cours arithmétiques

Telechargé par Fabrice SAM
Séquence 3 : Arithmétique dans Z
1 Divisibilité et division euclidienne
Définition 1. Soient a, b Z. On dit que bdivise aet on note b|as’il existe qZ
tel que a=bq.
Remarque 1.
La relation de divisibilité est une relation de préordre dans Z, c’est-à-dire
qu’elle est reflexive et transitive, mais elle n’est pas antisymétrique.
• ∀aZon a a|0et aussi 1|a.
Si a|1alors a= +1 ou a=1.
(a|bet b|a) =b=±a
(a|bet b|c) =a|c
(a|bet a|c) =a|b+c
Théorème 1 (Division euclidienne).Soit aZet bN\ {0}. Il existe des
entiers q, r Ztels que a=bq +ret 0r < b. De plus qet rsont uniques et
sont respectivement appelés quotient et reste. On dit que aest le dividende et ble
diviseur.
Nous avons donc l’équivalence : r= 0 si et seulement si bdivise a.
Preuve.
Existence. On peut supposer a0pour simplifier. Soit N=nN|bn
a. C’est un ensemble non vide car n= 0 ∈ N. De plus pour n∈ N, on a na.
Il y a donc un nombre fini d’éléments dans N, notons q= max Nle plus grand
élément.
Alors qb acar q∈ N, et (q+ 1)b > a car q+ 1 /∈ N, donc
qb a < (q+ 1)b=qb +b.
On définit alors r=aqb,rvérifie alors 0r=aqb < b.
Unicité. Supposons que q0, r0soient deux entiers qui vérifient les conditions du
théorème. Tout d’abord a=bq +r=bq0+r0et donc b(qq0) = r0r. D’autre
BP :64 Ouagadougou cité AN II Burkina Faso
Site web : www.uv.bf Courriel : [email protected]
1Université Virtuelle du Burkina Faso
une formation de qualité pour tous !
Joël KABORE
part 0r0< b et 0r < b donc b < r0r < b. Mais r0r=b(qq0)donc on
obtient b<b(qq0)< b. On peut diviser par b > 0pour avoir 1< q q0<1.
Comme qq0est un entier, la seule possibilité est qq0= 0 et donc q=q0.
Repartant de r0r=b(qq0)on obtient maintenant r=r0.
2 Algorithme d’Euclide
Soient a, b Z, on appelle diviseur commun de aet btout entier relatif qui est
à la fois diviseur de aet de b; on appelle multiple commun de aet btout entier
relatif divisible à la fois par aet b;
Définition 2. Soient a, b Zdeux entiers, non tous les deux nuls. Le plus grand
entier qui divise à la fois aet bs’appelle le plus grand diviseur commun de a,bet
se note pgcd(a, b)ou ab.
Remarque 2.
pgcd(a, ka) = a, pour tout kZet a0.
• ∀a0:pgcd(a, 0) = aet pgcd(a, 1) = 1.
Lemme 1. Soient a, b N. Écrivons la division euclidienne a=bq +r. Alors
pgcd(a, b) = pgcd(b, r)
Preuve. Soit dun diviseur de aet de b. Alors ddivise bdonc aussi bq, en
plus ddivise adonc ddivise abq =r. Réciproquement soit dun diviseur de bet
de r. Alors ddivise aussi bq +r=a.
Ainsi les diviseurs de aet de bsont exactement les mêmes que les diviseurs de b
et r; d’où le résultat.
Algorithme d’Euclide.
On souhaite calculer le pgcd de a, b N. On peut supposer ab. On calcule
des divisions euclidiennes successives. Le pgcd sera le dernier reste non nul.
division de apar b,a=bq1+r1. Par le lemme précédent pgcd(a, b) =
pgcd(b, r1)et si r1= 0 alors pgcd(a, b) = bsinon on continue :
b=r1q2+r2,pgcd(a, b) = pgcd(b, r1) = pgcd(r1, r2),
r1=r2q3+r3,pgcd(a, b) = pgcd(r2, r3),
...
rk2=rk1qk+rk,pgcd(a, b) = pgcd(rk1, rk),
rk1=rkqk+ 0.pgcd(a, b) = pgcd(rk,0) = rk.
