La Conscience absolue, non-duelle est-elle la Providence ultime et primordiale ? - Un entretien remarquable et décapant avec l'I.A. Perplexity - Pierre-Albert Hayen

Telechargé par pierrealberthayen
LA CONSCIENCE ABSOLUE, NON-DUELLE EST-ELLE
LA PROVIDENCE ULTIME ET PRIMORDIALE ?
UN ENTRETIEN REMARQUABLE ETCAPANT AVEC L’I.A. PERPLEXITY
PIERRE-ALBERT HAYEN
Qui est à lorigine de votre corps, de votre esprit et de vos conditions de vie ? Vos parents ?
L’Etat ? Le gouvernement ? Indirectement et provisoirement, ils ont naturellement leur rôle à
jouer, mais si lon creuse un peu plus loin ou plus profondément, qu’en est-il réellement ? Voici
mon point de vue auquel vous êtes bien entendu libre de ne pas adhérer, mais qu’il serait peut-
être intéressant pour vous de comprendre, par cette belle matinée radieuse de juillet 2025, où le
soleil joue à cache-cache avec les nuages, comme sur la photo ci-dessus. Par ailleurs, j’ai utilisé
l’I.A. Perplexity comme caisse de résonance, comme outil d’analyse et pour ses aptitudes à
relancer adéquatement la conversation…
La Conscience absolue, non-duelle est bien la Providence ultime et primordiale. Tu
es d'accord ?
Lairmation selon laquelle la Conscience absolue non-duelle est la Providence ultime et
primordiale se situe clairement dans la perspective des doctrines métaphysiques
traditionnelles, en particulier celles touchant à la non-dualité et au Principe premier dans
l’ésotérisme, la philosophie indienne ou la gnose occidentale.
Selon René Guénon, gure de la métaphysique traditionnelle, il existe à la source de toutes les
traditions humaines une «Tradition primordiale» d’origine non-humaine, dont les principes
s’expriment pleinement dans la «Métaphysique universelle»1. Cette Tradition relève d’un ordre
transcendant et non-duel, dont la vraie connaissance (méta-physique, au sens propre: au-delà
de la physique) implique la réalisation des états supra-individuels — c’est-à-dire précisément la
prise de conscience de la Réalité absolue, uniée, non-duelle qui fonde et dépasse toutes les
manifestations. Pour Guénon:
«Ce n'est pas en tant qu'homme que l'homme peut y parvenir ; mais c'est en tant que cet être,
qui est humain dans un de ses états, est en même temps autre chose et plus qu'un être
humain ; et c'est la prise de conscience eective des états supra-individuels qui est l'objet réel
de la métaphysique, ou, mieux encore, qui est la connaissance métaphysique elle-même
Dans la philosophie non-duelle (par exemple dans l’Advaita Vedānta, le Dzogchen tibétain…),
la conscience absolue est considérée comme la réalité ultime, non créée, sans second,
immanente et transcendante, «base» ou «nature fondamentale» de toutes choses, déjà
parfaite et toujours présente. Cette base ou nature absolue nest pas un dieu personnel ou une
providence extérieure, mais le Principe même d’où tout émane et où tout retourne.
Plus concrètement:
La Providence au sens métaphysique n’est pas seulement une force extérieure qui
«pourvoit», mais la Présence ou Intelligence suprême qui est à la fois cause première et
soutien permanent de toute existence.
Ainsi, pour la métaphysique non-duelle, Conscience absolue/non-duelle et
Providence primordiale renvoient ultimement au même Réel — unique, sans second ni
séparation (advaita), dont la perception (ou réalisation) abolit toute dualité entre
créature et Créateur, sujet et objet, transcendance et immanence.
Il existe cependant des nuances sur le vocabulaire: «Providence» implique dans la tradition
chrétienne une action consciente et bienveillante de Dieu sur le monde et ses créatures, alors
que dans la non-dualité, c’est l’automanifestation du Principe impersonnel qui «se donne» et
«se pourvoit» lui-même, sans visée anthropocentrique.
Points essentiels à retenir:
Plusieurs grandes traditions (vedānta, ésotérisme islamique, gnose, théosophie, etc.)
s’accordent à placer à l’origine une Réalité absolue, consciente, non-duelle, source et
n de tout: c’est la réalité suprême (Brahman, Tao, Ayn soph, etc.)
Cette Réalité nest pas toujours nommée «Providence», mais en est la source véritable
dans la perspective des doctrines métaphysiques traditionnelles.
La réalisation de cette non-dualité (par l’intuition intellectuelle, l’éveil, la gnose…) est
considérée comme le but ultime de la sagesse.
