Cours - Integration sur un segment

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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
INTÉGRATION SUR UN SEGMENT
Pour commencer, refaites donc un tour du côté du chapitre « Techniques élémentaires de calcul intégral ».
Dans tout ce chapitre, aet bsont deux réels, Kest l’un des corps Rou C, et I,J.. . sont des intervalles. Quand on notera
[a,b], il sera sous-entendu que ab.
Ce chapitre développe une théorie de l’intégration SUR UN SEGMENT seulement, vous étudierez en spé une théorie de
l’intégration sur un intervalle quelconque. La plupart des résultats de ce chapitre vous sont déjà connus, simplement vous ne
les avez jamais démontrés et nous allons apprendre à les utiliser à d’autres fins que le calcul bête et méchant de primitives.
1 CONTINUITÉ UNIFORME
La notion de continuité uniforme aurait pu être présentée au chapitre « Continuité », mais conformément au programme,
nous ne l’utiliserons que pour construire proprement l’intégrale.
Définition (Continuité uniforme) Soit f:ICune fonction. On dit que fest uniformément continue sur I si :
ǫ > 0, α > 0, x,yI,|xy|< α =f(x)f(y)< ǫ.
Dire que fest continue sur I, c’est dire que fest continue en tout point yde I, c’est-à-dire :
yI,ǫ > 0, αy,ǫ>0, xI,|xy|< αy,ǫ=f(x)f(y)< ǫ.
Avec la continuité, on se fixe donc un point yIet un niveau ǫ, et on récupère un αy,ǫ. Si on change de you de ǫ, on
change a priori la valeur de αy,ǫ. Avec la continuité UNIFORME, on obtient un αǫen ayant seulement fixé un ǫ. Cet αǫest
donc VALABLE POUR TOUT POINT yI. L’adjectif « uniforme » est précisément là pour signifier cette indépendance de αǫ
par rapport à y.
ǫ
α
ǫ
α
1
Pour une même valeur de ǫ...
2.. . on arrive à trouver
une valeur assez grande de α
pour la continuité en ce point.. .
3
.. . mais plus on s’approche de 0,
plus la pente est raide
et plus les valeurs de α
qu’on trouve sont petites.
4
À cause de cette évanescence de αen 0,
aucune valeur de αne peut convenir
POUR TOUT POINT.
Il n’y a donc pas continuité uniforme.
Théorème (Lien entre la continuité, la continuité uniforme et la lipschitzianité)
(i) Toute fonction uniformément continue sur un intervalle y est continue.
(ii) Toute fonction lipschitzienne sur un intervalle y est uniformément continue.
Démonstration
(i) Évident ! S’il existe un αUNIFORME valable pour tout point, alors bien sûr qu’il en existe un pour chacun !
(ii) Soit f:ICune fonction K-lipschitzienne sur Ipour un certain K>0. Soit ǫ > 0. Posons α=ǫ
K.
Alors pour tous x,yIpour lesquels |xy|< α :f(x)f(y)K|xy|<Kα=ǫ.
Le théorème précédent n’a pas de réciproque en général, sauf l’assertion (i) dans le cas d’un SEGMENT.
Théorème (Théorème de Heine) Toute fonction continue sur un SEGMENT y est uniformément continue.
1
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Démonstration Soit f∈ C[a,b],C. Supposons par l’absurde que fNest PAS uniformément continue sur
[a,b]. Ainsi, pour un certain ǫ > 0 : α > 0, x,y[a,b],|xy|< α et f(x)f(y)¾ǫ.
Pour tout nN, pour α=2n, il existe donc deux réels xn,yn[a,b]pour lesquels |xnyn|<2net
f(xn)f(yn)¾ǫ. Bornée entre aet b, la suite (xn)nNpossède une suite extraite convergente xϕ(n)nNd’après
le théorème de Bolzano-Weierstrass, disons de limite [a,b]. Or xϕ(n)yϕ(n)<2ϕ(n)avec lim
n+ϕ(n) = +,
donc lim
n+yϕ(n)=par encadrement. Pour conclure, passons à la limite dans l’inégali fxϕ(n)fyϕ(n)¾ǫ
en utilisant la continuité de fen : 0 =f()f()¾ǫ > 0 — contradiction.
