UN EXEMPLE CONCRET
Marie Chouinard présente en solo, en 1978, la première d’une série de 50
créations, chorégraphies, actions-performances, œuvres vocales et installations et
fonde sa compagnie en 1990. Comme le mentionne son site internet (Marie
Chouinard), « elle affirme un intérêt indéfectible pour les mystères du corps
humain, sous toutes ses facettes, et pour la recherche formelle… (elle) voyage à
travers le monde à la fois pour s’y produire et s’imprégner de différentes cultures,
techniques et philosophies qu’elle traduit en un langage personnel aux résonances
universelles… En explorant l’intelligence intime du corps et la complexité
inépuisable de ses articulations, en élaborant des constructions formellement
achevées, Marie Chouinard parvient à faire sentir la fragilité de l’être dans le
cosmos, la joie brûlante d’être en vie, dans une quête constamment renouvelée de
vérité et de beauté. » La compagnie Marie Chouinard de Montréal est donc une
entreprise dont la mission est d’offrir à cette chorégraphe qui en est la fondatrice
un véhicule pour produire et présenter les œuvres de sa création. Cette artiste ne
conçoit pas ses spectacles en fonction du désir qu’elle croit déceler chez le
consommateur, mais plutôt de sa quête personnelle de vérité. La responsable
marketing de cette entreprise doit donc, pour en respecter la mission, chercher les
groupes de consommateurs susceptibles d’être intéressés par les œuvres que
produit la chorégraphe, trouver l’endroit approprié pour présenter ces œuvres,
décider d’un prix d’entrée adéquat et communiquer ces informations de manière à
atteindre le segment de marché visé. Comme responsable de la mise en marché,
son rôle n’est pas de passer des commandes à Marie Chouinard, mais plutôt
d’appuyer la démarche artistique de la fondatrice dans sa relation avec son
marché.
EN SAVOIR PLUS
La place des entreprises culturelles dans la société
Les entreprises culturelles occupent une place importante dans notre société. Elles
reflètent notre identité culturelle tant par le contenu des œuvres qu'elles proposent
(valeur, propos, sujet, tabous) que par les formes qu'elles utilisent (technologie),
par l'intensité de leur présence (nombre de théâtres dans une ville) ou encore par
les modes de consommation qu'elles impliquent (p. ex., la danse peut être un
événement auquel tous participent ou un événement spectacle à regarder).
La notion d'entreprise culturelle peut être considérée dans un sens restreint ou
large.
Dans le premier cas, elle comprend essentiellement les établissements et les
entreprises de production et de diffusion consacrés aux arts de la scène (théâtre,
musique, danse, opéra, etc.), aux arts visuels (galeries d'art et musées, etc.), aux
bibliothèques et au patrimoine. Au sens large, elle peut inclure les industries
culturelles (film, disque, spectacles de variétés, édition, métiers d'art, etc.) et les
médias (radio, télévision, journaux, périodiques, etc.).
Le rôle de l’artiste dans l’entreprise culturelle
Dans toute entreprise culturelle, l'artiste joue un rôle central. En effet, tout produit
culturel repose sur cette main-d'œuvre extrêmement spécialisée. Au-delà des
disciplines, les artistes peuvent être regroupés en plusieurs catégories par rapport
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Les éléments du marketing des arts et de la culture p. 5