Communication Soignant-Soigné : Piliers des Soins Infirmiers

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Introduction :
La communication soignant-soigné constitue un des piliers majeurs des soins infirmiers, en outre elle
est très insuffisante, dans le quotidien de la pratique infirmière. Ce moyen est un élément clé dans la
construction de la relation soignant-soigné. Le défaut de communication a un impact direct sur la
qualité et la sécurité des patients.
L’infirmier(ère) communique avec des personnes soumises à un stress tant du côté des personnes
soignées que des soignants. Il (elle) assume la double fonction :
Veiller aux intérêts du patient
Évoluer au sein d’une équipe interdisciplinaire aux idées parfois différentes sur les priorités
thérapeutiques
I. Les objectifs de la communication :
Les objectifs généraux d’une communication efficace avec le patient est de :
Assurer la qualité des soins
Identifier les besoins spécifiques du patient afin de le soutenir dans les périodes difficiles
Accueillir et écouter une personne en situation de demande de santé ou de soin en prenant
en compte son histoire de vie et son contexte
Rechercher et instaurer un climat de confiance avec la personne soignée et son entourage en
vue d’une alliance thérapeutique
Informer une personne sur les soins en recherchant son consentement
II. La communication est soin
La communication ne fait pas seulement partie du soin, elle est un soin, elle est « prendre soin », «
être avec ». Elle apporte un soutien, un accompagnement et une aide psychologique. En plus elle
éduque le patient à la prise en charge de la maladie ou de son traitement.
III. Les voies essentielles de la communication en soins infirmiers :
1. La communication entre l’infirmier et le patient : « La relation soignant-soigné »
C’est un facteur essentiel du bien-être du patient. Il est démontré que la communication a une
influence sur la santé émotionnelle, la résolution des symptômes, la fonction, la maîtrise de la douleur,
et des mesures physiologiques comme la pression artérielle et le taux de sucre dans le sang.
Les patients et leurs familles désirent rencontrer des professionnels ouverts qui possèdent des talents
de communication ainsi que des qualités interpersonnelles Pour tenir compte de la personne du
patient, il faut humaniser les soins par une bonne communication.
Dans les soins de santé lorsque certaines erreurs ont des conséquences désastreuses, le manque de
communication est toujours en cause.
2. La communication entre l’infirmière et l’équipe
Il faut que les membres de l’équipe communiquent facilement entre eux si l’on veut que le milieu de
travail soit sain et sans danger pour le personnel et le patient.
Les retards de communication, le manque de communication et les malentendus entre les membres
de l’équipe ont tous été des causes évitables de préjudice pour le patient
La communication entre les professionnels et les patients est un des points décisifs sur l’interprétation
de la qualité des soins reçus.
3. La communication entre l’infirmière et le médecin
Il est important de :
Poser des questions sur une ordonnance si l’on a des doutes au sujet d’un médicament, par
exemple sur des points de posologie ou d’allergie ;
Demander des précisions si une ordonnance n’est pas claire. Ne jamais deviner le contenu
d’une ordonnance ;
Communiquer sans tarder ses préoccupations, les rapports de laboratoire et les résultats aux
médecins, et noter que cela a été fait ainsi que la réponse du médecin ;
Prévenir le médecin si le patient n’a pas bien compris une proposition de traitement médical
ou d’intervention chirurgicale, ou qu’il a des questions à poser à ce sujet. [1]
IV. La nécessité d’une relation soignant-soigné chaleureuse :
Il est nécessaire de créer une relation soignant-soigné chaleureuse pour cela il faut développer :
Une communication consciente et responsable
Il faut, en somme, une compréhension mutuelle
Cette compréhension peut s’obtenir : par l’acquisition par l’infirmier de savoirs et de savoir-
faire qui cumulent dans un savoir-être. [2]
Les savoirs, savoir-faire et savoir-être sont les ressources qu’une personne peut mobiliser dans l’action
en vue de prouver sa compétence. Il s’agit de ressources complémentaires faisant référence à des
dimensions différentes de la compétence.
