Agrégation Interne 1991 Notations Dans ce probl`eme, R désigne l

Agr´egation interne
UFR MATH´
EMATIQUES
Agr´egation Interne 1991
Notations
Dans ce probl`eme, Resigne l’ensemble des r´eels et nest un entier naturel non nul.
Soit Aune matrice. On note t
Asa matrice transpos´ee, Ai,j le coefficient de sa i-`eme ligne et j-`eme colonne et AB son
produit par la matrice B. Si xest un vecteur de Rn, on le consid`ere comme une matrice `a une colonne, en particulier
t
xest une matrice `a une ligne. On note eile vecteur de Rnd´efini par tei= (δ1
i, δ2
i,...,δn
i) o`u δi
i= 1 et δj
i= 0 si
i6=j.E= (ei; 1 in) est donc la base canonique de Rn.
On note Mn(R) l’ensemble des (n×n)-matrices `a coefficients r´eels et Inla matrice identit´e de Mn(R). Si Aest une
matrice de Mn(R), l’application de Rndans Rnefinie par x7→ Ax est donc un endomorphisme de Rnnot´e encore
A. Par ailleurs, on note A0=Inet on efinit la matrice Aipour i1 par la relation de ecurrence Ai+1 =AiA. Le
polynˆome P(t) = D´et(tInA) est appel´e polynˆome caract´eristique de la matrice A.
Soit Vun R-espace vectoriel de dimension finie. On note IVl’endomorphisme identit´e de V. Soit aun endomorphisme
de V, on note abson compos´e avec l’endomorphisme b, on note a.x l’image par adu vecteur xde Vet on note
a(E) l’image par adu sous-espace vectoriel E, d’autre part, on d´efinit pour tout entier iun endomorphisme aipar
a0=IVet la relation de r´ecurrence ai+1 =aia.
Si Eest une base de V, on note Mat(a, E) la matrice de l’endomorphisme ade Vdans la base E. Le d´eterminant
de la matrice Mat(a, E), qui ne d´epend pas de la base E, sera not´e D´et(a). Le polynˆome P(t) = D´et(tIVa) sera
appel´e polynˆome caract´eristique de a.
Un polynˆome sera dit unitaire si le coefficient de son terme de plus haut degr´e est ´egal `a 1. On remarquera qu’un
polynˆome caract´eristique est toujours unitaire. Si Pest un polynˆome `a coefficients r´eels, on appelle racine de Ptout
nombre complexe qui annule P. Le polynˆome minimal d’un endomorphisme aest le polynˆome unitaire de plus petit
degr´e Ptel que P(a) = 0.
Partie I
On dit qu’un endomorphisme rd’un espace vectoriel Vest une pseudo-r´eflexion si l’endomorphisme rIVest de rang
´egal `a1.
1. Soit Vun R-espace vectoriel de dimension finie n, soit rune pseudo-r´eflexion de Vet soit Kle noyau de
l’endomorphisme rIV.
a) Quelle est la dimension de l’espace vectoriel K?
b) Soit Eune base de Ket uun vecteur de Vqui n’appartient pas `a K. Montrer que E∪ {u}est une base de V.
´
Ecrire la matrice de l’endomorphisme rdans cette base et montrer que le vecteur r.u et(r)uappartient `a K.
c) On suppose n2. Montrer que P(t) = (t1)(tD´et(r)) est le polynˆome minimal de l’endomorphisme r.
Donner une condition n´ecessaire et suffisante pour que l’endomorphisme rsoit diagonalisable.
d) On suppose n= 2. Caract´eriser, selon les valeurs de son d´eterminant, la nature g´eom´etrique de la pseudo-r´eflexion
r.
2. `
A tout polynˆome unitaire P(x) = xn+a1xn1+···+an`a coefficients r´eels, on associe l’endomorphisme MPde
Rnefini par :
(MP.ei=ei+1 pour 1 i < n;
MP.en=(ane1+an1e2+···+a2en1+a1en).
a) Calculer le polynˆome caract´eristique de l’endomorphisme MP. Montrer que :
Mn
P+a1Mn1
P+···+an1MP+anIn= 0.
b) Soit Qun polynˆome unitaire `a coefficients r´eels, de degr´e n, distinct de Pet tel que Q(0) 6= 0. Montrer que
l’endomorphisme MQde Rnest inversible et que M1
QMPest une pseudo-r´eflexion.
Partie II
1. Soit Aune matrice de Mn(R) et soit Pson polynˆome caract´eristique.
a) `
A tout vecteur vde Rn, on associe l’endomorphisme Xvde Rnefini par :
Xv.ei=Ai1.v.
Calculer XvMP.eipour 1 in1, puis XvMP.en.
b) On pose
CA={XMn(R) ; XMP=AX}.
Montrer que Xvappartient `a CAet que dim CAn.
2-a. On pose
T={XMn(Rn) ; Xi,j =Xi+1,j+1 pour 1 i, j n1}.
V´erifier que Test un espace vectoriel et calculer sa dimension.
b) Soit Xune matrice telle que t
MPXMP=X. Montrer que Xappartient `a T.
3. On dira que le polynˆome P`a coefficients r´eels, unitaire, de degr´e n, est eciproque s’il v´erifie la relation
tnP(1/t) = P(0)P(t) pour tout nombre r´eel tnon nul.
a) Caract´eriser les polynˆomes r´eciproques d’abord `a partir de leurs coefficients, puis `a partir de l’ensemble de leurs
racines, avec multiplicit´e.
b) Soit Aune matrice de Mn(R) de polynˆome caract´eristique Peciproque. Calculer le polynˆome caract´eristique
de la matrice t
A1. En d´eduire que
Ct
M1
P={XMn(R) ; t
MPXMP=X}.
