Médecine sportive pot-pourri de blessures fréquentes, comment les

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Médecine sportive
pot-pourri de blessures fréquentes,
comment les reconnaître et les traiter
Journées Montfort 2016
Sylvain Ladouceur m.d.
Dip. Med. Sport
P.E.C. Université de Sherbrooke
Médecin de famille
Divulgation du présentateur
• Enseignant : Sylvain Ladouceur m.d.
• Relations avec des intérêts commerciaux :
–
–
–
–
Subventions/soutien à la recherche : nil
Bureau des conférenciers/honoraires : nil
Frais de consultation : nil
Autres : nil
Divulgation de soutien commercial
• Ce programme de formation a été produit sans soutien financier.
•
Ce programme de formation a été produit sans aucune forme de
soutien.
• Conflits d’intérêt potentiels :
– AUCUN
Objectifs
• 1. Énumérer quelques
blessures courantes en
médecine du sport.
• 2. Discuter de certaines
techniques d’examen clinique.
• 3. Prescrire l’investigation appropriée.
• 4. Développer des principes de traitement
des principales blessures.
PLAN
Étude de 5 cas cliniques
1. Gymnaste avec douleur au poignet
2. Motocrossiste avec douleur à l’épaule
3. Joueur de basketball avec douleur à la
cheville
4. Joueur de baseball avec douleur au genou
5. Jeune lanceur au baseball avec douleur au
coude
Gymnaste avec douleur au poignet
Hamilton Sabot, gymnaste Français remporte le bronze aux barres parallèles aux
jeux de Londres malgré une douleur au poignet
CAS 1
• Comme Hamilton Sabot, Julien (15 ans) pratique la
gymnastique depuis plusieurs années.
• Il vous consulte pour une douleur au poignet droit
depuis quelques semaines.
• La douleur empire de jour en jour au point où il
éprouve beaucoup de difficulté à faire sa routine aux
barres parallèles.
• Il a aussi l’impression de ressentir un claquement.
• Examen
– douleur et gonflement de la partie cubitale et
dorsale du poignet.
– « fovea sign » positif
– « press test » positif
Cas 2 : une idée Dx ?
• Lésion au T.F.C.C.
–
« triangular fibrocartilaginous complex»
ou
– Ligament triangulaire
Côté ulnaire du poignet : « black box »
Peut être plusieurs pathologies
« lombalgie » du poignet
Lésions TFCC, cause la plus fréquente
de douleurs ulnaires du poignet.
T.F.C.C.
« Ligament triangulaire »
• Comprend:
– Un ménisque ou disque central
• fibrocartilage semblable aux ménisques du genou
• Forme triangulaire
– Ligaments radio-ulnaire palmaire et dorsal
– Ligament collatéral ulnaire
– Ligament cubito-lunaire
– Ligament cubito-pyramidal
– Gaine postérieure du ECU « extensor carpi ulnaris »
Toutes ces structures sont localisées dans un petit
espace.
Parie centrale peu vascularisée
T.F.C.C. anatomie
T.F.C.C.
• Fonctions biomécaniques
– Stabilité de l’articulation radio-cubitale
distale
– Transmission de la charge axiale du
carpe au cubitus
– Stabilité carpienne coté cubital
T.F.C.C.
• Blessure fréquente chez les :
– gymnastes
– plongeurs
– golfeurs
– sports de raquette
– joueurs de basketball
– surtout si variance ulnaire positive
Causes
• 1.Traumatique (aigüe)
– Chute d’une hauteur
– Torsion
– Charge mécanique asymétrique
– Tx: débridement ou réparation
• 2. Dégénératif (chronique, surutilisation)
– Tendinite ECU et FCU
– Ancien trauma
– Pseudogoutte
– Syndrome impaction ulnaire
– Tx: traitement de la variance ulnaire positive
T.F.C.C. Examen physique
• Douleur coté ulnaire du poignet
Examiner avec coude à 90 degrés
et doigts vers le plafond
Sensibilité 95,2%
Spécificité 86,5%
« fovea sign »
Zone molle entre la styloïde ulnaire,
FCU, face dorsale de la tête ulnaire
et le pisiforme
T.F.C.C. Examen physique
On demande au patient d’essayer de
lever le corps de sa chaise avec ses
mains. Douleur reproduite au niveau
de la région cubitale du patient.
Reproduisant SA douleur.
« PRESS TEST »
Sensibilité 100%
Imagerie
• Rayon-X pour variance, alignement du carpe et
lésions osseuses. (PA-latéral-oblique)
• Échographie
– Peu utile pour TFCC
• Arthro-scan
– Sensibilité 85-97%
– Spécificité 79-97%
– Mais sensibilité de seulement 30-40% pour
les déchirures périphériques.
