SPLF - Docvadis

publicité
4/06/03
17:32
Page 1
Guide pratique
Guide pratique
réalisé par le Groupe Oncologie
de la Société de Pneumologie
de Langue Française
SOCIÉTÉ DE PNEUMOLOGIE
DE LANGUE FRANÇAISE
« L’annonce du diagnostic de cancer bronchopulmonaire est une période difficile avec une
importante charge émotionnelle pour les
patients et leurs familles. Les informations à
transmettre sont multiples sur l’origine des
cancers, leurs conséquences, les traitements,
leurs risques et leurs effets secondaires, ce
qui rend le message malaisé et parfois mal
compris.
Ce livret, écrit par une équipe de pneumologues au sein du Groupe d’Oncologie de la
Société de Pneumologie de Langue Française,
est destiné aux patients et à leurs familles afin
de les aider dans la compréhension de leur
maladie et des principes thérapeutiques. »
Illustration intérieure :
Blanc et Noir
Wassily Kandinsky,
Bauhaus 1928. DR
ISBN :
2-911443-16-0
-:HSMJLB=YYXV[^:
Informations aux patients sur les cancers bronchopulmonaires – Groupe Oncologie de la SPLF
couv1
SOCIÉTÉ DE PNEUMOLOGIE
DE LANGUE FRANÇAISE
réalisé par le Groupe Oncologie
de la Société de Pneumologie
de Langue Française
Informations
aux patients
sur les cancers
bronchopulmonaires
IMOTHEP M.-S.
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 1
Informations
aux patients
sur les cancers
bronchopulmonaires
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 2
Nous remercions les laboratoires AstraZeneca,
GlaxoSmithKline et Pierre-Fabre Oncologie
pour leur soutien à la réalisation et à la diffusion de cet ouvrage.
© ÉDITIONS IMOTHEP M.-S., JANVIER 2003
19, AVENUE DUQUESNE, 75007 PARIS
ISBN : 2-911443-16-0
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article
L. 122-5, 2° et 3° a), d’une part, que « les copies ou reproductions strictement
réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective »
et, d’autre part, que les « analyses et les courtes citations dans un but d’exemple
et d’illustration, toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite
sans le consentement de l’auteur ou des ayants droit ou ayants cause est illicite »
(art. L. 122-4). Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que
ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2
et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 3
Préface
e livret a été réalisé par un groupe de spécialistes pneumologues s’occupant tout particulièrement de la prise en charge des cancers bronchopulmonaires. Il est destiné aux patients et à leurs
familles pour leur permettre de mieux connaître cette
maladie. Sa lecture constituera un élément de référence pour faciliter le dialogue avec les médecins et
l’ensemble du personnel soignant. Seule l’information
qui découlera de ces rencontres sera réellement
adaptée à la personne unique qu’est chaque patient. La
compréhension de certains mots médicaux sera facilitée par la présence du lexique en page 41.
C
—3—
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 4
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 5
Sommaire
● Généralités
◗
◗
◗
◗
◗
........................................................................................................................................
Qu’est-ce qu’un cancer ? .................................................................................. 7
Qu’est-ce qu’un cancer du poumon ? ............................................ 7
Quels sont les symptômes ? ........................................................................ 8
Comment fait-on le diagnostic ? ............................................................ 9
Quels sont les principes du traitement ? ............................... 10
● Examens utiles
◗
◗
◗
◗
◗
◗
◗
◗
◗
◗
◗
◗
.....................................................................................................................
11
Électrocardiogramme ......................................................................................... 11
Radiographies pulmonaires ...................................................................... 11
Bilan sanguin ................................................................................................................. 11
Fibroscopie bronchique ................................................................................. 11
Exploration fonctionnelle respiratoire ..................................... 12
Scanner thoracique .............................................................................................. 12
Imagerie par résonance magnétique .......................................... 13
Scintigraphie osseuse ....................................................................................... 13
Scintigraphie pulmonaire ........................................................................... 14
Tomographie par émission de positons .................................. 14
Ponction transthoracique sous scanner ................................. 14
Thoracoscopie ............................................................................................................. 15
● Méthodes thérapeutiques
◗
◗
◗
◗
7
..................................................................................
17
Chirurgie .............................................................................................................................. 17
Radiothérapie ............................................................................................................... 19
Chimiothérapie ........................................................................................................... 21
Autres traitements médicaux ................................................................. 24
● La vie au quotidien
......................................................................................................
27
◗ Activités – Travail – Loisirs ........................................................................ 27
◗ Précautions à prendre ...................................................................................... 28
—5—
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
◗
◗
◗
◗
◗
17:26
Page 6
Troubles digestifs, alimentation ...................................... 29
Chute des cheveux ............................................................................... 31
Incidents sous chimiothérapie ............................................ 31
Difficultés respiratoires ................................................................. 32
Contrôle des douleurs ..................................................................... 32
● Coordonnées utiles
● Vos traitements
◗
◗
◗
◗
◗
.....................................................................................
34
..................................................................................................
35
Chirurgie ............................................................................................................ 35
Radiothérapie .............................................................................................. 36
Chimiothérapie ......................................................................................... 37
Autres traitements ................................................................................ 38
Notes personnelles .............................................................................. 39
● Définition des termes médicaux
—6—
........................................
41
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 7
Généralités
◗ Qu’est-ce qu’un cancer ?
● Les cellules qui constituent notre corps se divisent régulièrement et constamment pour contribuer
au renouvellement de nos tissus. Parfois, ces cellules
se multiplient, formant une tumeur. Il peut s’agir de
tumeurs bénignes (qui, dans la plupart des cas, ne se
renouvellent pas après leur ablation chirurgicale), ou
de tumeurs malignes : les cancers. Ces derniers ont la
particularité de grossir sans aucun contrôle, aussi
bien dans les tissus voisins de la tumeur qu’à distance
(on parle alors d’une extension secondaire, ou métastatique). Dans ce dernier cas, le public parle souvent,
à tort, de « cancer généralisé ».
Les cancers peuvent apparaître et se développer
dans tous les organes, et l’appareil respiratoire
(trachée, bronches et poumon) représente l’une des
principales localisations.
◗ Qu’est-ce qu’un cancer
du poumon ?
● Les termes « cancer du poumon », « cancer bronchique », « cancer bronchopulmonaire » sont synonymes. Le cancer du poumon est le plus fréquent
chez l’homme (il représente près de 20 % des cancers). Chez la femme, sa fréquence augmente également avec l’aggravation du tabagisme féminin. En
France, il y a chaque année environ 25 000 nouveaux
cas.
—7—
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 8
● Il ne faut pas confondre les cancers primitifs du
poumon, qui sont en fait des cancers des bronches, avec
les cancers venant d’un autre organe dont les métastases se sont développées dans le poumon. Le tabac
représente la cause essentielle des cancers du poumon.
La plupart des agents cancérigènes reconnus multiplient le risque de la maladie par 1,3 ou 1,5. Pour le
tabac, le risque est multiplié par 5, 10, 15, voire 20,
selon la quantité de cigarettes fumées chaque jour et
surtout selon la durée du tabagisme qui est d’autant
plus dangereux qu’il est commencé jeune. Il n’y a
pas de dose minimale, et le fait de fumer même quelques cigarettes, même sans “avaler” (inhaler) la fumée,
représente un risque significatif. Ce risque diminue
avec l’arrêt du tabac, et cette diminution est d’autant
plus importante que l’arrêt intervient plus tôt dans la
vie. Mais la diminution du risque de cancer n’est que
relative et lente après l’arrêt du tabac.
● D’autres causes sont reconnues. L’exposition professionnelle à certaines substances, et en particulier à
l’amiante, surtout si elle est associée au tabac, augmente
le risque. Le rôle de la pollution est moins bien défini et
fait encore l’objet de nombreux travaux de recherche.
◗ Quels sont les symptômes?
● Les symptômes du cancer du poumon sont souvent tardifs (le cancer peut se développer longtemps
avant de donner des symptômes) et peu spécifiques
(ces symptômes peuvent se voir dans beaucoup
d’autres maladies que le cancer du poumon). Une toux
persistante, une douleur prolongée du thorax, un
essoufflement, un crachat de sang (hémoptysie), des
infections respiratoires traînantes ou à répétition, une
fatigue, une perte d’appétit, un amaigrissement
peuvent constituer les premiers symptômes. Ils doivent
—8—
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 9
conduire à un examen clinique et radiologique, complété par un scanner et une fibroscopie bronchique
(voir chapitre : Examens utiles page 11). Parfois, le
cancer est découvert en l’absence de symptômes par
une radiographie thoracique systématique.
