Rubrique : KINESITHERAPIE Thématique : Les étirements, la bonne posture et le gainage Par : Béatrice TSCHIRRET, kinésithérapeute du sport et manager Les étirements, est-ce vraiment bon ? Vous avez tout entendu et nous aussi, et cela risque de continuer longtemps… « s’étirer est indispensable, s’étirer ne sert à rien, il faut s’étirer au moins « x » secondes /minutes, il faut s’étirer après / avant l’effort, s’étirer évite les crampes, s’étirer risque de distendre les muscles et les tendons, il faut s’étirer à fond et tenir l’étirement, s’étirer nuit gravement à la performance musculaire, s’étirer évite les crampes et les courbatures, étirements et assouplissements c’est pareil ? Etc. » Comme pour l’entrainement, la nutrition, l’équipement et tout ce qui nous passionne autour du sport, et de la course à pied en particulier, comment faire le tri dans tout ce qui est dit, écrit et même publié depuis que la course existe ? En fait, sans vouloir même étudier le sujet… vous voulez juste savoir : alors je m’étire ou pas ? Qu’est-ce que j’ai à y gagner ? Et si oui, quand et comment ? La thématique du stretching a pris une importance considérable ces 10 dernières années dans la recherche et le nombre de publications sur le sujet croit. La réponse à la question « est-il bon pour un sportif de s’étirer est un OUI, désormais formel. Oui, s’étirer est bénéfique pour VOUS, en tant que sportif éclairé ou débutant et également en tant qu’humain fonctionnel. L’opposition entre raideur et souplesse ou entre force, puissance et souplesse n’est pas aussi « simple » qu’il y parait : raideur musculaire n’est pas forcément synonyme de force et souplesse de faiblesse. Sans partir sur une démonstration complexe, voici en résumé forcément un peu caricatural, POURQUOI… La souplesse, (induite par les étirements), est une qualité physique d’un matériau, au même titre que la force. Le but est d’atteindre un certain degré de mouvement sans blessure. Tous les sportifs, en fonction de leur discipline, n’ont bien entendu pas les mêmes besoins d’amplitude. Nous ne souhaitons pas faire de vous des danseuses ou des gymnastes mais des coureurs performants, qui ne se blessent pas. Les étirements (tout comme l’entrainement !) visent à augmenter progressivement la capacité des « tissus mous » (muscles, tendons, fascias, aponévrose, etc.) à se contracter et à s’étendre dans des proportions accrues. Tout comme il ne vous viendrait pas à l’idée de ne pas vous entrainer, la souplesse fera partie de votre routine d’entrainement. Ce qu’il faut retenir : Les étirements constituent une partie intégrante de la préparation, probablement également de la performance et de la prévention de certaines blessures. C’est la régularité de votre routine d’étirement qui, dès 3 à 4 semaines, montrera des résultats. - Quand ? à chaud ? à froid ? Les études tendent à montrer que cela importe peu. Nous parlons ici d’étirements et non d’assouplissements (durée plus longue pour un assouplissement). Ce qui prime et fait la différence, semble être la régularité des étirements plus que leur place dans la séance d’entrainement. Une bonne option est l’intégration d’étirements progressifs, courts et répétés dans l’échauffement. Une perte de force ou de puissance n’est pas à craindre puisque les muscles retrouvent leur structure normale au bout de 10 minutes environ après étirement. Une séance hebdomadaire d’étirements « à froid », c'est-à-dire à distance de l’entrainement, peut également être une bonne idée - Combien de temps ? La durée totale idéale des étirements sur un même groupe de muscles (même si on ne peut pas réellement « isoler » un groupe de muscle est de 2 à 3 minutes maximum, en séquences de 20 secondes par exemple En méthode statique, vous pouvez partir sur du : 6 x 20s par exemple), en montant progressivement sur 20s jusqu’au seuil maximum de douleur acceptable. Relâcher 5s et reprendre. Attention de ne pas « forcer » ou de ne pas respecter la progressivité (risque d’élongation). - A quelle fréquence ? Si vous « débutez » dans les étirements, idéalement tous les jours, puisque c’est la durée totale qui compte. Vous obtiendrez des bénéfices supérieurs avec plus de séances (5 séances). A minima 3 séances par semaine. En entretien, une fois acquise une certaine souplesse active, 2 à 3 séances hebdomadaires permettent de maintenir les résultats obtenus. Et si vous connaissez un praticien sérieux en massage Thai, nous ne pouvons que vous conseiller une séance par mois pour un confort musculaire et articulaire réel. En conclusion : Régularité et progressivité : du déjà vu ? Règles qui s’appliquent aussi aux étirements et qui démontrent un réel impact sur les risques de blessures musculaires et tendineuses. Les conseils habituels concernant l’alimentation, l’hydratation et le sommeil restent de mise.