Histoire du Québec Document fait par Guillaume Leblanc Table des matières -Les Premières Nations d’Amérique du Nord p.2 -Première phase d’industrialisation -Découverte de l’Amérique p.3-4 (1867 à 1896) p.23-24-25 -Jacques Cartier p.4-5 -AANB p.25-26 -Samuel de Champlain p.5-6 -Soulèvement des Métis p.26 -Montréal p.7 -Deuxième phase d’industrialisation -Nouvelle-France p.8-9-10 (1896-1929) p.27-28 -Louis XIV au pouvoir p.10-11 -Première guerre mondiale -L’intendant Jean Talon p.11 (1914-1918) p.28-29 -Guerre de Sept Ans p.12 -Droit de vote des femmes au -Batailles des Plaines d’Abraham p.12-13 Canada p.29 -Régime anglais (1760-1867) p.13-14 -La crise de 1929 p.30 -Traité de Paris 1763 p.13 -Deuxième guerre mondiale -Acte de Québec p.15 (1939-1945) p.31-32 -Guerre d’Indépendance américaine p.15-16 -Droit de vote des femmes au -Acte constitutionnel p.17-18 Québec p.32 -Presses canadiennes du 18e siècle p.18 -Duplessis et la Grande Noirceur -Révoltes 1837-1838 p.19-20 p.33 -Le Canada-Uni p.20-21 -Baby Boom! P.34 -Gouvernement responsable p.21 -Révolution tranquille p.34-35 -Politique Nationale de John A. McDonald p.22-23 -Rassemblent pour l’indépendance nationale p.35 -Référendum 1980 p.36 -Référendum 1995 p.37 Je me souviens En 1883, Eugène-Étienne Taché, architecte et commissaire adjoint des terres de la Couronne, fait graver dans la pierre la devise Je me souviens juste en dessous des armoiries du Québec, qui se trouvent au-dessus de la porte principale de l’Hôtel du Parlement à Québec. La devise est alors déjà employée officiellement par le gouvernement du Québec bien que les armoiries elles-mêmes ne l’arborent qu’en 1939. Pour ce qui concerne sa signification, Thomas Chapais la décris le 24 juin 1895 en disant : « Nous nous souvenons du passé et de ses leçons, du passé et de ses malheurs, du passé et de ses gloires ». Ernest Gagnon dit en 1896 : « Elle résume admirablement la raison d’être du Canada de Champlain et de Maisonneuve comme province distincte dans la confédération ». Selon un certain article, il y aurait une suite à la devise : « Née sous le lys, je grandis dans la roses ». Le lys étant un symbole de la France et la rose, de l’Angleterre. Les Premières Nations d’Amérique du Nord Parmi les Premières Nations d’Amérique du Nord, trois familles linguistiques furent créées pour regrouper les nations ayant des caractéristiques générales en communes. Ces familles ne sont généralement pas reconnues par les nations autochtones. Parmi celles-ci, il y a les Iroquoiens (leur vrai nom étant Haudenosaunee). Ils sont semi-sédentaires (vivent sur une terre durant dix à quinze ans et la quitte pour permettre sa fertilisation) et vivent autour des grands lacs canadiens, donc dans le climat continental humide. Ce sont des nations matriarcales, l’identité se transmet par la mère, et il n’y a pas d’autorité fixe. En effet, le chef n’est que purement consultatif et représente la tribu à l’étranger. Comme pour toutes les nations autochtones, les ainés sont très respectés et leurs conseils sont grandement pris en compte. Ce sont des chasseurs, pêcheurs et s’adonnent à l’agriculture des trois sœurs : la courge, le maïs et le haricot. Aussi, ils habitent dans des maisons longues où vit chaque famille. Ensuite, ce trouve les Algonquiens, des nations nomades (ne vivent jamais au même endroit et se déplace), puisqu’ils suivent le gibier. Ce sont des chasseurs, pêcheurs et cueilleurs de petits fruits et habitent dans des wigwams (sorte de tente facilement transportable). Ils vivent dans un climat subarctique et forment des tribus patriarcales (l’identité se transmet par le père). Ils se déplaçaient sur les lacs à l’aide de kayaks. Enfin, les nations Esquimaude-Aléoute, également nomades, vivant dans un climat polaire (climat artique) et composant eux aussi des nations patriarcales. Ce sont des chasseurs et des pêcheurs et ils vivaient principalement dans des tentes et on leur reconnaît aussi l’igloo, qui servait d’abris provisoire pour les chasseurs. Découverte de l’Amérique Après s’être fait refuser le projet d’une traversée de l’Atlantique vers l’Inde par le roi du Portugal Jean II, puisqu’un voyage terrestre par le Moyen-Orient est impossible car les Turcs leur bloquent le passage, Cristoforo Colombo (Christophe Colomb) tente sa chance chez Isabelle de Castille, reine d’Espagne. Le projet est finalement acceptée et c’est ainsi que notre explorateur génois par le 3 août 1492 partira vers un long voyage. Colombo est guidé dans son aventure par la Bible et le récit des voyages de Marco Polo, fils de Niccolò Polo. Le 12 octobre, il arrive avec les frères Pinzon et son équipage sur ce qu’il croyait être l’archipel nippon. Il fait enregistrer la prise de possession de l’îlot pour le compte du roi d’Espagne par le notaire qui les accompagne. Il le baptise du nom du Christ : San Salvador (Guanahani pour la nation Taïno) et s’en fait nommer vice-roi et gouverneur général. La première rencontre avec les autochtones - que Colombo nomme « Indiens » car il pense avoir atteint les Indes orientales – est encore pacifique. Ceux-ci lui apportent du coton, des perroquets et d’autres objets. L’interprète que le navigateur avait embarqué à son bord n’est pas d’une grande utilité… Lors de ce premier contact, avec forces gestes, répétitions et quiproquos, les Taïnos indiquent – ou les Espagnols comprennent – que de l’or se trouve en quantité importante sur une grande île au sud-est, habitée par des populations d’anthropophages qui leur sont hostiles. Le 28 octobre, Colombo accoste dans une baie (aujourd’hui « baie de Bariay ») de cette île qu’il nomme alors Juana, en l’honneur du prince Don Juan, le fils des rois catholiques : cette île est aujourd’hui connue sous le nom de Cuba. Il pense connaître parfaitement sa position sur le continent asiatique. Ses hommes et lui-même apprennent à fumer de grandes feuilles séchées : le tabac. Se croyant à Cipangu (le Japon), Cristoforo Colombo, envoie Luis de la Torre et Rodrigo de Jerez à la recherche du Grand Khan à l’intérieur des terres. Il accostera le 6 décembre sur une île qu’il baptise du nom d'Hispaniola (« L'Espagnole »), car elle lui rappelle les campagnes de la Castille. Suite à ce voyage, Amerigo Vespucci est le premier à prendre pleinement conscience de l’importance de la découverte de Colombo. En 1504, Vespucci publie un ouvrage intitulé Mundus Novus (Nouveau Monde), où il décrit des régions visitées par les marins européens du continent (en fait, le mot Amérique, dérivé d’Amerigo, prénom de Vespucci, a été inventé et attribué au Nouveau Monde par le cosmographe allemand Martin Waldseemüller). Cristoforo Colombo (Christophe Colomb) Jacques Cartier Suite à la découverte européenne de l’Amérique, la pêche attire de nombreux marins durant le 15e et 16e siècles. La France n’entre pas dans la course à l’exploitation de l’Amérique que longtemps après l’Espagne, malgré les nombreux pêcheurs bretons qui hantent les côtes de Terre-Neuve depuis le milieu du 15e siècle. Cependant, en 1524, François 1er, roi de France (règne de 1515 à 1547), confie la première expédition française officielle en Amérique du Nord à l’italien Giovanni da Verrazano. Celui-ci est le premier à reconnaître l’Amérique comme continent distinct de l’Asie et de l’Europe. Plus tard, François 1er interrompt ses débuts prometteurs d’explorations suite au désastre de Pavie en 1524 et l’humiliante année de captivité à Madrid infligés par son rival Charles Quint, roi des Espagnes de 1516 à 1558 et empereur du Saint-Empire romain germanique de 1519 à 1558. Dix ans plus tard, François 1er se tourne une nouvelle fois vers le Nouveau Monde. Jacques Cartier, navigateur et explorateur français née en 1491, se trouve financé d’une expédition par le roi François en 1534. Sa tâche est d’aller vers Terre-Neuve et de découvrir certaines iles où les rumeurs disent qu’ils s’y trouvent quantité d’or et de matières dîtes riches. Cartier entreprend le voyage sur la recommandation de Jean Le Veneur, abbé du Mont-Saint-Michel. Il part, à la tête de deux petits navires et d’une soixantaine d’hommes, de Saint-Malo (ville de sa naissance et de son décès en 1557) le 20 avril 1534. Il arrive à Terre-Neuve vingt jours plus tard et explore le golfe du Saint-Laurent. Les premiers contacts avec les autochtones sont avec les Micmacs. Les deux groupes communiquent par signe. Le troc entre Français et Micmacs s’improvise peu à