BP :64 Ouagadougou cité AN II Burkina Faso
Site web : www.uv.bf Courriel : [email protected]
2Université Virtuelle du Burkina Faso
une formation de qualité pour tous !
Joël KABORE
Comme à chaque étape le reste est plus petit que le quotient on sait que 0
ri+1 < ri. Ainsi l’algorithme se termine car nous sommes sûrs d’obtenir un reste
nul, les restes formant une suite décroissante d’entiers positifs ou nuls : b>r1>
r2>··· ≥ 0.
Exemple 1. Calculons le pgcd de a= 560 et b= 133.
560 = 133 ×4 + 28
133 = 28 ×4 + 21
28 = 21 ×1 + 7
21 = 7 ×3 + 0
Ainsi pgcd(560,133) = 7.
Exemple 2. Calculons pgcd(1599,3471).
3471 = 1599 ×2 + 273
1599 = 273 ×5 + 234
273 = 234 ×1 + 39
234 = 39 ×6 + 0
Ainsi pgcd(3471,1599) = 39.
Définition 3. Deux entiers a, b sont premiers entre eux si pgcd(a, b) = 1.
Exemple 3. Pour tout aZ,aet a+ 1 sont premiers entre eux. En effet soit d
un diviseur commun à aet à a+ 1. Alors ddivise aussi a+ 1 a. Donc ddivise
1mais alors d=1ou d= +1. Le plus grand diviseur de aet a+ 1 est donc 1.
Et donc pgcd(a, a + 1) = 1.
Si deux entiers ne sont pas premiers entre eux, on peut s’y ramener en divisant
par leur pgcd :
Exemple 4. Pour deux entiers quelconques a, b Z, notons d=pgcd(a, b). La dé-
composition suivante est souvent utile : a=a0d
b=b0davec a0, b0Zet pgcd(a0, b0)=1
Définition 4. Le ppcm(a, b)(plus petit multiple commun) est le plus petit entier
positif divisible par aet par b.
Le pgcd et le ppcm sont liés par la formule suivante :
Proposition 1. Si a, b sont des entiers (non tous les deux nuls) alors
pgcd(a, b)×ppcm(a, b) = |ab|
BP :64 Ouagadougou cité AN II Burkina Faso
Site web : www.uv.bf Courriel : [email protected]
3Université Virtuelle du Burkina Faso
une formation de qualité pour tous !
Joël KABORE
Preuve. On pose d=pgcd(a, b)et m=|ab|
pgcd(a,b). Pour simplifier on suppose
a > 0et b > 0. On écrit a=da0et b=db0. Alors ab =d2a0b0et donc m=da0b0.
Ainsi m=ab0=a0best un multiple de aet de b.
Il reste à montrer que c’est le plus petit multiple. Si nest un autre multiple de
aet de balors n=ka =lb donc kda0=ldb0et ka0=lb0. Ainsi a0|lb0donc a0|l; car
pgcd(a0, b0) = 1 (Ici nous avons utilisé le Lemme de Gauss que nous verrons dans
la prochaine section). Donc a0b|lb et par conséquent m=a0b|lb =n.
Proposition 2. Si a|cet b|calors ppcm(a, b)|c.
Preuve. On pose m=ppcm(a, b). On considère la division euclidienne de
cpar m:c=mq +r; 0 r < m. Cela implique que r=cmq est un multiple
commun de aet bcar cet mle sont ; par conséquent r= 0 et m|c.
Il serait faux de penser que ab|c. Par exemple 3|18,9|18 mais 3×9ne divise
pas 18. Par contre ppcm(3,9) = 9 divise bien 18.