1. Le savoir fait référence aux connaissances théoriques ou déclaratives : c’est la maîtrise du
vocabulaire, des normes et des lois, données et caractéristiques sur des produits, outils ou
services…
2. Le savoir-faire correspond à la maîtrise des modes opératoires et des processus.
3. Le savoir-être traduit les opinions, les attitudes et les comportements de la personne.
V. Les qualités nécessaires pour créer une relation soignant-soigné signifiante :
Des compétences personnelles
Comprendre la communication
Savoir observé.
Connaître les outils de la communication
Les attitudes et comportements
1. Des compétences personnelles nécessaires :
La connaissance de soi
La confiance en soi
L’estime de soi
La capacité d’affirmation de soi
La capacité d’auto-évaluation. [3]
2. Comprendre la communication :
La communication est un besoin fondamental de l’être humain.
Elle est à la base de tous nos rapports en société.
Elle permet aux interlocuteurs de réciproquement faire connaître leurs besoins, de faire
comprendre ce qu’ils pensent, ce qu’ils perçoivent et ressentent
C’est :
Une nécessité pour vivre ensemble,
Un processus incontournable ; on ne peut pas ne pas communiquer. Tout est communication,
Un échange porteur de sens qui peut devenir une véritable relation
3. Savoir observé :
En soins infirmiers, nous devons agir en fonction de ce que vit et présente l’usager.
Et pour le comprendre, il faut d’abord voir, entendre et saisir la situation. C’est pourquoi
l’observation est si importante.
C’est notre capaci d’observation qui nous éclaire sur la situation. Sans cela, nous risquons de
passer à côté des vraies difficultés et nos décisions peuvent en souffrir
4. Les outils de la communication :
La communication verbale
La communication non verbale
4.1 La communication verbale
La communication verbale : est vectrice d’information et de compréhension
Nous devons être attentives à ses composantes :
Ø Les mots pour le dire
Ø La composition des phrases
Ø L’accord avec le contexte :
L’appropriation du contenu.
L’appropriation du moment.
Éviter les messages boiteux qui ratent leur cible : Les messages imprécis, indirects, incomplets,
exagérés ou minimisés, trompeurs, inappropriés.
4.2 La communication non verbale
La communication non verbale nous renseigne sur de nombreux détails :
Est celle qui se traduit par des bruits, des expressions faciales, par notre maintien, notre
démarche, par nos gestes et par le toucher.
Elle enrichit, précise, souligne et même vient parfois contredire notre propos verbal.
Elle n’est pas précise et peut prendre diverses significations selon les personnes et selon leur
culture.
Nous devons chercher à comprendre ce que le patient transmet par son comportement non
verbal.
Mais nous devons aussi être conscients de ce que nous transmettons.
Quel genre de figure voulons-nous présenter aux usagers ?
Le toucher :
Le contact physique peut intervenir Dans un but purement professionnel : les médecins les
infirmiers les masseurs…, doivent nécessairement toucher le corps de leurs clients. Cela n’empêche
pas qu’à ces attouchements d’ordre professionnel viennent s’ajouter les attouchements visant à la
communication relations sociales. [4]
« Toucher et être touché et probablement un besoin fondamental de l’homme »
Stevens : Le toucher est un mode de communication non verbale efficace et chaleureux. Il représente
un moyen d’exprimer une compréhension profonde à l’usager et de lui montrer que nous sommes
près de lui. C’est un langage à peu près universel.
5. Les attitudes et comportements du soignant :
D’autres moyens de communication en soins infirmier
5.1 Les attitudes d’accueil et de réceptivité :
Contact visuel, écoute, expression faciale ouverte, manifestation de politesse et d’intérêt, etc.