peu. Les Micmacs, en échange de couteaux, de chaudrons, de perles de verre et de colifichets, donnent tout ce qu’ils possèdent. En remontant vers la baie de Gaspé, Cartier rencontre les Iroquois du Saint-Laurent. Il fera un deuxième voyage en 1535-1536, puis un troisième en 1541-1542. Jacques Cartier Samuel de Champlain Samuel de Champlain serait né à Brouage, dans l'ancienne province de Saintonge en France (aujourd'hui Charente-Maritime), entre 1567 et 1580 et mort à Québec (NouvelleFrance, dites Canada) le 25 décembre 1635. Champlain est tout à la fois un navigateur, cartographe, soldat, explorateur, géographe, commandant et chroniqueur français. Après une formation de navigateur en Saintonge (vers 1586-1594), il se fait soldat en Bretagne (1595-1598), puis explorateur des colonies espagnoles d'Amérique (15991601), du fleuve Saint-Laurent (1603) ainsi que de l'Acadie (1604-1607) et de la côte atlantique (entre l'actuel Nouveau-Brunswick et Cap Cod). Il est surtout connu pour avoir ensuite fondé la ville de Québec, le 3 juillet 1608. Le 24 mai 1603, la flotte s'ancre à Tadoussac, qu’il vient de fonder. Ce sera le premier poste de traite de fourrures et c’est ainsi qu’arrivèrent les coureurs des bois. Champlain accoste le 3 juin à Tadoussac et, avec ses ouvriers, gagne en barque la « pointe de Québec » le 3 juillet, au pied du « cap Diamant », où ils érigent trois bâtiments principaux. Il fonde donc la ville de Québec en 1608. Le premier hiver est difficile pour les 25 hommes restés sur place. La plupart décèdent du scorbut ou de dysenterie, et seuls huit hommes survivent, outre Champlain. Dès le printemps, celui-ci prend soin d'établir de bonnes relations avec les Amérindiens des environs. Comme à Tadoussac, six ans auparavant, il renoue des alliances avec les Montagnais et les Algonquins, qui vivent au nord du Saint-Laurent, acquiesçant à leur demande persistante de les aider dans leur guerre contre leurs ennemis les Iroquois, semi-nomades eux aussi, vivant au sud-ouest du fleuve. Le 28 juin 1609, Champlain repart avec neuf soldats français et les Hurons toujours dans l'idée d'explorer la rivière des Iroquois (aujourd'hui le Richelieu). Le 29 juillet, Champlain et son équipe rencontrent un groupe d'Iroquois. Un guide indigène désigne les trois chefs iroquois : aussitôt Champlain tue deux d'entre eux d'un seul coup d'arquebuse, qui provoque aussi la fuite rapide de l'ensemble des Iroquois. Cet évènement entame une longue période de relations hostiles de la confédération des cinq nations iroquoises à l'encontre des colons français. Il fondera en 1634 la ville de Trois-Rivières. Gravure. Portrait factice de Champlain par E. Ronjat. Il n'existe pas de portrait authentique de Champlain. Toutes les représentations que l'on en donne sont des faux ou des interprétations. La seule image originale est une gravure d'une bataille au lac Champlain en 1609, mais les caractéristiques faciales sont trop vagues pour en avoir une bonne idée. Montréal En 1640, Jérôme Le Royer fait la rencontre de Paul Chomedey de Maisonneuve, un jeune noble de la Champagne qui, après la lecture des Relations des Jésuites, souhaite devenir missionnaire en Nouvelle-France. Jérôme Le Royer s'ouvre à Paul du dessein de la Société Notre-Dame de Montréal à quoi Paul répond : « Monsieur, je suis prêt à aller à Montréal et y faire sacrifice à Dieu de ma vie et de ce que j'ai de plus cher en France ». Les Français ne s’y installèrent en permanence que le 17 mai 1642, quand un groupe de prêtres, religieuses et colons de la Société Notre-Dame de Montréal menés par Paul Chomedey de Maisonneuve fonda le village de Ville-Marie (aujourd’hui Montréal). Parmi ces colonisateurs, on note Jeanne Mance, cofondatrice de Montréal, qui fonda bientôt l’Hôtel-Dieu de Montréal, l'un des premiers hôpitaux d’Amérique du Nord et Marguerite Bourgeoys, qui instaura l'éducation en Nouvelle-France. La fondation de Montréal fait toutefois des sceptiques. Montmagny, le gouverneur de Québec, s'inquiète de la sécurité du groupe de Maisonneuve, compte tenu des attaques des Iroquois, en plus d'être irrité par l'autonomie accordée à la colonie montréalaise. Il propose au groupe de s'installer à l'Île d'Orléans, ce que refuse Maisonneuve. L'historien Paul-André Linteau y voit les premiers signes de la « rivalité proverbiale » qui de tout temps opposera la métropole québécoise à sa capitale3. Nouvelle-France (1534-1760) La Nouvelle-France était une colonie du Royaume de France, située en Amérique du Nord et ayant existé de 1534 à 1763. Elle faisait partie du premier empire colonial français et sa capitale était Québec. Elle fut d'abord une colonie-comptoir administrée par des compagnies coloniales, puis une colonie de peuplement sous le gouvernement royal du Conseil souverain. Ses descendants sont les Acadiens, les Brayons, Cadiens, les Québécois francophones dont l'appellation ancienne est Canadiens français, Créoles louisianais et Métis. Le territoire de la Nouvelle-France était constitué des régions suivantes : l'Acadie, le Canada, la Louisiane et Terre-Neuve. À son apogée, il comprenait ainsi le bassin versant du fleuve Saint-Laurent, des Grands Lacs et du Mississippi, le nord de La Prairie, la péninsule du Labrador, le pourtour de la baie d'Hudson, la région du lac Winnipeg et de la rivière Saskatchewan et la vallée de l'Ohio. Cette colonie servit alors uniquement à la pêche et à la traite des fourrures. C'était alors une colonie-comptoir1. Elle portait ce titre puisqu'on ne vivait que temporairement en Nouvelle-France à cette époque. Les Français prenaient ce dont ils avaient besoin et repartaient en Métropole. Dès 1603 cependant, Louis Hébert devint le premier des colons français à s'établir de façon permanente en NouvelleFrance. En 1627, le Cardinal de Richelieu créa la compagnie des cent-associés qui prenait alors la relève de ses prédécesseurs et, par le fait même, fit introduire la Coutume de Paris et le régime seigneurial en Nouvelle-France. Mais ce n'est que sous le règne de Louis XIV que furent envoyées les Filles du Roi et que furent adoptées les politiques de croissance de la population par l'intendant Jean Talon. Il relevait directement du gouverneur de la Nouvelle-France qui siégeait à Québec. Cependant, la colonie connut la création de trois gouvernements régionaux distincts, soit ceux de Québec (1608), des Trois-Rivières (1634) et de Montréal (1642). Lors du premier recensement effectué en Nouvelle-France, en 1666, on comptait quelque 3 215 Européens dans la vallée du Saint-Laurent (voir Canada). C'est en 1664 que débarquent les premières Filles du Roy. Huit cents Filles du Roy venues de France et éduquées à Paris par la fine fleur de l'aristocratie française s'installent à demeure en Nouvelle-France jusqu'en 1673, soit un apport représentant près de 25 % de la population d'avant leur arrivée. Tant et si bien que 9 ans après les premières arrivées, la population double pour un total de « 6 700 âmes en 1672 » ; elle triple en 1682 moins de 18 ans après l'arrivée des premières Filles du Roy pour un total de 10 000 âmes. Un siècle plus tard, la population s'élevait à 90 000 personnes. Dès le début du 17e siècle, les colonisateurs français entrèrent en contact avec les tribus autochtones. Ils s'allièrent avec les Micmacs, les Abénaquis, les Algonquins, les Montagnais et les Hurons. Samuel de Champlain participa à la protection de la colonie contre les Iroquois, devenus les ennemis des Hurons et des Algonquins. Cela à cause de leur rivalité engendrée par le commerce des fourrures et le fait que les Hurons avaient perdu leurs terres au profit des Iroquois. Entre 1634 et 1760 fut établie une série de missions jésuites en Nouvelle-France, dans le but de répandre la religion chrétienne parmi les amérindiens locaux, ainsi que pour maintenir la paix entre les nations autochtones. Pendant les premières années de la colonisation, jusqu'à la fin du XVIIe siècle, la vie des colons en Nouvelle-France est marquée par de constantes contraintes : raids amérindiens, conditions climatiques auxquelles il fallut s'adapter, éloignement de la métropole, commerce incertain avec la France et les Antilles, etc. Les habitants doivent donc se suffire dans la mesure du possible en produisant leurs propres denrées, en adaptant des méthodes et des techniques françaises aux réalités nordaméricaines, en s'appropriant des éléments culturels des nations autochtones