◗ Comment fait-on le diagnostic ?
● Le diagnostic de cancer du poumon repose sur la
découverte de cellules cancéreuses sur des prélèvements (biopsies) de la tumeur. La biopsie est le seul
examen qui peut révéler la présence d’un cancer. On
ne dispose pas de technique plus simple. C’est le plus
souvent la fibroscopie qui permet le diagnostic de
cancer du poumon. Parfois, d’autres examens sont
nécessaires : ponction sous scanner, thoracoscopie,
voire intervention chirurgicale (médiastinoscopie, par
exemple).
L’analyse des prélèvements au microscope permet
de distinguer deux types de cancers du poumon : les
cancers « non à petites cellules », d’une part (qui regroupent principalement les adénocarcinomes, les cancers
épidermoïdes et les cancers « à grandes cellules »), et les
cancers « à petites cellules », d’autre part.
●
● Lorsque le diagnostic de cancer du poumon
porté, il est nécessaire d’effectuer un bilan pour évaluer
à la fois l’extension de la tumeur (localement dans le
thorax et dans les autres organes) et l’état général du
malade. C’est ce bilan qui permettra de choisir le type
de traitement.
● L’évaluation de l’extension de la tumeur dans le
thorax nécessite une fibroscopie et un scanner du
thorax. La recherche de métastases demande d’autres
examens.
—9—
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 10
● L’évaluation de l’état fonctionnel passe d’abord
par l’examen de la fonction respiratoire. L’existence de
maladies associées respiratoires (emphysème ou bronchite chronique) ou cardiovasculaires peut réduire les
possibilités de traitement.
◗ Quels sont les principes
du traitement ?
Le but du traitement est d’apporter la guérison
ou une rémission, de diminuer les symptômes, d’améliorer la qualité de vie. Il est défini en fonction du type
de cancer, de son extension, de l’état général, de la
fonction respiratoire, etc.
●
● Plusieurs méthodes de traitement sont utilisées :
chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie. Ces différents
traitements sont appliqués dans des unités spécialisées.
Les décisions de traitement sont prises par concertation des différents spécialistes concernés par la prise en
charge du cancer du poumon.
● Les résultats du traitement dépendent de nombreux facteurs. Ce sont surtout les malades atteints de
formes de cancer limitées au poumon (c’est-à-dire
sans métastase) qui ont les plus fortes chances de guérison. Pour améliorer ces résultats encore insuffisants,
la recherche de nouvelles techniques de dépistage, de
nouveaux traitements et de nouvelles stratégies est
nécessaire. Elle est fondée sur des essais thérapeutiques approuvés par des comités d’éthique. En
France, ces essais sont menés dans le cadre législatif
très strict de la loi de protection des personnes, dite
« loi Huriet ». ❙
— 10 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 11
Examens utiles
● Au cours de votre hospitalisation, certains examens seront réalisés à la demande des médecins du
service, dans votre intérêt et avec votre accord.
Électrocardiogramme : enregistrement de l’activité
électrique du cœur pour dépister des anomalies.
Radiographies pulmonaires : habituellement de face
et de profil.
Bilan sanguin comportant au minimum: ionogramme
sanguin, numération-formule sanguine (NFS), bilan
hépatique. Une sérologie du virus de l’immunodéficience humaine (sida) pourra être effectuée à la
demande des médecins et avec votre accord.
Fibroscopie bronchique : cet examen a pour but d’explorer vos bronches et de réaliser des prélèvements
afin d’amener au diagnostic. Cet examen se réalise
sous anesthésie locale (pulvérisation d’anesthésique
dans le nez et de la gorge). Le fibroscope est introduit
par une narine, puis est descendu dans le pharynx et
passe entre les cordes vocales. Ce moment est le plus
gênant, car cela déclenche habituellement de la toux
et une impression d’avoir avalé de travers pendant
trois à cinq secondes. Les bronches sont explorées et
des prélèvements effectués : brossage, biopsies et
lavage (injection d’eau stérile dans la bronche par le
fibroscope immédiatement réaspirée). Avant l’examen,
vous devrez rester sans manger durant trois heures,
vous pourrez uniquement boire. Vous vous alimenterez
seulement deux heures après l’examen. L’examen
est court (trois à dix minutes), non douloureux mais
— 11 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 12
souvent désagréable. Il peut entraîner des petits saignements du nez, des petits crachements de sang
(surtout si des biopsies ont été réalisées) sans gravité,
une petite fièvre (fébricule) le soir de l’examen. Les
fibroscopes sont soigneusement décontaminés suivant les directives internationales pour ne pas transmettre des infections.
La fibroscopie bronchique peut aussi permettre de
détruire soit au laser, soit par cryothérapie ou par
radiothérapie les lésions dans les bronches. Dans ces
cas, l’examen sera plus long et nécessitera une anesthésie générale.
Exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) : l’EFR a
pour but d’explorer votre souffle et votre respiration.
Vous devrez souffler dans des appareils pour mesurer votre capacité respiratoire. Toutefois, il vous sera
peut-être demandé lors de cet examen de faire des
prélèvements sanguins artériels pour doser l’oxygène et le gaz carbonique, et des tests d’effort pour
connaître votre adaptation à l’effort. Ces examens
nécessitent toujours votre coopération.
Scanner thoracique : le scanner, ou tomodensitométrie (TDM), est un examen particulièrement performant pour explorer les poumons et le médiastin
(région entre les deux poumons). Les rayons X analysés par informatique reconstituent une image en
trois dimensions permettant une étude précise de
vos poumons. Les doses de rayonnement sont très
faibles et sans danger. Une TDM d’un autre organe
(cerveau, abdomen, os…) pourra être réalisée si nécessaire. Pour la TDM, vous devrez être à jeun pendant
les cinq heures qui précèdent l’examen et avoir eu
un bilan sanguin récent. Une injection d’iode est
souvent nécessaire pour optimiser les images. Cette
— 12 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 13
injection peut entraîner des effets secondaires. Vous
serez interrogé sur :
➞ l’existence d’une intolérance à l’iode (une prémédication avant le scanner sera alors nécessaire) ;
➞ l’existence d’une insuffisance rénale ;
➞ la prise de certains médicaments antidiabétiques
rendant dangereux l’injection d’iode ;
➞ les antécédents de maladie thyroïdienne pouvant
contre-indiquer l’iode.
Imagerie par résonance magnétique (IRM) : cet examen a pour but d'explorer certains organes, comme
le cerveau, la colonne vertébrale et la moelle épinière,
certains os et tissus mous. Il consiste à analyser l'activité magnétique de votre organisme, avec souvent
une injection de gadolinium. Vous devrez enlever
tout objet métallique (bijoux, montre). Vous serez
allongé dans un espace assez restreint et en partie
clos, vous entendrez des bruits ressemblant à des
tambours ou des tam-tams. L'examen dure environ
vingt à trente minutes. Il vous sera demandé si vous
êtes porteur de matériel métallique dans votre organisme [stimulateur (« pile ») cardiaque], prothèse valvulaire, prothèse articulaire, clips chirurgicaux, qui,
dans certains cas, peuvent rendre cet examen soit
dangereux, soit inutile (images perturbées par les
composants métalliques). Si vous souffrez de claustrophobie, un traitement anxiolytique pourra vous
être administré avant sa réalisation.
Scintigraphie osseuse : cet examen a pour but de
dépister d’éventuelles anomalies osseuses. Une injection d’un marqueur (technétium), sera faite en intraveineuse. Trois heures après, une analyse de votre
squelette sera faite par une gamma caméra : vous
serez alors allongé sur une table pendant environ
— 13 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 14
quinze à vingt minutes. Le produit injecté n’entraîne
pas de réaction particulière ni d’allergie. Il est très
faiblement radioactif et très rapidement éliminé. Il
n'y a donc de risque ni pour vous ni pour votre
entourage.
Scintigraphie pulmonaire : elle a pour but d’étudier
la répartition entre les deux poumons de la perfusion
vasculaire. Elle est utile à la décision chirurgicale lorsque la fonction respiratoire est limitée.