SEMINARS IN MUSCULOSQUELETAL RADIOLOGY/VOLUME 12, NUMBER 4 2008
Variance ulnaire
vue en préhension « grip » pour avoir le maximum de variance positive
Peut augmenter la variance de 2,5 mm.
NÉGATIVE
Tomaino et al. J Hand Surg 2000
NEUTRE(0-2mm)
Correspond à la distance comprise entre la parallèle
passant par la base de la tête ulnaire et la
perpendiculaire à l'axe du radius passant au niveau
de l'angle interne de sa surface articulaire inférieure
POSITIVE
Noter que le cubitus est
normalement légèrement
plus court que le radius
Effet d’une variance positive
• l’ effet de butoir d’ un cubitus « trop
long »(variance ulnaire positive) qui viendra
prendre en « sandwich » le disque central du
complexe triangulaire sur le carpe et en
occasionner un dommage (souvent une
perforation)
• Syndrome du cubitus long «ulnar impaction syndrome »
– Lésion au TFCC
– Dommage au cartilage articulaire du semi-lunaire,
radius distal et/ou pyramidal; ultimement déchirure du
ligament pyramido-semilunaire et arthrose.
IRM haute sensibilité
• Essentielle au diagnostic des lésions au TFCC.
SEMINARS IN MUSCULOSQUELETAL RADIOLOGY/VOLUME 12, NUMBER 4 2008
• Évalue pas bien les lésions périphériques.
• Sensibilité 80-86% et spécificité 80-96%
• IRM haute-résolution: sensibilité 100% spécificité 100%
SEMINARS IN MUSCULOSQUELETAL RADIOLOGY/VOLUME 12, NUMBER 4 2008
• Arthro-IRM aide pour le diagnostique des lésions aux
ligaments :
– 1.Scapho-lunaire
– 2.Pyramido-lunaire
– Complexe-invasif-couteux
« Gold standard » : arthroscopie
Traitement
•
•
•
•
•
Repos relatif
Physiothérapie, AINS, infiltration cortisonée
Attelle protectrice
Conservateur pour 4-6 semaines
Référer en orthopédie rapidement
– Arthroscopie pour confirmer Dx et Tx
– Si variance ulnaire positive,
raccourcissement du cubitus
Cas 1b
Homme de 37 ans avec douleur
au poignet droit depuis 3 ans.
Douleur ulnaire, réveils nocturnes,
soulagé avec AINS.
Douleur non augmentée lors de
la mobilisation
Douleur a débuté avec chute sur
le poignet.
A eu un Dx de lésion au TFCC
Y-a-t-il autre chose ?
Ostéome ostéoïde
Tumeur bénigne osseuse. (Nidus central hypervascularisé caractéristique)
Exérèse chirurgicale de la styloïde ulnaire avec synovectomie et révision du TFCC
Douleur disparue post-op., pas de récidive a un an.
Cas 2
Motocrossiste avec douleur à l’épaule
Remi Bizouard
Champion français de
motocross « freestyle »
Style libre
Cas 2
• Motocrossiste 21 ans chute sur côté gauche
avec bras en adduction en mai.
• Douleur épaule G qui persiste, difficile à
préciser. Surtout lors de flexion-extension.
• Pas de luxation.
• R-X normal
• A fait 5-6 traitements de chiro.
• Je le vois en clinique au mois de janvier
suivant.
Cas 2
• L’examen est normal (incluant les
manœuvres d’accrochage). AC normale.
• La manœuvre d’O’Brien provoque une
douleur vague à l’épaule.
• La manœuvre de Crank est aussi positive
• Pensez-vous à un diagnostique ?
Examen
• Manœuvre d’O’Brien (test compression active)
90 degrés d’élévation
20 degrés adduction
Rotation interne complète
Résistance contre élévation
Positif si : douleur avec avant-bras
en pronation et soulagé avec avantbras en supination.
Négatif si : douleur localisée au niveau
AC.
Sensibilité 100%
Spécificité 95%
Réf.: Journal of Orthopardic and Sports Physical therapy 2009
O’Brien
Examen
• Manœuvre de CRANK
ABD 90 degrés
Rotation interne lentement
Charge axiale légère appliquée
à l’articulation gléno-humérale.
Positif si le patient ressent une
douleur, broyage(grinding),
acrrochage
Manœuvres de Yeargason et Speed
pour LPB
Examen colonne cervicale, neurologique
(atteinte C4-C5 à r/o)
Lésion au labrum
Labrum : bourrelet glénoïdien
Trauma direct ou
indirect par une
traction à l’attache
de la longue portion du
biceps sur le labrum
supérieur.
Diagnostique clinique
difficile
Déchirure du labrum supérieur
S.L.A.P.
• « Superior Labrum tear with Anterior and
Posterior extension ».
• La plus fréquente
S.L.A.P.
