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Amundi Discussion Papers Series - DP-09-2015
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•Le taux de chômage reste élevé en Europe, car la croissance économique
est insuffisante ;
•Le taux de chômage a fortement baissé aux États-Unis, mais le taux de
participation est globalement décevant ;
•L’emploi des jeunes est extrêmement déprimé, particulièrement en
Europe.
Plus que jamais, la croissance et l’emploi sont les priorités des autorités
européennes. La Commission Juncker a notamment défini sa priorité n° 1
comme étant « le retour à la croissance en Europe et la création d’emplois sans
avoir recours à de nouvelles dettes »
1.1. Pourquoi en est-on arrivé là ?
Les tenants de la « grande stagnation » ont identifié les « vents de face »
venant peser sur la croissance et sur l’emploi :
•Le vieillissement de la population se traduit par une baisse du taux
d’activité et un déclin des gains de productivité. Les baby-boomers se
retirent graduellement de la vie active, les taux de natalité sont souvent trop
faibles et l’allongement de l’espérance de vie maintient l’effet dépressif sur
l’activité économique. Plus une population vieillit, et plus les fonds de pension
entameront rapidement leur phase de distribution, où la liquidité des actifs
devient cruciale et la prise de risque réduite. En d’autres termes, les classes
d’actifs long terme et réelles sont naturellement graduellement délaissées au
profit des actifs de taux.
•La mondialisation exerce une pression à la baisse sur les salaires des
pays avancés, conséquence de la concurrence des pays émergents et
de la délocalisation industrielle. L’égalisation des prix des facteurs s’opère
inévitablement au détriment des pays aux salaires les plus élevés, i.e. les pays
avancés. Cette pression à la baisse des salaires dans les pays avancés gêne la
consommation et donc la croissance et l’investissement.
•La gestion de la crise environnementale réduira graduellement le budget
que les ménages consacrent aux autres postes de dépenses de consommation.
• Le désendettement du secteur privé et la nécessaire stabilisation de la
dette publique réduisent revenu disponible et dépenses de consommation. Le
retour de l’endettement public sur une trajectoire soutenable pèsera également sur
le taux de croissance du PIB, car il contraint les politiques économiques, les pays
ayant de moins en moins les moyens de relancer la croissance et l’investissement.
•La mauvaise allocation des dépenses d’éducation : il faut aller vers une
meilleure efficacité, favoriser une orientation vers les secteurs d’avenir… afin de
retrouver le lien entre éducation est croissance, un lien qu’il est parfois difficile
de démontrer.