Cours de Géométrie Pour BCPST 1 Année scolaire : 2004/2005 16 juin 2005 Mohamed TARQI Table des matières 1 Géométrie 1.1 Repère. Changement de repère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.1.1 Bases et repères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.1.2 Formule du changement de repère . . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Équations et représentations paramétriques d'une droite, d'un plan 1.2.1 La droite dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2.2 La droite et le plan dans l'espace . . . . . . . . . . . . . . . 1.3 Produit scalaire, norme euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3.1 Produit scalaire dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3.2 Norme euclidienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3.3 Produit scalaire et la norme dans l'espace . . . . . . . . . . 1.3.4 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.4 Produit vectoriel de deux vecteurs de l'espace . . . . . . . . . . . . 1.4.1 Orientation de l'espace . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.4.2 Denitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.5 Barycentre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.5.1 Dénitions et propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.5.2 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 . 2 . 2 . 3 . 4 . 4 . 5 . 5 . 5 . 6 . 7 . 8 . 9 . 9 . 9 . 11 . 11 . 12 Chapitre 1 Géométrie Contents 1.1 Repère. Changement de repère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Équations et représentations paramétriques d'une droite, d'un plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 1.3 Produit scalaire, norme euclidienne 5 1.4 Produit vectoriel de deux vecteurs de l'espace . . . . . . . . . . 1.5 Barycentre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 9 11 • • • • •• Dans ce chapitre, nous allons étudier la géomètrie des espaces af f ines R2 et R3 ( la géomètrie dans le plan et dans l'espace ) Un élément (x, y) de R2 ( resp. (x, y, z) de R3 ) est représenté graphiquement par un point, noté par exemple M , dont les coordonnées sont x et y ( resp. x, y et z ). Ainsi un élément (x, y) de R2 sera considéré, selon le contexte, comme un point ou un vecteur. Si les éléments de R2 (resp. R3 ) sont considérés comme des points, on dit que R2 ( resp. R3 ) est un plan ( resp. espace) af f ine, on le note E2 (resp. E3 ) et s'ils sont considérés comme des vecteurs on dit que R2 (resp. R3 ) est un espace vectoriel. 1.1 Repère. Changement de repère 1.1.1 Bases et repères Dénition 1.1.1. On appelle base du plan tout couple (~i, ~j) de vecteurs du plan linéairement indépendants. On appelle base de l'espace tout triplet (~i, ~j, ~k) de vecteurs de l'espace linéairement indépendants. Dénition 1.1.2. On appelle repère du plan ane E2 tout triplet (O,~i, ~j) où (~i, ~j) est une base du plan et O un point du plan. On appelle repère de l'espace ane E3 tout quadruplet (O,~i, ~j, ~k) où (~i, ~j, ~k) est une base de l'espace et O un point de l'espace. 