transcendant et non-duel, dont la vraie connaissance (méta-physique, au sens propre : au-delà
de la physique) implique la réalisation des états supra-individuels — c’est-à-dire précisément la
prise de conscience de la Réalité absolue, uniée, non-duelle qui fonde et dépasse toutes les
manifestations. Pour Guénon :
« Ce n'est pas en tant qu'homme que l'homme peut y parvenir ; mais c'est en tant que cet être,
qui est humain dans un de ses états, est en même temps autre chose et plus qu'un être
humain ; et c'est la prise de conscience eective des états supra-individuels qui est l'objet réel
de la métaphysique, ou, mieux encore, qui est la connaissance métaphysique elle-même.»
Dans la philosophie non-duelle (par exemple dans l’Advaita Vedānta, le Dzogchen tibétain…),
la conscience absolue est considérée comme la réalité ultime, non créée, sans second,
immanente et transcendante, « base » ou « nature fondamentale » de toutes choses, déjà
parfaite et toujours présente. Cette base ou nature absolue n’est pas un dieu personnel ou une
providence extérieure, mais le Principe même d’où tout émane et où tout retourne.
Plus concrètement :
• La Providence au sens métaphysique n’est pas seulement une force extérieure qui
« pourvoit », mais la Présence ou Intelligence suprême qui est à la fois cause première et
soutien permanent de toute existence.
• Ainsi, pour la métaphysique non-duelle, Conscience absolue/non-duelle et
Providence primordiale renvoient ultimement au même Réel — unique, sans second ni
séparation (advaita), dont la perception (ou réalisation) abolit toute dualité entre
créature et Créateur, sujet et objet, transcendance et immanence.
Il existe cependant des nuances sur le vocabulaire : « Providence » implique dans la tradition
chrétienne une action consciente et bienveillante de Dieu sur le monde et ses créatures, alors
que dans la non-dualité, c’est l’automanifestation du Principe impersonnel qui « se donne » et
« se pourvoit » lui-même, sans visée anthropocentrique.
Points essentiels à retenir :
• Plusieurs grandes traditions (vedānta, ésotérisme islamique, gnose, théosophie, etc.)
s’accordent à placer à l’origine une Réalité absolue, consciente, non-duelle, source et
n de tout : c’est la réalité suprême (Brahman, Tao, Ayn soph, etc.)
• Cette Réalité n’est pas toujours nommée « Providence », mais en est la source véritable
dans la perspective des doctrines métaphysiques traditionnelles.
• La réalisation de cette non-dualité (par l’intuition intellectuelle, l’éveil, la gnose…) est
considérée comme le but ultime de la sagesse.
En conclusion, la formule que vous proposez correspond à la perspective de la métaphysique
non-duelle : la Conscience absolue est bien considérée comme la Providence ultime et
primordiale, si on entend par Providence l’Intelligence ou le Principe universel qui soutient tout
— et non un dieu personnel au sens théologique occidental.