S4 Maths 2011-2012 Probabilités 1 Conditionnement - Indépendance
Remarques.
iSi l’un des deux événements Aou Best quasi-impossible, alors Aet Bsont indépendants. En effet,
supposons que PA0 ; comme ABA, on a 0 PABPA, donc PAB0, et ainsi
PAB0PAPB.
iiNe pas confondre indépendance et incompatibilité de Aet B! Noter que l’indépendance est relative à
la probabilité Pchoisie, alors que l’incompatibilité (AB) ne l’est pas.
En fait, la propriété d’indépendance n’est pas seulement liée aux deux événements considérés mais à leurs
tribus engendrées TAet TB; rappelons que TA,A,A,.
Théorème.
Soit ,A,Pun espace probabilisé. Deux événements Aet Bsont indépendants (en probabilité) si et
seulement si tout événement de la tribu TAengendrée par Aest indépendant de tout événement de la tribu TB
engendrée par B.
Preuve.
Supposons que Aet Bsont indépendants, i.e. que PABPAPB.
On sait que PBPBAPBA; on en déduit que
PBAPBPBAPBPBPAPB1PA PBPA,
i.e. que Bet Asont indépendants.
De plus, PB P0PBP, i.e. Bet sont indépendants,
et PBPBPBP, i.e. Bet sont indépendants.
Ainsi, Best indépendant de tout événement de TA. On montre l’analogue pour B,et .
Remarque. La notion d’indépendance n’est pas toujours intuitive. Il faut donc la vérifier par un calcul,
comme le montre l’exemple suivant.
On considère les familles ayant nenfants, n2. On suppose l’équiprobabilité d’obtenir une fille ou un
garçon à chaque naissance. On choisit une famille au hasard. On peut considérer :
arrangements avec répétition d’ordre nde l’ensemble F,G.
Comme card 2nest fini, la tribu des événements est AP.
On considère naturellement sur ,Al’équiprobabilité P.
Soient les événements A: ”la famille a des enfants des deux sexes” et B: ”la famille a au plus une fille”.
On montre que : PA12
2n,PB1n
2net PABn
2n.
On a alors PAPBPAB2n2n2
22n. On en déduit que les événements Aet Bsont donc
indépendants si et seulement si 2n2n20, i.e. n3.
Remarque. L’indépendance de deux événements Aet Bn’est pas une propriété intrinsèque aux événements ;
elle est toujours relative à l’espace probabilisé ,A,Pque l’on a choisi, comme le montre l’exemple
suivant.
On extrait une boule au hasard d’une urne en contenant 12 numérotées de 1 à 12, et on considère les
événements A: obtenir un numéro pair et B: obtenir un multiple de 3.
On choisit naturellement 1,...,12,APet Pl’équiprobabilité sur ,A. On a alors
A2,4,6,8,10,12,B3,6,9,12et AB6,12, d’où
PA1
2,PB1
3et PAB1
6PAPB:Aet Bsont indépendants.
Si l’on rajoute dans l’urne une boule numérotée 13, on choisit alors 1,...,13,APet P
l’équiprobabilité sur ,A. Les événements Aet Bsont inchangés mais on a alors :
PA6
13 ,PB4
13 et PAB2
13 PAPB:Aet Bne sont pas indépendants.
Dans le premier cas, la proportion de multiples de 3 parmi les pairs est la même que parmi les impairs ;
savoir que Aest réalisé (numéro pair) ne modifie en rien notre information sur B.
Dans le deuxième cas, la proportion de multiples de 3 parmi les pairs est plus élevée que parmi les impairs
; savoir que Aest réalisé (numéro pair) augmente un peu la probabilité que nous pouvons attribuer à B.
2.2.Indépendance de névénements.
On peut généraliser la notion d’indépendance à une famille finie ou infinie d’événements.
Stéphane Ducay
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