CHAPITRE 2
Fonctions élémentaires
2.1 Fonction exponentielle
Considérons la fonction suivante, définie par une série entière en z.
f:CC
z7−f(z)=
X
n=0
zn
n!=1+z
1! +z2
2! +z3
3! +···+zn
n!+···
Son rayon de convergence est donné par la règle de d’Alembert :
1
R=lim
n→∞
n!
(n+1)!
=lim
n→∞
1
n+1
=0===R=.
C’est une série qui est absolument convergente pour tout zC.
2.1.1 Propriétés de la fonction f:
f(0) =1
Pour xRon a,
f(x)=
X
n=0
xn
n!=1+x
1! +x2
2! +x3
3! +···+xn
n!+···=ex.
• ∀z,zCon a :
f(z)f(z)=f(z+z).
Preuve :
f(z)f(z)=
X
n=0
zn
n!
X
m=0
zm
m!·
7
Puisque on a des séries qui sont absolument convergentes donc commutativement
convergentes, on peut écrire :
f(z)f(z)= 1+z
1! +z2
2! +z3
3! +···+zn
n!+···! 1+z
1! +z2
2! +z3
3! +···+zn
n!+···!
=1+z
1! +z
1!+ z2
2! +zz
1!1! +z2
2!!+ z3
3! +z2z
2!1! +zz2
1!2! +z3
3!!
+···+ zn
n!+zn1z
(n1)!1! +···+znpzp
(np)!p!+···+zn
n!!+···
Remarquons que 1
(np)!p!=1
n!·n!
(np)!p!=1
n!p
n; d’où l’on a :
f(z)f(z)=1+1
1!(z+z)+1
2! 0
2z2+1
2zz+2
2z2+1
3! 0
3z3+1
3z2z+2
3zz2+3
3z3
+···+1
n!0
nzn+1
nzn1z+···+p
nznpzp+···+n
nzn+···
Finalement on obtient :
f(z)f(z)=1+(z+z)+1
2!(z+z)2+1
3!(z+z)3+···+1
n!(z+z)n+···=
X
n=0
(z+z)n
n!=f(z+z).
Par analogie avec la fonction exponentielle réelle, et les trois propriétés pécédentes,
adoptons la notation suivante,
zC,ez=
X
n=0
zn
n!=1+z
1! +z2
2! +z3
3! +···+zn
n!+···
• ∀zC,ez,0.
Preuve : Supposons qu’il existe zCtel que ez=0,
1=e0=ezz=ez·ez=0·ez,
comme la série converge pour tout zdans C; donc ezest fini, donc 0 ·ez=0, l’égalité
est impossible. En conclusion,
zC,ez,0; ez=1
ez·
2.1.2 Formule d’Euler
Considérons le cas où z=iy avec ydans R,eiy prend une forme très intéressante.
eiy =
X
n=0
(iy)n
n!=1+(iy)+1
2!(iy)2+1
3!(iy)3+···+1
n!(iy)n+···
= 1y2
2! +y4
4! − ··· +(1)ny2n
(2n)! +···!+i yy3
3! +y5
5! − ··· +(1)ny2n+1
(2n+1)! +···!.
On reconnaît le développement en série entière des fonctions sinus et cosinus, d’où :
yR,eiy =cos y+isin y.
MrA N-E
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C’est la célèbre formule d’Euler.
Rappelons les deux relations suivantes,
xR,
cos x=eix +eix
2
sin x=eix eix
2i·
(2.1)
2.1.3 Périodicité de l’exponentielle :
Les deux fonctions sinus et cosinus étant périodiques de période 2π, on a :
zC,kZ,
ez=ex(cos y+isin y)=ex(cos(y+2kπ)+isin(y+2kπ))
=exei(y+2kπ)=e(x+iy)+2kπi=ez+2kπi.
D’où,
zCkZ,ez=ez+2kπi.
La fonction exponentielle est périodique, de période 2πi.
2.1.4 Partie réelle et partie imaginaire de l’exponentielle :
Posons z=x+iy,xet ydeux réels ;
ez=ex+iy =ex.eiy =ex(cos y+isin y).
D’où l’on a :
Re(ez)=excos y
Im(ez)=exsin y.
2.1.5 Holomorphie de l’exponentielle :
Montrons que la fonction exponentielle est holomorphe dans C, pour cela montrons
que la partie réelle et la partie imaginaire vérifient les deux conditions de Cauchy-
Riemann, on a Re(ez)=excos y=P(x,y) et Im(ez)=exsin y=Q(x,y) d’où :
P(x,y)
x=(excos y)
x=excos y
Q(x,y)
y=(exsin y)
y=excos y.
P(x,y)
y=(excos y)
y=exsin y
Q(x,y)
x=(exsin y)
x=exsin y.
