Cancers de l`estomac

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Cancer de l’estomac
éléments clés du compte-rendu lors du bilan initial
JP Tasu MD, PhD
[email protected]
L’ADENOCARCINOME
LES AUTRES TUMEURS GASTRIQUES
P l a n
RAPPELS
Rappels
Types histologiques ;
Type histologique
Fréquence
Origine
Adénocarcinome
95%
Cellules épithéliales
GIST (gastro intestinal stromal tumors)
2%
cellules interstitielles de Cajal
Lymphomes
2%
Cellules du MALT
Tumeurs neuro endocrines
0,3%
Cellules entérochromaffines
Autres
<0,1%
Kaposi, sarcome,
métastases…
L’adénocarcinome gastrique
Epidémiologie
Epidémiologie
 2ème cause de cancer digestif en France
 7000 nouveaux cas par an
 Incidence plutôt en diminution:
 Diminution des lésions antrales et du corps
 Augmentation des lésions de la jonction oesogastrique et des linites
 Sexe ratio H/F : 2,5
 Rare avant 40 ans, pic à 70 ans
Histoire de la maladie
(forme intestinale)
Tis in situ
T1 sous muqueuse
T2 musculeuse
T3 séreuse
T4 organe de
voisinage
Muqueuse
Muscularis mucosae
Sous-muqueuse
10 à
15 ans
2 à 3 ans
Musculeuse
Séreuse
Early gastric
cancer
Infiltration des
couches profondes
Tamura W, Gastrointest Endosc Clin N Am 2013
Généralités
 Dans les pays développés, 80% sont découverts à
un stade déjà avancé
 Le diagnostic est ENDOSCOPIQUE
 Le seul traitement curateur est la résection de la
tumeur et de son drainage ganglionnaire
Les options thérapeutiques
 Les petites lésions (early gastric cancer) peuvent être
traitées par mucosectomie ou dissection sous muqueuse
endoscopique ;
 Si atteinte muqueuse exclusive
 < 2cm si peu différenciée,
 < 3cm si bien différenciée (ou sans limite de taille si
dissection sous muqueuse)
 Chirurgie
 Lésion de l’antre; gastrectomie des 4/5
 Cancers proximaux, cancers du corps; gastrectomie totale
Thérausus de cancérologie digestive version 27/10/2015
Sans et portal
Faire boire 500ml
N+ et/ou T≥3
N0 et T<3
Chimio péri
opératoire
N+ et/ou T≥2
Gastrectomie +
curage D2
N0 et T<2
Radio
chimiothérapie
Adapté du théraurus de cancérologie digestive version 27/10/2015
a d é n o c a r c i n o m e
L ’
Le scanner Thoraco
abdomino pelvien
Le bilan d’extension ; le T
Le T en TDM ;
 T1 ou T2 : contours gastriques réguliers
Le bilan d’extension ; le T
Le T en TDM ;
 T1 ou T2 : contours gastriques réguliers
 T3 : contours irréguliers, bandes denses et larges
dans la graisse
 T4 : envahissement = disparition d’une interface
graisseuse, anomalie de densité de l’organe
envahit
JFR 2009
Adécarcinome à cellule indépendante avec envahissement du pancréas
Le bilan d’extension;
le N
 La systématisation ganglionnaire
N°
Localisation
1
Paracardial droit
2
Paracardiial gauche
3
Le long de la petite courbure
4
Groupe 1
Le périgastrique
long de la grande courbure
5
Artère pylorique
6
Artère gastro épiploique droite
7
Le long de l’art gastrique
gauche
8
Le long de l’art hépatique
commune
9
Le long du tronc coeliaque
10
Au niveau du hile splénique
11
Le long de la partie proximale de
l’art splénique
12
Pédicule hépatique
13
Pré et rétro pancréatique
14
Le long de vaisseaux
mésentériques supérieurs
15
Le long des vaisseaux coliques
moyens
16
Autour de l’aorte abdominale
Curage D2
Groupe 2
Groupe 3
Groupe 4
JS Lim, Radiographics 2006
Japanese Research Society for gastric cancer 1995
Le bilan d’extension; le N
 Un ganglion est a priori envahit