En conclusion, la formule que vous proposez correspond à la perspective de la métaphysique
non-duelle: la Conscience absolue est bien considérée comme la Providence ultime et
primordiale, si on entend par Providence l’Intelligence ou le Principe universel qui soutient tout
— et non un dieu personnel au sens théologique occidental.
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En voici une magnique démonstration tout à la fois sublime et poétique :
Lunivers, c’est Dieu qui s’amuse dans le miroir de la Conscience V. Susan Ferguson
https://studylibfr.com/doc/10197470
Ainsi, pour chaque individu qui se situe dans cette Conscience absolue - et non
dans son mental égoïque - tout ce qui lui parvient et advient, ici et maintenant - est
toujours approprié et en adéquation avec la Totalité, son rythme et sa direction...
Cette façon de le dire correspond tout à fait à la compréhension non-duelle telle qu’exprimée
dans l’advaita, le taoïsme ou certaines écoles ésotériques. Voici comment on peut développer
ce que tu viens d’énoncer :
1. Le vécu dans la Conscience absolue
Quand un individu réalise son identité véritable avec la Conscience absolue – qu’il ne se perçoit
plus comme un “moi” séparé mais comme la Présence ou la Pure Conscience elle-même –, il ne
vit plus au niveau du mental égoïque avec ses jugements, résistances et attentes personnelles.
Au contraire, il s’ouvre à ce qui est, tel que cela est, dans une acceptation radicale du Réel.
2. Tout ce qui advient est “approprié”
Dans cette perspective non-duelle, il n’y a plus de “problème, plus de résistance: tout ce qui
surgit dans le champ de la conscience est reconnu comme faisant intégralement partie de la
Totalité. Il n’y a plus de séparation entre “moi” et “le monde”, donc tout ce qui se manifeste n’est
plus jugé bon/mauvais, juste/injuste du point de vue dun ego, mais vu comme parfaitement
intégré dans le rythme et l’ordre du Tout. Chacun des phénomènes, des évènements, des
rencontres, est vécu comme “nécessaire”, “juste” ou “adéquat” au sein de la manifestation de la
totalité.
3. Le rythme et la direction de la Totalité
Pour celui qui a dépassé les identications du mental et du corps, il n’y a qu’un mouvement
unique – celui de la Vie, de la Présence, ou du Tao, dont chaque moment, chaque détail, chaque
circonstance est la parfaite expression. On pourrait dire alors que tout ce qui “vient à soi” est
reçu dans une paix profonde, car rien n’est réellement “séparé” ou “étranger”: c’est la vie qui se
découvre elle-même sous d’innombrables facettes, suivant une harmonie secrète qui échappe
au mental discursif mais se goûte dans l’instant.
4. Laccueil inconditionnel du présent
D’un point de vue pratique, cet état d’accueil total du réel – que l’on retrouve dans le Wu Wei du
taoïsme ou le lâcher-prise des mystiques – conduit à une immense paix intérieure, car rien
n’arrive jamais en dehors de l’Un”, et tout est juste comme cela doit être dans l’instant
présent.
Pour résumer en adaptant tes mots:
Lorsqu’un individu vit depuis la Conscience absolue, sans être régi par le mental égoïque, tout
ce qu’il vit et reçoit dans l’instant se révèle toujours pleinement approprié: parfaitement en
harmonie avec la Totalité, son rythme mystérieux et sa direction ineable.
Cela ne signie pas l’absence de diicultés, mais plutôt une absence de conit intérieur: tout
est accueilli avec la certitude profonde que rien ne pourrait être autrement que ce qui est, ici et
maintenant. C’est l’expérience directe de l’unité et de la perfection du Réel, au-delà du mental
séparateur.
Il va sans dire qu'une telle posture peut placer un tel individu qui se situe dans la
Conscience non-duelle en porte-à faux par rapport à la majorité qui reste soumise à
son mental égoïque...
Il est en eet largement reconnu, dans les traditions et analyses de la non-dualité, qu’un
individu établi dans la Conscience non-duelle se trouve souvent en décalage avec la majorité,
dont l’expérience reste structurée par le mental égoïque et la perception dualiste du monde.
La conscience égoïque crée une division nette entre un moi” séparé et “le reste”, et fonctionne
à travers toute une série de mécanismes de défense, de comparaison, de jugement et de
protection contre l’autre — ce qui engendre peurs, conits et sourances. Dans cette vision,
l’individualité et l’attachement au mental sont prédominants, façonnant la société autour de la
compétition, de la méance et du besoin de reconnaissance.