2 1.1.2 Formule du changement de repère Proposition 1.1.1. Soient R = (O,~i, ~j), R0 = (O0 ,~i0 , ~j 0 ) deux repères, (x0 , y0 ) les coordonnées de O0 dans le repère R. P la matrice de passage de la base (~i, ~j) à la base (~i0 , ~j 0 ). Pour tout point M de E2 , on a, en notant (x, y) les coordonnées de M dans R et (x0 , y 0 ) les coordonnées de M dans R0 x y x0 y0 = x0 y0 +P Cas particulier x = a + x0 y = b + y0 avec (x, y) les coordonnées de M dans (O,~ i, ~j) et (x0 , y 0 ) les coordonnées de M dans 0 (O ,~i, ~j). ( Ici P = I2 ) Soit (~i, ~j) une base de R2 et O0 (a, b) un point quelconque du plan. Alors Démonstration : Pour tout point M de E2 , on a : −−→ −−→0 −−0−→ OM = OO + O M d'où : avec x y = x0 y0 + α β −−0−→ O M = α~i + β~j(1) Soit P = p11 p12 p21 p22 la matrice de passage de la base (~i, ~j) à la base (~i0 , ~j 0 ). On a : ~i0 = p11~i + p12~j et ~i0 = p21~i + p22~j D'autre part, on a : −−0−→ O M = x0~i0 + y 0~j 0 = x0 (p11~i + p12~j) + y 0 (p21~i + p22~j) = (p11 x0 + p21 y 0 )~i + (p12 x0 + p22 y 0 )~j (2) (1) et (2) entraînent : α β = p11 p12 3 p21 p22 x0 y0 et x y = x0 y0 + p11 p12 p21 p22 x0 y0 u t De même on a la proposition suivante : Proposition 1.1.2. Soient R = (O,~i, ~j, ~k), R0 = (O0 ,~i0 , ~j 0 , ~k0 ) deux repères, (x0 , y0 , z0 ) les cordonnées de O0 dans le repère R0 . P la matrice de passage de la base (~i, ~j, ~k) à la base (~i0 , ~j 0 , ~k 0 ). Pour tout M de E3 , on a, en notant (x, y, z) les coordonnées de M dans R et (x0 , y 0 , z 0 ) les coordonnées de M dans R0 0 x x0 x y = y0 + P y 0 z z0 z0 Exercice : (~i, ~j, ~k) R3 et O = O(0, 0, 0). Déterminer les coor0 0 i0 , ~ données des points A(1, 2, 0) et B(0, −1, 3) dans le repère R = (O ,~ j 0 , ~k 0 ) avec O0 (1, 1, 1), ~i0 = ~i, ~j 0 = ~i + ~j et ~k 0 = ~i + ~j + ~k. De même déterminer les coordonnées ~ (1, −2, 3) et V ~ (4, −2, 3) dans la base (~i0 , ~j 0 , ~k 0 ). des vecteurs U Soit 1.2 la base canonique de Équations et représentations paramétriques d'une droite, d'un plan 1.2.1 La droite dans le plan Soit ~u un vecteur non nul et A un point quelconque du plan. L'ensemble {M ∈ P / −−→ AM = t~u / t ∈ R} est la droite passant par A, dirigée par le vecteur ~u. Dénition 1.2.1. (Proposition) Soit (a, b) 6= (0, 0), c ∈ R. L'ensemble des points 2 M (x, y) de R l'équation (E) : ax + by + c = 0 est la droite (D) dirigée par vériant −b le vecteur ~u passant par ( −c a , 0) (si a 6= 0) (E) est dite équation cartésienne a (E.C) de la droite (D). Toute droite du plan admet une E.C 2 Dénition 1.2.2. (Proposition) Soit (a, b) 6= (0, 0), (x0 , y0 ) ∈ R . L'ensemble des points x = x0 + at M (x, y) de R2 vériant le système (S) : (t ∈ R) est la droite (D) qui passe y = y + bt 0 x0 par A y0 droite (D). dirigée par le vecteur ~u a b (S) est une représentation paramétrique de la Exercice : R = (O,~i, ~j) et R = (O0 ,~i0 , ~j 0 ) avec (~i, ~j) 0 ~ ~ ~ ~ ~ la base canonique, i = i + j , j = −j et O(0, 0). Déterminer une E.C de la droite D(A, ~u), avec A(1, 2) ( donné dans R ) et ~u = ~i + 3~j dans les deux repères. Considérons les deux repères du plan 4 1.2.2 La droite et le plan dans l'espace Soit A et B deux points distincts de l'espace E3 . La droite (AB) est l'ensemble des −−→ −−→ points M tels que AM = tAB (t ∈ R) Soit A et B deux points distincts de l'espace de coordonnées respectives (x0 , y0 , z0 ) et (x1 , y1 , z1 ) dans un repère donné la droite (AB) a pour représentation paramétrique x = x0 + t(x1 − x0 ) y = y0 + t(y1 − y0 ) (S) : z = z0 + t(z1 − z0 ) (t ∈ R) Le plan passant par A de vecteurs directeurs ~u et ~v ( ~u et ~v sont linéairement indépendants ) est l'ensemble des points M de l'espace tels que −−→ AM = λ~u + µ~v λ ∈ R, µ ∈ R) donc il a pour représentation paramétrique le système x = x0 + λα + µα0 y = y0 + λβ + µβ 0 (S) : z = z0 + λγ + µγ 0 1.3 (λ ∈ R,µ ∈ R) Produit scalaire, norme euclidienne 1.3.1 Produit scalaire dans le plan Dénition 1.3.1. Soit ~u et ~v deux vecteurs non nuls ; O un point quelconque du plan, U −−→ −−→ et V les points dénis par OU = ~u et OV = ~v et H la projection orthogonale de V sur la droite (OU ) ; on pose ~u.~v = OU .OH ou encore ~u.~v = OU.OV cos(~u, ~v ) Et si ~u = 0 ou ~v = 0, on pose ~u.~v = 0 ~u.~v est appelé le produit scalaire de ~u et ~v. Propriété fondamentale ~u⊥~v ⇐⇒ ~u.~v = 0 Propriétés du produit scalaire Quels que soient les vecteurs considérés et le nombres α considéré on a : 1) ~u.~v = ~v .~u 2) ~u.(α~v ) = α(~u.~v ) 3) (~u + ~v ).w ~ = ~u.w ~ + ~v .w ~ 5 Démonstration : −−→ −→ −→ ∃ O, A, S, C tels que : w ~ = OC, ~u = OA, ~v = AS. Soit K la projection orthogonale de A sur (OC) et H la projection orthogonale de S sur (OC). On a : −→ −−→ (~u + ~v ).w ~ = OS.OC = OH.OC(1) et −→ −−→ −→ −−→ ~u.w ~ + ~v .w ~ = OA.OC + AS.OC = OK.OC + KH.OC = OH.OC (2) Donc (1) et (2) =⇒ (~u + ~v ).w ~ = ~u.w ~ + ~v .w) ~ u t Corollaire 1.3.1. (Expression analytique dans une base orthonormale) Si ~u et ~v ont pour coordonnées dans une base orthonormale (x, y) et (x0 , y 0 ), on a : ~u.~v = xx0 + yy 0 Démonstration : En eet, soit (~i, ~j) une base orthonormele. ~u.~v = (x~i + y~j).(x0~i + y 0~j) = xx0~i.~i + (xy 0 − yx0 )~i.~j + yy 0~j.~j = xx0 + yy 0 u t 1.3.2 Norme euclidienne Soit ~u un vecteur non nul ; O un point quelconque du plan, U le point déni par la −−→ relation OU = ~u On a : ~u.~u = OU 2 donc ~u.~u ≥ 0 et ~u.~u = 0 ⇐⇒ ~u = 0 Dénition p x2 + y 2 1.3.2. La norme euclidienne du vecteur ~u c'est le réel positif k~uk = √ ~u.~u = Géomètriquement, dans un plan muni d'un repère orthonormé, k~uk représente la distance OU. Propriété ( Relation de Pythagore ) ~u.~v = 0 ⇐⇒ k~u + ~v k2 = k~uk2 + k~v k2 6 Exercice : ~u et ~v et le réel λ, on a : k~u + ~v k ≤ k~uk + k~v k (Inégalité Montrer que quels que soit kλ~uk = |λ| k~uk et triangulaire) 1.3.3 Produit scalaire et la norme dans l'espace Expression analytique dans une base orthonormale Dénition 1.3.3. Si ~u et ~v ont pour coordonnées dans une base orthonormale (x, y, z) et (x0 , y 0 , z 0 ), on dénit le produit scalaire des vecteurs ~u et ~v , noté ~u.