Tomographie par émission de positons (TEP) (scintigraphie au 18 FDG) : ce nouvel examen, actuellement encore au stade de la recherche, devrait augmenter la sensibilité et la spécificité de détection des
localisations tumorales.
Ponction transthoracique sous scanner : cet examen
permet de réaliser des prélèvements. Sous anesthésie locale, le radiologue enfonce une aiguille très
fine, guidée par le scanner jusqu’à la lésion à explorer, permettant de prélever des cellules. Après la
ponction, vous devrez vous reposer quatre à
six heures au lit, et, parfois, rester en observation jusqu’au lendemain matin. Cet examen, assez rapide et
peu douloureux, peut se compliquer d’un pneumothorax (décollement de plèvre) dans 10 à 15 % des
cas. Son traitement nécessite dans tous les cas un
repos, assez souvent une prolongation de l’hospitalisation de 24 à 48 heures, et, dans 50 % des cas
environ, la mise en place d’un drainage thoracique
(tuyau inséré dans le thorax pour aspirer l’air).
Une ponction d’autre organe (foie, rein, surrénale…) pourra être réalisée, soit sous scanner, soit
sous échographie. Les principaux incidents sont des
petites hémorragies. Il est donc nécessaire de rester
au lit pendant cinq à six heures.
— 14 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 15
Thoracoscopie : cet examen a pour but d’explorer la
plèvre (en cas de pleurésie). Sous anesthésie locale,
un tube de 8 mm de diamètre est introduit entre
deux côtes. La pleurésie est totalement aspirée, puis,
par ce tube, des instruments optiques sont introduits
permettant d’explorer à fond la cavité pleurale et de
faire des prélèvements sous contrôle de la vue. Après
l’examen, un drain est mis en aspiration pendant
quelques heures (quatre à cinq jours en cas de réalisation de symphyse pleurale, collage de plèvre par
instillation de talc pur). Cet examen se réalise sous
prémédication et analgésique, parfois sous anesthésie générale.
D’autres examens pourront être nécessaires : à
chaque fois les médecins et les infirmières vous expliqueront les buts de l’examen, son déroulement, ses
contraintes et ses effets secondaires habituels. ❙
●
— 15 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 16
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 17
Méthodes thérapeutiques
● Le but du traitement d’un cancer du poumon est
de supprimer les cellules cancéreuses. Pour traiter la
tumeur primitive située dans les bronches, des traitements locaux peuvent être employés : chirurgie, radiothérapie, nouvelles techniques d’endoscopie. Quant
aux métastases à distance, qu’elles soient d’emblée
présentes ou encore invisibles, non détectables mais
source de récidives, des traitements par voie générale
peuvent être appliqués : chimiothérapies anticancéreuses, autres traitements médicaux.
Ces possibilités thérapeutiques obéissent à une
stratégie précise d’association de ces méthodes. Cette
stratégie est décidée pour chaque patient suite à la
concertation de différents spécialistes (pneumologues,
chirurgiens thoraciques, oncologues, radiothérapeutes).
Elle est adaptée à chaque cas selon de nombreux
critères, dont les plus importants sont le type de la
maladie cancéreuse (à petites cellules ou non à petites
cellules), l’extension de la maladie (locale et à distance)
et l’état général du patient (âge, fatigue, amaigrissement, fonction respiratoire, état cardiovasculaire, etc.).
●
◗ Chirurgie
● Le but de la chirurgie est d’enlever la tumeur, les
ganglions avoisinants et éventuellement une métastase
unique.
Sa réalisation s’effectue sous anesthésie générale.
Le geste est pratiqué par un chirurgien thoracique spécialisé. La voie, d’abord classique, est la thoracotomie
●
— 17 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 18
latérale, qui correspond à une ouverture de la peau
située sur le côté du thorax, sur une douzaine de
centimètres environ, passant entre deux côtes (que l’on
écarte pendant l’intervention afin de donner une parfaite vision au chirurgien). Plus rarement, le chirurgien
se limite à une thoracoscopie qui ne nécessite que deux
ou trois courtes incisions (technique limitée à de petites
tumeurs). L’ablation peut porter sur un poumon entier
(pneumonectomie), sur deux lobes (bilobectomie à
droite uniquement) ou sur un seul lobe (lobectomie).
Des résections moins étendues sont plus rarement
proposées (en cas de localisations multiples ou chez
l’insuffisant respiratoire : segmentectomie et résection
atypique, ou « en coin »).
● La chirurgie n’est applicable qu’à des tumeurs
assez limitées et chez des patients aptes à supporter
cette ablation, tant sur le plan général que fonctionnel
respiratoire. Le bilan préthérapeutique permet de fixer
ces limites.
● Ses complications sont rares. Il s’agit, d’une part,
de celles liées à toute intervention sous anesthésie générale et à ses suites, d’autre part, de celles plus spécifiques de la chirurgie thoracique : pleurésies et infections
postopératoires, douleurs postopératoires, rarement
hémorragies ou fistules bronchopleurales (communication entre la bronche suturée et la cavité pleurale).
● En pratique, l’intervention dure deux à trois heures.
Un drainage est mis en place pendant trois à quatre
jours environ pour évacuer le liquide pleural et le sang,
et faciliter ainsi le recollement du ou des lobes restants,
sauf après pneumonectomie, pour laquelle on laisse
la cavité se remplir progressivement. L’hospitalisation
dure en moyenne de huit à dix jours. Une rééducation
fonctionnelle est utile avec un kinésithérapeute en postopératoire. Le retour au domicile est en général possible
— 18 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 19
dès ce terme sans nécessité de convalescence prolongée. Même après ablation d’un poumon entier, il
n’y a habituellement aucun essoufflement important
pour les activités de la vie courante. Les douleurs postopératoires, intercostales, durent souvent plusieurs
semaines mais s’estompent pour disparaître en quelques mois. Elles sont souvent sensibles aux variations
de pression atmosphérique (douleurs d’origine pleurale).
Il peut y avoir aussi des troubles de la sensibilité cutanée
au pourtour de la cicatrice. Dans tous les cas, votre
chirurgien vous verra avant et vous suivra après l’intervention pour vous donner les explications nécessaires.
◗ Radiothérapie
Le but de la radiothérapie est de détruire par un
effet physico-chimique les cellules tumorales qui sont
plus sensibles aux radiations que les cellules des tissus
normaux.
●
● Sa réalisation en service de radiothérapie se fait
sous la direction d’un oncologue-radiothérapeute, qui
vous recevra d’abord en consultation pour effectuer le
centrage, qui repère la région à irradier et détermine
les zones de tissus sains à protéger. Les limites de
ces champs d’irradiation sont marquées au feutre ou
par tatouage sur la peau : il ne faut pas les effacer. Au
cours de cette séance préparatoire, le radiothérapeute
définit la dose totale à administrer, la dose par séance,
le nombre de séances et leur répartition dans le
temps : habituellement, vingt à trente séances à raison de quatre à cinq par semaine (les samedis et
dimanches restent libres) sur cinq à six semaines. Ce
sont des techniciens qui délivrent le traitement. Ils
vous installent sur la table, sous l’appareil, puis quittent
— 19 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 20
la salle en restant en contact avec vous, par interphone et surveillance visuelle, pendant l’irradiation
qui ne dure que deux à trois minutes. Elle n’entraîne
aucune douleur.
● Ses indications sont multiples. Concernant le
thorax, la radiothérapie peut assurer la suppression de la
maladie locale chez un patient inopérable ou lorsque
l’acte chirurgical paraît avoir été insuffisant (radiothérapie postopératoire « adjuvante »). Il est très fréquent
de lui associer une chimiothérapie soit préalablement
(chimiothérapie « néoadjuvante »), soit en même temps
(chimiothérapie concomitante). Parfois, une radiothérapie « néoadjuvante » est proposée avant l’intervention
chirurgicale. La radiothérapie est parfois appliquée en
urgence sur des complications locales comme le syndrome cave (compression de la veine cave supérieure).
Elle est très souvent utilisée sur les métastases, vu sa
grande efficacité sur les symptômes liés aux localisations cérébrales ou osseuses. En ce qui concerne le cerveau, la radiothérapie peut être utilisée à titre préventif
dans les cancers à petites cellules, diminuant ainsi le
risque de récidive ultérieure.
