L`ortie: une envahissante à cultiver par Paolo Fornara

La question de développement / Paolo Fornara
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L’ORTIE : UNE ENVAHISSANTE A CULTIVER
L’ortie (Urtica, du latin urere qui signifie brûler) est une plante herbacée vivace qui pousse en bord des forêts ; ses tiges et
ses feuilles sont couvertes de poiles urticants, les fleurs sont petites et verdâtres et les fruits sont des akènes.
Cette plantes est utilisée depuis des siècles pour l’alimentation humaine et animale, en médecine populaire, dans la
cosmétique, le textile et bien entendu pour cultiver les végétaux. Dans « Herbario Nuovo » (1585), Castore Durante décrit
une grande quantité de vertus de l’ortie « à l’intérieur et à l’extérieur ».
L’ortie est riche en vitamines B2, B5, B9, C, K et en minéraux (Silice, magnésium, fer, phosphore, calcium…) et en oligo-
éléments (cuivre et zinc) ; les feuilles contiennent beaucoup de chlorophylle, les poils urticants de l’histamine et de l’acide
formique. En médecine humaine elle est utilisée pour lutter contre les carences en sels minéraux, l’anémie, l’hypertrophie
prostatique, la glycémie, le stress, les inflammations intestinales, la goutte, le cholestérol, le catarrhe, les problèmes
menstruels, les hémorragies, l’insuffisance hépatobiliaire, les rhumatismes, l’arthrite et les refroidissements.
Excellente plante fourragère, elle rend les bovins résistant aux maladies infectieuses, elle augmente la production de lait des
vaches, elle fait grossir les dindes et elle stimule la ponte des poules.
En cosmétique, les shampoings sont utilisés contre la chute des cheveux et les pellicules. Le jus frais est utilisé pour soigner
la peau grasse.
La chlorophylle, que les feuilles de l’ortie contiennent en quantité exceptionnelle, est utilisée comme colorant pour les
médicaments, les cosmétiques, les liqueurs, les produits hygiéniques et les textiles.
Généralement considérée comme un aliment pauvre, les jeunes pousses d’ortie ont une saveur délicate et sont utilisées dans
une multitude de recettes dans la cuisine traditionnelle et moderne.
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Bien connue par tous les jardiniers avertis, l’ortie sous forme d’extrait fermenté est un excellent fortifiant pour les végétaux,
elle stimule les défenses naturelles des plantes, elle reminéralise le sol, stimule la densité foliaire, améliore la fonction
chlorophyllienne, favorise la germination des graines, c’est un bon activateur du compost et elle a un effet répulsif contre les
insectes nuisibles. On peut lui réserver un coin du jardin ou la cultiver en pot sur un balcon : pour éviter qu’elle ne devienne
trop envahissante, il faut éviter qu’elle ne monte en graine en ramassant régulièrement les jeunes pousses ; on contient ses
racines traçantes de temps à autre à l’aide d’une bèche.
Au Moyen Age, les fibres d’ortie étaient largement utilisées pour fabriquer des cordages, des fils et même des vêtements.
Cette utilisation revient à la mode grâce au succès des vêtements en fibres textiles écologiques. C’est vraiment surprenant
comme cette plante néralement considérée comme inutile, fastidieuse et envahissante, peut receler des qualités et des
vertus absolument extraordinaires.
« Un jour, voyant les gens du pays très occupés à arracher des orties, un homme avisé regarda ce tas de plantes déracinées
et déjà desséchées et dit : c’est mort ! Cela serait pourtant bon si l’on savait s’en servir. Quand l’ortie est jeune, la feuille est
un légume excellent ; quand elle vieillit, elle a des filaments et des fibres comme le chanvre et le lin. La toile d’ortie vaut la
toile de chanvre. Hachée l’ortie est bonne pour la volaille ; broyée, elle est bonne pour les bêtes à cornes. La graine de l’ortie
mêlée au sel produit une belle couleur jaune. C’est du reste un excellent foin qu’on peut faucher deux fois l’an. Et que faut-il
à l’ortie ? Peu de terre, nul soin, nulle culture. Seulement comme la graine tombe à mesure qu’elle mûrit, elle est difficile à
récolter. Voilà tout. Avec quelque peine qu’on prendrait, l’ortie serait utile ; on la néglige, elle devient nuisible. Alors on la
tue. Que d’hommes ressemblent à l’ortie ! Mes amis, retenez ceci : il n’y a ni mauvaises herbes ni mauvais hommes. Il n’y a
que de mauvais cultivateurs. » Victor Hugo : Les Misérables
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