~v par : ~u.~v = xx0 + yy 0 + zz 0 et la norme euclidienne par k~uk = p √ ~u2 = x2 + y 2 + z 2 Dénition 1.3.4. Un vecteur non nul ~n est dit normal au plan (P ) si sa direction est orhtogonale à (P ). −−→ Proposition 1.3.1. L'ensemble des points M de l'espace qui vérient ~k.AM = 0 où ~k est un vecteur non nul et A un point donné est le plan passant par A admettant ~k pour vecteur normal. Équation cartésienne d'un plan Soit (P ) le plan passant par le point A(x0 , y0 , z0 ) et admettant ~n(a, b, c) comme vecteur normal ; on a : −−→ M (x, y, z) ∈ (P ) ⇐⇒ ~n.AM = 0 ⇐⇒ a(x − x0 ) + b(y − y0 ) + c(z − z0 ) = 0 par suite, une équation cartésienne de (P ) est ax + by + cz − ax0 − by0 − cz0 = 0 Réciproquement : L'ensemble (Q) des points de l'espace dont les coordonnées vérient ax + by + cz + d = 0 avec (a, b, c) 6= (0, 0, 0) est un plan admettant le vecteur ~n(a, b, c) comme vecteur normal. De plus si a, par exemple, n'est pas nul, on peut écrire ax + by + cz + d = 0 ⇐⇒ x= −b a y − ac z − y=y z=z d a et l'on voit alors que (Q) admet comme vecteurs directeurs les vecteurs de coordonnées −c ( −b a , 1, 0) et ( a , 0, 1). 7 1.3.4 Applications 1. Condition analytique d'orthogonalité de deux droites. Si les deux droites (D) et (D0 ) de vecteurs directeurs respectifs ~u(a, b, c) et ~u0 (a0 , b0 , c0 ). On a : (D)⊥(D0 ) ⇐⇒ ~u.~u0 = 0 ⇐⇒ aa0 + bb0 + cc0 = 0 2. Condition analytique d'orthogonalité d'une droite et d'un plan. Soit (D) une droite de vecteur directeur ~u(α, β, γ) et (P ) le plan d'équation ax + by + cz + d = 0, (a, b, c) 6= (0, 0, 0). La droite (D) est orthogonale au plan (P ) si, et seulement si, les vecteur ~u(α, β, γ) et ~n(a, b, c) sont liés. 3. Condition analytique de parallélisme et de perpondicularité de deux plans Soit (P ) et (P ) les plans d'équations respectives (P ) : ax + by + cz + d = 0, (a, b, c) 6= (0, 0, 0) (P 0 ) : a0 x + b0 y + c0 z + d0 = 0, (a0 , b0 , c0 ) 6= (0, 0, 0) On a donc (P ) k (P ) ⇐⇒ ~n(a, b, c) et~n0 (a0 , b0 , c0 ) sont liés (P )⊥(P ) ⇐⇒ aa0 + bb0 + cc0 = 0 4. Distance d'un point à un plan Soit A(x0 , y0 , z0 ) un point de l'espace et (P ) un plan d'équation : ax+by +cz +d = 0. La distance du point A au plan (P ) c'est la distance du point A à sa projection orthogonal H sur (P ). Or, soit ~n(a, b, c) un vecteur normal à (P ) et (x1 , y1 , z1 ) les coordonnées de H ; on a : −−→ ~n.HA = a(x0 − x1 ) + b(y0 − y1 ) + c(z0 − z1 ) = ax0 + by0 + cz0 − ax1 − by1 − cz1 soit enn −−→ ~n.HA = ax0 + by0 + cz0 + d puisque H ∈ (P ) ⇐⇒ ax1 + by1 + cz1 + d = 0 par ailleurs, si l'on oriente la droite (AH) dans le sens du vecteur ~n, on a 8 −−→ ~n.HA = k~nk .HA p = a2 + b2 + c2 .HA et d(A, (P )) = HA = Remarque : A(x0 , y0 ) Dans un plan rapporté à un repère orthonormal