Les syndromes démentiels Dr Nawal ADALI Professeur Assistant de Neurologie Service de Neurologie, CHU de Marrakech 1 I- Définitions • Syndrome démentiel (démence): Selon l'OMS : – Altération progressive de la mémoire et de l'idéation, suffisamment marquée pour handicaper les activités de la vie quotidienne, – apparue depuis au moins 6 mois – et avec la présence d'au moins un trouble suivant: langage, calcul, jugement, altération de la pensée abstraite, praxies, gnosies ou modification de la personnalité 2 I- Définitions DSM V= Trouble neurocognitif majeur (démence) A. Diminution significative d’une ou plusieurs fonctions cognitives (attention complexe; fonctions exécutives telles jugement, planification, organisation; mémoire et capacité d’apprendre; langage; perceptions visuo-motrices; et jugement social); le changement doit être soit perçu par le patient ou un proche (ou le clinicien) ou documenté par des tests neuropsychologiques standardisés. B. Ces troubles neurocognitifs empêchent la personne de fonctionner de façon indépendante dans ses activités de la vie quotidienne ( au minimum besoin d’assistance pour les tâches complexes telles finances, prise de médicaments) C. Troubles ne sont pas uniquement présents à cause d’un épisode de delirium. D. Troubles cognitifs ne sont pas causés par une maladie psychiatrique telles dépression ou schizophrénie. 3 I- Définitions DSM 5: Trouble NeuroCognitif légers (MCI) A. Diminution modeste ou légère d’une ou plusieurs fonctions cognitives (attention complexe; fonctions exécutives telles jugement, planification, organisation; mémoire et capacité d’apprendre; langage; perceptions visuo-motrices; et jugement social); le changement est soit perçu par le patient, un proche ou le clinicien, soit documenté par des tests neuropsychologiques standardisés. B. Ces troubles neurocognitifs n’empêchent pas la personne de fonctionner de façon indépendante dans ses activités de la vie quotidienne, (mais plus d’efforts, d’ajustements ou de stratégies compensatoires sont nécessaires). C. Troubles ne sont pas uniquement présents à cause d’un épisode de delirium. D. Troubles cognitifs ne sont pas causés par une maladie psychiatrique telles dépression ou schizophrénie. 4 I- Généralités • Les démences sont de plus en plus fréquentes, divisées en: – – • démences symptomatiques et démences dégénératives. La démence dégénérative la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer = MA. 5 II- Rappel Les principales fonctions cognitives 6 II- Rappel 7 II- Rappel 8 II- Rappel • Les différents types de mémoire: – Court terme / long terme – Faits récents / faits anciens – Explicite / Implicite – Episodique /Sémantique 9 II- Rappel • Selon Atkinson & Shiffrin (1968), la mémoire est composée de 3 registres (ou 3 étapes) • Une information passe successivement par ces 3 étapes modèle séquentiel 10 II- Rappel • « Entrée » de toutes les informations par l’un des 5 sens mémoire sensorielle Trace mnésique très courte (300 à 500 ms) L’information entre automatiquement dans ce registre Aussi appelée : « mémoire échoïque » (si info auditive) « mémoire iconique » (si info visuelle) 11 II- Rappel • Rôle de cette mémoire = – Stimuler la vigilance – Extraire les caractéristiques du stimulus • Oubli = effacement de cette trace sensorielle : – Rapide – Passif (avec le temps) ou actif (si d’autres informations sont traitées) • Si l’info est traitée, alors elle passe en mémoire à court terme 12 II- Rappel • Mémoire à court terme = MCT • Permet la reproduction immédiate d’une information • Capacité limitée : – En temps (30 à 90 secondes) – En quantité (7 ± 2 items) • Capacité limitée de la MCT = empan mnésique 13 II- Rappel Mémoire de travail • Est une mémoire à court terme • Mémoire qui permet : – de réaliser des opérations cognitives – sur des informations stockées temporairement • impliquée dans le stockage temporaire et le traitement des informations • Trace mnésique de courte durée (le temps de réaliser les opérations cognitives) 14 II- Rappel Comment mettre en évidence la Mémoire de Travail ? Ex., le comptage à