- Celle des catholiques après l’intervention française en Italie ;
- Celle du patronat devant la politique de libre-échange et l’introduction du droit de grève
(1864)
Un groupe de députés, mené par Adolphe Thiers réclame alors des réformes libérales pour appliquer
les « cinq libertés nécessaires » : liberté individuelle, liberté de la presse, liberté de vote, droit d’interpellation
des ministres, rétablissement d’un véritable régime parlementaire.
Napoléon III libéralise donc le régime : droit de réunion, droit d’interpellation, liberté de la presse,
initiative parlementaire. Cette libéralisation lui permet d’être conforté par un plébiscite en mai 1870. Il en
profite alors pour lancer la guerre contre la Prusse, ce qui précipite sa chute.
III) La Troisième République
A) La République de retour dans un contexte difficile
Battu et capturé à Sedan, Napoléon III est déchu de son pouvoir. Le 4 septembre, Léon Gambetta
proclame la République à l’Hôtel de Ville et un gouvernement de Défense nationale signe l’armistice avec la
Prusse en janvier 1871. Les élections du 8 février 1871 débouchent sur une majorité monarchiste qui confie le
pouvoir exécutif au républicain conservateur Adolphe Thiers.
Le peuple parisien, majoritairement acquis à la cause républicaine et résolu à poursuivre la guerre se
soulève le 18 mars 1871 : refusant la reprise des canons de Montmartre par l’armée, les insurgés s’opposent
ouvertement aux « Versaillais », gouvernement de Thiers réfugié à Versailles. La Commune s’organise par des
élections, adopte des mesures sociales et anticléricales. Les combats se poursuivent et les Communards sont
finalement vaincus lors de la Semaine sanglante (21 - 27 mai 1871) : 10.000 Parisiens sont morts et 10.000
condamnés (notamment au bagne de Nouvelle-Calédonie). Cela marque une rupture entre la République et
monde ouvrier.
La République est surtout confrontée au spectre d’une Restauration : les monarchistes qui la dominent
ne la voient que comme une transition vers un retour à la monarchie. Patrice de Mac Mahon est ainsi élu en
1873 pour succéder à Thiers et restaurer l’Ordre moral avec l’appui de l’Église. Face à lui, le camp républicain
s’unit dans l’anticléricalisme et la défense du régime parlementaire : en 1875, il parvient à faire voter des lois
constitutionnelles qui empêchent le retour de la monarchie. En 1879, face à des républicains redevenus
majoritaires, Mac Mahon doit démissionner. Jules Grévy lui succède et les chambres quittent Versailles pour
Paris.
B) La République face à de grandes crises
Dans les années 1880 et 1890, la République s’enracine en surmontant de graves crises menaçant son
existence :
- La crise boulangiste du nom du général Boulanger, ministre de la guerre en 1886, autour duquel se
rassemblent royalistes et patriotes hostiles à la République parlementaire ; incarnant les espoirs d’un régime
fort, il élu député de Paris en 1889, mais renonce à prendre le pouvoir par la force et se suicide ;
- L’antiparlementarisme* est aussi alimenté par le scandale de Panama qui éclate en 1892 suite à la
révélation de la corruption de députés par la compagnie créée en vue du percement du canal ;
- Des attentats anarchistes* et en particulier l’assassinat du président Sadi Carnot le 24 juin 1894 à Lyon ;
- L’affaire Dreyfus (1894 - 1906) du nom d’un capitaine d’origine juive injustement condamné et déporté en
Guyane pour espionnage au service de l’Allemagne. Son sort devient une affaire nationale qui divise ses
défenseurs (Dreyfusards), pour la plupart républicains convaincus comme Émile Zola ou Jean Jaurès, et ses
détracteurs (Antidreyfusards) nationalistes (notamment Action française de Charles Maurras), catholiques,