Elles sont à la fois verbales et non verbales : paroles, regard, expressions de la figure, ton de voix,
gestes, etc. [5]
5.2 Savoir écouter :
L’écoute nous permet également de noter le choix des mots de la part du malade ; un langage correct,
précis, élégant, ou bien un langage vernaculaire et coloré par des expressions dialectales nous en
disent long sur le niveau socioculturel du malade et nous indiquent l’attitude à adopter avec lui dans
le cours de la communication.
L’écoute nous permet de découvrir les contradictions fréquentes entre le comportement verbal et non
verbal du malade ; et de découvrir ce que le malade ne dit pas qui est souvent plus important que ce
qu’il exprime ouvertement. [6]
L’écoute est à la fois regard et observation, saisie des mots et de leur signification, des
intonations de la voix et des émotions sous-jacentes.
Elle n’est pas seulement une attente passive, elle devient parole, questionnement pour mieux
découvrir, mieux comprendre.
C’est le moment de mobiliser ses facultés personnelles pour comprendre l’usager.
En somme écouter une personne signifie prêter attention au « Message total » qu’elle nous transmet
au moyen de la communication verbale et non verbale. [7]
5.3 Les comportements de partage de l’information
Lorsque les échanges sont chaleureux et signifiants, la relation soignante-soigné peut se créer.
L’information est au cœur de la relation de soin. Informer est l’une des missions de l’infirmier(e), car
c’est également soigner, c’est un devoir pour le soignant. Un malade doit être tenu informé du
déroulement d’un examen, il doit recevoir une information complète et taillée, c’est un droit pour
le patient. [8]
Une autre motivation en vue d’un bon niveau de compétence de communication devrait être
constituée par la conviction de la nécessité d’informe le malade pour apaiser ses incertitudes et ses
angoisses et pour obtenir son « consentement informé »
Par conséquent, le médecin et l’infirmière qui, du fait de leur humeur ou parce qu’ils sont pressés,
évitent de parler à un malade ou ne répondent pas à ses questions, ne sont pas parvenus à éviter la
communication avec lui ; ils ont simplement envoyé un message qui indique l’absence d’attention et,
dans tous les cas, un comportement répréhensible. [9]
VI. Les obstacles à la création d’une relation signifiante
Les facteurs qui interfèrent dans un processus efficace de communication sont dénommés “erreur”,”
obstacle” où selon une terminologie cybernétique “ bruit ” (noise), sans aucune référence exclusive au
bruit dans le sens physique du mot. Une « communication bruyante » et une communication entravée
et, de ce fait déformée ou une inefficace.
Les obstacles peuvent apparaître à n’importe quel niveau de la chaîne du processus de la
communication.
Les conséquences des obstacles, des erreurs, des “bruits”, sens extrêmement variées et dépendent
surtout de l’importance du contenu du message. Elle vont du malentendu banal [….] aux conséquences
graves et parfois irréparables.
Par la suite d’un ou plusieurs obstacles, une communication peut être insuffisante, dans ce sens le
message n’est pas totalement transmis ou reçu ; défectueuse ou déformé, dans ce sens que les mots
de l’émetteur sont mal interprétés par le destinataire, non satisfaisantes lorsque l’un ou plusieurs des
objectifs de la communication (information, allégement de l’anxiété, etc.) ne sont pas atteints. [10]
Pour mener une communication efficace il faut réduire les obstacles et atténuer leurs conséquences.
Pour ce faire, il faut d’abord les identifier puis reconnaître les différents obstacles pour pouvoir les
surmonter. On distingue plusieurs types :
La distance créée par les différences d’éducation
La langue parlée
Les notions d’hygiène différentes
La différence d’âge entre le soignant et le soigné
Les différences de statut social des interlocuteurs
Les divergences dans la conception de la santé, de la maladie, de la douleur et de la mort
La diversité des us et coutumes
La religion et la spiritualité
Le refus de la relation ou du traitement
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