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Selon Mintzberg, certaines situations peuvent favoriser l’expression de jeux de pouvoir dans les or-
ganisations : la rareté des ressources, l’imprécision des objectifs communs à moyen et long termes,
l’instabilité de l’environnement externe, l’imminence de changement dans l’activité ou les structures.
B. La théorie de la régulation conjointe de J-D Reynaud
La théorie de la régulation conjointe de Jean-Daniel Reynaud, publiée en 1989 dans un ouvrage inti-
tulé « Les règles du jeu. Action collective et régulation sociale », montre comment les règles peuvent
permettre à un groupe social de se structurer et d'élaborer une action collective. C’est-à-dire qu'il
cherche à analyser par quels moyens les règles sont créées, maintenues, détruites et transformées,
dans une situation de travail donnée.
Le système de règles dans une organisation comprend une régulation de contrôle émanant de la direc-
tion et une régulation autonome émanant des salariés. Ces formes de régulation exprimant chacune
des stratégies d’acteurs différentes peuvent entrer en conflit. Il est donc souhaitable pour plus de
légitimité et d’efficacité que le système de règles dans l’organisation soit le résultat d’une régu-
lation conjointe impliquant tous les acteurs. Voir page 129.
III – L’analyse des effets culturels de l’organisation (Sainsaulieu)
Sainsaulieu (1977) dans un ouvrage connu « L’identité au travail », montre que les rapports so-
ciaux au travail structurent l’identité individuelle et collective.
Les individus arrivant dans l’organisation font l’apprentissage d’une culture métier. La culture mé-
tier ou culture socioprofessionnelle dépendent de trois facteurs : la culture sociale antérieure, la situa-
tion de travail et les rapports de pouvoir. Elles correspondent à des valeurs et à des normes propres à
un métier. Les jeux stratégiques et les relations de travail à l’intérieur de l’organisation, contribuent à
la construction de l’identité des individus. L’auteur repère ainsi des situations de travail particulières
soit quatre modèles de construction identitaires au travail : fusion, affinités, négociation, retrait.
Voir page 130 et 131.
IV – L’analyse de l’apprentissage organisationnel
A. Définition des apprentissages
Lorsqu'un individu constate dans l'entreprise qu'il y a un décalage entre ses actions et le résultat at-
tendu, il cherche à corriger ses actions et réalise ainsi un apprentissage individuel. Cette forme
d'apprentissage peut être collective dans le cadre d'actions modifiées par une équipe de travail, par
exemple. Mais les apprentissages individuel et collectif ne suffisent pas, car si les individus/groupes
quittent l'organisation, les connaissances acquises sont perdues (par exemple, dans le cadre de licen-
ciements individuels ou de délocalisations). Il est donc nécessaire de les inscrire.
On passe des apprentissages individuel et collectif à un apprentissage organisationnel dès lors que
les principes de management acquis de manière individuelle et collective sont inscrits dans les
modes de fonctionnement de l'organisation.
L'apprentissage organisationnel est donc un processus qui permet à l'organisation d'accroître au fil du
temps l'efficacité de ses routines. Une routine organisationnelle est un ensemble de comportements
individuels et collectifs qui permet de répondre à des problèmes particuliers ou situations particulières
Chaque organisation apprend différemment, se dotant ainsi de routines spécifiques adaptées à son
contexte et difficilement transférables à un autre contexte.
B. Les processus d’apprentissage
C. Argyris et D. Schön ont analysé (1996) les processus d'apprentissage en œuvre, pour que l'organi-
sation capitalise les connaissances, les compétences, les expériences des acteurs. Pour ces auteurs
l’organisation apprend lorsqu’elle est capable de corriger et de détecter ses erreurs. Pour cela, il faut