2 FONCTIONS EN ESCALIER,FONCTIONS CONTINUES PAR MORCEAUX
Définition (Subdivision d’un segment) On appelle subdivision de [a,b]toute famille σ= (x0,...,xn)de [a,b]pour
laquelle a=x0<...<xn=b. Le réel strictement positif min
0in1(xi+1xi)est appelé le pas de σ.
Une subdivision de [a,b]est une famille, mais en présence de deux subdivisions de [a,b], nous nous autoriserons par
abus de langage à parler de leur réunion ou de l’inclusion de l’une dans l’autre. Par exemple, la subdivision (0,1,3, 5)de
[0,5]est incluse dans la subdivision (0,1,2, 3, 4,5)et la réunion des subdivisions (0,1, 3,5)et (0,1, 2,5)vaut (0,1,2,3, 5).
2.1 FONCTIONS EN ESCALIER
Définition (Fonction en escalier, subdivision adaptée)
a=x0x1x2x3... xn=b
On dit qu’une fonction f:[a,b]Cest en escalier si pour une certaine subdi-
vision (x0,...,xn)de [a,b], dite adaptée à f :
fest constante sur ]xi,xi+1[pour tout i¹0, n1º.
Cette définition ne garantit nullement l’unicité de la subdivision adaptée (x0,...,xn)et elle n’impose aucune valeur à f
en x0,...,xn.
Théorème (Propriétés élémentaires des fonctions en escalier) Soient f:[a,b]Cet g:[a,b]Cdeux
fonctions en escalier et λ,µC.
Ajout de points à une subdivision adaptée : Lorsqu’on ajoute un nombre fini de points à une subdivision de
[a,b]adaptée à f, le résultat est encore une subdivision de [a,b]adaptée à f.
Opérations sur les fonctions en escalier : La réunion d’une subdivision de [a,b]adaptée à fet d’une subdi-
vision de [a,b]adaptée à gest une subdivision de [a,b]adaptée à fET àg.
Les fonctions |f|, Re(f), Im(f),λf+µget f g sont elles aussi en escalier sur [a,b].
2.2 FONCTIONS CONTINUES PAR MORCEAUX
Définition (Fonction continue par morceaux, subdivision adaptée)
a=x0x1x2... xn=b
On dit qu’une fonction f:[a,b]Cest continue par morceaux si pour une
certaine subdivision (x0,...,xn)de [a,b], dite adaptée à f :
f]xi,xi+1[est continue sur ]xi,xi+1[
et PROLONGEABLE PAR CONTINUITÉ EN xiET xi+1pour tout i¹0, n1º.
L’ensemble des fonctions continues par morceaux sur [a,b]à valeurs dans Kest noté CM[a,b],K.
Toute fonction en escalier et toute fonction continue sont continues par morceaux.
Le théorème « Propriétés élémentaires des fonctions en escalier » reste valable pour les fonctions continues par morceaux.
En particulier, CM[a,b],Kest à la fois un sous-espace vectoriel et un sous-anneau de K[a,b].
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$Attention ! Des fonctions aussi simples que la fonction inverse et la fonction logarithme ne sont pas continues par
morceaux sur [0,1]quand bien même on les prolonge artificiellement en 0 car le prolongement ne pourra jamais se faire
par continuité. L’exigence de prolongement par continuité de la définition n’est pas anodine.
Définition-théorème (Caractère borné d’une fonction continue par morceaux) Toute fonction continue par mor-
ceaux sur [a,b]est bornée et possède donc une norme infinie kfk.
$Attention ! Bornée oui.. . MAIS ELLE NATTEINT PAS FORCÉMENT SES BORNES !Faites un dessin.
Démonstration Soit f∈ CM[a,b],C. Notons (x0,...,xn)une subdivision de [a,b]adaptée à f. Pour tout
i¹0, n1º, le prolongement par continuité de la fonction RÉELLE |f|]xi,xi+1[à[xi,xi+1]est borné d’après
le théorème des bornes atteintes, disons par un certain Mien valeur absolue. Le maximum des réels positifs
M1,...,Mnet f(x0),...,f(xn)majore dès lors |f|sur [a,b]tout entier.