rebours : 1. Apprenez la série suivante : 12 – 11 – 43 – 57 – 04 – 17 – 28 – 67 – 31 2. Redonnez la liste à l’envers Implique 2 choses : - Mémoriser la liste - Réaliser une opération cognitive (inverser la liste mentalement) C-à-d que se souvenir (stoker) la liste n’est pas suffisant pour réaliser l’activité 15 16 II- Rappel 17 II- Rappel 18 19 20 21 III- Epidémiologie • Plus de 35 millions de personnes atteintes dans le monde en 2010 • Plus de 600 milliards de dollars dépensés par an • Incidence annuelle de la démence: 16,3 pour mille • Incidence annuelle de la MA: 11,4 pour mille • Au Maroc, pas de statistiques officielles; mais MA constitue la 1ère cause de démences. 22 III- Classification des démences 23 III- Classification des démences Démence Dégénérative Symptomatique corticale *Tumeur cérébrale *Traumatique (HSDC) *Hydrocéphalie à pression normale *Démence vasculaire+++ *Infection (syphilis, HIV, Creuzfeldt Jackob…) *Intoxication (CO, alcool, Pb, Hg… ) *Inflammatoire (Lupus…) *Déficit en vit B12 * Endocrienne (hypothyroidie) *MA * Pick sous corticale *Démence de Huntington *Maladie de Parkinson *SEP évoluées 24 III- Classification des démences 25 III- Classification des démences 26 IV- Physiopathologie La physiopathologie des différentes démences dépend de leur causes. L'hypothèse actuelle est celle d'une cascade d'événements aboutissant à la perte synaptique et la mort de milliards de neurones, entraînant ainsi l'apparition des signes cliniques de perte de mémoire, puis de démence. 27 IV- Physiopathologie Exemple de la MA: • L'hypothèse amyloïde : la protéine amyloïde (ou peptide béta-A4) est le constituant majeur des plaques amyloïdes. • L'identification de gènes de susceptibilité (plusieurs sont connus). • Autres: Processus inflammatoire, stress oxydatif…. 28 V- Anatomopathologie Exemple de la MA Plaques amyloïdes Dégénérescence Neuro fibrillaire 29 VI- Diagnostic d’une démence • • Les critères de démence sont généralement ceux du DSM V (de l’American Psychiatric Association). Ils comprennent essentiellement l'association d'un trouble de la mémoire et d'autres fonctions cognitives retentissant sur les activités socioprofessionnelles et entraînant un déclin par rapport au fonctionnement antérieur. 30 VI- Diagnostic d’une démence L’évaluation neuropsychologique: a deux objectifs: – – Confirmer le déclin cognitif. et caractériser les troubles, ce qui contribue au diagnostic étiologique de la démence. 31 VI- Diagnostic d’une démence Tests de dépistage : • • • • Le MMSE de FOLSTEIN : sa reproductibilité et sa brièveté d’exécution en font un bon outil de dépistage et de surveillance, cependant il est peu précis et les différences de cotation inter examinateurs restent importantes. Le test de l’horloge : Pour évaluer les praxies, connaissances sémantiques, capacités exécutives, troubles visuels et l’orientation dans le temps et dans l’espace. De réalisation rapide, il consiste pour le patient à dessiner une horloge et à placer les aiguilles à 3 heures moins le quart par exemple. Quatre critères sont étudiés : la position du chiffre 12, le nombre des aiguilles, l’inscription des 12 chiffres et enfin l’exactitude de l’heure demandé. Le test des I ADL : Pour évaluer l’autonomie par rapport aux activités instrumentales de la vie quotidienne gouvernées par l’état cognitif du patient. 32 VI- Diagnostic d’une démence 33 VI- Diagnostic d’une démence 34 VI- Diagnostic d’une démence 35 VI- Diagnostic d’une démence 36 Autonomie : échelle ADL Hygiène Corporelle Autonomie1 Dépendant0 Aide Partielle0.5 Habillage Autonomie pour le choix des vêtements et de l’habillage 1 Autonomie pour le choix des vêtements et de l’habillage, mais besoin d’aide pour se chausser 0.5 Dépendant 0 Toilettes Autonomie pour aller aux toilettes, se déshabiller et se rhabiller ensuite Doit être accompagné ou a besoin d’aide pour s’habiller ou se déshabiller Ne peut aller au toilettes seul 1 0.5 0 Locomotion Autonomie 1 A besoin d’aide 0.5 Grabataire 0 Continence Continent1 Incontinence occasionnelle0.5 Incontinent0 Repas Mange seul1 Aide pour couper la viande, peler les fruits0.5 Dépendant0 37 VI- Diagnostic d’une démence Tests à visé diagnostic : Le test de GROBER et BUSCKE : • il permet d’étudier les fonctions de mémorisation « encodage », et de « restitution » de façon immédiate ou différée avec ou sans indiçage. • Le patient doit se souvenir de 16 mots présentés 4 par 4 38 GROBER et BUSCKE 39 VI- Diagnostic d’une démence Tests à visé diagnostic : L’épreuve des 5 mots du Pr Dubois • c’est la version courte du test précédent , de réalisation plus rapide permettant de vérifier l’encodage, le rappel libre, l’efficacité de l’indiçage et le rappel différé. 