● Ses effets indésirables sont maintenant plus rares
avec les accélérateurs de particules qui ont remplacé la
cobaltothérapie. Après une à deux semaines de traitement peuvent apparaître une fatigue modérée, une difficulté à avaler (dysphagie) et un « coup de soleil » sur la
peau de la zone irradiée. Ces anomalies disparaissent
en une à deux semaines après la fin du traitement. Une
pigmentation cutanée (sorte de bronzage localisé) peut
persister pendant plusieurs mois. Dans les mois suivants, la radiothérapie peut entraîner une inflammation
(« poumon radique ») qui donne des symptômes respiratoires (toux, difficultés respiratoires, fièvre, fatigue) et
laisse parfois une cicatrice (fibrose). En cas d’irradiation
— 20 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 21
cérébrale, la chute de cheveux est très fréquente, lente
à récupérer. Des corticoïdes sont donnés pour éviter les
maux de tête liés à l’œdème du cerveau. En association
à la chimiothérapie, l’irradiation favorise l’apparition de
mycoses (développement de champignons) digestives
hautes, buccopharyngées et œsophagiennes qui seront
traitées par bains de bouche et anti-infectieux.
● En pratique, pendant l’irradiation, il faut porter
des vêtements amples évitant les frottements cutanés.
Il faut proscrire les bains de soleil, éviter les douches et
les bains trop chauds, utiliser le savon de Marseille sans
frotter la zone irradiée et n’employer aucun cosmétique, lotion alcoolisée, talc ou crème ; le séchage se fait
par tamponnement sans frotter. L’alimentation doit être
maintenue en cas de dysphagie ; les repas sont alors
fractionnés et constitués d’aliments pâteux ou semiliquides. Pendant la période de traitement, votre médecin-pneumologue-cancérologue-radiothérapeute vous
verra en consultation toutes les deux semaines environ
pour vous suivre et vous fournir conseils et prescriptions
nécessaires. Une modification des champs d’irradiation
est habituelle après trois à quatre semaines de traitement, nécessitant un nouveau centrage. Habituellement,
la radiothérapie se déroule en ambulatoire et vous vous
rendrez de chez vous à l’hôpital en taxi ou en véhicule
sanitaire léger (VSL).
◗ Chimiothérapie
● Le but de la chimiothérapie est de traiter la
maladie par un effet chimique destructeur de la cellule
malade en touchant les mécanismes intimes de la
reproduction cellulaire. Ces produits ont l’avantage de
diffuser par le sang dans l’ensemble de l’organisme,
traitant toutes les localisations possibles de la maladie.
— 21 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 22
● Sa réalisation dans une unité spécialisée se fait
sous la responsabilité d’un médecin qui prescrit votre
traitement selon des protocoles préétablis, adaptés à
votre cas, en fonction du type de la cellule cancéreuse, de
votre état général et de vos fonctions hépatique, rénale,
cardiaque et sanguine. Ce traitement peut être constitué
d’un ou plusieurs produits, utilisés en association directe,
en administrations successives ou alternées. Il se fait
presque toujours par voie intraveineuse, soit en perfusions continues de plusieurs heures à plusieurs jours, soit
en perfusions courtes de moins d’une heure. Les cures
(séances) longues ne se répètent que toutes les trois à
quatre semaines, alors que les cures courtes sont souvent
hebdomadaires. Le nombre de cures, leur périodicité et
la durée totale du traitement ne sont jamais prédéterminés, car cette décision dépend de l’importance de l’effet
des produits sur la tumeur et de la tolérance de chaque
patient à ceux-ci. Des bilans radiologiques périodiques –
d’estimation d’efficacité – et des bilans cliniques et sanguins avant chaque perfusion – d’estimation de tolérance – sont ainsi nécessaires de façon très régulière.
Une fibroscopie peut être périodiquement utile pour
recontrôler l’aspect de l’intérieur des bronches.
Ses indications se sont étendues ces dernières
années grâce à l’apparition de nouveaux produits de
plus en plus efficaces et de moins en moins toxiques.
La chimiothérapie peut être utilisée isolément et, dans
certains cas, suffit ainsi à la guérison, notamment dans
les cancers à petites cellules. Dans une maladie étendue, métastatique, elle peut améliorer la durée et la
qualité de vie. Après un échec constaté suite à une première chimiothérapie, il est possible d’essayer des produits différents en deuxième, voire en troisième ligne.
La chimiothérapie s’utilise aussi préalablement aux
techniques d’action locale. Cette chimiothérapie « néoadjuvante » précède la chirurgie ou la radiothérapie de
●
— 22 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 23
six à douze semaines par administration de deux à
quatre cycles préalables à ce traitement. Rappelons le
rôle sensibilisant qu’elle peut avoir en administration
conjointe à une radiothérapie.
● Ses effets secondaires sont fréquents du fait
même des modes d’action des produits utilisés qui bloquent la croissance cellulaire par des mécanismes
toxiques pouvant aussi toucher les cellules normales.
(Celles-ci ont heureusement de plus grandes facultés de
récupération). Ces effets dépendent du protocole utilisé,
mais tous les cytolytiques ont en commun une toxicité
sanguine liée à l’atteinte des cellules de la moelle
osseuse qui produisent les globules et les plaquettes
du sang. La lignée la plus fragile est celle des globules
blancs, notamment les leucocytes polynucléaires ; leur
diminution s’appelle leucopénie ou granulopénie, exposant à un risque d’infection parfois sévère. La baisse des
plaquettes (thrombopénie) est rencontrée avec certains
produits, exposant à des hémorragies presque toujours
sans gravité. La baisse des globules rouges (anémie) est
plus rare et ne nécessite habituellement pas de transfusion, mais elle participe à la sensation de fatigue. La
diminution globale des chiffres des globules rouges,
blancs et des plaquettes correspond au terme d’aplasie
médullaire. Les nausées et les vomissements sont
surtout observés lors de l’utilisation du cisplatine ; leur
intensité est bien diminuée grâce aux médicaments
antinauséeux (antiémétiques). Les autres effets secondaires sont différents pour chaque produit utilisé. Vous
en serez prévenu par votre médecin traitant. Ils sont
habituellement régressifs après arrêt du traitement.
En pratique, le mot « chimiothérapie » ne doit plus
faire peur. Certes, ces traitements sont souvent fatigants, mais la fatigue est en règle transitoire, s’atténuant avec la régression des symptômes de la maladie.
●
— 23 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 24
Leur administration se fait en hospitalisation classique
pour les protocoles durant plusieurs jours. Certaines
chimiothérapies peuvent être administrées au domicile
du patient dans le cadre d’une hospitalisation à domicile. Les protocoles courts sont réalisés dans une structure d’hôpital de jour, permettant de ne passer que
quelques heures à l’hôpital. Les produits étant souvent
irritants pour les veines des membres, il est fréquemment proposé la mise en place d’une voie d’abord veineuse centrale, dont la plus pratique est assurée par
l’implantation d’une chambre de perfusion, appelée
aussi « port-à-cath » ; un cathéter, dont l’extrémité terminale est placée dans une veine profonde à fort débit,
est rattaché à un boîtier placé par un chirurgien sous la
peau en situation sous-claviculaire par une petite incision de trois centimètres, sous anesthésie locale. La
perfusion elle-même n’est pas douloureuse, mais elle
entraîne parfois des sensations de chaleur par vasodilatation. Il peut être nécessaire de la faire précéder de
prises médicamenteuses (corticoïdes et antiallergiques,
par exemple), ou de la faire suivre de traitements visant
à prévenir des effets secondaires : antinauséeux, injections sous-cutanées de facteurs stimulant la moelle
osseuse ou combattant l’anémie, source de fatigue.
◗ Autres traitements médicaux
● Des méthodes pneumologiques sont parfois proposées pour rétablir la bonne qualité du passage de l’air
vers les poumons. Elles utilisent une technique endoscopique, sous contrôle visuel du pneumologue, soit
par fibroscopie bronchique, soit par bronchoscopie
avec un tube métallique rigide mais alors sous anesthésie générale. Ces méthodes utilisent des techniques
— 24 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 25
modernes et variées : faisceaux laser, thermocoagulation (destruction par le chaud), cryothérapie (destruction par le froid), curiethérapie de contact, photothérapie (qui associe fluorescence et laser), pose de
prothèses endobronchiques. Certaines de ces techniques sont à visée curative, notamment sur de petites
lésions bien localisées dans la bronche, d’autres améliorent le confort respiratoire du patient en l’attente de
l’effet de traitements associés. Certaines techniques
demandent aussi l’intervention d’un radiologue (dilatation ou embolisation vasculaire).
