Résumé de cours d'algèbre linéaire L1

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Résumé du cours d’algèbre linéaire de licence L1
Yves Coudène, mars 2018
I - Résolution d’équations linéaires
1) Généralités, pivot de Gauss
Dans ce chapitre, on étudie les systèmes linéaires avec même nombre d’équa-
tions que d’inconnues, de la forme
a1,1x1+... +a1,nxn=y1
...
an,1x1+... +an,nxn=yn
a) Notion de systèmes équivalents
Les opérations suivantes ne changent pas les solutions du système :
– multiplier tous les coefficients d’une ligne,
– permuter deux lignes,
– ajouter à une ligne une combinaison linéaire des autres lignes,
supprimer une ligne dont tous les coefficients sont nuls.
b) Matrice associée à un système
c) Méthode du pivot de Gauss
Présentation de l’algorithme général.
Proposition. Tout système est équivalent à un système triangulaire.
Résolution d’un système triangulaire dans le cas où il y a une unique solution,
c’est-à-dire lorsque les termes diagonaux sont tous non nuls.
2) Résolution deux équations, deux inconnues
Cas général : matrice 2 ×2, déterminant, formules de Cramer.
Proposition. La solution est unique si le déterminant est non nul.
Exemple tiré des "Neuf chapitres de l’art mathématique", dynastie Han, 1er
siècle avant JC. Auteur inconnu.
Cinq vaches et deux moutons coûtent au total 10 liang d’argent. Deux vaches
et cinq moutons coûtent au total 8 liang d’argent. Quel est le coût d’une
vache et d’un mouton ? (1 liang = 16 grammes)
3) Résolution trois équations, trois inconnues
Exemple : un problème qui nous vient d’Inde (500 après J.C.)
Trois marchands trouvent une bourse sur la route. L’un des marchands
dit : « Si je garde cette bourse, j’aurai deux fois plus d’argent que vous deux
réunis. » « Donne moi la bourse et j’aurai trois fois plus que vous deux
1
ensemble » répond alors le deuxième marchand. Le troisième marchand dit :
«Je serai bien plus riche que chacun d’entre vous si je garde cette bourse,
et j’aurai cinq fois plus d’argent que vous deux réunis. » S’il y a 60 pièces
(toutes de même valeur) dans la bourse, combien a chaque marchand ?
Cas général : matrice 3×3, déterminant, règle de Sarrus, développement par
rapport à la première ligne ou la première colonne. Formules de Cramer.
Proposition. La solution est unique si le déterminant est non nul.
Calcul du déterminant dans l’exemple par développement / 1ère colonne.
4) Résolution néquations, ninconnues
Matrice n×n, définition du déterminant par récurrence sur la dimension,
en développant relativement à la première colonne.
det({ai,j }) =
n
X
k=1
(1)k+1 ak,1det({al,m}l6=k,m6=1)
Théorème final (énoncé, non démontré à ce stade)
Un système de n équation à n inconnues possède une solution unique si
et seulement si son déterminant est non nul. La solution se calcule par la
méthode du pivot de Gauss et peut également s’exprimer comme quotient de
deux déterminants par les formules de Cramer.
5) Propriétés des déterminants
Section traitée sans démonstration, mais illustrée en dimension 2 et 3.
a) Notations
Barres, signe somme, cofacteur, expression du développement par rapport à
la première ligne ou la première colonne, déterminant comme fonction des
colonnes.
b) Calcul du déterminant
Règles de manipulation des lignes ou colonnes :
– une permutation de deux colonnes change le signe (antisymétrie),
– l’ajout d’un multiple d’une colonne à une autre ne change pas le détermi-
nant.
Ceci découle de :
– la nullité du déterminant si deux colonnes sont égales (le det est alterné),
– la linéarité par rapport aux colonnes.
Cas de nullité : une colonne nulle, deux colonnes égales.
En dimension deux, si et seulement si les vecteurs colonnes (ou lignes) sont
proportionnels.
Déterminant des matrices triangulaires.
2
Proposition. Le déterminant d’une matrice triangulaire est égal au produit
des termes diagonaux.
Calcul effectif du déterminant par le pivot de Gauss.
Retour sur l’exemple des trois marchands.
c) Interprétation ométrique du déterminant
Aire (dessin), orientation, volume, produit vectoriel, produit mixte. Sens
trigonométrique, sens horaire (venant des cadrans solaires dans l’hémisphère
nord).
Preuve des formules de Cramer.
Comment calculer un déterminant ?
– par une formule explicite en dimension 2 et 3.