environnantes. Ces conditions créent bien sûr un milieu propice au développement des corps de métier locaux, et bientôt apparaît une petite bourgeoisie coloniale qui stimule la production de biens et de services. De cette manière, les capitaux ne sont pas drainés vers la métropole : en achetant les produits locaux, les colons se trouvent à favoriser un certain enrichissement. Jugeant que la Compagnie de Montmorency ne s’occupe pas adéquatement de la colonie, le Cardinal de Richelieu, la remplace par la Compagnie des Cent-Associés de la Nouvelle-France. Elle voit le jour le 29 avril 1627. C'est la première à s'installer au Canada parmi les Compagnies européennes fondées au XVIIe siècle. La compagnie fonctionne selon le même schéma que les précédentes. Elle se voit octroyer le monopole de tout commerce à perpétuité et celui du commerce des fourrures pour 15 ans au cours desquels elle s'engageait à installer, à ses frais, 4 000 colons, à administrer la colonie, à assurer la défense du territoire, et également à se consacrer à la conversion des Indiens. De 1629 à 1635, Samuel de Champlain est le Lieutenant de la Compagnie en NouvelleFrance. Sous l'Ancien Régime français, chaque communauté est divisée est gouvernée par un seigneur et un prêtre en plus d'un magistrat désigné par le seigneur et le prêtre. La Compagnie est acculée au bord de la faillite et l'agressivité des Iroquois ne lui permet pas de rétablir sa santé financière dans les années suivantes. Elle cède alors son monopole à la Compagnie des Habitants, formée de marchands canadiens qui tentent tant bien que mal d'exploiter la fourrure. Louis XIV au pouvoir Le Conseil souverain de la Nouvelle-France est une institution établie par Louis XIV en avril 1663. La création de ce conseil signe la fin du contrat de la Compagnie des Cent-associés, mise sur pied par le cardinal Armand de Richelieu, qui avait failli, selon les vue royales, à sa tâche d'établir une colonie de peuplement en Amérique. Les trois principaux personnages à y siéger sont le gouverneur, l'évêque et l'intendant. Ce dernier préside les délibérations. Tous les membres répondent au Secrétaire d'État à la Marine de la France. Ceux-ci sont choisis parmi la noblesse française. Le Conseil souverain comprenait en plus neuf fonctionnaires, entièrement responsables de tous les sujets législatifs, exécutifs et judiciaires. Le Gouverneur de ce régime était le représentant direct du roi de France. Il était responsable de la défense et des relations diplomatiques. L'Intendant était responsable des affaires civiles, incluant l'administration de la justice et le développement du régime seigneurial, des finances et du commerce. L'évêque avait, quant à lui, la commande des affaires religieuses, comprenant la charité, l'éducation, les hôpitaux et la conversion des Amérindiens. Cinq conseillers servant de Cour d'appel, formaient la plus haute Cour de Justice en Nouvelle-France. (Le nombre des conseillers passe à 12 à partir de 1703.) En 1663, Louis XIV procède à la dissolution de la Compagnie de la Nouvelle-France et prend le contrôle de la colonie. À l'époque, il y a 69 seigneuries tenues par 62 individus et sept institutions religieuses (les Jésuites, Sulpiciens et Ursulines, les Hospitalières de Québec et de Montréal, la Fabrique de la paroisse de Québec et les Amérindiens chrétiens de Sillery). L’intendant Jean Talon Pour aller peupler la colonie française d’Amérique de la Nouvelle-France qui a été, à ses débuts, une colonie d’exploitation du commerce des fourrures, il a fallu fournir aux cultivateurs célibataires, qui ont immigré, des femmes pour fonder une famille et avoir des enfants. Elles recevaient une dot du Roi de France qui comprenait des objets utiles à leur nouvelle vie. Orphelines, filles de condition modeste, sans fortune, ces jeunes femmes arrivent dès le 22 septembre 1663 pour peupler la Nouvelle-France. Celles établies à Montréal ont été accueillies par Marguerite Bourgeoys. Elles sont entre 700 et 1000 à être envoyées en Nouvelle-France. Dix ans après leur arrivée, la population de la NouvelleFrance avait doublé3. Envoyées par le roi de France Louis XIV à la demande de l’intendant Jean Talon, ces filles avaient en général entre 15 et 30 ans. Jean Talon reçoit du roi, par Jean-Baptiste Colbert, la charge d'Intendant pour le Canada, l'Acadie et Terre-Neuve le 23 mars 1665. Il débarque à Québec le 12 septembre 1665. Le Conseil souverain, quant à lui, vient d'être dissous par Alexandre de Prouville de Tracy, envoyé par le roi Louis XIV régler les problèmes qui l'affligeaient, En 1670 - Fondation à Londres de la Compagnie de la Baie d'Hudson, pour la traite des fourrures sur le nouveau continent. En 1720 - Québec est fortifiée par le roi de France. En 1731 Début de la construction du Chemin du Roy reliant Québec et Montréal. Guerre de Sept Ans Bien que les conflits Français-Anglais durent depuis des siècles, la Guerre de 7 ans commença bien avant d'être déclarée, c’est-à-dire en 1754. Elle mit fin à la présence française en tant que pays tant en Amérique du nord qu'aux Indes. Cette guerre a officiellement commencé en 1756. Notons tout de même que grâce à la volonté des francophones qui restèrent en Nouvelle-France, et qui se sont battus sans faillir, ils ont réussi à imposer leur langue, leur religion et leurs coutumes. Le 9 Juin 1756 Louis XV déclare la guerre à L'Angleterre, marquant ainsi le début officiel des hostilités. Bataille des Plaines D’Abraham Louis-Joseph de Montcalm vs. James Wolfe Le 21 juin à la ville de Québec, James Wolfe, nommé commandant des troupes du Nouveau-Monde par le premier ministre anglais Pitt, remonte le saint Laurent jusqu' a Québec. A Québec le 31 juillet, Montcalm parvient à repousser les Anglais. La bataille pour les plaines d'Abraham, ou première bataille de Québec, se déroula le 13 septembre 1759 durant la guerre de Sept Ans à Québec. Elle ne dura pas plus de 30 minutes3. Elle opposa les Français défendant la ville assiégée à l’armée britannique attaquante et se solda par la victoire de cette dernière et la mort des deux généraux commandant la bataille, Montcalm et Wolfe. Elle marque le début de la conquête britannique et la fin du régime français en Nouvelle-France. Traité de Paris 1763 Le 10 février 1763 Traité de paix définitif et alliance entre la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne, conclus à Paris, avec les articles séparés y afférant. Régime anglais (1760-1867) James Murray, gouverneur anglais La proclamation royale de 1763 fut délivrée le 7 octobre 1763 par le roi d'Angleterre George III à la suite de l'acquisition par la Grande-Bretagne de territoire français et après la fin de la Guerre de Sept Ans. La proclamation avait pour but d'organiser les vastes et nouvelles terres britanniques de l'Amérique du Nord, et de stabiliser les relations avec les Amérindiens en règlementant la traite des fourrures, la colonisation et l'achat des terres à la frontière occidentale. La proclamation royale de 1763 avait aussi pour but d'assimiler les « Canadiens », comme on dénommait à l'époque la population française. Son but premier était de faire du Canada, une vraie colonie britannique. Par la proclamation royale, la Grande-Bretagne donne une première constitution au territoire récemment conquis (le Canada et ses dépendances, de même que l'Île Royale). Le but est de donner un visage britannique le plus rapidement possible à cette nouvelle colonie peuplée essentiellement de Canadiens francophones. On commence d’abord par délimiter précisément le territoire qui correspond à peu près à la vallée du fleuve Saint-Laurent et on lui donne un nom : « Province of Quebec ». On voudra donc introduire les lois anglaises aussi bien civiles que criminelles. Les lois civiles anglaises, en particulier, mettent en péril le régime seigneurial puisqu’on en fait aucunement mention dans ce code. Cela crée beaucoup d’inquiétude chez les seigneurs qui doivent arrêter de percevoir les redevances auprès de leurs censitaires. On tolère la pratique de la religion catholique mais elle n’a pas d’existence légale ce qui veut dire que les curés ne sont pas autorisés de percevoir la dîme auprès de leurs paroissiens. De plus, le nouveau gouverneur Murray reçoit l’instruction de n’admettre aucune ingérence de l’Église de Rome dans la province. La raison est bien simple. Puisque les catholiques d’ici n’ont plus d’évêque (il est mort en 1760), on