Des méthodes « cancérologiques » médicales en
dehors de la chimiothérapie sont encore au stade de la
recherche. Elles constituent des approches bien différentes de celles des techniques classiques de destruction que sont la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie conventionnelle. Elles visent à modifier le
comportement cellulaire anormal de la cellule cancéreuse par des actions directes ou indirectes (thérapie
génique, thérapie cellulaire, etc.). ❙
●
— 25 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 26
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 27
La vie au quotidien
Vivre et guérir est le souhait de tous. À tout
moment de l’évolution de votre maladie, vous bénéficierez, en plus des traitements spécifiques dirigés
directement contre le cancer, des traitements de
confort pour les symptômes gênants et pénibles que
vous seriez amené à éprouver. Dans la lutte contre
votre maladie, il est important que vous puissiez
compter sur le soutien de votre famille et de vos amis.
Il est donc très souhaitable que vous parliez librement
de votre cancer avec votre entourage. En cas d’anxiété
insurmontable, une aide complémentaire peut vous
être fournie par des associations de malades ou par
des spécialistes (psychiatres, psychologues), un traitement anxiolytique ou antidépresseur peut vous être
proposé. Certains patients peuvent avoir un sentiment
de culpabilité vis-à-vis d’eux-mêmes et de leur famille
en raison de leur tabagisme. Cela appartient au passé,
et toute votre énergie doit être maintenant mobilisée
vers le traitement, même s’il est souhaitable que vous
arrêtiez de fumer, si vous fumez encore. Nous pouvons
vous y aider.
●
◗ Activités – Travail – Loisirs
● Au cours des différents traitements, une activité
professionnelle peut éventuellement être continuée
selon le type de la profession qui est la vôtre, avec, si
nécessaire, un aménagement des traitements et de vos
horaires de travail. À tout moment, vous pouvez bénéficier d’un arrêt de travail. Une demande de prise en
charge à 100% de votre maladie sera faite par votre
— 27 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 28
médecin. Il est souvent utile de rencontrer une assistante sociale, soit de votre commune, soit de votre
entreprise ou de l’établissement d’hospitalisation (hôpital, clinique) pour vous faire connaître les régimes particuliers et les possibilités existants afin de vous aider au
mieux de vos droits. Il est important que vous ayez un
entretien avec votre médecin sur les expositions professionnelles auxquelles vous avez été éventuellement
soumis pour savoir si vous pouvez bénéficier d’une
reconnaissance de maladie professionnelle. De même,
vérifiez tous vos contrats d’assurance, prêts, assurancevie… afin de connaître les modalités de prise en charge
de certains remboursements. L’équipe est là pour vous
fournir tous les certificats et attestations nécessaires.
● Pendant votre traitement, vous pouvez pratiquer
des activités sportives ou de loisir (bricolage, jardinage,
par exemple) que vous souhaitez et dont vous vous
sentez capable. Parlez-en à votre médecin pour vérifier
qu’il n’y a pas de contre-indication. Vous pouvez voyager en France ou à l’étranger. Là aussi, il est prudent
d’en parler à votre médecin qui pourra vous donner
tous les conseils et informations nécessaires pour votre
déplacement. Il est recommandé de ne pas trop s’exposer au soleil et de se couvrir (notamment la tête)
pour éviter les brûlures solaires. Demandez l’avis de
vos médecins traitants pour la conduite automobile.
Celle-ci pourra, dans certains cas, vous être déconseillée:
suivez ces conseils de prudence.
◗ Précautions à prendre
Il est souhaitable d’avoir une hygiène corporelle
attentive. Notamment, il est important de surveiller
l’état bucco-dentaire en prévenant votre dentiste, le cas
●
— 28 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 29
échéant, que vous êtes en cours de chimiothérapie.
Utilisez des brosses à dents ultrasouples que vous changerez régulièrement, mâchez des gommes sans sucre
pour favoriser la salivation, faites des bains de bouche
réguliers.
➲ Désinfectez soigneusement toutes les plaies
cutanées.
➲ En cas de symptôme anormal, il faut en parler à
votre médecin généraliste ou spécialiste.
➲ En cas de douleur ou de fièvre, évitez de prendre
de l’aspirine, préférez du paracétamol.
La chimiothérapie risque d’entraîner des malformations fœtales. Pour les hommes et les femmes
en âge de procréer, une contraception efficace est
indispensable. La chimiothérapie entraîne souvent
un arrêt temporaire des règles, ce qui ne signifie
pas l’absence de risque de grossesse chez une
femme. Il est possible que votre vie sexuelle soit
temporairement perturbée : la fatigue de la
maladie, des traitements et les soucis peuvent en
être responsables.
◗ Troubles digestifs et alimentation
Des troubles digestifs (nausées, vomissements)
sont possibles après radiothérapie ou après certaines
chimiothérapies. Un traitement préventif vous sera
donné de façon systématique. Si des troubles surviennent malgré cette prévention, il est capital que vous en
informiez immédiatement vos médecins. Ces troubles,
s’ils sont intenses, peuvent avoir des conséquences
graves (déshydratation, troubles rénaux…).
●
— 29 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 30
● Si vous avez des nausées et des vomissements
à votre retour au domicile, il est important de boire
régulièrement des boissons abondantes, notamment
gazeuses (qui diminuent les nausées) et sucrées (Cola,
limonade…) par petites quantités répétées.
● Il est assez souvent constaté une modification du
goût sous chimiothérapie. Il est important que vous ayez
une alimentation variée avec suffisamment d’apports
en protéines (viande ou poisson, œufs, lait…). Évitez les
odeurs de cuisine si elles vous gênent, mangez des aliments ayant peu d’odeur (pommes de terre, pâtes,
riz…). Parfois, votre perception du goût sera diminuée ;
dans ce cas, n’hésitez pas à augmenter le sucre, les
herbes aromatiques. Néanmoins, évitez de prendre trop
de poids (effet de l’inactivité et de l’arrêt du tabagisme),
ce qui vous donnerait un sentiment de mal-être.
● Évitez d’être constipé (surtout si vous êtes traité
par des médicaments contenant de la codéine ou de
la morphine) : buvez en abondance des jus de fruits et
prenez systématiquement des laxatifs si vous utilisez
ces médicaments.
● En cours de radiothérapie thoracique (surtout si
l’œsophage est englobé dans le champ d’irradiation),
une douleur peut apparaître dans le thorax lorsque
vous mangez. Il s’agit d’une complication sans conséquence à long terme mais pouvant entraîner momentanément de sérieuses difficultés d’alimentation. Un
traitement vous sera donné ; il faut donc que vous en
parliez rapidement à votre médecin.
● En cas de baisse importante de l’appétit, des suppléments nutritifs pourront vous être proposés sous forme
de boîtes à contenu hypercalorique à boire ou si, la dénutrition est importante, sous forme d’alimentation par
sonde dans l’estomac ou par perfusions intraveineuses.
— 30 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 31
◗ Chute des cheveux
● La chute des cheveux (alopécie) est fréquente au
cours des chimiothérapies et dépend des produits qui
sont utilisés. Dans certains cas (perfusions de courte
durée seulement), cette chute peut être évitée par des
casques réfrigérants placés sur le cuir chevelu. Ils sont
toutefois inconstamment efficaces. N’oubliez pas que
cette chute est toujours temporaire, qu’aucun traitement n’est connu pour l’éviter, qu’il faut proscrire les
colorations et autres traitements « agressifs » (parlezen à votre coiffeur), et qu’il vaut parfois mieux pour
un homme se raser complètement et porter une casquette américaine que laisser ses cheveux tels quels,
abîmés par plaques. Pour une femme, un turban ou
un carré peuvent constituer une coiffe élégante. Pour
homme comme pour femme, une prothèse capillaire
de bonne qualité peut être réalisée, en partie remboursée par la Sécurité sociale et par votre mutuelle.
Des adresses pourront vous être fournies par votre
coiffeur ou l’équipe soignante.