à la droite (D) d'équation ax + by + c = 0 d(A, (D)) = 1.4 |ax0 +by0 +cz0 +d| √ a2 +b2 +c2 (O,~i, ~j), la distance du point est : |ax0 + by0 + c| √ a2 + b2 Produit vectoriel de deux vecteurs de l'espace 1.4.1 Orientation de l'espace −→ −→ Soit (O,~i, ~j, ~k) un repère de l'espace et les points I, J et K dénis par OI = ~i, OJ = − − → ~j, OK = ~k. L'observateur d'Ampère est un personnage dont la tête est en K , les pieds en O et qui regarde le point I . Deux cas sont possibles : 1) Le point J est à gauche de l'observateur. 2) Le point J est à droite de l'observateur. • Orienter l'espace, c'est choisir l'un de ces deux repères. Les repères du type choisi sont dites directs, traditionnellement, ce sont du cas n◦ 1. • Lorsque le repère (O,~i, ~j, ~k) est direct ( resp. indirect ), on dit que la base (~i, ~j, ~k) est directe ( resp. indirecte ) • Permuter deux vecteurs d'un repère change l'orientation : si (O,~i, ~j, ~k) est direct alors ~ (O, j,~i, ~k) est indirect. • Une permutation circulaire sur les vecteurs d'une base ne change pas l'orientation : si (O,~i, ~j, ~k) est direct, (O, ~j, ~k,~i) et (O, ~k,~i, ~j) sont également des repères directs. 1.4.2 Denitions et propriétés Dénition 1.4.1. Soient ~u et ~v deux vecteurs de l'éspace orienté ; A, B et C trois points tels que : −−→ AB = ~u −→ et AC = ~v Le produit vectoriel de ~u et ~v est le vecteur noté ~u ∧ ~v déni par : • Si ~u et ~v sont colinéaires, alors ~u ∧ ~v = ~0 • Si ~u et ~v ne sont pas colinéaires : ·· ~u ∧ ~v est orthognal aux vecteurs ~u et ~v ; ·· (u, v, ~u ∧ ~v ) est une base directe ; \ ·· k~u ∧ ~v k = k~uk k~v k sin BAC 9 Propriétés • ~u, ~v et w ~ trois vecteurs, α réel, A, B et C des points de l'espace. −−→ −→ ~u ∧ ~v = 0 ⇐⇒ ~u et ~v colinéaires ; AB ∧ AC = 0 ⇐⇒ A, B, C alignés ; ~u ∧ ~v = −~v ∧ ~u; (α~u ∧ ~v ) = ~u ∧ (α~v ) = α(~u ∧ ~v ); ~u ∧ (~v + w) ~ = ~u ∧ ~v + ~u ∧ w; ~ (~u + ~v ) ∧ w) ~ = ~u ∧ w ~ + ~v ∧ w. ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ • Si (i, j, k) est une base orthonormée directe : i ∧ j = k, j ∧ ~k = ~i, ~k ∧~i = ~j. Interprétation géométrique du produit vectoriel −−→ −→ Si ~u et ~v sont indépendants, avec ~u = AB et ~v = AC, on a : \ = 2Air(ABC) k~u ∧ ~v k = AB.AC sin BAC donc k~u ∧ ~v k est l'aire du parallélogramme construit à partir de [OA] et [OB] et aussi le double de l'aire du triangle ABC −→ . −→ 1 − Aire du triangle ABC = 2 AB ∧ AC Expression analytique dans une base orthonormée directe (~i, ~j, ~k) Si ~u(x, y, z) et ~v (x0 , y 0 , z 0 ) alors : ~u ∧ ~v = (yz 0 − zy 0 , zx0 − xz 0 , xy 0 − x0 y) En eet : ~u ∧ ~v = (x~i + y~j + z~k) ∧ x0~i + y 0~j + z 0~k) = (xx0~i ∧ ~i + xy 0~i ∧ ~j + xz 0~i ∧ ~k + yx0~j ∧ ~i + yy 0~j ∧ ~j + yz 0~j ∧ ~k + zx0~k ∧ ~i + zy 0~k ∧ ~j + zz 0~k ∧ ~k = (yz 0 − zy 0 )~i + (zx0 − xz 0 )~j + (xy 0 − x0 y)~k Alors le produit vectoriel ~u ∧ ~v se calcule en écrivant : 0 yz 0 − zy 0 x x y ∧ y 0 = zx0 − xz 0 z z0 xy 0 − x0 y Exercice : Montrer quels que soient les vecteurs de l'espace orienté, on a : k~u ∧ ~v k2 + (~u.