ne peut donc plus procéder à l’ordination de nouveaux prêtres. Cela signifie qu’avec le temps, le clergé catholique s’éteindra de lui-même. Toujours sur le plan religieux, on avise le gouverneur qu’il devra exiger le serment du test à tous ceux qui voudraient obtenir une charge civile. Enfin, pour attirer le plus vite possible et en grand nombre une immigration britannique dans la province, on incite le gouverneur à fonder des écoles anglicanes et à créer des cantons qui sont la manière anglaise de découper les terres. La Rébellion de Pontiac en 1763 avait obligé le gouvernement à avancer la proclamation, la frontière avec la réserve Indienne fut dessinée dans l'urgence, et certains colons se retrouvèrent du jour au lendemain sur le territoire de la réserve6. Ils devaient rendre la terre et revenir dans les Treize colonies. Avec la Proclamation Royale de 1763, la population francophone du Canada a dû être relocalisée dans de nouvelles frontières. Acte de Québec L’administration britannique du Canada a reçu la sanction royale le 22 juin 1774. La couronne craignait que la Province de Québec soit influencer par les agitations dans les Treize colonies Il agrandit le territoire de la province de Québec, désormais un vaste territoire qui longe la vallée du fleuve Saint-Laurent de Terre-Neuve aux Grands Lacs, le pourtour de ceux-ci ainsi que la vallée de l'Ohio. Il donna l'impression d'attribuer un large territoire aux Amérindiens afin de stopper une éventuelle rébellion de leur part. Il restaura les droits des propriétaires des seigneuries, abolit le serment du test, un serment de fidélité au roi et au chef de l'Église anglicane qui excluait les catholiques de la fonction publique, ramena l'usage du droit civil français, mais conserva le droit criminel anglais, moins sévère. On n'accordera pas la chambre d'assemblée que demandaient les marchands anglais, l'Angleterre ayant peur que les mêmes troubles que dans les 13 colonies se développent. Toutes décisions prises par le conseil doivent être soumises à l'approbation royale avant d'être valide. Guerre d’Indépendance américaine La guerre d'indépendance des États-Unis opposa les Treize colonies d'Amérique du Nord au Royaume de Grande-Bretagne, de 1775 à 1783. Ce sont les agitations d’avant cette guerre qui menèrent à l’Acte de Québec. Les colons américains révoltés étaient nommés par les Britanniques « insurgents » ou encore « Patriots ». La guerre d'indépendance américaine est un des processus de la révolution américaine qui permit aux États-Unis d'accéder à l'autonomie et de construire des institutions républicaines. Événement fondateur de l'histoire du pays ainsi que, par ricochet, du Canada anglais par l'expulsion de 50 000 loyalistes dans une population de 90 000 francophones du Québec, la guerre entraîna à partir de 1777 d'autres puissances européennes, parmi lesquelles la France, qui joua un rôle important. Les dépenses de la Guerre de Sept ans vida les caisses de la Couronne britannique. Londres décida alors de faire supporter une partie des frais de guerre aux colons américains. Le Parlement britannique imposa de nouvelles taxes en votant une série de lois qui provoquèrent le mécontentement de ceux-ci (Sugar Act en 1764, Stamp Act en 1765, Townshend Acts en 1767, Tea Act en 1773). Ils refusèrent de payer parce qu'ils n'étaient pas représentés politiquement à la Chambre des communes à Londres, en anglais "no taxation without representation", ce qui signifie « pas d’imposition sans représentations ». Les colons américains, en particulier les marchands des ports de la Nouvelle-Angleterre, reprochaient à la Grande-Bretagne sa politique commerciale : le trafic de certaines marchandises comme le thé était réservé aux navires britanniques, en vertu du monopole en vigueur. Dès que les États-Unis d'Amérique se furent proclamés indépendants (4 juillet 1776), les résidents eurent à décider ce qu'ils voulaient soutenir. Ceux qui étaient favorables à l'indépendance furent appelés « Americans » ou « patriotes » ou « Insurgés » ou encore « Congressistes ». (Le terme d'avant guerre était « Whig » occasionnellement utilisé). Les personnes qui s'opposaient à l'indépendance furent appelées « Loyalistes », « tories », « royalistes » ou les « hommes du roi ». Le terme a été utilisé des deux côtés, sans ambiguïté. Le Congrès disposait de 40 ou 45 % d'opinions favorables dans la population. Près de 15 ou 20 % de la population, les loyalistes, étaient partisans du roi George III durant la guerre. Quelques-uns (particulièrement dans les Carolines) changèrent de camp, et d'autres restèrent neutres. Les loyalistes eurent jusqu'à 50 000 soldats durant les années de guerre pour soutenir l'Empire britannique. Certains historiens affirment que la révolution américaine fut une guerre civile entre loyalistes et patriotes. Les indépendantistes américains firent une expédition dans les colonies du nord, la Province du Québec de l'époque, espérant convaincre les Canadiens de se joindre à eux. Les Américains occupèrent Montréal; mais leur chef Montgomery ayant été tué devant Québec, Carleton mit fin aux opérations terrestres de la campagne américaine au Canada en décembre 1775. Carleton après la bataille navale de Valcourt ne poursuivit pas Arnold et fut remplacé par Burgoyne l'année suivante. Durant la guerre, certains loyalistes immigrèrent vers la province de Québec. Certains fuyaient les mauvais traitements que leur infligeaient les patriotes, mais il s’agissait surtout de vivre dans une colonie appartenant à la Grande-Bretagne. Acte constitutionnel L'Acte constitutionnel de 1791 est une loi adoptée par le Parlement britannique le 10 juin 1791 qui avait pour principal objectif de satisfaire les demandes des sujets loyalistes ayant quitté les États-Unis suite à la guerre d'indépendance américaine de 1775-1783. La loi, qui contenait 50 articles, apporta les changements suivants à l'arrangement institutionnel établi en 1774 par l'Acte de Québec : La Province de Québec est divisée en deux provinces distinctes: le BasCanada et le Haut-Canada; Chacune des deux provinces se voit attribuer une Assemblée législative élue ainsi qu'un conseil législatif et un conseil exécutif nommé par le gouverneur général, représentant du pouvoir britannique dans la colonie; Le Haut-Canada est sous l'administration d'un lieutenant gouverneur nommé par le gouverneur général alors que le Bas-Canada est sous l'administration directe d'un représentant du gouverneur général; Les conseils législatifs se doivent d'être composés d'au moins sept membres dans le Haut-Canada et d'au moins quinze membres dans le Bas-Canada. Les membres sont nommés à vie; L'Assemblée législative se doit d'être composée d'au moins seize membres dans le Haut-Canada et d'au moins cinquante membres dans le Bas-Canada; Le gouverneur général se voit attribuer le pouvoir de nommer l'orateur de l'Assemblée législative, de décider du lieu et de la date des élections et d'approuver ou de rejeter l'adoption des lois; Quelques dispositions de la loi attribuent des terres aux Églises protestantes, dans les deux provinces. Fruit d'un compromis visant à maintenir la loyauté des Canadiens français tout en accommodant les immigrants loyalistes, cette loi divisa donc le territoire de la Province de Québec en deux parties en utilisant la rivière des Outaouais comme point de séparation. Le territoire à l'est de la rivière prit le nom de Bas-Canada (sud du Québec actuel) et la partie ouest le nom de Haut-Canada (sud de l'Ontario actuel). Le Haut-Canada se vit attribuer des institutions coloniales entièrement britanniques, alors que le système faisant cohabiter le droit civil français et le droit criminel anglais dans le Bas-Canada fut maintenu. Cette loi instaura aussi le parlementarisme de type britannique, accordant à certains propriétaires terriens le privilège de participer à l'élection des membres de l'Assemblée législative. Presses canadiennes du 18e siècle En novembre 1806, c’est la fondation du premier journal patriote, le Canadien. Le journal s'est porté à la défense des Canadiens-français en dénonçant les abus commis par les autorités britanniques. Il est fondé par le chef du Parti canadien, Pierre-Stanislas Bédard D’autres journaux ont fait succès à l’époque, tels que The Quebec Mercury, qui était un journal partisan conservateur fondé par Thomas Cary ; La Minerve, un journal montréalais fondé par Augustin-Norbert Morin, Le