● Des anomalies bénignes des ongles peuvent survenir après chimiothérapie. Des conseils vous seront
donnés par votre médecin.
◗ Incidents sous chimiothérapie
La diminution inévitable et attendue des globules
rouges, des globules blancs et des plaquettes entraînée
par la chimiothérapie peut être responsable d’incidents.
Une température à plus de 38 °C peut être en relation
avec une infection favorisée par la baisse des globules
blancs. Il ne faut surtout pas se contenter de prendre un
●
— 31 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 32
comprimé de paracétamol mais consulter au plus vite.
Une hospitalisation peut s’avérer nécessaire.
● En cas de fièvre, de saignements, de diarrhées,
vous devez donc appeler immédiatement votre médecin traitant (ou, en son absence, votre spécialiste ou
le service où vous étiez hospitalisé) qui prescrira en
urgence une prise de sang (numération-formule sanguine [NFS] avec plaquettes) qui devra être réalisée le
jour même (y compris le dimanche et les jours fériés).
N’oubliez pas de conserver les numéros de téléphone
de ces personnes à contacter en cas d’urgence. Ils vous
sont fournis lors de votre première cure de chimiothérapie.
◗ Difficultés respiratoires
Une des principales peurs au cours du cancer du
poumon est « d’étouffer ». Le manque de souffle (dyspnée) éventuel peut être dû à plusieurs causes : respiratoires, cardiaques, effets de certains médicaments…
Des traitements adaptés vous seront proposés pour
améliorer vos capacités respiratoires. Dans certains cas,
l’installation d’une oxygénothérapie à domicile vous
aidera à passer un cap difficile. Contrairement aux idées
reçues, la morphine n’augmente pas les difficultés respiratoires mais peut les améliorer. Elle peut également
calmer une toux résistant aux traitements habituels.
●
◗ Contrôle des douleurs
Des douleurs peuvent survenir au cours de l’évolution de la maladie. Leurs causes sont multiples. Il n’y a
rien de courageux à essayer d’endurer vos douleurs
— 32 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 33
sans le dire. Dans la grande majorité des cas, la douleur
chronique peut être totalement contrôlée par des médicaments. Néanmoins, pour cela, il est capital que vous
exprimiez parfaitement les troubles que vous ressentez
à vos médecins et que vous compreniez l’importance
d’une prise médicamenteuse régulière pour éviter les
reprises douloureuses. Une douleur se contrôle mieux
de façon préventive que lorsqu’elle est installée. Le traitement peut être à base de morphine ou de produits
dérivés, en comprimés, en timbres posés sur la peau,
en injections sous-cutanées ou en perfusions intraveineuses. Ce sont des médicaments comme les autres.
Leurs effets secondaires sont bien connus et assez facilement maîtrisés. Il n’y a aucune accoutumance (on ne
devient pas « drogué »), et ce traitement peut être arrêté
sans problème. Il est important de comprendre que ce
traitement doit être régulièrement adapté au degré de
douleur et à votre cas, ce qui nécessite une parfaite
coopération entre vous, vos médecins – généraliste,
spécialiste – et l’équipe soignante. Quelle que soit l’évolution de votre maladie, ils sont toujours là pour vous
écouter et pour vous aider. ❙
— 33 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 34
Coordonnées utiles
Adresse
Médecin traitant
Pneumologue
Radiothérapeute
Chirurgien
thoracique
Radiologue
Autres médecins
Laboratoire
de biologie
Hôpital
Secrétariat
Consultation
Unité de soins
Urgences
Assistante
sociale
— 34 —
Téléphone
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 35
Vos traitements
◗ Chirurgie
— 35 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 36
◗ Radiothérapie
— 36 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 37
◗ Chimiothérapie
— 37 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 38
◗ Autres traitements
— 38 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 39
Notes personnelles
— 39 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 40
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 41
Définition des termes médicaux
A
BLATION
– action d’enlever.
ADÉNOCARCINOME – tumeur maligne
ressemblant au tissu des glandes.
ADÉNOME – tumeur bénigne (non
cancéreuse) développée sur un tissu
glandulaire (une glande).
ADÉNOPATHIE – ganglion augmenté
de volume.
ADJUVANT – traitement administré
en complément du traitement local
et destiné à renforcer celui-ci.
ALIMENTATION PARENTÉRALE – alimentation par voie intraveineuse, en cas
d’insuffisance de l’alimentation par
voie digestive.
ALOPÉCIE – chute temporaire des
cheveux et/ou des poils, partielle ou
totale. La chimiothérapie peut provoquer l’alopécie, de même que l’irradiation de la tête.
AMBULATOIRE – se dit d’un traitement
qui permet au malade de se déplacer, de vaquer à ses occupations et
de dormir chez lui.
ANALGÉSIE – suppression de la sensibilité à la douleur.
ANATOMOPATHOLOGISTE – médecin
spécialisé dans le diagnostic des
maladies par l’étude au microscope
des tissus prélevés par chirurgie,
biopsie ou ponction à l’aiguille.
ANTICORPS – molécule biologique
naturelle défensive sécrétée par certains globules blancs en réponse à
la stimulation par un antigène et
concourant au mécanisme de l’immunité (voir: antigène).
ANTIÉMÉTIQUE – médicament qui
prévient ou qui arrête les vomissements.
ANTIGÈNE – substance qui, introduite
dans un organisme, stimule la formation d’un anticorps, qui, ensuite,
la neutralisera (voir: anticorps).
ANTIMITOTIQUE – qui empêche la
multiplication des cellules. Un des
principes de la chimiothérapie du
cancer (voir: chimiothérapie).
APLASIE – diminution momentanée
de la fabrication par la moelle osseuse des globules rouges, globules blancs et plaquettes, d’un ou
plusieurs types cellulaires, d’où
une répercussion sur la formule
sanguine (baisse des globules et
des plaquettes). L’aplasie peut être
provoquée, en vue d’une greffe de
moelle osseuse.
AUTOGREFFE DE MOELLE – greffe de
moelle pratiquée chez le patient à
partir d’un prélèvement de sa
propre moelle osseuse.
— 41 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 42
– se dit d’une maladie
ou d’une tumeur non cancéreuse.
B
ÉNIGNE
BIOPSIE – prélèvement d’un petit
fragment de tissu ou d’organe pour
l’analyser au microscope.
BRONCHITE CHRONIQUE – irritation
chronique avant tout liée au tabac,
se manifestant par une toux permanente, des crachats, des infections
bronchiques à répétition, puis à un
essoufflement progressif (BPCO :
bronchopneumopathie chronique
obstructive).
BRONCHOSCOPIE – examen visuel des
bronches se faisant habituellement
avec un fibroscope, parfois avec un
bronchoscope métallique rigide.
BROSSAGE BRONCHIQUE – prélèvement
de cellules dans les bronches avec
une petite brosse lors de la fibroscopie.
C
–
qui peut provoquer un cancer.
ANCÉROGÈNE OU CANCÉRIGÈNE
CANCÉROLOGIE – discipline scientifique et médicale qui étudie et traite
le cancer (synonymes : carcinologie,
oncologie).
CARCINOME – tumeur cancéreuse
affectant soit le tissu de revêtement
(épiderme, muqueuses) – nommée
dans ce cas « épithélioma » –, soit le
tissu glandulaire. L’immense majorité des cancers du poumon sont
des carcinomes.
CARCINOME IN SITU – cancer non invasif (voir : invasif). Il s’agit d’une
lésion que l’on peut considérer
parfois encore comme précancéreuse.
CASQUE RÉFRIGÉRANT – bonnet souple
utilisant le froid pour éviter la chute
des cheveux liée à certaines chimiothérapies. Il est porté durant le
temps de la perfusion.
CATHÉTER (ou cathéter tunnelisé) – tubulure introduite dans une veine profonde pendant quelques mois, pour
permettre l’administration de la chimiothérapie sans abîmer les veines
des bras.
CHAMBRE IMPLANTABLE – boîtier
implanté sous la peau, relié à une
veine profonde, permettant d’injecter les médicaments. Se dit aussi
« port-à-cath », du nom de la
marque le plus souvent utilisée.
CHIMIOTHÉRAPIE – administration
d’un médicament anticancéreux
destiné à soigner la maladie ou à
enrayer sa progression ; on parlera
d’action antimitotique (voir: antimitotique).