2.3 APPROXIMATION UNIFORME PAR DES FONCTIONS EN ESCALIER
On rappelle que pour toutes fonctions f,g∈ CM[a,b],C:
kfk=0f=0 et kf+gkkfk+kgk(inégalité triangulaire).
Définition (Distance uniforme et convergence uniforme)
ab
g
f
kfgk
ab
|fg|
kfgk
Distance uniforme : Pour toutes fonctions
f,g∈ CM[a,b],C, le réel kfgkest
appelé la distance uniforme entre f et g.
Convergence uniforme : Soient (fp)pN∈ CM[a,b],CNune suite de fonctions et f∈ CM[a,b],C. On dit
que la suite (fp)pNconverge uniformément vers f sur [a,b]si lim
p+kfpfk=0.
Il existe tout plein de distances en mathématiques, pas seulement celle à laquelle on est habitué dans le plan ou l’espace.
Nous venons de définir une notion de distance sur l’ensemble CM[a,b],Cdes fonctions continues par morceaux.
Théorème (Approximation uniforme d’une fonction continue par morceaux par des fonctions en escalier) Toute
fonction continue par morceaux sur [a,b]à valeurs dans Kest la limite uniforme d’une suite de fonctions en escalier
sur [a,b]à valeurs dans K.
En d’autres termes, par analogie avec la définition que nous avons donné de la densité d’une partie de R, l’ensemble des
fonctions en escalier sur [a,b]à valeurs dans Kest dense dans CM[a,b],Kau sens de la convergence uniforme.
Démonstration Soit f∈ CM[a,b],K. Il nous suffit de montrer que pour tout ǫ > 0, il existe une fonction
ϕ:[a,b]Ken escalier pour laquelle kfϕkǫ. Si on veut ensuite une suite (ϕp)pN, on peut par
exemple choisir ǫ=2ppour tout pN. Fixons donc ǫ > 0.
Cas où fest continue sur [a,b]:D’après le théorème de Heine, fest uniformément continue sur [a,b],
donc il existe un réel α > 0 pour lequel pour tous x,y[a,b]:|xy|< α =f(x)f(y)< ǫ.
Fixons un entier nNpour lequel ba
n< α et posons pour tout k¹0, nº:xk=a+kba
n. Notons
enfin ϕla fonction définie sur [a,b]par :
i¹0, n1º,x[xi,xi+1[,ϕ(x) = f(xi)
et ϕ(b) = f(b).
Par construction, ϕest en escalier sur [a,b].a=x0x1x2x3x4x5x6... xn1xn=b
f
ϕ
Il reste à vérifier que kfϕkǫ. Or pour tout x[a,b[,xappartient à [xi,xi+1[pour un certain
i¹0, n1º, donc |xxi|<xi+1xi< α, donc par continuité uniforme :
f(x)ϕ(x)=f(x)f(xi)< ǫ, et comme c’est vrai pour tout x:kfϕkǫ.
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Cas général : Soit (x0,...,xn)une subdivision de [a,b]adaptée à f. Grâce au point précédent, fétant
continue sur ]xi,xi+1[et prolongeable par continuité en xiet xi+1, il existe pour tout i¹0, n1ºune
fonction en escalier ϕi:[xi,xi+1]Kpour laquelle pour tout x]xi,xi+1[:f(x)ϕi(x)ǫ. On
en tire une fonction en escalier ϕsur [a,b]en « accolant » ϕ1,...,ϕnles unes à la suite des autres, sauf
aux points de subdivision où l’on pose ϕ(xi) = f(xi)pour tout i¹0, nº. Ainsi kfϕkǫ.
En vue d’une utilisation ultérieure, remarquez bien que dans cette preuve, si fest réelle positive, ϕl’est aussi car les
valeurs de ϕont été choisies comme des valeurs de f. A fortiori, dans ce cas, fest la limite uniforme d’une suite de fonctions
en escalier réelles positives.