•
Mécanismes de lésion:
– Traumatique
• Chutes
• Tractions et compressions
• Accidents de la route
– Insidieux
• Sports
• Athlètes qui exécutent des lancers par dessus la tête.
•
Symptômes:
–
–
–
–
Douleur vague à l’épaule
Souvent un « clic », « pop », « snap » lors du lancer par dessus la tête.
Instabilité possible
Faiblesse si atteinte concomitante de la coiffe des rotateurs.
Quel examen d’imagerie
faut-il demander ?
Imagerie du labrum
• Pas visible au R-X
– r/o lésions occultes osseuses
• Échographie et CT-scan inadéquats
– Écho OK pour C.R. et LPB (subluxation dynamique)
– Pas pour lésion intra-art.
• IRM standard
peu sensible (85%)
• Arthro-IRM (gadolinium)
sensibilité 89%
spécificité 91%
Réf.: Bencardino et al., Radiology 2000
Accrochage chez les lanceurs
• Accrochage interne
– Par opposition à l’accrochage sous-acromial
classique
– Contact anormal entre surface inférieure
postérieure de la C.R. et le labrum supérieur
postérieur  déchirure de la C.R. et du
labrum
• S.L.A.P.
– Surutilisation, microtraumatismes répétés
– Traumatisme aigüe
S.L.A.P.- traitement
• Conservateur :
– A.I.N.S.
– Repos relatif (cesser les activités provoquant les symptômessurtout les lancers au dessus de la tête).
– Physiothérapie (max 3 mois)
– Renforcement coiffe des rotateurs
– Stabilisateurs dynamiques de la région scapulaire
– Déficits biomécaniques à corriger lors de la chaîne cinétique du mouvement
lors du lancer (kinésiologie)
– Mais souvent inefficace!
• Référer en orthopédie
– Arthroscopie
– Souvent réparation
– Plus 90% succès
Sports Med Arthroscopic Rev 2011
Cas 2b
Douleurs à l’épaule vague et bras enflé !
Athlète adepte d’arts martiaux
et de musculation (bench-press)
Vous consulte pour douleur
vague à l’épaule après avoir fait
du bench-press.
Se plaint aussi d’une enflure de
son bras droit, bras pesant
Que se passe-t-il ?
Quel examen demander ?
Syndrome de Paget-Schroetter
• Thrombose veine axillaire (thrombose d’effort)
– chez jeunes individus actifs physiquement
• Activité physique extrême et répétée peut causer une
hypertrophie musculaire  compression veine axillaire entre la
1ère côte et les muscles  inflammation sévère et formation de
tissu conjonctif fibreux entraînant une diminution de mobilité de
la veine. Veine étirée lors des mouvements causant de petites
déchirures et formation de caillots.
– Lié à l’exercice intense dans 60-80 % des cas
• Certains cas avec prédisposition anatomique
• Décrit par
– James Paget (chirurgien anglais) en 1875
– Leopold von Schroetter (interniste australien) en 1884
Paget-Schroetter
Une forme de syndrome de défilé
thoracique.
(neurogène, artérielle, veineuse)
Veine dans un triangle composé
1ère côte inférieurement
Scalène
Muscle sous-clavier
Peut se produire si anatomie
normale et bras en abduction
et rotation externe extrême
Réf. Nathan A, et al., Orthopaedic Surgery 2012
Paget-Schroetter
• Présentation clinique
– Thrombose complète de la veine
sous-clavière (Sx 24h post thrombose)
– Bras enflé et décoloration
bleutée
– Gonflement post entraînement qui persiste.
– Lourdeur et douleur, bras dominant
• Examen physique
– Signe de Urschel:
• Gonflement asymétrique des bras évident.
• Engorgement veineux superficiel (cou, épaule, bras,
thorax)
– Examen neuro et artériel (éliminer autres causes)
– Pas de manœuvre spécifique à l’examen physique
Paget-Schroetter
• Diagnostique
–Échographie doppler du bras
sensibilité 78-100%
spécificité 82-100%
–Si écho non concluant:
• Vénographie ou angio-CT
Éviter veine céphalique
Paget-Schroetter
• Traitement
– Anticoagulation seule pas « fameux »
• Embolie pulmonaire 6-15%
• Obstruction résiduelle 75%
• Symptômes persistants chez 91%
• Séquelles permanentes chez 91%
– Thrombolyse dirigée avec cathéter
et par la suite, résection 1ère côte
(qqes jours après).
Anticoagulation pour 3-6 mois
Après 10-14 jours : 0% succès
(éviter thrombolyse)
Considérer une thrombophilie ou
une cause apparente
(chirurgie, voyage avion, trauma)
Vous reconnaissez ce joueur vedette?
Kevin Rondo
Cas 3
• Justin 17 ans s’est tordu la cheville droite lors d’un saut
au basketball il y a une semaine. Il ne pouvait marcher
dessus.
