Séries de Fourier - Analyse 4

Telechargé par mogazzeh007
Université de Sousse A.U. 2021/2022
ESSTHS Analyse 4
Dépt. de Mathématiques LMI2
Chapitre 2 : Séries de Fourier
1 Séries trigonométriques
Définition 1.1 On appelle série trigonométrique, toute série de fonctions de la forme :
a0
2+X
n1
[ancos(nx) + bnsin(nx)].
Remarque 1.1 En utilisant les formules d’Euler :
cos(nx) = einx +einx
2et sin(nx) = einx einx
2i,
une série trigonométrique a0
2+X
n1
[ancos(nx) + bnsin(nx)], s’écrit sous sa forme
exponentielle
c0+X
n1
(cneinx +cneinx),
c0=a0
2et pour tout nN,cn=anibn
2et cn=an+ibn
2.
Proposition 1.1 Pour tous (n, m)Z2,
1
2πZπ
π
ei(mn)tdt =1si m =n,
0si m 6=n.
Preuve
Soit (n, m)Z2.
Si m=nalors 1
2πZπ
π
ei(mn)tdt =1
2πZπ
π
dt = 1.
Si m6=nalors 1
2πZπ
π
ei(mn)tdt =1
2π[1
i(mn)ei(mn)t]π
π
=sin((mn)π)
(mn)π
= 0.
1
Corollaire 1.1 Soit (n, m)N×N.
1. 1
πZπ
π
cos(mt) cos(nt)dt =1si m =n,
0si m 6=n.
2. 1
πZπ
π
sin(mt) sin(nt)dt =1si m =n,
0si m 6=n.
3. Zπ
π
cos(mt) sin(nt)dt = 0.
Preuve
Soit (n, m)N×N.
1. 1
πZπ
π
cos(mt) cos(nt)dt =1
4πZπ
π
(ei(m+n)t+ei(mn)t+ei(nm)t+ei(m+n)t)dt.
En utilisant la proposition prècédente, on obtient que :
1
πZπ
π
cos(mt) cos(nt)dt =1
4πZπ
π
(ei(mn)t+ei(nm)t)dt =1si m =n,
0si m 6=n.
2. 1
πZπ
π
sin(mt) sin(nt)dt =1
4πZπ
π
(ei(m+n)tei(mn)tei(nm)t+ei(m+n)t)dt.
En utilisant la proposition prècédente, on obtient que :
1
πZπ
π
sin(mt) sin(nt)dt =1
4πZπ
π
(ei(mn)t+ei(nm)t)dt =1si m =n,
0si m 6=n.
3. Zπ
π
cos(mt) sin(nt)dt =1
4iZπ
π
(ei(m+n)tei(mn)t+ei(nm)tei(m+n)t)dt.
En utilisant la proposition prècédente, on obtient que :
Zπ
π
cos(mt) sin(nt)dt =1
4iZπ
π
(ei(mn)tei(nm)t)dt = 0.
Proposition 1.2 1. Si (cn)nZest une suite de nombres complexes telle que X
nZ
|cn|converge
alors X
nZ
cneinx converge normalement sur Rvers S:x7→
+
X
n=−∞
cneinx. De plus, pour
tout nZ,cn=1
2πZπ
π
S(t)eintdt.
2. Si (an)nNet (bn)nNsont deux suites de nombres complexes telles que X
nN
|an|et X
nN
|bn|
convergent alors a0
2+X
n1
[ancos(nx) + bnsin(nx)] converge normalement sur Rvers S:
x7→ a0
2+
+
X
n=1
[ancos(nx) + bnsin(nx)].
De plus,
nN, an=1
πZπ
π
S(t) cos(nt)dt
et
nN, bn=1
πZπ
π
S(t) sin(nt)dt.
2
Preuve
1. On a X
nZ
sup
xR
|cneinx|=X
nZ
|cn|. D’où la convergence de X
nZ
|cn|implique la convergence
normale de X
nZ
cneinx sur Rvers S.
Soit nZ,1
2πZπ
π
S(t)eintdt =1
2πZπ
π
+
X
k=−∞
ckeikteintdt.
Comme la convergence est normale alors on peut permuter le signe intégral et la somme,
ce qui donne :
1
2πZπ
π
S(t)eintdt =
+
X
k=−∞
ck1
2πZπ
π
ei(kn)tdt.
En appliquant Proposition 1.1, on conclut que : 1
2πZπ
π
S(t)eintdt =cn.
2. On a X
nN
sup
xR
|ancos(nx) + bnsin(nx)| ≤ X
nN
(|an|+|bn|).
D’où la convergence de X
nN
|an|et X
nN
|bn|implique la convergence normale de a0
2+
X
n1
[ancos(nx) + bnsin(nx)] sur Rvers S.
Soit nN,
1
πZπ
π
S(t) cos(nt)dt =1
πZπ
π a0
2+
+
X
k=1
[akcos(kt) + bksin(kt)]!cos(nt)dt.
Comme la convergence est normale alors on peut permuter le signe intégral et la somme,
ce qui donne :
1
πZπ
π
S(t) cos(nt)dt =a0
2πZπ
π
cos(nt)dt
+
+
X
k=1 ak1
πZπ
π
cos(kt) cos(nt)dt+bk1
πZπ
π
sin(kt) cos(nt)dt.
En appliquant Corollaire 1.1, on conclut que :
1
πZπ
π
S(t) cos(nt)dt =an.
Soit nN,
1
πZπ
π
S(t) sin(nt)dt =1
πZπ
π a0
2+
+
X
k=1
[akcos(kt) + bksin(kt)]!sin(nt)dt.