3 CONSTRUCTION DE LINTÉGRALE
Le principe « base ×hauteur » va nous permettre de définir l’intégrale d’une fonction en escalier assez facilement, mais
c’est l’intégrale d’une fonction continue que nous visons. Comment définir « l’aire sous la courbe » pour une fonction continue
quelconque ? Réponse : par approximation de celle-ci par des fonctions en escalier grâce au résultat de densité précédent.
Mais soyons plus précis. Pour construire l’intégrale d’une fonction continue, on a commencé par augmenter le stock des
fonctions étudiées en introduisant le concept de fonction continue par morceaux. L’espace vectoriel CM[a,b],Ccontient
ainsi à la fois celui des fonctions en escalier sur [a,b]qui nous intéresse peu mais sur lequel nous savons définir facilement
l’intégrale, et C[a,b],Cqui nous intéresse mais sur lequel nous ne savons pas définir l’intégrale. Par densité, la notion
d’intégrale d’une fonction en escalier va être étendue aux fonctions continues par morceaux. En particulier, les fonctions
continues auront ainsi chacune une intégrale. Ce qui est assez cocasse dans cette affaire de densité, c’est que l’intersection
de C[a,b],Cet de l’ensemble des fonctions en escalier sur [a,b]est toute petite, c’est juste l’ensemble des fonctions
constantes. La construction de l’intégrale consiste donc à transporter un concept d’un premier endroit vers un deuxième qui
n’a presque rien à voir avec le premier. Vive la densité !
3.1 INTÉGRALE DUNE FONCTION EN ESCALIER
Définition-théorème (Intégrale d’une fonction en escalier) Soient f:[a,b]Cen escalier et (x0,...,xn)une
subdivision de [a,b]adaptée à f. Si yidésigne pour tout i¹0, n1ºla valeur de fsur ]xi,xi+1[, le nombre complexe
n1
X
i=0
yi(xi+1xi)ne dépend pas de la subdivision (x0,...,xn)choisie.
On l’appelle l’intégrale de f sur [a,b], notée Z[a,b]
fou Z[a,b]
f(t)dt.
xixi+1
yi
Aire algébrique
yi(xi+1xi)
dans le cas où
fest réelle
On définit ici directement l’intégrale d’une fonction en escalier COMPLEXE. Une telle intégrale ne peut bien sûr pas être
interprétée en termes d’« aire sous la courbe », fût-elle algébrique.
Démonstration Pour toute subdivision σ= (x0,...,xn)de [a,b]adaptée à f, posons Iσ=
n1
X
i=0
yi(xi+1xi).
Soient σ= (x0,...,xn)et σdeux subdivisions de [a,b]adaptées à f. On suppose σincluse dans σ.
Montrons que Iσ=Iσ. L’inclusion de σdans σnous permet écrire que σ=xϕ(1),...,xϕ(n)pour un
certain nNet une certaine fonction ϕ:¹0, nº¹0, nºstrictement croissante pour laquelle ϕ(0) = 0
et ϕ(n) = n— c’est le principe des suites extraites. Pour tout i¹0, n1º, notons yila valeur de fsur
]xi,xi+1[, et pour tout j¹0, n1º,y
jsa valeur sur ]xϕ(j),xϕ(j+1)[.
Iσ=
n1
X
j=0
y
jxϕ(j+1)xϕ(j)=
n1
X
j=0
ϕ(j+1)1
X
k=ϕ(j)
y
j(xk+1xk)y
j=yk
=
n1
X
j=0
ϕ(j+1)1
X
k=ϕ(j)
yk(xk+1xk) =
n1
X
i=0
yi(xi+1xi) = Iσ.
Montrons enfin que Iσne dépend pas du choix de σ. Soient σ,σdeux subdivisions de [a,b]adaptées à
f. La réunion de σet σest encore une subdivision de [a,b]adaptée à fet contient à la fois σet σ, donc
d’après le point précédent : Iσ=Iσσ=Iσ.