S’il mesure plus de 8-10mm (petit axe)
Forme ronde
Nécrosé
Rehaussement marqué ou hétérogène
Groupe 3
(petite courbure)
Groupe 10
Groupe 7
(art gastrique gauche)
JFR 2009
(hile splénique)
Le bilan d’extension ; le M
 Le M = scanner TAP injecté:






Foie +++ ; hypovasculaire au temps portal (IRM si doute)
Poumons : nodules prédominant aux bases et en périphérie
Surrénale : masses hétérogènes, asymétriques
Ganglion à distance (sus claviculaire, para aortique++)
Ovaire (tumeur de Krukenberg) : bilatérale, masse solide
Péritoine : très mauvais pronostic. Performance du scanner
moyenne*
*Kim JE, Hepatogastroenterology 2012
Votre compte rendu doit
donc inclure;
 Taille, localisation de la tumeur (type de gastrectomie)
 Proposition de ;
 staging T
 Staging N
 Staging M
 Attention; ETRE PRUDENT !
 Écho endoscopie pour toutes les lésions <T3 et N0
Bilan d’extension; place du
TEP scanner
 Dans la littérature;
 Intérêt dans le diagnostic initial*
 Intérêt dans le bilan d’extension à distance°
 ATTENTION ; risque de faux négatifs selon le type
histologique:
 Faible détection des formes infiltrantes et muco-sécrétantes
*Ma Q, Euro J Radiol 2013
° Youn SH, J Gastric Cancer 2012
Savoir évoquer les formes
particulières de cancers
gastriques
Les 3 formes particulières
d’adénocarcinome
 L’adénocarcinome du cardia
 Centre à moins de 2 cm de la jonction oeso gastrique
 Incidence en légère augmentation
 Dysphagie fréquente
 L’adénocarcinome superficiel




Cancer ne dépassant pas la sous muqueuse
Forme pseudo ulcéreuse en endoscopie
Bilan scanographique difficile
Survie à 5 ans > 90%
Les 3 formes particulières
d’adénocarcinome
 La lignite gastrique ou adénocarcinome à cellules
indépendantes (dites en bague à chaton) ;
 10% des adénocarcinomes, sujets plus jeunes ou nettement plus
agés
 Envahissement de différentes couches sans les détruire avec un
stroma fibreux important,
 AEG importante, occlusion
 L’endoscopie retrouve des gros plis rigides sans tumeur : biopsies
souvent négatives; intérêt de l’écho-endoscopie +++
 Extension surtout lymphatique (>80%) et péritonéale (40-70%)
 Chirurgie ; gastrectomie totale quelque soit la localisation (si
possible)
Cas particulier : la linite
gastrique
Linite gastrique ;
-large épaississement de la paroi
gastrisque
-Sténose avec une lumière réduite
-Pdc à 2 minutes de la paroi (93.2%)*
*Burgain C, Abdo Imaging 2016
Mr M 84 ans
AEG et ascite
Mr M 89 ans, lignite gastrique antrale
Ascite carcinomateuse
La linite ou cancer à
cellules indépendantes
Attention aux diagnostics différentiels des
formes localisées;
 Contraction gastrique ou pylorique :
 2ème passage
 Mobile et temporaire
 Œdème pariétal
 Pas de prise de contraste tardive
Antrite inflammatoire
Linite antrale
Le lymphome gastrique
Généralités
 2-3% des cancers de l’estomac
 A partir du MALT = mucosa associated lymphoid tissu
 Ce qu’il faut savoir….
type
Malignité
%
Causes
Traitement
Type MALT à
petites
cellules
Faible
60
Infection à
H Pylori
Guérison dans 70%
des cas si
traitement de
l’infection
A grandes
cellules
haute
40
?
Polychimiothérapie
Imagerie
 Type MALT à petites cellules;
 épaississement modéré ≤1cm
 A Grandes cellules
 volumineuse masse non obstructive hypo
dense peu rehaussé, extension ganglionnaire
 4 éléments en faveurs




Masse ou épaississement diffus important
Préservation de la graisse péri-gastrique
Pas d’obstruction
Adénopathies
Kessar P, Euro Radiol 1999
Les tumeurs neuro-endocrines
Généralités
 0,3% des cancers de l’estomac
 Ce qu’il faut savoir….
type
%
association
malignité
Aspect typique
Traitement
Type 1
75
Gastrite
atrophique avec
ou sans anémie
(Biermer)
faible
Multiples lésions Résection
sous
(>1cm) et/ou
muqueuses
surveillance
Petite taille
Type 2
10
NEM1 avec
Zollinger Ellison
Métastases
possible (10-30%)
Multiples lésions Complexe…
de petite taille
Type 3
15
sporadique
forte
Unique,
souvent > 2cm
Chirurgie si
possible
Grading histologique
 Histologique ;
Grade
Indice mitotique *
Indice de prolifération ¤
Ki67 (%)
G1
(pour 10 CFG)
<2
G2
2-20
3-20
G3
> 20
> 20
≤2
 Radiologique ; le seul critère de malignité est la présence
de métastases… (Kim SH, Eur Radiol 2015)
*10 CFG (champs à fort grandissement) = 2 mm2. 40 champs sont évalués dans les zones de plus haute densité mitotique ; la valeur est
ramenée à une valeur moyenne pour 10 champs représentant 2 mm2
¤ anticorps MiB1 ; % sur 500 à 2000 cellules tumorales (pour l’OMS 2010), sur 2000 cellules tumorales (selon l’ENETS) dans les zones de
plus haute densité de cellules marquées.
Imagerie
 Type 1; gastrique atrophique,
 Type 2; NEM 1, ZE
 Type 3; masse souvent volumineuse
 PdC Artériel 68%
 Souvent hétérogène
Lang P, Abd Radiol 2016
Prise en charge
thérapeutique
 Type 1 et 2
 < 1cm et G1; résection endoscopique
 > 1 cm et G1 ; mucosectomie
 > 1cm G1 avec atteinte musculeuse ou G2 ; chirurgie (antrectomie,
gastrectomie)
 Type 3, les lésions (G3) sont traités comme des adénocarcinomes
GIST
Anatomopathologie
Macroscopie : Exophytique, endophytique
ou mixte (sablier)
Exophytique
Endophytique
Aspect TDM
 Signes évocateurs
• Développement souvent
extrapariétal sans infiltration des
structures adjacentes
• Prise de contraste hétérogène
(plages d’hémorragie ou de
nécrose)
• Fistulisation
• Absence de dissémination
lymphophatique et de sténose
GIST
Critères de malignité
 Histologique
 Taille et nombre de mitoses +++(1)
Taille°
Index mitotique*
Risques de récidive ou
de décès
<2 cm
N’importe
0
≥ 2 et ≤5 cm
≤5
>5
1,9%
16%
>5 et ≤10 cm
≤5
>5
3,6%
55%
> 10 cm
≤5
>5
12%
86%
 Risque fort si rupture tumorale (2)
* Nombre de mitoses par champs de 5mm2
° Plus grande dimension
(1) Miettinen M, Semin Diagn Pathol 2006, (2) Joensuu H, Hum Pathol 2008
Conclusion
 VOTRE COMPTE RENDU pour l’adénocarcinome de type
intestinal :
 Taille, localisation, proposition de TNM :
 Pour le M, ne pas oublier les ovaires, la carcinose, les
ganglions à distance de l’estomac
 Proposition de N et de T
 Savoir évoquer ou reconnaître ;
 La forme à cellules indépendantes de l’adénocarcinome (linite)
 Le lymphome et les GIST malins (mettre le plus grand diamètre)
Merci à l’équipe du CHU de
Poitiers
 Radiologues

Onco -Gastro entérologues
 S Vélasco
 D Tougeron
 S Boucebci
 C Silvain
 G Herpe
 P Haineaux
 G Vesselle
 Oncologues médicaux
 Chirurgiens
 A Ferru
 JP Richer
 JP Faure
 M Carretier
 Ana path
 P Levillain
 Radiothérapeutes
 B Roullet
 A Berge
 Et toute l’équipe du pôle Imagerie
time
Hôpital Faculté de Médecine
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