40 41 VI- Diagnostic d’une démence Tests à visé diagnostic : Le test de fluence verbale ou test d’ISAAC : • on demande au patient de dénommer en un temps réduit’15 secondes le plus de mots possible d’une catégorie sémantique donnée, animaux, fruits… 42 43 VI- Diagnostic d’une démence Tests à visé diagnostic : L’ALZHEIMER DISEASE SCALE ADAS-COG : • évalue la sévérité des troubles cognitifs chez un patient atteint de la maladie d’Alzheimer. • Elle est composée de 11 test. • Compter au moins une heure pour sa réalisation, souvent dans un centre spécialisé par un examinateur entraîné. • Le score total de l’adas-cog peut varier de à 0 à 70. • Plus le score total est élevé, plus la détérioration cognitive est sévère. • Le score augmente de 6 à 10 points / an en moyenne chez les patients non traités atteints de la MA. 44 L’ALZHEIMER DISEASE SCALE ADAS-COG Cet entretien permet d’évaluer : 1. L’intelligibilité du langage oral 2. La compréhension 3. Le manque du mot 4. Rappel d’une liste de mots 5. Dénomination orale 6. Orientation spatiale et temporelle 7. Exécution d’ordre 8. Praxies gestuelles 9. Praxies constructives 10. Reconnaissance de mots 11. Capacité à retenir les consignes du test de reconnaissance de mots 45 VII- Aspects neuropsychologiques des principaux syndromes démentiels Il existe plusieurs formes de SD, en fonction de la topographie initiale de l’atteinte encéphalique 1 – Le syndrome cortical temporo-pariétal Les lésions affectent initialement le cortex temporal, et tout particulièrement l’hippocampe. Les troubles mnésiques inaugurent le tableau clinique, avec constitution progressive d’un syndrome aphaso-apraxo-agnosique. Il est essentiellement représenté par la maladie d’Alzheimer. 2 – Syndrome cortical fronto-temporal Le cortex frontal est affecté en premier. Le début est souvent marqué par une négligence personnelle, puis par une perturbation des conduites sociales. La mémoire, l’orientation temporo-spatiale, les praxies sont longtemps conservées. 3 – Syndrome démentiel sous cortical Il accompagne généralement l’évolution de pathologies neurologiques dégénératives des noyaux gris centraux, telle que la paralysie supra nucléaire progressive, la maladie de Parkinson ou la chorée de Huntington. Il est marqué par une apathie, une lenteur intellectuelle (bradyphrénie), des troubles de la mémoire de rappel essentiellement, de nombreux élément du syndrome dysexécutif frontal (troubles de la planification, de la programmation, du raisonnement et du jugement), et des troubles de l’humeur et de la personnalité (syndrome dépressif, désintérêt…). 46 VII- Aspects neuropsychologiques des principaux syndromes démentiels • • • • • • • • • Dans les démences corticales: l’amnésie sera caractérisée par le sentiment d’oubli complet, comme si le patient n’avait jamais mémorisé l’information précédemment délivrée. Une amélioration des performances du rappel par l’indiçage plaidera contre une maladie d’Alzheimer Il est important de savoir si l’indiçage facilite le rappel différé d’un élément appris. Lors des épreuves de rappel telles que celles proposées dans le MMS, il est très important de vérifier que l’encodage de l’information à mémoriser a bien eu lieu en demandant une restitution immédiate des mots énoncés avant d’en tester ultérieurement le rappel différé. Un trouble dès l’encodage peut être lié à un déficit sensoriel, mais aussi à un trouble attentionnel majeur, ou bien exister lors de troubles de la mémoire sévères avec