Les deux conditions sont vérifiées, ezest dérivable et on a :
d
dz(ez)=P(x,y)
x+iQ(x,y)
x=(excos y)
x+i(exsin y)
x=excos y+iexsin y=ez
La fonction exponentielle est égale à sa propre dérivée.
On pouvait procéder d’une autre manière.
Dans la série qui définie l’exponentielle ne figure pas le terme en z, on a donc ez
z=0,
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MrA N-E
donc ezest dérivable dans C.
Pour la dérivée on a ;
(ez)= 1+z
1! +z2
2! +z3
3! +···+zn
n!+···!
=0+1+z
1! +z2
2! +z3
3! +···+zn1
(n1)! +···=ez.
2.1.6 Fonctions hyperboliques
On définit les fonctions «cosinus hyperbolique» et «sinus hyperbolique» , et qu’on note
respectivement ch et sh par,
zC,ch z=ez+ez
2,sh z=ezez
2·
On définit la fonction «tangente hyperbolique» et qu’on note th par,
th z=sh z
ch zzCet z,iπ
2+kπ,kZ.
Les fonctions ch et sh sont périodiques de période P=2πi, la fonction th a pour
période P=πi.
On définit aussi la «cotangentehyperbolique» comme l’inverse de la «tangentehyper-
bolique» et on la note coth.
Le développement en série entière pour les fonctions ch et sh est facile à donner et on
a pour tout zdans C:
ch z=ez+ez
2=
X
n=0
z2n
(2n)!,sh z=ezez
2=
X
n=0
z2n+1
(2n+1)!.
Toutes les relations fonctionnelles suivantes sont faciles à prouver, en passant
directement à l’exponentielle par exemple.
Pour tout zdans Con a : ch2zsh2z=1.
et aussi pour tout zdans Con a :
ch(z)=ch z,sh(z)=sh z.
ch(z+iπ)=ch z,sh(z+iπ)=sh z.
ch z+iπ
2=ish z,sh z+iπ
2=ich z.
ch(z+z)=ch zch z+sh zsh z,sh(z+z)=sh zch z+ch zsh z.
ch(2z)=ch2z+sh2z=2 ch2z1=2 sh2z+1,sh(2z)=2 sh zch z.
Pour les dérivées on a :
(sh z)=ch z&(ch z)=sh z
nN(sh z)(2n)=sh z&(ch z)(2n)=ch z
nN(sh z)(2n+1) =ch z&(ch z)(2n+1) =sh z
On a aussi :
pour z,z,iπ
2+kπ,kZon a th(z+z)=th z+th z
1+th zth z
(th z)=1
ch2z
=1th2z
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2.1.7 Fonctions trigonométriques
Par analogie avec les foncions sh et ch et la formule d’Euler, on définit sin zet cos z
pour zcomplexe et ceci en posant :
sin z=eiz eiz
2icos z=eiz +eiz
2
Ces deux fonctions sont périodiques de période 2π, On définit aussi la «tan-
gente» qu’on note tg, et son inverse la «cotangente» et on la note cotg. Elles sont
impaires et périodiques de période π.
Le développement en série entière pour les fonctions cos et sin est facile à donner et
on a pour tout zdans C:
cos z=
X
n=0
(1)nz2n
(2n)! sh z=
X
n=0
(1)nz2n+1
(2n+1)!
On définit aussi
tg z=sin z
cos zz,π
2+kπkZ
cotg z=cos z
sin zz,π+kπkZ
Immédiatement on a :
1.sin(iz)=ish z2.sh(iz)=isin z
3.cos(iz)=ch z4.ch(iz)=cos z
5.tg(iz)=ith z6.th(iz)=itg z
7.cotg(iz)=icoth z8.coth(iz)=icotg z
Ces formules permettent de retrouver toutes les relations fonctionnelles des fonctions
circulaires connaissant celles des fonctions hyperboliques, et réciproquement.
Exemple : Pour tout tdans Con a :
ch2tsh2t=1cos2(it)(isin)2(it)=1cos2(it)+sin2(it)=1.
Posons it =zC, on a donc :
Pour tout zdans Con a : cos2z+sin2z=1
Remarque très importante :
Pour tout zdans Rles fonctions sinus et cosinus sont bornées.
zR16sin z6116cos z61
Par contre pour zdans Con peut avoir |cos z|>1 ou |sin z|>1, et en général l’équation
sin z=aa toujours des solutions pour tout adans C.
2.1.8 Fonction Logarithme
Problème :
Trouver tous les nombres complexes ttels que et=zzest un complexe donné.
Solution :
Puisque tC,et,0, donc nécessairement zC.
Posons t=x+iy,x,yRet z=ρ(cos θ+isin θ), ρ > 0, θ R.
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