Exemple Pour tout nN:Z[0,n+1]t2dt=
n
X
k=0
k2(k+1)k=
n
X
k=0
k2=n(n+1)(2n+1)
6.
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Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI
Théorème (Deux propriétés de l’intégrale d’une fonction en escalier) Soient f:[a,b]Cet g:[a,b]C
en escalier et λ,µC.
(i) Linéarité : Z[a,b]
(λf+µg) = λZ[a,b]
f+µZ[a,b]
g.
(ii) Inégalité triangulaire et même mieux : Z[a,b]
fZ[a,b]|f|(ba)kfk.
Démonstration Donnons-nous une subdivision (x0,...,xn)de [a,b]adaptée à fet à g, donc à λf+µget |f|.
(i) Z[a,b]
(λf+µg) =
n1
X
i=0
Valeur de λf+µgsur ]xi,xi+1[
z}| {
(λf+µg)xi+xi+1
2(xi+1xi)
=λ
n1
X
i=0
fxi+xi+1
2
|{z }
Valeur de fsur ]xi,xi+1[
(xi+1xi) + µ
n1
X
i=0
gxi+xi+1
2
|{z }
Valeur de gsur ]xi,xi+1[
(xi+1xi) = λZ[a,b]
f+µZ[a,b]
g.
(ii) Z[a,b]
f=
n1
X
i=0
fxi+xi+1
2(xi+1xi)
n1
X
i=0fxi+xi+1
2(xi+1xi) = Z[a,b]|f|
n1
X
k=0kfk(xi+1xi) = (ba)kfk.
3.2 INTÉGRALE DUNE FONCTION CONTINUE PAR MORCEAUX
Nous avons vu qu’IL EXISTE toujours une suite (ϕp)pNde fonctions en escalier sur [a,b]dont fest la limite uniforme.
On aurait bien envie du coup de définir l’intégrale Z[a,b]
fcomme la limite lim
p+Z[a,b]
ϕpdans l’idée que l’aire algébrique
sous ϕptend vers l’aire algébrique sous florsque ptend vers +. Cette « définition » pose hélas trois problèmes :
La limite existe-t-elle ?
Ne dépend-elle pas du choix de la suite (ϕp)pN?
Pour les fonctions en escalier, la limite obtenue coïncide-t-elle bien avec l’intégrale du paragraphe précédent ?
Définition-théorème (Intégrale d’une fonction continue par morceaux) Soit f∈ CM[a,b],C.
Pour toute suite de fonctions en escalier (ϕp)pNsur [a,b]qui converge uniformément vers f, la suite Z[a,b]
ϕppN
converge et sa limite ne dépend pas du choix de (ϕp)pN.
Cette limite unique est appelée l’intégrale de f sur [a,b]et notée Z[a,b]
fou Z[a,b]
f(t)dt. En outre, si fest en escalier
sur [a,b], cette définition coïncide avec la précédente.
Démonstration
Soient (ϕp)pNet (ψp)pNdeux suites de fonctions en escalier sur [a,b]dont fest la limite uniforme. Pour
tout pN, d’après les deux propriétés de l’intégrale d’une fonction en escalier déjà démontrées :
Z[a,b]
ϕpZ[a,b]
ψp=Z[a,b]
(ϕpψp)(ba)kϕpψpk(ba)kfϕpk+kfψpkÆ.
Il en découle par encadrement que SI JAMAIS les suites Z[a,b]
ϕppN
et Z[a,b]
ψppN
convergent, elles ont
la même limite, indépendante de (ϕp)pNet (ψp)pN.
Il reste à montrer que la suite Z[a,b]
ϕppN
converge. Or lim
p+kfϕpk=0, donc kfϕpk1 à
partir d’un certain rang, et ainsi : kϕpk=kϕpf+fkkfk+kfϕpkkfk+1, donc :
Z[a,b]
ϕpZ[a,b]|ϕp|Z[a,b]kfk+1= (ba)kfk+1. Bornée, la suite Z[a,b]
ϕppN
possède
alors une suite extraite Z[a,b]
ϕθ(p)pN
convergente de limite d’après le théorème de Bolzano-Weierstrass.
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