le plus souvent déjà à ce stade, des troubles du langage et de la compréhension. Dans les démences corticales: Une amélioration des performances du rappel par l’indiçage sera constatée dans les processus sous-corticaux tels qu’une dépression, ou à moindre degré, dans les démences à corps de Léwy diffus. Outre l’épreuve neuropsychologique de Grober et Buschke très largement employée aujourd’hui et recommandée par l’Anaes, une épreuve simple avec cinq mots à apprendre permet de tester rapidement le bénéfice de l’indiçage 47 VII- Aspects neuropsychologiques des principaux syndromes démentiels • • • • Lors de l’évaluation neuropsychologique, différents types d’apraxie seront recherchés: L’apraxie idéomotrice est une apraxie qui concerne des gestes n’impliquant aucune manipulation d’objet. Il peut s’agir alors de gestes symboliques ou de gestes non symboliques. L’apraxie idéatoire va concerner les gestes impliquant la manipulation d’un outil ou d’un ustensile. Le déficit peut ainsi concerner l’action d’ouvrir une serrure avec une clé. L’apraxie de l’habillage peut être à l’origine de difficultés pour lacer une chaussure ou boutonner une chemise. L’apraxie constructive pourra se traduire par des difficultés à reproduire une figure géométrique complexe. 48 VIII- Démarche diagnostique devant une démence • • • • • • • Entretien patient + entourage Évaluation psychométrique de débrouillage Examen somatique (neurologique++) Bilan biologique Tests neuropsychologiques en centre spécialisé Neuro-imagerie Compléments (référents, évaluation comportemental) • Synthèse 49 IX- Etiologies des syndromes démentiels Sd démentiels primitifs : • dégénératifs – la maladie d’Alzheimer – Maladie à corps de Lewy – démences fronto-temporales • mixtes • vasculaires Sd démentiels secondaires : • mécaniques, toxiques, carentielles • métaboliques, endocrinienne, infectieuses 50 IX- Etiologies des syndromes démentiels Démences dégénératives • Corticales – – – – – – • sous-corticale – – – – • Maladie d’Alzheimer Dégénérescence lobaire fronto-temporale démence fronto-temporale atrophies focales : Aphasie primaire progressive Démence sémantique maladie de Parkinson maladie de Huntington paralysie supranucléaire progressive atrophies multisystématisées cortico-sous-corticales – Maladie avec corps de Lewy diffus – dégénérescence cortico-basale – démence méso-cortico-limbique 51 IX- Etiologies des syndromes démentiels Démences vasculaires – – – – – – – – par infarctus multiple par infarctus unique stratégique état lacunaire maladie de Binswanger CADASIL infarctus des territoires de jonction angiopathie amyloïde cérébrale vascularites cérébrales Démences mixtes – partie vasculaire – partie dégénérative 52 IX-Etiologies des syndromes démentiels Démences secondaires (dites « curables ») • toxiques et carentielles – – – – • éthylisme chronique intoxication médicamenteuses (effet cholinergique) autres intoxications : toxicomanie, métaux, CO, solvants, pesticides carences vitaminiques ( B1, B12, PP, folates) démences métaboliques et endocriniennes – troubles métaboliques: calcium, sodium, glycémie – Insuffisances d’organes: poumons, foie, reins – maladie de surcharge: maladie de Wilson – affections neuro-endocriniennes: thyroïde, surrénales • démences neurochirurgicales – – – • hématome sous-dural hydrocéphalie à pression normale tumeur bénigne extirpable démences infectieuses et inflammatoires – – – – – – neurosyphilis méningite chronique abcès cérébraux maladie de Whipple Sarcoïdose maladie de Behcet 53 IX-Etiologies des syndromes démentiels Affections démentielles diverses • néoplasiques – métastases cérébrales multiples – gliomes – syndromes paranéoplasiques • inflammatoires – formes avancées de SEP – Lupus • infectieuses – encéphalopathies spongiformes subaiguës: maladie de Creutzfeld-Jacob, Gerstmann-Straüsslert-Scheinker, Kuru – VIH – séquelles d’encéphalites virales aiguës – leucoencéphalopathie multifocale progressive • • • • • post anoxiques post radiques post traumatiques affections dysmétaboliques de l’adultes épilepsies myocloniques progressives 54 