Montreal Gazette, le Quebec Herald, la Presse, le Devoir ou même le Journal de Montréal. Révoltes 1837-1838 En 1834, le Parti Patriote remporte une éclatante victoire aux élections et présente ses « 92 résolutions ». Les 92 résolutions sont un document adopté le 21 février 1834 par les représentants du peuple siégeant à la Chambre d'assemblée du Parlement du BasCanada. Le document réitère les revendications de la Chambre d'assemblée, vieilles de plusieurs années, et servent entre autres de justification à la décision des députés de demander la mise en accusation du gouverneur Matthew Whitworth-Aylmer. Les études les plus récentes sur le XIXe siècle québécois montrent que Louis-Joseph Papineau, député de Montréal-Ouest, est à l'origine du texte qui est rédigé par le député AugustinNorbert Morin, député de Bellechasse, et déposé à la Chambre d'assemblée du BasCanada le 17 février 1834 par Elzéar Bédard, député de Montmorency et ancien maire de la ville de Québec. Devant le refus de Londres de prendre en considération les demandes des Patriotes, des assemblées publiques se tiennent partout en province. Les assemblées sont aussitôt interdites par le gouverneur Gosford. À l’automne, la rébellion éclate. La répression des Anglais est immédiate : villages brûlés, population molestée. Ce n'est que le 6 mars 1837 que John Russell, Secrétaire d'État au département de l'intérieur, présente à la Chambre des communes britannique la réponse définitive du cabinet aux 92 résolutions de la Chambre d'assemblée du Bas-Canada. Cette réponse prend la forme de 10 résolutions qui seront connues sous le nom de Résolutions Russell. La Rébellion des Patriotes, Rébellion du Bas-Canada, ou tout simplement Rébellions de 1837-38, sont trois noms donnés au conflit militaire de 1837-1838 dans la colonie britannique du Bas-Canada (aujourd'hui le Québec). Elle est l'aboutissement d'un conflit politique larvé qui existait depuis le début du XIXe siècle entre la population civile et l'occupant militaire colonial. Simultanée avec la Rébellion du Haut-Canada, dans la colonie voisine du Haut-Canada, les deux constituèrent les Rébellions de 1837. La rébellion de 1837-1838 dans le Bas-Canada a été beaucoup plus violente que celle dans le Haut-Canada. Au cours du printemps et de l'été 1837, les chefs réformistes, dont le principal était Louis-Joseph Papineau, chef du Parti Patriote, ont tiré parti des tensions politiques de longue date pour mettre sur pied une large force rebelle. La situation était tellement tendue qu'en octobre 1837 toutes les troupes britanniques régulières ont été retirées du Haut-Canada et transférées dans le Bas-Canada. Les troupes rebelles ne faisaient pas le poids devant l'importante force militaire coloniale, sous la direction du général John Colborne, complétée par un grand nombre de miliciens orangistes loyaux venant du Haut-Canada. Les Patriotes rebelles firent face aux troupes et aux milices loyalistes à trois occasions : à Saint-Denis, à Saint-Charles et à Saint-Eustache. La loi martiale fut déclarée et de nombreux rebelles, dont LouisJoseph Papineau, ont dû s'enfuir aux États-Unis. Des centaines ont été arrêtés, plusieurs ont été déportés en Australie, d'autres furent pendus à la prison au Pieddu-Courant à Montréal. Il y eut trois affrontements d'importance soit à Saint-Denis, Saint-Charles et à Saint-Eustache. Les patriotes réussirent à défaire les troupes et milices britanniques à Saint-Denis le 23 novembre, mais la victoire ne fut que de courte durée car, peu entraînées et mal équipées, les forces insurgées ne faisaient pas le poids face aux forces militaires coloniales britanniques, plus nombreuses et mieux préparées. Ils perdirent donc les batailles de Saint-Charles et Saint-Eustache. C'est ainsi que les rebelles furent vaincus le 25 novembre à Saint-Charles, puis le 14 décembre à SaintEustache. La loi martiale fut décrétée. Il y eut des arrestations par centaines. Plusieurs patriotes s'enfuirent aux États-Unis. En 1839, Russell demande l'introduction d'un gouvernement responsable dans la politique canadienne. Il propose également de fusionner le Bas-Canada et le HautCanada dans le but d'assimiler les Canadiens français, ce qui lui valut plus tard des reproches. Le Canada-Uni En 1840, pour mettre les Canadiens-Français en état d’infériorité politique, Londres sanctionne la loi de l’Union, qui crée le Canada-Uni. La langue anglaise y devient la seule langue officielle. Même si le Haut-Canada (Ontario) a une dette 13 fois plus élevée que le Bas-Canada (Québec), il y a mise en commun des dettes. De plus, les 2 Canadas sont représentés par le même nombre de députés, même si le Bas-Canada (Québec) est plus peuplé que le Haut-Canada (Ontario). De plus, en 1846, la Grande-Bretagne abandonne sa politique protectionniste pour adopter une politique de libre-échange. Dès lors, le Canada doit ouvrir son économie aux États-Unis. Gouvernement responsable Au Canada-Uni (qui correspond au Québec et à l'Ontario actuels), le gouvernement deviendra responsable lorsqu'en 1848, Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin retourneront conjointement à la tête du gouvernement du Canada-Uni, après avoir démissionné 5 ans plus tôt en réaction aux nominations unilatérales du gouverneur Metcalfe. De plus, l'abandon du protectionnisme de la Grande-Bretagne est aussi une des causes de son obtention. Cette obtention coïncide aussi avec plusieurs révolutions la même année en Europe. Le gouvernement responsable est accordé à la Nouvelle-Écosse en 1848 (quelque semaines avant le Canada-Uni), à l'Île-du-Prince-Édouard en 1851, au NouveauBrunswick en 1854 et à Terre-Neuve en 1855. Le traité de réciprocité canado-américaine, aussi connu sous le nom de traité ElginMarcy, était un accord entre l'Amérique du Nord britannique et les États-Unis qui portait sur les matières premières et qui fut actif de 1854 à 1866. Après que le Royaume-Uni eut adopté le libre échange et abrogé les Corn Laws, les nord-américains britanniques durent trouver une nouvelle destination pour leurs exportations, en particulier pour le blé et le bois. Le traité de réciprocité fut alors négocié par les britanniques au nom des Canadiens. Le 5 juin 1854, les Américains acceptèrent d'éliminer la taxe de 21 % sur les importations de ressources naturelles. En échange, les Américains reçurent des droits de pêche sur la côte Est. Le traité comprenait également des droits de navigation pour les deux parties sur les lacs et rivières. En 1850 : début de l'émigration massive de Canadiens français du Québec vers les États-Unis. Entre 1850 et 1860, il y aura dix gouvernements en dix ans. Politique Nationale de John A. MacDonald John Alexander Macdonald La Politique nationale est une politique économique mise sur pied par les conservateurs de John A. Macdonald en réaction à la crise économique de 1873. Les conservateurs misent gros sur cette politique et en font leur principal cheval de bataille lors des élections de 1878. D'ailleurs, la Politique nationale, par l'espoir qu'elle suscite chez les gens, permet aux conservateurs, avec John A. Macdonald en tête de revenir au pouvoir après le scandale du Pacifique de 1873. L'idée de la Politique nationale fut émise par John A. Macdonald en 1878. Macdonald eut l'idée de la Politique nationale lorsqu'on décida de fédérer les colonies britanniques d'Amérique du Nord en 1867 pour pouvoir créer, entre autres, un ensemble économique viable puisque le Traité de Réciprocité avec les États-Unis venait de prendre fin. C'est donc 11 ans plus tard, à la suite du Scandale du Pacifique, lorsque le Parti conservateur de Macdonald fut défait aux élections de 1874 par les Libéraux d'Alexander Mackenzie, que Macdonald revint en force avec un plan pour cette Politique nationale. Les trois principaux aspects de cette politique sont : 1. l’instauration de tarifs douaniers de 30 à 35 % sur les produits manufacturiers pour favoriser l’industrialisation du Canada ; 2. l’extension du chemin de fer vers les villes secondaires et vers l’ouest du pays pour faciliter les échanges commerciaux ; 3. le support à l’immigration pour développer l’ouest du pays et augmenter la taille de l’économie canadienne. C'est donc dans l'esprit de la Politique nationale que Macdonald acheta des terres de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Il voulait ainsi les coloniser avec des milliers de personnes qui exploiteraient le blé, qui