Comme la convergence est normale alors on peut permuter le singne intégral et la somme,
3
ce qui donne :
1
πZπ
π
S(t) sin(nt)dt =a0
2πZπ
π
sin(nt)dt
+
+
X
k=1 ak1
πZπ
π
cos(kt) sin(nt)dt+bk1
πZπ
π
sin(kt) sin(nt)dt
=
+
X
k=1 ak1
πZπ
π
cos(kt) sin(nt)dt+bk1
πZπ
π
sin(kt) sin(nt)dt.
En appliquant Corollaire 1.1, on conclut que :
1
πZπ
π
S(t) sin(nt)dt =bn.
Remarque 1.2 Soit (cn)nZune suite de nombres complexes et les suites (an)nN
et (bn)nNdéfinies par :
a0= 2c0et pour tout nN, an=cn+cnet bn=i(cncn).
Ce qui est équivalent à : c0=a0
2et pour tout nN,cn=anibn
2et cn=an+ibn
2.
(X
nZ
|cn|converge (:= X
nN
|cn|et X
nN
|cn|convergent)) (X
nN
|an|et X
nN
|bn|convergent).
2 Coefficients de Fourier et Séries de Fourier
2.1 Préliminaires
Définition 2.1 Soit [a, b]un segment de R.
1. Une application f: [a, b]Cest dite continue par morceaux sur [a, b], s’il existe une
subdivision {a0, ..., an}de [a, b]nNtel que pour tout i∈ {0, ..., n 1},f/]ai,ai+1[
est continue et se prolonge en une fonction continue sur [ai, ai+1].
2. Une application f: [a, b]Cest dite de classe C1par morceaux sur [a, b], s’il existe une
subdivision {a0, ..., an}de [a, b]nNtel que pour tout i∈ {0, ..., n 1},f/]ai,ai+1[
est de classe C1et se prolonge en une fonction de classe C1sur [ai, ai+1].
Remarque 2.1 Soit [a, b]un segment de R.
1. Une application f: [a, b]Cest continue par morceaux sur [a, b], s’il existe une subdivision
{a0, ..., an}de [a, b]nNtel que pour tout i∈ {0, ..., n 1},f/]ai,ai+1[est continue
et admet aux points aipour i∈ {1, ..., n 1}, une limite à droite et une limite à gauche
finies notées respectivement par f(a+
i)et f(a
i)et une limite à droite finie au point a0=a
notée par f(a+)et une limite à gauche finie au point an=bnotée par f(b).
2. Une application f: [a, b]Cest de classe C1par morceaux sur [a, b], s’il existe une
subdivision {a0, ..., an}de [a, b]nNtel que pour tout i∈ {0, ..., n 1},f/]ai,ai+1[
est de classe C1et admet aux points aipour i∈ {1, ..., n 1}, un nombre dérivé à droite
et un nombre dérivé gauche et un nombre dérivée à droite au point a0=aet un nombre
dérivée à gauche au point an=b.
4
3. Une fonction de classe C1par morceaux n’est pas nécessairement continue.
Exemple 2.1 1. L’application f: [0,2] R,x7→ xE(x)est continue par morceaux.
2. Soit f: [1,1] R, définie par :
f(x) = (sin( 1
x)si x 6= 0,
0si x = 0.
fn’est pas continue par morceaux.
3. L’application f: [1,1] R,x7→ |x|est C1par morceaux.
4. L’application f: [π, π]R,x7→ p|x|n’est pas C1par morceaux.
5. L’application f: [0,3] R,x7→ E(x)est C1par morceaux et non continue.
Proposition 2.1 Soit [a, b]un segment de Ret f: [a, b]C.
Si fest continue par morceaux sur [a, b]alors fest bornée sur [a, b].
Preuve
fest continue par morceaux sur [a, b]d’où il existe une subdivision {a0, ..., an}de [a, b]
nNtel que pour tout i∈ {0, ..., n1},f/]ai,ai+1[est continue et se prolonge en une fonction
continue sur [ai, ai+1].
Soit i∈ {0, ..., n 1}. On note par gile prolongement par continuité de fsur [ai, ai+1]. La
fonction |gi|est à valeurs réelles et continue sur le segment [ai, ai+1]d’où il existe un réel
Mi0tel que : x[ai, ai+1],|gi(x)| ≤ Mi.
On considère M= max( max
0in1Mi,max
0in|f(ai|). Il est clair que : x[a, b],|f(x)| ≤ M.
Ainsi fest bornée sur [a, b].
Proposition 2.2 Soit f:RCune fonction 2π- périodique.
1. (f/[0,2π]est continue par morceaux)(aR, f/[a,a+2π]est continue par morceaux).
2. (f/[0,2π]est C1par morceaux)(aR, f/[a,a+2π]est C1par morceaux).
Preuve
Soit aR.
1. ""
f/[0,2π]est continue par morceaux Il existe {a0, ..., an}, n N,une subdivision de [0,2π],
tel que pour tout i∈ {0, ..., n 1}, f/]ai,ai+1[
est continue et se prolonge en une fonction
continue sur [ai, ai+1]
⇒ {a+a0, ..., a +an}est une subdivision de [a, a + 2π]
tel que pour tout i∈ {0, ..., n 1}, f/]a+ai,a+ai+1[
est continue et se prolonge en une fonction
continue sur [a+ai, a +ai+1]
f/[a,a+2π]est continue par morceaux.
5
1 / 20 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!