– récursivement, en décomposant par rapport à la première ligne ou colonne
– par manipulation des lignes et des colonnes
– par mise sous forme triangulaire
Pourquoi calculer un déterminant ?
– résolution de systèmes linéaires.
– calcul d’aire, de volume (dans le cas réel).
Attendus du premier chapitre
Résoudre un système d’équation linéaire par la méthode du pivot de Gauss
Exemple des neuf chapitres
5x1+ 2x2= 10 L1
2x1+ 5x2= 8 L2
Mise sous forme triangulaire :
5x1+ 2x2= 10 L1Forme triangulaire
21
5x2=20
5L2L22
5L1
Résolution du système triangulaire :
5x1+40
21 x2= 10
x2=20
21
(x1=34
21
x2=20
21
Exemple des trois marchands
x1+ 2x2+ 2x3= 60 L1
3x1x2+ 3x3= 60 L2
5x1+ 5x2x3= 60 L3
Mise sous forme triangulaire :
x1+ 2x2+ 2x3= 60 L1
5x2+ 9x3= 240 L2L2+ 3L1
15x2+ 9x3= 360 L3L3+ 5L1
3
x1+ 2x2+ 2x3= 60 Forme triangulaire
5x2+ 9x3= 240
18x3=360 L3L33L2
Résolution du système triangulaire :
x1+ 2x2+ 40 = 60
5x2+ 180 = 240
x3= 20
x1+ 24 + 40 = 60
x2= 12
x3= 20
x1= 4
x2= 12
x3= 20
Résoudre un système d’équations linéaires par les formules de Cramer
5x1+ 2x2= 10
2x1+ 5x2= 8
x1=
det10 2
8 5
det5 2
2 5=10×58×2
5×52×2=34
21
x2=
det5 10
2 8
det5 2
2 5=5×82×10
5×52×2=20
21
Calculer un déterminant 2×2,3×3
det 5 2
2 5 = 5 ×52×2 = 21.
det
1 2 2
31 3
5 5 1
=1 + 30 + 30 + 10 + 15 + 6 = 90 (Sarrus).
Calculer un déterminant par développement selon les lignes ou les colonnes
1 2 2
31 3
5 5 1
=1 3
513
2 2
51
+ 5
2 2
1 3
= 14 + 36 + 40
= 90.
Calculer un déterminant par le pivot de Gauss
1 2 2
31 3
5 5 1
=
122
0 5 9
0 15 9
=
1 2 2
0 5 9
0 0 18
= (1) ×5×(18) = 90.
4
II - Espaces vectoriels
1) Définition d’un espace vectoriel
Définition, exemples : Rn,Cn, matrices, fonctions continues ou dérivables
sur un intervalle de R.
Combinaison linéaire. Sous-espace vectoriel. Exemples. Droite et plan vec-
toriels.
2) Base d’un espace vectoriel, familles libres et génératrices
Définition d’une base. Base canonique de Rn.
Théorème. Une famille de nvecteurs de Rnou Cnforme une base si et
seulement si le déterminant associé est non nul.
Exemple : exprimer vR2dans une base (e
1, e
2), c’est trouver (λ1, λ2) tels
que v=λ1e
1+λ2e
2.
On traite le cas e
1= (1,1), e
2= (1,1), v = (1,2). Dessin.
Définition d’une famille libre, famille liée. Cas de deux vecteurs, cas de la
dimension 3 et lien avec le produit vectoriel.
Définition d’une famille génératrice. Sous-espace vectoriel engendré.
3) Dimension
Définition d’un espace vectoriel de dimension finie.
Lemme. Soit Eun espace vectoriel, (w1, ..., wn+1)et (v1, .., vn)des vecteurs
de E. Si chaque wis’exprime comme combinaison linéaire des vi, alors la
famille de vecteurs (w1, ..., wn+1)est liée (linéairement dépendante).
Exemple de trois vecteurs de R2.
Preuve par récurrence (pivot de Gauss).
Théorème. Dans un espace vectoriel ayant une base possédant néléments,
– toute famille libre a au plus néléments,
– toute famille génératrice a au moins néléments.
En conséquence toutes les bases ont même nombre d’éléments. Ce nombre
est la dimension de l’espace vectoriel. On dit qu’il est de dimension n.
Lemme. Soit (v1, .., vn)une famille libre. Si vn’appartient pas à l’espace
vectoriel engendré par ces vecteurs, alors (v1, .., vn, v)est encore une famille
libre.
Proposition. Dans un espace vectoriel de dimension n,
– une famille libre est une base si et seulement si elle possède n éléments,
– une famille génératrice est une base si et seulement si elle possède n élé-
ments.
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