CHIMIOTHÉRAPIE ADJUVANTE – chimiothérapie utilisée après un traitement
locorégional (chirurgie ou radiothérapie).
CHIMIOTHÉRAPIE NÉOADJUVANTE (ou première) – chimiothérapie utilisée
avant un traitement locorégional
(chirurgie ou radiothérapie).
COMITÉ CONSULTATIF DE PROTECTION DES
PERSONNES DANS LA RECHERCHE BIOMÉDICALE (CCPPRB) – Dans chaque
région, ce comité se réunit régulièrement ; il examine les projets
d’études et vérifie le respect des
droits et des intérêts des patients.
— 42 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 43
CONSENTEMENT « ÉCLAIRÉ » – formulaire propre à un essai de recherche clinique, qui sera signé par
le médecin et le patient pour permettre sa participation à l’étude
après avoir été informé des buts et
des modalités de cette recherche.
CRYOTHÉRAPIE – traitement par le
froid.
CURAGE GANGLIONNAIRE – acte chirurgical qui consiste à prélever la totalité ou une partie des ganglions lymphatiques d’un site.
CURIETHÉRAPIE – modalité de radiothérapie très localisée, nécessitant
une hospitalisation en secteur
protégé, pratiquée au moyen de
petites sources radioactives placées
temporairement au contact des
zones à traiter.
CYTOLOGIE – examen d’orientation
diagnostique par analyse microscopique de cellules obtenues par
ponction à l’aiguille fine ou brossage bronchique.
CYTOLYTIQUE – produit destiné à
détruire des cellules. Un des principes de la chimiothérapie qui vise à
détruire les cellules cancéreuses.
CYTOPONCTION – prélèvement (ponction) effectué à l’aiguille fine pour
analyse au microscope des cellules
obtenues (voir: cytologie).
– recherche systématique de maladie latente (sans
symptôme apparent) ou pas, réalisée, le plus souvent, chez des sujets
à risque. On tente de généraliser
D
ÉPISTAGE
des opérations systématiques de
dépistage de certains cancers.
DYSPLASIE – anomalie de sévérité
variable, mais qui reste non cancéreuse, des cellules d’un tissu,
pouvant entraîner un risque majoré
de cancer ultérieur.
DYSPNÉE – manque de souffle.
CHOGRAPHIE – technique d’imagerie médicale utilisant la
réflexion (écho) d’un faisceau d’ultrasons par un organe (rein, foie,
prostate…), cela à l’aide d’une
sonde externe. Les images obtenues sont observables sur un écran
vidéo. Cet examen est indolore.
É
EMPHYSÈME – maladie du poumon
correspondant à une destruction
progressive des alvéoles (surface
d’échanges entre l’air et le sang).
Elle se manifeste par un essoufflement progressif et est avant tout
liée au tabac.
ENDOSCOPIE – examen d’une partie
interne du corps avec un appareil
optique muni d’un dispositif d’éclairage : par exemple, endoscopie
bronchique, appelée aussi « fibroscopie bronchique » ou « bronchoscopie ».
ÉPIDERMOÏDE – tumeur maligne dont
la structure rappelle celle de l’épiderme de la peau.
ESSAI CLINIQUE – étude menée chez
des malades, destinée, en général,
à évaluer l’effet d’un nouveau médicament ou d’une nouvelle stratégie thérapeutique, pour trouver le
— 43 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 44
meilleur traitement possible pour
une maladie précise (voir: protocole
thérapeutique).
ÉTIOLOGIE – cause d’une maladie.
EXAMEN EXTEMPORANÉ – étude microscopique immédiate des tissus prélevés au cours d’une intervention
chirurgicale (voir : anatomopathologiste).
EXÉRÈSE – intervention chirurgicale
visant à enlever une partie ou la
totalité d’un organe. L’exérèse est
dite « élargie » si elle dépasse les
limites anatomiques de l’organe en
question.
– éléments
permettant de prévoir l’évolution probable de la maladie.
F
ACTEURS DE PRONOSTIC
FIBROME – tumeur conjonctive bénigne (tissu conjonctif : substance
contenant des cellules et des fibres).
FIBROSCOPIE – exploration d’un organe
à l’aide d’un fibroscope : la vision de
l’intérieur des cavités s’effectue
grâce à des fibres flexibles (verre ou
plastique) que l’on introduit dans
l’organisme par un orifice naturel
(nez, bouche, etc.) ou créé par incision.
– structure
du système lymphatique qui
joue le rôle mécanique d’un filtre et
le rôle biologique de barrière immunitaire, permettant à l’organisme
de combattre les infections ou les
tumeurs (voir : système lymphatique).
G
ANGLION LYMPHATIQUE
GRAY – unité de mesure utilisée en
radiothérapie pour définir la dose
de rayonnement délivrée aux
organes traités.
GREFFE MÉDULLAIRE – greffe de
moelle osseuse.
GYNÉCOMASTIE – hypertrophie bénigne des glandes mammaires chez
l’homme.
H
ÉMOPATHIE
– maladie du sang.
HÉMOPTYSIE – crachat de sang.
HISTOLOGIE – étude à l’aide du microscope de la composition des tissus
(et en particulier des tumeurs).
HORMONES – substances chimiques
produites par les glandes endocrines de l’organisme.
HORMONOTHÉRAPIE – traitement hormonal généralement donné par
voie orale pendant de longs mois
et qui a peu d’effets secondaires.
Utilisée surtout dans certains cancers du sein et de la prostate.
– se dit d’un inconvénient directement lié à un traitement.
I
ATROGÈNE
IMMUNOLOGIE – étude des réactions
immunitaires de l’organisme (voir:
anticorps, antigène).
IMMUNOTHÉRAPIE – traitement consistant à provoquer ou à augmenter les
réactions immunitaires de l’organisme, c’est-à-dire les réactions de
défense contre un virus. Interféron
— 44 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 45
et interleukines sont deux types
d’immunothérapie.
LEUCOPÉNIE – baisse du taux des globules blancs.
IN SITU – lésion développée exclusivement en surface d’un organe (col
utérin, sein, bronches).
LOBECTOMIE – ablation d’un lobe
d’un poumon.
INTERFÉRON, INTERLEUKINE – voir :
immunothérapie.
INVASIF – caractère d’une tumeur qui
s’étend, envahit les tissus voisins.
IMAGERIE
PAR RÉSONANCE MAGNÉTIQUE
(IRM) – l’IRM n’utilise pas de radia-
tion ionisante. Cette technique
repose sur la vibration des atomes
d’hydrogène, lorsque ceux-ci sont
situés dans un champ magnétique
intense. Ce système permet d’obtenir des images « en coupe » du
corps humain.
IRRADIATION – exposition à une
source de rayonnement.
YSTE – tumeur, en règle générale bénigne, habituellement
remplie de liquide ou d’une substance plus ou moins fluide.
K
ASER – appareil utilisant un faisceau lumineux amplifié, permettant de détruire avec précision
les lésions superficielles visibles
soit directement (col utérin, par
exemple), soit grâce aux appareils
optiques (larynx, œsophage, œil…).
(Laser, de l’anglais : light amplification by stimulated emission of radiation).
L
LEUCÉMIE – prolifération maligne des
cellules du sang.
LOI HURIET (loi du 20 décembre 1988) –
textes de loi qui ont pour objet
d’organiser la recherche et de garantir la protection des personnes qui
se prêtent à la recherche biomédicale.
LYMPHATIQUE (système) – ensemble
des vaisseaux et ganglions où circule la lymphe chargée d’évacuer
les déchets de l’organisme.
LYMPHŒDÈME – augmentation de
volume d’un membre par accumulation de lymphe et de protéines,
secondaire à l’atteinte du système
lymphatique.
LYMPHOME – tumeur maligne du
tissu lymphoïde (ganglions et vaisseaux lymphatiques) (voir: malin).
M
ALIN/MALIGNE – se dit d’une
affection cancéreuse.
MAMMOGRAPHIE – radiographie du
sein.
MARQUAGE – procédé utilisé à des
fins d’études, pour mettre en
évidence diverses cellules et leurs
composants par fixation d’une substance radioactive, le plus souvent
injectée par voie intraveineuse dans
l’organisme du patient.