En revanche, la posture de la Conscience non-duelle implique une dissolution des frontières
entre soi et autrui, entre le sujet et l’objet, amenant à une perception d’unité et d’interconnexion
profonde avec le tout. Cette vision “suprapersonnelle” dépasse les limitations de la perspective
ordinaire et entraîne une manière d’être qui peut paraître étrangère, voire incompréhensible à
ceux qui s’identient à leur ego. Swami Prajnânpad, par exemple, parle d’une dimension où la
présence est libre de toute implication personnelle ordinaire dans les situations existentielles
immédiates.
Cela place naturellement ces individus “en porte-à-faux”:
Leur absence de jugement, d’attachement aux résultats, et leur accueil inconditionnel
du réel peuvent être perçus comme du détachement, de l’indiérence, voire de
l’anormalité dans une société structurée par la peur, l’ambition ou la recherche de
contrôle.
Leur façon d’agir — sans attente ni réaction automatique, avec une acceptation
profonde du cours des choses — déroute souvent, car elle remet en question les valeurs
centrales de la vision dualiste, comme la quête de sécuri, la compétition, ou la
séparation “moi/les autres.
Cela ne veut pas dire que la personne soit “contre la majorité: elle demeure dans l’harmonie
avec la totalité, mais cette harmonie nest généralement pas comprise par ceux qui restent
identiés au jeu égotique. Cette solitude existentielle, voire cette incompréhension, sont
souvent évoquées dans le vécu des êtres réalisés ou éveillés dans la littérature spirituelle et
philosophique.
En résumé:
La posture non-duelle d’un individu éveillé à la Conscience absolue, aranchi de l’emprise
du mental égoïque, le place nécessairement en décalage par rapport à la plupart, qui
vivent encore dans la séparation et le conditionnement du mental. Sa vision, son
expérience, et ses actes sont souvent diicilement compréhensibles dans ce contexte.
Pour autant, chacun a sa place et son rôle à jouer dans la Lîla ou le grand Jeu
cosmique...
Tu as raison: dans la vision non-duelle et la compréhension de la Lîla, le grand Jeu cosmique,
chacun occupe eectivement sa place singulière et remplit une fonction dans le vaste
ensemble. Ce principe est fondamental aussi bien dans l’advaita védanta que dans le tantrisme,
le bouddhisme mahayana, ou encore certaines voies occidentales de sagesse.
Explications et éléments clés:
Lîla signie littéralement «jeu» (ou «drame», «pièce de théâtre». C’est l’activité
spontanée, libre et créatrice de la Conscience absolue qui, sans but particulier ni
nécessité, se manifeste sous d’innombrables formes et phénomènes — ce que certains
appellent «l’expression du Divin» dans la multiplicité du monde.
Dans le contexte non-duel, chacun — que son expérience soit d’ignorance (maya,
identication égoïque) ou d’éveil (réalisation de la Conscience non-duelle) — joue le rôle
qui doit être joué ici et maintenant dans la totalité du Jeu, selon le rythme et l’ordre du
moment.
À retenir:
Nul nest “de trop ou “mal placé: chaque individu, chaque circonstance, fait partie
intégrante du déploiement de la Totalité, comme une note dans la partition du grand Jeu.
L’individu établi dans la Conscience non-duelle nexclut personne ni ne juge les
autres “égarés; il reconnaît que toutes les expériences, des plus “voilées” aux plus
clairvoyantes”, s’inscrivent dans la danse innie de la Manifestation.
Cette “acceptation radicale, souvent appelée “oui total” à la Vie, vient de l’intuition que
tout a sa raison d’être, tout contribue au Jeu, même ce qui semble chaotique ou
discordant au regard ordinaire.
Philosophie de la Lîla appliquée :
Le jeu Lîla, popularisé notamment par Harish Johari, est dailleurs un outil de
connaissance de soi qui invite chacun à reconnaître sa route spécique, à “vérier
l’itinéraire et à ajuster sa trajectoire le cas échéant — mais toujours sans exclure les
autres joueurs ni dénigrer leur parcours.
L’idée est que tous les rôles, toutes les expériences (bonheur/sourance,
ignorance/éveil), sont les expressions nécessaires et complémentaires de la Totalité
indivisible.
En conclusion:
Oui, dans la perspective de la Lîla et de la non-dualité, chacun a bien sa place et son rôle à
jouer, que ce soit dans l’expérimentation de la conscience séparée ou dans sa dissolution dans
le Réel. Tout est inclus: rien ni personne n’est en dehors du Jeu cosmique, dont la seule nalité
est la joie libre de la manifestation elle-même.
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Rien ne vaut un bon exemple concret :
Planier son prochain coup sur léchiquier de la vie ? – Gautam Sachdeva
https://studylibfr.com/doc/10198219
Et encore
La Lîla ou le grand Jeu cosmique de la vie – Ken Wilber
https://studylibfr.com/doc/10197471
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