4. Soit Pet Qdeux polynˆomes unitaires eciproques de degr´e n.
a) Montrer qu’il existe une matrice Xde Mn(R), non nulle et telle que
()t
MPXMP=t
MQXMQ=X.
b) Montrer qu’il existe une matrice Xde Mn(R), non nulle, sym´etrique ou antisym´etrique, qui erifie la condition
().
c) Trouver explicitement une matrice sym´etrique Xerifiant () dans le cas o`u P(t) = t3+ 5t25t1 et
Q(t) = t3+ 4t2+ 4t+ 1 (on pourra utiliser la forme bilin´eaire sym´etrique associ´ee `a la matrice X).
Partie III
On consid`ere un espace vectoriel Vde dimension finie et deux automorphismes aet bde Vtels que l’automorphisme
b1asoit une pseudo-r´eflexion. On note P(respectivement Q) le polynˆome caract´eristique de a(respectivement b)
et Wle noyau de l’endomorphisme ba.
1. Quelle est la dimension de W?
2. Soit Eun sous-espace vectoriel de V, non r´eduit `a {0}, tel que a(E) = b(E) = E.
a) Soit ala restriction de a`a E. Que peut-on dire du polynˆome caract´eristique de a?
b) On suppose que l’espace vectoriel Eest contenu dans W. Montrer que les polynˆomes Pet Qne sont pas premiers
entre eux.
c) On suppose que l’espace vectoriel Eest distinct de Vet n’est pas contenu dans W. Soit Eune base de E.
Montrer qu’il existe une famille Fnon vide de vecteurs de Wtelle que EFsoit une base de V. Comparer
l’´ecriture des matrices Mat(a, EF) et Mat(b, EF) et en d´eduire que les polynˆomes Pet Qne sont pas
premiers entre eux.
d) Que peut-on dire si les polynˆomes Pet Qsont premiers entre eux ?
3. On suppose maintenant que les polynˆomes Pet Qsont premiers entre eux.
a) Quelle est la dimension de l’espace vectoriel aj(W) ? Montrer que l’espace vectoriel n2
j=0 aj(W) n’est pas
r´eduit `a {0}.
b) Soit vun vecteur non nul de n2
j=0 aj(W). Montrer que les vecteurs aj.v (0 jn1) forment une base E
de V(on pourra consid`erer l’espace vectoriel Equ’ils engendrent et montrer que, si dim E < n, alors EW).
c) Montrer que Mat(a, E) = MPet Mat(b, E) = MQ.
Partie IV
On reprend les notations de la partie III et on suppose en outre que les polynˆomes Pet Qsont r´eciproques et premiers
entre eux.
1-a. erifier que les r´esultats obtenus dans les parties II et III prouvent l’existence d’une forme bilin´eaire sur Vnon
nulle, sym´etrique ou antisym´etrique et erifiant pour tous vecteurs xet yde V:
f(a.x, a.y) = f(b.x, b.y) = f(x, y).
b) En consid´erant l’ensemble Edes vecteurs ude Vtels que f(u, x) = 0 pour tout vecteur xde V, montrer que la
forme fest non d´eg´en´er´ee.
c) Montrer que toute forme lin´eaire d´efinie sur Vpeut s’exprimer au moyen de f.
2
2. On note pl’endomorphisme (de rang 1) b1aIV.
a) Montrer qu’il existe des vecteurs vet wnon nuls de Vtels que
(∗∗)p.x =f(v, x)w.
b) V´erifier que c= D´et(b1a) = P(0)/Q(0) = ±1. En utilisant I.1.c), montrer que p2+ (1 c)p= 0.
c) Calculer f(p.x +x, p.y +y) directement puis en utilisant les propri´et´es d’invariance de f. Montrer que
cf(w, w)v+f(v, w)w= 0.
3-a. On suppose fantisym´etrique. Montrer que et(a) = D´et(b).
b) On suppose fsym´etrique. Montrer que D´et(a)6= D´et(b) (on pourra remarquer que, si c= 1, f(v, x)f(w, x) = 0
et f(v, x)2f(w, y) = 0 pour tout xet y). Montrer qu’il existe un vecteur ude Vtel que p.x =±f(u, x)u.
c) Discuter la sym´etrie de fselon l’ordre de multiplicit´e de 1 comme racine de l’un des polynˆomes Pou Q.
4. On suppose qu’il existe une forme bilin´eaire syetrique fnon d´eg´en´er´ee et un vecteur u, non nul, tels que
p.x =f(u, x)u.
a) V´erifier que
IV+p(IVtb1)1=b1(atIV)b(btIV)1.
b) Soit une forme lin´eaire sur Vet Ll’endomorphisme de Vefini par L.x =(x)u.
Montrer que D´et(IV+L) = 1 + (u).
En d´eduire que
P(t)
Q(t)= 1 fu, (IVtb1)1.u.
5. En plus des hypoth`eses de la question 4, on suppose que les racines de Qsont toutes r´eelles et simples. On note S
l’ensemble de ces racines.
a) Montrer qu’il existe une famille de vecteurs {uλ}λStelle que
b.uλ=λuλet u=X
λS
uλ.
b) Soient λet µdes ´el´ements de Stels que λµ 6= 1. Montrer que f(uλ, uµ) = 0.
c) Montrer que, pour tout eel tnon dans S, on a
P(t)
Q(t)= 1 X
λS
f(u1, uλ)/(1 t λ1).
En d´eduire que, pour tout λdans S, on a
f(uλ, u1) = P(λ)
λQ(λ).
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