MARQUEUR – substance sécrétée
par des cellules tumorales, le plus
souvent dosée dans le sang,
pouvant être le reflet de l’évolution de la maladie. Exemples :
— 45 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 46
CA 15-3 (sein), CA 125 (ovaire),
CA 19.9 (intestin), CYFRA 21.1
(bronches).
MÉDIASTIN – partie anatomique du
corps située entre les deux poumons, au milieu du thorax, qui
contient le cœur, l’œsophage, etc.
MÉDIASTINOSCOPIE – intervention
chirurgicale simple sous anesthésie
générale permettant des prélèvements médiastinaux sous contrôle
visuel du chirurgien.
MÉTASTASES – cellules cancéreuses
ayant migré à distance d’une
tumeur primitive initiale et donnant lieu à un foyer cancéreux
secondaire.
– dégénérescence aboutissant à la destruction d’une
cellule ou d’un tissu.
N
ÉCROSE
NÉOPLASIE – formation d’une tumeur
(voir: cancer).
NUMÉRATION-FORMULE SANGUINE (NFS)
– dénombrement des globules
rouges, des globules blancs et des
plaquettes à partir d’un échantillon
de sang.
NODULE – petite masse dans un
viscère ou saillie formant une sorte
de renflement sous-cutané.
NOTE D’INFORMATIONS – formulaire
destiné au patient, établi pour une
étude de recherche clinique et
décrivant son déroulement, ses
contraintes, ses bénéfices.
EDÈME – infiltration de sérosité
(liquide) dans les tissus, en
particulier dans les tissus souscutanés et sous-muqueux.
O
ONCOGÈNE – fraction d’acide désoxyribonucléique (ADN) du chromosome présente dans toutes les cellules. Il participe à la transformation
maligne de la cellule lorsqu’il
devient anormal. On sait reconnaître actuellement une centaine de
ces oncogènes.
ONCOLOGIE – synonyme de cancérologie.
– action de palper pour
sentir les organes et tissus sousjacents. Permet de déceler une
tumeur ou d’autres anomalies.
P
ALPATION
PHARMACOCINÉTIQUE – étude du devenir des médicaments dans l’organisme.
PLEURAL – dépendant de la plèvre.
PLEURÉSIE – présence de liquide
dans le thorax entre le poumon et
la paroi thoracique.
PLÈVRE – enveloppe des poumons.
PNEUMONECTOMIE – ablation chirurgicale d’un poumon entier.
PONCTION – prélèvement de cellules,
à l’aide d’une aiguille fine, dans un
tissu ou dans un liquide.
PORT-À-CATH (PAC) – voir chambre
implantable.
PRÉMÉDICATION – prise de médicaments, avant le traitement principal, afin d’en minimiser les effets
secondaires.
— 46 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 47
PROTHÈSE – ce terme peut être utilisé
pour tout remplacement d’un
organe, ou d’une partie de celui-ci,
par un corps inerte.
PROTOCOLE THÉRAPEUTIQUE – document qui décrit la conduite à tenir
pour le bon déroulement d’un traitement.
ADIOSENSIBLE – qui peut être
altéré par les rayonnements
ionisants. La majorité des cancers
est radiosensible.
R
RADIOTHÉRAPIE – emploi thérapeutique de rayonnements ionisants
(rayons gamma, rayons X ou électrons).
RANDOMISATION – attribution par
tirage au sort d’un des traitements
d’une étude de recherche clinique
(après consentement éclairé du
patient).
RÉMISSION – terme synonyme de
réponse complète ou incomplète.
RÉPONSE – régression de la tumeur
sous traitement médical ou radiothérapeutique. La réponse peut être
mineure, partielle ou complète. Une
stabilisation est déjà une forme de
réponse, la maladie n’ayant plus sa
progression spontanée. Au bout
d’un délai prolongé de réponse
complète, celle-ci est assimilée à
une guérison.
RÉUNION PLURIDISCIPLINAIRE (dite « staff »)
– réunion des médecins de différentes spécialités : cancérologue,
pneumologue, radiologue, anesthésiste, etc.
Consultation des dossiers de patients
par une assemblée pluridisciplinaire
des médecins spécialistes (clinicien,
chirurgien, radiothérapeute, chimiothérapeute, etc.) pour une pathologie donnée. Elle est le garant d’une
orientation thérapeutique consensuelle proposée au patient.
RÉSECTION – acte chirurgical consistant à enlever une partie d’un
organe.
ARCOME – tumeur maligne rare
développée aux dépens des
cellules conjonctives par différence
avec les cancers développés aux
dépens des cellules épithéliales (épiderme, muqueuses ou glandes).
S
SCANNER (tomodensitométrie) – appareil radiologique permettant de
visualiser les différentes parties du
corps humain en coupes détaillées
à l’aide de rayons X associés à un
système informatique. L’émetteur
de rayons X tourne autour de la
région à explorer, les rayons traversent cette région où ils sont partiellement arrêtés, des récepteurs
situés en face de l’émetteur mesurent la quantité de rayon restante.
L’ordinateur reconstitue, par calcul,
une image qui représente une
tranche de la région explorée.
L’étude des tranches successives
permet d’analyser l’anatomie de
cette région en fonction de la
densité radiologique des différentes
structures.
SCINTIGRAPHIE – procédé d’étude ou
d’analyse de la structure des corps
— 47 —
K.bron.monté 2002<y
4/06/03
17:26
Page 48
opaques au moyen de rayons
gamma. L’examen est pratiqué
après injection, dans l’organisme,
par voie intraveineuse, d’un produit
faiblement radioactif spécifique, à
durée de vie très courte, donc
rapidement éliminé. La plupart des
organes peuvent être explorés avec
cette technique.
SÉROLOGIE – recherche dans le sang
d’anticorps témoignant d’une réaction de l’organisme contre un agent
infectieux.
STADE – classification des tumeurs
(T) selon leur taille, extension locale
ganglionnaire (N) et extension à distance (M). Ce classement permet
d’établir le stade de la maladie et,
par conséquent, le choix de la
meilleure stratégie thérapeutique.
SYMPHYSE PLEURALE – accolement
thérapeutique des deux feuillets de
la plèvre pour éviter la formation de
liquide (en général par application
de talc).
HORACOSCOPIE – intervention
chirurgicale dans le thorax par
petites incisions et passage d’un
tube optique.
T
TOMODENSITOMÉTRIE – voir: scanner.
TUMEUR – masse anormale de tissu
ou augmentation de volume d’une
partie d’un organe, due à une prolifération cellulaire bénigne ou maligne.
TUMEUR MALIGNE SECONDAIRE – synonyme de métastase.
TUMORECTOMIE – intervention chirurgicale comportant l’ablation d’une
tumeur, sans exérèse de l’organe.
– implantation d’un tuyau fin (cathéter)
dans une grosse veine permettant
d’introduire des liquides de perfusion ou des médicaments (voir :
chambre implantable).
V
OIE D’ABORD VEINEUX
W
— 48 —
EDGE – résection limitée du
poumon, « en coin ». ❙
4/06/03
17:32
Page 1
Guide pratique
Guide pratique
réalisé par le Groupe Oncologie
de la Société de Pneumologie
de Langue Française
SOCIÉTÉ DE PNEUMOLOGIE
DE LANGUE FRANÇAISE
« L’annonce du diagnostic de cancer bronchopulmonaire est une période difficile avec une
importante charge émotionnelle pour les
patients et leurs familles. Les informations à
transmettre sont multiples sur l’origine des
cancers, leurs conséquences, les traitements,
leurs risques et leurs effets secondaires, ce
qui rend le message malaisé et parfois mal
compris.
Ce livret, écrit par une équipe de pneumologues au sein du Groupe d’Oncologie de la
Société de Pneumologie de Langue Française,
est destiné aux patients et à leurs familles afin
de les aider dans la compréhension de leur
maladie et des principes thérapeutiques. »
Illustration intérieure :
Blanc et Noir
Wassily Kandinsky,
Bauhaus 1928. DR
ISBN :
2-911443-16-0
-:HSMJLB=YYXV[^:
Informations aux patients sur les cancers bronchopulmonaires – Groupe Oncologie de la SPLF
couv1
SOCIÉTÉ DE PNEUMOLOGIE
DE LANGUE FRANÇAISE
réalisé par le Groupe Oncologie
de la Société de Pneumologie
de Langue Française
Informations
aux patients
sur les cancers
bronchopulmonaires
IMOTHEP M.-S.
Téléchargement