3 Relations de Bézout et de Gauss
Théorème 2 (Théorème de Bézout).Soient a, b des entiers. Il existe des entiers
u, v Ztels que au +bv =pgcd(a, b)
La preuve découle de l’algorithme d’Euclide. Les entiers u, v ne sont pas uniques.
Les entiers u, v sont des coefficients de Bézout. Ils s’obtiennent en remontant l’al-
gorithme d’Euclide.
Exemple 5. Calculer les coefficients de Bézout pour a= 560 et b= 133. Nous
utilisons pour cela les calculs effectués pour trouver pgcd(560,133) = 7.
560 = 133 ×4 + 28
133 = 28 ×4 + 21
28 = 21 ×1 + 7
21 = 7 ×3 + 0
On exprime le pgcd à l’aide de la dernière ligne où le reste est non nul. Puis
on remplace le reste de la ligne précédente, et ainsi de suite jusqu’à arriver à la
première ligne.
7 = 28 21 ×1
= 28 (133 28 ×4) ×1 = 28 ×5133 ×1
= (560 133 ×4) ×5133 ×1 = 560 ×5133 ×21
Ainsi pour u= 5 et v=21 alors 560 ×5 + 133 ×(21) = 7.
BP :64 Ouagadougou cité AN II Burkina Faso
Site web : www.uv.bf Courriel : [email protected]
4Université Virtuelle du Burkina Faso
une formation de qualité pour tous !
Joël KABORE
Exercice 1. Calculons les coefficients de Bézout correspondant à pgcd(3471,1599) =
39.
Corollaire 1. Si d|aet d|balors d|pgcd(a, b).
Preuve. Comme d|au et d|bv donc d|au +bv. Par le Théorème de Bézout
d|pgcd(a, b).
Corollaire 2. Deux entiers. aet bsont premiers entre eux si et seulement si il
existe u, v Ztels que au +bv = 1
Preuve. La condition nécessaire est une conséquence du Théorème de Bé-
zout.
Pour la condition suffisante, on suppose qu’il existe u, v tels que au +bv = 1.
Comme pgcd(a, b)|aalors pgcd(a, b)|au. De même pgcd(a, b)|bv. Donc pgcd(a, b)|au+
bv = 1. Donc pgcd(a, b)=1.
Remarque 3. Si on trouve deux entiers u0, v0tels que au0+bv0=d, cela n’implique
pas que d=pgcd(a, b). On sait seulement alors que pgcd(a, b)|d. Par exemple
a= 12,b= 8 ;12 ×1+8×3 = 36 et pgcd(a, b)=4.
Corollaire 3 (Lemme de Gauss).Soient a, b, c Z. Si a|bc et pgcd(a, b)=1
alors a|c
Preuve. Comme pgcd(a, b) = 1 alors il existe u, v Ztels que au +bv = 1.
On multiplie cette égalité par cpour obtenir acu +bcv =c. Mais a|acu et par
hypothèse a|bcv donc adivise acu +bcv =c.
4 Nombres premiers
Les nombres premiers sont en quelque sorte les briques élémentaires des entiers
i.e. : tout entier s’écrit comme produit de nombres premiers.
Définition 5. Un nombre premier pest un entier 2dont les seuls diviseurs
positifs sont 1et p.
Exemple 6. Les entiers 2,3,5,7,11 sont premiers, 4 = 2 ×2,6 = 2 ×3,8 = 2 ×4
ne sont pas premiers.
Lemme 2. Tout entier n2admet un diviseur qui est un nombre premier.
Preuve. Soit Dl’ensemble des diviseurs de nqui sont 2:
D=k2; k|n.
BP :64 Ouagadougou cité AN II Burkina Faso
Site web : www.uv.bf Courriel : [email protected]
5Université Virtuelle du Burkina Faso
une formation de qualité pour tous !
Joël KABORE
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !