Nouvel légitimise une part de la population et leur donne une véritable place dans la société
d’une certaine façon. De plus, il nous montre à quel point un bâtiment peut dessiner une
société.
Dans mes propres réflexions de projet, ces exemples me poussent aborder
différemment certaines choses : déstandardiser les espaces pour en créer des nouveaux, plus
qualitatifs, plus modulables. Créer des cadres de vies qui rassemblent une communauté,
comme la cour centrale de la Familistère ou le toit de la cité radieuse, mais en gardant en
tête l’idée de créer un lieu de vie où chacun pourrait s’émanciper. J’aurai peut-être aimé avoir
ces cours avant le projet « 3 étudiants 3 espaces ». Afin, peut-être, d’utiliser les découpages
atypiques proposés de Façon plus pertinente et simplement d’être plus inspirée par ce
projet. D’autre part je pense que ce projet a également modifié ma perception d’une
architecture dans le sens où ça me pousse à sortir de la logique « beau geste architectural »
pour me concentrer sur les usages, le vécu et le quotidien de ceux qui habiteront ce que je
dessine. Cette façon de concevoir pour les gens et moins pour l’image m’a énormément
inspirée. De plus, j’ai trouvé l’aspect financier d’un projet étonnamment intéressant : savoir
que le budget du projet Nemausus 1 a été moteur de créativité dans la conception de Jean
Nouvel débloque aussi une nouvelle façon de voir l’architecture, je trouve. Certes une vision
a laquelle nous ne sommes pas encore confrontée mais qui arrivera tôt ou tard, et nous
montrer des projets qui se sont servi de cet inconvénient de budget stricte comme moteur
d’invention est inspirant et un peu encouragent. Cela donne envie de réfléchir à une
architecture plus astucieuse. Et je pense que cette façon de construire s’applique à n’importe
quel type de projet. En effet, ça m’a fait réfléchir à mon projet entre 4 murs : j’ai voulu assez
rapidement imiter les codes de l’architecture bretonne car c’est ce qui collait au contexte
dans ma réflexion mais finalement j’essaie de réfléchir différemment : En quoi la longère
bretonne propose des espaces agréables et réfléchit pour ses utilisateurs. Et au lieu de copier
les codes d’une architecture, mettre en place les ambiances que je souhaite offrir à mes
pièces et donc quels systèmes architecturaux pourront y répondre.
Pour conclure, je pense que ce thème de l’architecture politique m’a permis de me
rendre compte d’à quel point construire peut proposer une nouvelle vision de la société et
que ce n’est pas un acte neutre. En effet l’architecture peut défendre bon nombre de
valeurs : ici on parle principalement d’inclusion et d’une forme d’égalité et de dignité pour
les classes les plus pauvres. Mais il peut être question d’engagement écologique également
par exemple. Ce thème a changé ma façon de concevoir mais aussi de voir l’architecture qui
m’entoure. En prenant conscience que chaque décision architecturale a un impact sur la
façon dont les gens vivent ensemble, je réalise à quel point l’architecture peut être un acte
politique, même à une échelle modeste. Concevoir, c’est prendre position : pour ou contre la
standardisation, pour ou contre l’exclusion.