stabilisant parce que si les consom-
mateurs maintiennent à court terme leurs habitudes de consommation, ils vont
maintenir la demande globale et leur revenu va se redresser. Cela a un aspect ré-
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gulateur pour le revenu national qui peut faire face à des déséquilibres purement
temporaires.
Keynes est donc opposé à des mesures trop brutales comme les purges au-
trichiennes qui vont à l’encontre des mécanismes régulateurs.
Il y a donc une liaison, mais il y a quand même d’autres élé-
ments qui peuvent modifier à court terme les éléments
stabilisateurs. C’est le jeu de la valeur des actifs
détenus par les ménages consommateurs. La
valeur de ces actifs dépend de l’évolution
des marchés. Si les agents consomma-
teurs voient leurs actifs se dévaloriser
brutalement, ils vont considérer que
leur niveau de richesse est maintenant
élevé et ils vont trouver inutile de con-
tinuer à accumuler des actifs grâce à
leur épargne. Dans ce cas le taux
d’épargne est réduit et la consomma-
tion est augmentée sans qu’il n’y ait
de changement dans le niveau du revenu national.
Si les ménages voient baisser de ma-
nière brutale la valeur de leurs actifs, ils vont
avoir la réaction inverse et vont avoir tendance à
réduire leur consommation pour essayer de re-
constituer partiellement au moins la valeur de ces
actifs grâce à leur épargne. Cette baisse d’actifs
diminue la propension à emprunter et diminue
aussi l’investissement des ménages.
Dans un premier temps, on a considéré
que la hausse de l’immobilier favorisait la con-
sommation puis la baisse de l’immobilier, a diminué la consommation. C’est l’effet
richesse.
La consommation doit pouvoir être supérieure au revenu (Figure 1).
1. 
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3. 
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Figure 2
Figure 1
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