~v )2 = k~uk2 k~v k2 En particulier k~u ∧ ~v k ≤ k~uk . k~v k ( avec égalité si et seulement si (~u.~v ) = 0) Proposition 1.4.1. et w~ , on a : Formule du double produit vectoriel : ~u ∧ (~v ∧ w) ~ = (~u.w).~ ~ v − (~u.~v ).w ~ Applications du produit vectoriel 10 Pour tout vecteurs ~u, ~v, 1. Équation cartésienne d0 unplan −−→ −→ • A, B et C ne sont pas alignés si, et seulement si : AB ∧ AC 6= ~0 −−→ −→ • AB ∧ AC est un vecteur normal au plan (ABC) −−→ −−→ −→ • M est un point du plan (ABC) si et seulement si AM .AB ∧ AC = 0( La traduction analytique de cette égalité donne une équation cartésienne du plan (ABC)) 2. Distance d0 un point M à un plan(ABC) La distance d'un point M à un plan (ABC) est donnée par : −→ −→ −→ − AM .AB∧AC −→ −→ AB∧AC . En eet : M +czM +d| , avec ~n(a, b, c) vecteur normal au plan (ABC), On a d(M, (ABC)) = |axM√+by a2 +b2 +c2 −−→ −→ −−→ −−→ −→ ici on prend ~n = AB ∧ AC et N ∈ (ABC) ⇐⇒ AN .AB ∧ AC = 0, donc −−→ −−→ −→ AM .AB ∧ AC d(M, (ABC)) = −−→ −→ AB ∧ AC Exercice : Dans et AD. Solution : E3 on se donne un parallélépipède dont les arêtes issues de Montrer que son volume est −−→ −−→ −→ −−→ (AB ∧ AC).AD. −→ −−→ −−→ −→ −−→ A sont AB ,AC −−→ −→ −−→ Ici la base (AB ∧ AC).AD. est directe, donc (AB ∧ AC).AD > 0 ( (AB ∧ AC) et AD. −−→ ont le même sens ). Il existe une base orthonormale (~i, ~j, ~k) directe telle que AB = b~i, −→ − − → − − → − → − − → AC = c0~i + c~j et AD = d00~i + d0~j + d~k, alors (AB ∧ AC).AD = (bc~k.d~k) = bcd : c'est bien le volume du parallélépipède. 1.5 Barycentre 1.5.1 Dénitions et propriétés Dans la suite du chapitre, (E) désignera soit un plan soit l'espace. Soit A1 , A2 , ..., An une famille de points de (E) (confondus ou non), et α1 , α2 , ..., αn une famille de réels. Soit O un point xé de (E). On a pour tout M de (E) : i=n X i=n i=n X −−−→ −−→ X −−→ αi M Ai = ( αi )M O + αi OAi i=1 Dénition 1.5.1. Proposition i=1 Si i=n P i=1 αi 6= 0, i=1 i=n X il existe un unique point G de (E) tel que : −−→ αi GAi = ~0 i=1 11 −−→ ce point G est déni par : OG = i=n P 1 i=n P αi i=1 −−→ αi OAi . On l'appelle barycentre de la famille i=1 de points pondérés (Ai , αi ), i = 1, 2, ..., n. Remarques 1. 2. Si i=n P αi = 0, le vecteur i=n P −−−→ αi M Ai est constant. i=1 i=1 (O,~i, ~j, ~k) un repère de (E), ( si (E) est l'espace), et si (xi , yi , zi ) les coordonnées Ai . Le point G a alors pour coordonnées : i=n i=n i=n P P P 1 1 1 xG = i=n α x , y = α y , z = αi zi i i i i G G i=n i=n P P P Soit αi i=1 αi i=1 i=1 3. Si i=n P αi 6= 0, i=1 on a pour tout M de de αi i=1 i=1 (E ) i=1 i=n X i=n X −−−→ −−→ αi M Ai = ( αi )M G i=1 i=1 On a les propriétés suivantes : le barycentre d'une famille de points pondérés est inchangé si l'on multiplie tous les coecients par un même réel non nul. le barycentre de (A, α), (B, β) appartient à la droite (AB) ( si A 6= B et α + β 6= 0) le barycentre de (A, α), (B, β), (C, γ) appartient au plan (ABC),( si A, B, C ne sont pas alignés et si α + β + γ 6= 0) le barycentre d'une famille de points pondérés est inchangé si l'on remplace plusieurs points par leur barycentre partiel (quand il existe) aecté d'un coecient égal à la somme de leurs coecients. Porpriétés : 1. 