X- Diagnostic différentiel • • • • • Troubles de mémoires modérés liés à l’âge, Dépression, Confusion mentale, Aphasie de Wernicke, Certaines maladies psychiatriques du sujet âgé. 55 XI- Examens complémentaires • • • • • • • Examen à visée diagnostique différentielle et étiologique: Sérologies syphilitique, HIV, NFS, VS Ionogramme, urée, créatininémie Glycémie, calcémie, TG, cholestérol Dosage vit. B12, acide folique et des hormones thyroïdiennes…etc; Scanner cérébral avec injection de produit de contraste ou de préférence IRM encéphalique, très utiles pour écarter une tumeur, une cause traumatique ou une hydrocéphalie à pression normale ; 56 XI- Examens complémentaires Examen dans le cadre de MA: • Pas de place comme élément diagnostique positif • La confirmation est anatomopathologique post mortem si besoin • L’IRM et l’imagerie fonctionnelle à visée scientifique. 57 58 XII- Traitement • Pour les démences symptomatiques: le traitement est celui de la cause 59 XII- Traitement • Pour la MA: 1- Traitement médicamenteux non spécifique et mesures d’accompagnement: – – – – – – – Les inhibiteurs de l’acétylcholine estérase: Donepezil, Rivastigmine, Galantamine Le traitement antidépresseurs par les sérotoninergiques. En cas d'angoisse, éviter les benzodiazépines le méprobamate est plus adapté Les mesures de protection et les aides sont indispensables: Sauvegarde, tutelle, …etc La famille doit être aidée pour le maintien à domicile (aide ménagère, soins infirmiers…etc). 60 XII- Traitement 2- La stimulation cognitive – Le principe de la stimulation cognitive est de stimuler les fonctions encore préservées. – Le travail se fait par petits groupes. Les efforts du patient sont toujours fortement valorisés. – Les résultats sont très positifs en terme de maintien de la confiance en soi, et de la réduction de l'angoisse. – ateliers de jour. 61 XII- Traitement 3- Quelques principes pour la relation au quotidien • • • • • • La communication impose de la patience. Placez-vous face au malade, touchez le pour attirer son attention. Ne parlez pas s'il n'est pas prêt à vous écouter. Regardez-le droit dans les yeux, ne le quittez pas des yeux . parlez doucement, et clairement, en utilisant des phrases courtes. Posez des questions à réponse simple (oui-non). Répétez les informations importantes, en utilisant les mêmes mots. Montrez-lui les choses dont vous parlez. Montrez-vous apaisé et apaisant. Morcelez les tâches en étapes simples, dont certaines seront réalisées par l'entourage, et d'autres par le patient lui même. Laissez la lumière allumée la nuit. Marquez le moment du sommeil par des rituels familiers: tirer les rideaux, défaire les draps. Faites soigneusement le tour de l'appartement pour déceler les dangers potentiels. Adaptez l'appartement : installez des barres d'appui (surtout dans les toilettes et la salle de bain) Laissez le malade déambuler dans l'appartement, même si cela vous énerve : c'est souvent un besoin pour lui. Prévenez les commerçants du quartier et les voisins que le malade peut errer. Si cela vous paraît utile, faites lui porter un bracelet d'identité. Lorsque le malade est inquiet ou agressif (on lui a volé quelque chose...), ne cherchez pas à expliquer, cela ne sert à rien : Rassurez-le, dites-lui que 62 personne ne lui veut de mal, et faites le penser à autre chose. XIII- Evolution • Grave, par la destruction progressive de toutes les capacités intellectuelles, avec altération de toute possibilité de relations familiales et sociales entraînent une dépendance jusqu'à la perte totale d'autonomie, • cependant elle peut être retardée si diagnostic et traitement précoces. 63 Conclusion • En raison du vieillissement de la population et de ses conséquences sociales et humaines, la maladie d'Alzheimer est devenue un des problèmes de Santé Publique prioritaire dans les pays industrialisés • Mais bientôt aussi chez nous • D’où la nécessité de connaître les syndromes démentiels par tout praticien, qui devra s’acharner d’abord à écarter une démence symptomatique, avant de penser à l’Alzheimer (incurable pour le moment !!!). 64