serait ainsi transporté sur les marchés internationaux. La condition essentielle au développement de ce commerce était de trouver un moyen de transport rapide et efficace. Lors de l'entrée de la ColombieBritannique dans la Fédération, Macdonald proposa au plus vite que celle-ci soit relié aux Grand Lacs par un chemin de fer. De cette façon, les récoltes pourront facilement être acheminées vers le centre du Canada, où on transformera la marchandise et où on pourra l'expédier vers l'Europe. Les trois composantes de la Politique nationale sont étroitement liées entre elles. D'abord, l'augmentation des tarifs douaniers, première composante de cette politique économique, constitue une forme directe de protectionniste qui permet le développement de l'industrie canadienne naissante. En plus de protéger le développement industriel canadien, les tarifs douaniers élevés permettent l'afflux de nouveaux capitaux dans les coffres du gouvernement fédéral. Ces capitaux seront réinvestis dans ce qui constitue le deuxième objectif de la Politique nationale : l'extension du réseau ferroviaire vers l'ouest. L'atteinte du troisième objectif, c'est-à-dire la colonisation de l'ouest, est intimement liée à la réalisation du deuxième objectif : le développement de voies de transport et de communication efficaces vers l'ouest. La colonisation des territoires à l'ouest augmente la population du pays et offre de nouveaux débouchés aux industries canadiennes naissantes. Première phase d’industrialisation (1867 à 1896) Il faut des Canadiens français soient forts à Ottawa. Wilfrid Laurier devient le premier Premier ministre du Canada en 1896. Plus particulièrement au Québec, Honoré Mercier, chef libéral à compter de 1883, fonde le Parti national, premier parti nationaliste, constitué de libéraux et de conservateurs déçus de leur parti. Premier ministre de 1887 à 1891, Mercier en profite pour organiser la première conférence interprovinciale. Le jugement est rendu en 1896 limitant Ottawa a pouvoir agir seulement si le geste appliqué touche positivement l'ensemble des provinces. On parle alors d’autonomie provinciale ou de décentralisation, une grande victoire pour le Québec. Honoré Mercier Pendant ce temps, l’économie se développe à un rythme fulgurant. La Politique Nationale de MacDonald obtient des effets bénéfiques sur le Québec. À Montréal une première phase d’industrialisation s’installe. Avec la découverte de l’énergie à vapeur fonctionnant au charbon, le nombre d’usines augmentent à un rythme exponentiel. Situées à Montréal, surtout le long du canal Lachine, ces usines sont divisées en deux types d’industries. On retrouve l’industrie lourde, cette dernière consacrée à la fabrication de chemin de fer et wagons, et l’industrie légère, dans laquelle on fabrique les biens utilisés par les citoyens : domaine de l’alimentation, du textile, de la chaussure, du tabac de la construction…etc. Cette croissance économique a cependant quelques impacts négatifs. Entres autres, il y a une urbanisation trop rapide de la ville de Montréal. Les logement surpeuplés et insalubres et le manque de services engendrent des conditions de vie plutôt difficile. Le taux de mortalité est à ce moment très élevé chez les jeunes enfants. Mais la vie s’organise tranquillement et on voit le progrès par le biais, notamment, de la construction d’un système d’aqueduc et d’un tramway électrique, en 1892. On remarque cependant une différence marquée entre les quartiers pauvres, composés d’ouvriers Canadiens français, et les quartiers riches, composés de Canadiens anglais, propriétaires et cadres d’usine. Les conditions de vie sont également difficiles à l’usine. Il n’existe pas de lois et le gouvernement refuse d’intervenir laissant le champ libre aux propriétaires. On assiste alors à la création des deux premiers syndicats qui étaient interdit avant 1872. Le Congrès des Métiers et du Travail au Canada (CMTC) syndicalise les ouvriers par métiers. Cette urbanisation provoque des demandes importantes en nourriture. Les vieilles terres sont très productives et surtout très rentables. Deux nouveaux produits dominent maintenant sur ces terres. Il s’agit des produit laitiers et des produits maraîchers. Cependant, ces terres deviennent de plus en plus surpeuplées, ce qui entraîne le départ de certains. Quelques-uns choisissent l’Ouest, d’autres la ville, mais la grande majorité de ces gens s'exile aux États-Unis, surtout en Nouvelle-Angleterre. Entre 1870 et 1900, près 500 000 habitants quittent le Québec. Avec les événements qui ont marqué cette période du temps: la pendaison de Louis Riel et l'urbanisation, il se développe au Québec un groupe ultramontain aux attitudes conservatrices. La religion occupe une place très importante au Québec en œuvrant dans le domaine scolaire et hospitalier. Le Québec possède également dans ses rangs une armée de zouaves pour la défense du pape. Outre ceci, l’idéal des ultramontains se trouve dans les valeurs du passé. Le peuple canadien français doit être agriculteurs catholiques. C’est ainsi que certains tentent de coloniser de nouvelles terres, telles la Gaspésie, le Lac St-Jean, Charlevoix, les Pays-d’en-Haut…etc. Ces terres, pauvres et loin des marchés, sont très peu rentables. Pour compléter leur revenu, ces agriculteurs pratiquent le système agro-forestier qui consiste à devenir bûcheron l’hiver et revenir au printemps pour ensemencer ses terres. Bref, on remarque que l'assimilation de l'Acte de l'Amérique du nord britannique s'est fait dans un contexte extrêmement rapide d'industrialisation. Cette vitesse à laquelle la société s'est habituée d'évoluer laisse présager un avenir délicat mais rempli de promesses. AANB Suite à la fin du traité de réciprocité avec les États-Unis, le Canada devra se replier sur les autres colonies anglaises d’Amérique du Nord pour commercer, soit l’Ontario et le Québec avec le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. C’est ainsi qu’en 1867, c’est l’entrée en vigueur de la Confédération, Acte de l’Amérique du Nord britannique (AANB). Cet acte consacre la minorisation politique des Francophones au Canada : le Québec ne forme plus qu’une province sur 4 et représente 33,7% de la population canadienne. Cette loi comprenant 147 articles établissait les dispositions de la constitution du Canada actuel et, modifiée par les amendements qui y ont été apportés depuis lors, elle est toujours en vigueur aujourd'hui. Le projet de loi fut approuvé par la Chambre des Lords le 26 février 1867, par la Chambre des communes le 8 mars, et reçut le 24 mai la sanction royale de la reine Victoria. Le jour choisi pour l'entrée en vigueur de la nouvelle loi était le 1er juillet suivant, et maintenant, cette date est la Fête du Canada. La constitution n'a pas fait l'objet d'un consentement ou d'une consultation populaire au niveau confédéral. En 1870, les provinces du Manitoba et de la Colombie-Britannique se rallient au Dominion à cause de l’expansion vers l’Ouest contre les États-Unis, et en 1873, c'est au tour de L'Île-du-Prince-Édouard. Soulèvement des Métis En 1885, après un procès malhonnête et truqué, Louis Riel, le chef des Métis (moitié autochtone, moitié blanc), est pendu le 16 novembre à Régina. Comme les Métis francophones, 50 000 personnes se réunissent à Montréal pour protester. Louis Riel En 1890, l’immigration, surtout irlandaise qui fuit la pauvreté et la peste, permis aux anglophones de devenir majoritaires au Manitoba. Le premier ministre manitobain Greenway abolit les droits du français à l’école, au Parlement et devant les tribunaux. En 1900, c’est la naissance du syndicalisme au Québec et la fondation de la première caisse populaire par Alphonse Desjardins. Deuxième phase d’industrialisation (1896- 1929) La deuxième phase d'industrialisation, de 1896 à 1929, est caractérisée par deux éléments: L'avènement de l'électricité; L'exploitation des ressources naturelles. Ces deux éléments ont considérablement modifié le monde industriel du Canada au début du 20e siècle. De nouvelles industries s'installent près des ressources naturelles, permettant à de nouvelles régions du pays de se développer rapidement. Ce qui n'empêche pas les centres industriels de la première phase de poursuivre leur développement. En effet, les premiers secteurs industriels se développent encore au cours de la deuxième phase d'industrialisation. Les industries déjà en place profitent des nouveaux