2. 3. 4. Dénition 1.5.2. On appelle isobarycentre de ces points aectés de leur coecients tous égaux. n points A1 , A2 , ..., An le barycentre de Remarque L'isobarycentre de deux points trois points A, B, C A et B est le milieu de segment [A, B], celui de ABC .( centre est le point de concours des médianes du triangle de gravité du triangle ABC ) 1.5.2 Applications Transformation de tout M de E : i=n P i=1 αi M A2i : Soit O un point arbitrairement xé de E , on a, pour 12 i=n X αi M A2i = i=1 = i=n X i=1 i=n X −−−→ αi M Ai 2 −−→ −−→ αi (M O + OAi )2 i=1 i=n X = ( i=n i=n X −−→ −−→ X −−→ −−→ αi )M O2 + 2M O.( αi OAi ) + αi OAi 2 i=1 i=1 i=1 Par suite deux cas se présentent : Premier cas : on obtient i=n P i=n P i=1 αi 6= 0. Notons G le barycentre du système de points pondérés (Ai , αi ); −−→ αi GAi = ~0, i=1 i=n X i=n i=n X X αi M A2i = ( αi )M G2 + αi GA2i i=1 i=1 (1) i=1 Remarque n=2 [A1 , A2 ], Dans le cas particulier où notant I le milieu de et où α1 = α2 = 1, la relation (1) s'écrit, en M A21 + M A22 = 2M I 2 + IA21 + IA22 Soit A1 A22 2 M A21 + M A22 = 2M I 2 + ( C'est la formule de la médiane ) Deuxième cas : i=n P i=1 αi = 0 Dans ce cas, le vecteur i=n P ~ ; on obtient alors V i=n X i=1 i=n αi M A2i −−→ ~ X = 2M O.V + αi OA2i i=1 i=1 O est un point arbitrairement xé de (E). L'étude de l'ensemble Ca = {M ∈ E : i=n P i=1 On pose ϕ(M ) = i=n P i=1 −−−→ αi M Ai est constant ; notons-le αi M A2i = a} αi M A2i . 13 i=n P Premier cas : αi 6= 0. ϕ(M ) = a ⇐⇒ GM 2 = a−ϕ(G) i=1 i=n P αi i=1 par conséquent s a−ϕ(G) • Si a−ϕ(G) ≥ 0, C est le cercle( ou la sphère ) de centre G et de rayon . a i=n i=n P P αi αi i=1 • Si i=1 a−ϕ(G) i=n P < 0, Ca = ∅ αi i=1 i=n P Deuxième cas : −−→ ~ αi = 0 ϕ(M ) = a ⇐⇒ OM .V = i=1 ϕ(O)−a 2 par conséquent ~ =O ~ • Si V Cϕ(o) = E Ca = ∅, pour tout a distinct de ϕ(O) ~ = ~ Ca est alors la droite (ou le plan ) orthogonale à la droite (O, V ~ ) passant • Si V 6 O, ϕ(O)−a par le point H0 de cette droite (O, V~ ) déni par OH0 = 2V L'étude de l'ensemble Ca = {M ∈E: MA MB = a} ( A 6= B) On voit immédiatement que : • si a < 0, Ca = ∅ • si a = 0, Ca = {A} Soit maintenant a > 0, on alors, puisque A 6= B, MA = a ⇐⇒ M A = aM B MB ⇐⇒ M A2 − a2 M B 2 = 0 −−→ −−→ ⇐⇒ M A2 − a2 M B 2 = 0 −−→ −−→ −−→ −−→ ⇐⇒ (M A − aM B).(M A + aM B) = 0 • si 1 − a2 6= 0 considérons I le barycentre de système {(A, 1), (B, a)} et J le barycentre de système −−→ −−→ −−→ −−→ {(A, 1), (B, a)}, alors (1 − a2 )IM .JM = 0, donc IM .JM = 0, par suite Ca est le cercle ( ou la sphère ) de diamètre [IJ]. • si 1 − a2 = 0, c'est à dire a = 1, Ca est la droite ( ou le plan ) orthogonale à (AB) en son milieu. • • • • • • • • •• 14