marchés à l'ouest du pays. La création des nouvelles provinces du Canada a permis aux usines de desservir leur population. Par ailleurs, la politique nationale, politique protectionniste qui impose des frais aux produits manufacturés à l'extérieur du Canada, a bien servi les entreprises. Le Québec et l'Ontario, grâce à leur position géographique avantageuse, sont les provinces, dont le secteur manufacturier est le plus développé. Les usines profitent de la Conquête de l'Ouest et se situent au cœur du réseau ferroviaire. Le marché national canadien est basé sur les industries de ces deux provinces. Montréal est toujours le cœur industriel du Canada et profite des nouveaux secteurs: production d'appareils électriques; transformation des produits pétroliers. Elle est caractérisée par les secteurs liés à la production ou la transformation de matières premières comme les mines, la métallurgie, la papeterie et la chimie de première transformation comme étant des exemples de ce que l'on classe couramment dans l'industrie lourde. Comme les industries du Canada sont concentrées au centre du territoire, les provinces de l'Ouest et les Maritimes sont dépendantes des industries. Ces régions exportent surtout des matières premières (blé, charbon, poisson) et importent les produits usinés (vêtements, machines agricoles, aliments transformés). Le gouvernement fédéral investit dans l'économie tandis que les gouvernements provinciaux essaient d'attirer les entreprises sur leur territoire. Les municipalités font la même chose en offrant des primes, des subventions et des garanties aux entreprises qui s'installent chez elles. Les gens quittent de plus en plus la campagne, où il y a moins d’emploi avec l’arrivée de nouvelles machines, pour se trouver des emplois dans les usines. Plusieurs ne pourront pas trouver de travail et ils partiront vers les Etats-Unis. Première guerre mondiale (1914-1918) La Première Guerre mondiale est un conflit militaire qui s'est déroulé dans les faits en Europe de 1914 à 1918 (bien qu'ayant administrativement perduré jusqu'en 1923 pour les pays concernés par le Traité de Lausanne, le dernier à avoir été signé, le 24 juillet 1923). Considérée comme un des évènements marquants du XXe siècle, cette guerre parfois qualifiée de totale a atteint une échelle et une intensité inconnues jusqu'alors. Plus de 60 millions de soldats y ont pris part. Pendant cette guerre, environ 9 millions de personnes sont mortes, et environ 20 millions ont été blessées. Cette guerre a amené de profonds changements géopolitiques, lesquels ont profondément modifié le cours du XXe siècle. Elle a causé l'effondrement ou la fragmentation des empires austro-hongrois, russe et ottoman. L'Empire allemand a disparu, et l'Allemagne a vu son territoire réduit. Conséquemment, les cartes de l'Europe et du Moyen-Orient ont été redessinées. Des monarchies ont été remplacées par des États communistes ou par des républiques démocratiques. Pour la première fois, une institution internationale a été créée dans le but de prévenir les guerres : la Société des Nation. Cette guerre fut surtout le fait de deux grandes alliances : la Triple-Entente et la Triple Alliance ou la Triplice. La Triple-Entente était composée de la France, du Royaume-Uni (et donc le Canada également) , de la Russie, et des empires qu'elles contrôlaient en tant que grandes puissances coloniales. Plusieurs États se joignirent à cette coalition, dont la Belgique, envahie par l'Allemagne, qui fit appel à la France et au Royaume-Uni garantes de son indépendance. Le Japon rejoignit la coalition en août 1914, l'Italie en avril 1915, la Roumanie en août 1916 et les États-Unis en avril 1917, ainsi que de nombreux autres pays moins puissants. La coalition de la Triple Alliance était initialement constituée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie, et des empires qu'elles contrôlaient. L'Empire ottoman les rejoignit en octobre 1914, suivi un an plus tard du Royaume de Bulgarie. À la fin des hostilités, seuls les Pays-Bas, la Suisse, l'Espagne, le Danemark, la Norvège, la Suède, le Liechtenstein et Monaco étaient demeurés officiellement neutres parmi les nations européennes, mais certaines avaient participé financièrement ou matériellement aux efforts de guerre des protagonistes. Droit de vote des femmes au Canada Des féministes canadiennes exercent des pressions sur les politiciens pour l’obtention du droit de vote pour les femmes. C’est en 1918 qu’elles obtiennent gain de cause pour les élections fédérales. Le contexte de la Première Guerre les aide. Effectivement, le gouvernement a besoin de l’appui des femmes : elles travaillent dans les usines, en remplacement d’hommes partis au combat. La crise de 1929 Suite aux années folles, survint le krach de 1929 qui est une crise boursière qui se déroula à la Bourse de New York à Wall Street entre le jeudi 24 octobre et le mardi 29 octobre 1929. Cet évènement, le plus célèbre de l'histoire boursière, marque le début de la Grande Dépression, la plus grande crise économique du XXe siècle. Les jours-clés du krach ont hérité de surnoms distincts : le 24 octobre est appelé « jeudi noir », le 28 octobre est le « lundi noir », et le 29 octobre est le « mardi noir », dates-clés de l'histoire boursière. Conséquence directe, aux États-Unis, le chômage et la pauvreté explosent pendant la Grande Dépression et poussent quelques années plus tard à une réforme agressive des marchés financiers. Ce sera le début de la Grande Dépression. Mais outre cette crise économique, de nombreux spécialistes de la crise de 1929, historiens et économistes, montrent comment ce krach boursier a déstabilisé les politiques économiques allemandes, permettant dans une certaine mesure l'arrivée au pouvoir du parti NSDAP suite au retrait brutal des capitaux américains d'Allemagne. Deuxième guerre mondiale (1939-1945) Provoquée par le règlement insatisfaisant de la Première Guerre mondiale et par les ambitions expansionnistes et hégémoniques des trois principales nations de l’Axe (Allemagne nazie, Italie fasciste et Empire du Japon), elle consista en la convergence, à partir du 3 septembre 1939, d’un ensemble de conflits régionaux respectivement amorcés le 18 juillet 1936 en Espagne (la guerre d'Espagne), le 7 juillet 1937 en Chine (la guerre sino-japonaise), et le 1er septembre 1939 en Pologne (campagne de Pologne), puis par l'entrée en guerre officielle de l'ensemble des grandes puissances de l'époque : France, RoyaumeUni et leurs empires dès le 3 septembre 1939, URSS à partir de l'invasion allemande de juin 1941, États-Unis le 7 décembre 1941 dans un conflit impliquant la majorité des nations du monde sur la quasi-totalité des continents. Cette guerre fut déclencher par le parti nazi dirigé par Adolf Hitler et à causé la mort de 5 à 6 millions de juifs ainsi que plusieurs présumés homosexuels et handicapés. On lui donnera le nom d’holocauste juif. La Seconde Guerre mondiale prit fin sur le théâtre d'opérations européen le 8 mai 1945 par la capitulation sans condition du IIIe Reich, puis s’acheva définitivement sur le théâtre d'opérations AsiePacifique le 2 septembre 1945 par la capitulation sans condition de l'Empire du Japon, dernière nation de l’Axe à connaître la défaite. Au Canada, le premier ministre Mackenzie King promit de ne pas imposer la conscription, ce qui contribua à lui faire gagner les élections de 1940. Mais après la chute de la France, il passa une loi de conscription pour le service interne et l'appel aux volontaires pour le front. King cherchait à éviter une répétition de la crise de la conscription de 1917. Mais en 1942, l'armée faisait des pressions très fortes pour qu'il envoie des conscrits en Europe. Il organisa donc un référendum national cette même année, demandant à la nation de le relever de sa promesse faite durant la campagne électorale. Sa politique qu'il énonça était « la conscription si nécessaire, mais pas nécessairement la conscription ». Les Canadiens français, ainsi que certaines communautés germanophones, s'opposèrent massivement à la conscription, mais une majorité de Canadiens anglais donnèrent leur appui. En avril 1942, il fit passer la National Mobilization Act, pour organiser la conscription. Pendant les deux années suivantes, King essaya d'esquiver la question en utilisant une campagne de propagande vigoureuse pour recruter des volontaires après les pertes sévères lors du débarquement de Dieppe en 1942, en Italie en 1943 et la bataille de Normandie en 1944. À la fin de 1944 il décida qu'il était nécessaire d'envoyer des conscrits en Europe, ce qui provoqua une brève crise politique. Heureusement pour lui, la guerre se termina quelques mois plus tard. Sur les 16 000 conscrits, seuls 2500 furent envoyés sur le front. Droit de vote des femmes au Québec Au Québec, les femmes ont obtenu le droit de voter en 1940, après de longues décennies de luttes controversées. De nombreuses personnes protestaient alors contre les positions des suffragettes. Elles le demandaient pour les mêmes raisons qu’en 1918, c’est-à-dire qu’elles remplaçaient les hommes dans les usines durant la guerre. Elles ont donc profité de ce contexte pour faire pression sur le gouvernement. En effet, on pensait que si les femmes obtenaient le droit de vote, la famille disparaîtrait, la société serait ébranlée et le Québec serait anéanti par l’anarchie. Finalement, les députés de l'Assemblée Législative du Québec approuvent ce droit, influencés peut-être par les effets, pas si néfastes, du droit de vote des femmes au niveau fédéral, exercé depuis 1918. Duplessis et la Grande Noirceur Maurice Duplessis La Grande Noirceur désigne, dans la conscience historique des Québécois, la période de 15 ans qui s’étend de l’Après-guerre jusqu’au décès de Maurice Duplessis (1945 à 1959). Malgré l’image d’ensemble que l’on en retient habituellement, il s'agit d'une période où le changement social frappe de plein fouet l’ensemble de la société québécoise à l’instar des autres sociétés occidentales : exode rural, émergence de la classe moyenne, urbanisation, prospérité économique, conflits ouvriers, apparition de la télévision, renaissance intellectuelle du roman et de la poésie, expansion des universités et des bureaucraties, naissance d’une nouvelle intelligentsia. En un mot, il y a eu constitution d’un nouvel espace idéologique. Plus la société québécoise était secouée par le changement social, plus les élites traditionnelles, groupées autour des milieux cléricaux et de la figure de Duplessis, durcissaient leur réflexe conservateur. À mesure que le mécontentement progressait à l’intérieur de la société québécoise, plus ces élites traditionnelles ont maintenu un « couvercle vissé de force sur notre société convertie en marmite de Papin »1. C’est cette tension, entre les forces du changement – de la recherche de l'accomplissement personnel et de la singularité subjective – et celles de la tradition, qui a été à l’origine du qualificatif de « Grande noirceur » pour caractériser cette période au moment où la nouvelle intelligentsia, issue des universités et des mouvements sociaux, a réussi à s’imposer à la tête de la société québécoise avec la Révolution tranquille. Les conflits entre les « Anciens » et les « Modernes », malgré l'importance qu'on leur a donnée, représentent le signe mais non l'explication de la représentation de la Grande noirceur qui domine dans la conscience historique des Québécois. Il y a ici, au sens fort du terme, un « marqueur » entre un avant et un après. Baby Boom ! Le baby boom ou « pic de la natalité » est une augmentation importante du taux de natalité dans certains pays, juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les enfants nés durant cette période sont parfois appelés des « baby boomers » (voir simplement, au Canada, des « boomers »). Cette période s'étend de 1945 jusqu'à 1960 au Canada. Révolution tranquille René Lévesque Jean Lesage Paul Gérin-Lajoie Il s'est passé quelque chose de majeur dans les années 60 au Québec. On connaît la longue liste des innovations et des réalisations de la Révolution tranquille: mise sur pied d'un appareil d'État moderne, naissance du ministère de l'Éducation, nationalisation de l'électricité, création de la Caisse de dépôt et placement. C’est aussi la laïcisation de la société, c’est-à-dire la séparation du religieux et du pouvoir de l’État. Duplessis avait trop longtemps laissé le social à l’Église catholique et l’économie, aux entreprises, ne gardant que la politique. Jusqu'alors gérée par le clergé catholique (principalement francophone) et protestant (principalement anglophone) québécois, l'éducation est retirée du contrôle ecclésiastique tout en restant confessionnelle, avec des commissions scolaires catholiques et d'autres protestantes. Les écoles juives du Québec étaient entièrement privées. À la suite du rapport Parent, publié en 1963 et 1964, le ministère de l'Éducation est créé, ainsi que les polyvalentes, les commissions scolaires régionales et plusieurs autres changements arrivent par la suite. L'État québécois prend en charge son administration complète par le biais du ministère de l'Éducation et du Conseil supérieur de l'éducation. Les parents sont également libres de choisir des écoles privées, financées par l'État à 40 % — comparativement à 100 % pour les écoles publiques —, bien que plafonnées aux mêmes dépenses que les écoles publiques. La scolarisation est maintenant obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. Les écoles polyvalentes sont créées pour intégrer dans un même établissement l'enseignement secondaire, que ce soit la formation générale ou l'apprentissage des métiers. De même, un niveau collégial et un réseau de collèges publics est mis sur pied pour assurer la formation pré-universitaire autant que l'enseignement technique. Rassemblement pour l’indépendance nationale Le Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) fut un mouvement citoyen créé le 10 septembre 1960 par Marcel Chaput et André d’Allemagne. En mars 1963, le RIN devient un parti politique québécois voué à la promotion de l'indépendance du Québec. En 1968, le président du RIN, Pierre Bourgault, décide de proposer la dissolution du parti à la suite de l'annonce de la création du Parti québécois. Lors du congrès national du parti le 26 octobre 1968, il propose alors, pour faire l'unité des forces indépendantistes et devant l'échec des négociations, de dissoudre le RIN pour que ses membres intègrent un à un le parti nouvellement créé par René Lévesque. Référendum 1980 René Lévesque Le référendum du 20 mai 1980 fut initié par le gouvernement du Québec alors dirigé par René Lévesque, chef du Parti québécois. Lors de la campagne électorale de 1976, René Lévesque avait promis qu'il tiendrait un tel référendum au cours du premier mandat de son gouvernement. En 1979, le gouvernement du Québec fait connaître sa proposition constitutionnelle en publiant un document intitulé La nouvelle entente Québec-Canada. Proposition du gouvernement du Québec pour une entente d'égal à égal: la souveraineté-association. C'est pour honorer cette promesse qu'il a initié le référendum de 1980 même si les sondages lui donnaient alors peu d'espoir d'obtenir la majorité des voix lors de la consultation publique. Les devaient votés Oui ou Non. Le Non le remporta avec 59, 56% des voix exprimés et le Non perdit avec 40,44% des voix. Aussi, la loi 101 fut adopté en 1977 pour mettre le français comme langue officielle et obligatoire dans les institutions publiques. Féminisme Les femmes militent pour leur pleine égalité dans les années 70. Bien qu’il y est encore du progrès à faire aujourd’hui, cela fut une grande avancé dans l’histoire des droits des femmes. Ce n’est qu’en 1976 que la femme obtient pleinement sa reconnaissance juridique dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Les femmes représentent aujourd'hui qu'un peu plus de 25 % des élus à l'Assemblée nationale du Québec. Référendum 1995 Le 25 juillet 1990, le Bloc Québécois est créé par Lucien Bouchard. Le référendum de 1995 au Québec, tenu le 30 octobre 1995, invitait les Québécois à se prononcer pour une seconde fois, sur la souveraineté au Québec. Le Non l’emporta par 50,58 % des votants. Le Oui perdit par 49,42% des voix. Il est dit de ce référendum que : « C’est le moment où tout le Canada à retenue son souffle. » Formulée par le parti majoritaire à l'Assemblée nationale, le Parti québécois, la question référendaire de 1995 était : « Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec et de l'entente signée le 12 juin 1995 ? » L'entente du 12 juin 1995 sur la tenue du référendum avait été discutée et acceptée par le Parti québécois, le Bloc québécois et l'Action démocratique du Québec. Le texte de l'entente avait été envoyé aux électeurs par la poste durant la campagne référendaire.