• Sa cheville a gonflé avec une petite ecchymose.
• Il est allé à l’urgence, on lui a fait une radiographie
– selon les critères d’Ottawa
puis on lui a dit que ce n’était qu’une banale entorse.
• Traitement standard R.I.C.E., physio
• Vous le revoyez en suivi à la clinique 1 semaine après.
• Que voulez-vous savoir de plus?
• Que recherchez-vous à l’examen?
• Est-ce vraiment une entorse banale ?
Critères d’Ottawa
Histoire
• Mécanisme :
– Contact direct (par un autre joueur) sur le coté
externe de la cheville alors que son pied était fixé au
sol.
– Causant une rotation externe avec une éversion,
pronation et dorsiflexion du pied
• Pop : oui
• Douleur diffuse, mais
surtout antérolatérale et
postéromédiale.
• Localisation de l’œdème
– Diffus aux 2 malléoles
• ATCD
– Nil
Examen
Douleur diffuse aux 2 malléoles
Neuro-vasculaire normal
Tiroir antérieur normal
Douleur à la palpation antérieure
de la cheville qui s’étend proximalement
Toujours de la difficulté à se tenir
sur sa cheville.
Quoi d’autre ?
Squeeze test
Sensibilité 30%
Spécificité 93,5%)
Rotation externe
Sensibilité 20%
Spécificité 84,8%
Douleur région antérieure de la cheville
Examen
Test de Cotton
Stabilise tibia-péroné d’une main.
Mobiliser l’astragale (talus) de
médial à latéral dans la mortaise.
Mouvement anormal ou douleur,
suggère une déchirure du
ligament deltoïde.
Test de la jambe croisée
Jambe blessée sur autre genou.
Appuie légèrement sur la partie
médiale du genou.
Douleur ressentie.
Aucun test individuel n’est diagnostic, combinaison de tests nécessaire
Entorse de la syndesmose tibio-fibulaire
Entorse « HAUTE »
10-20% des entorse de la
Cheville
Déchirure des ligaments
reliant le péroné au tibia.
Ligament interosseux
(syndesmose)
Ligaments tibio-péronéens
Entorse haute : épidémiologie
• Fréquent dans les sports impliquant des collisions à
haute vitesse, saut avec atterrissage en rotation
externe et dorsiflexion
• Jeu sur surface artificielle ou terrain inégal.
• Basketball, soccer, football, rugby, ski, hockey
• 25% des entorses lors des sports de collision
• 14 fois plus fréquent dans les parties vs les pratiques
• Typiquement associé avec atteinte minimale des
ligaments latéraux.
• Si atteinte ligamentaire latérale, 17,8% d’atteinte
concomitante de la syndesmose.
• Plus de chance d’avoir des séquelles
• Temps de guérison plus long, retour au sport retardé
Réf.: Kenneth J. Hunt et al., High Anke Sprains and Syndesmotic Injuries in Athletes,
Journal of American Academy of Orthopaedic Surgeons, November 2015
Syndesmose: évaluation radiologique
Vues normales
« Clear space » : entre rebord médial du péroné et bordure latérale du tibia postérieur
(incisura fibularis). Mesuré à 1 cm du plafond. N : moins de 6 mm vus AP et mortaise
« Overlap »: péroné et tubercule tibial antérieur. N : plus de 6 mm sur vue AP
et plus de 1 mm sur vue de mortaise
Incisura fibularis (encoche du péroné) :
dépression sur la surface latérale du tibia distal
qui s’articule avec la partie distale du péroné.
Réf.: Miller T. et al., Sports Med 2014
Syndesmose
Anomalie radiologique
Espace tibio-fibulaire anormal
Trajet
lésionnel
Avec mise en charge
Faire la jambe au complet
(Fx Maisonneuve)
Diastase
talo-tibiale
<4 mm
Imagerie
IRM
Sensibilité 100%
Spécificité de 93%
Rèf.: Takao et al., J.B.J.S. 2003
Peut démonter l’étendue des lésions ligamentaires et la présence de fractures non
déplacées ou œdème osseux. (corrélation avec étendue de la douleur)
Système de gradation selon IRM (grades 1-4)
Réf.: Miller T. et al., Sports Med 2014
Classification
Mélange de données cliniques et radiologiques
Type
Description
Rayon-X
1
Entorse sans diastase Normal
STABLE
2
Diastase latent
Stable ou instable
Déchirure partielle de
la syndesmose
Films sans mise-en-charge : normal
Vue avec stress en rotation externe : positif
3
Diastase franc
INSTABLE
Classification de Edwards et DeLee
Type 1 : subluxation latérale sans fracture
Type 2 : subluxation latérale avec déformation du
péroné
Type 3 : subluxation/luxation postérieure du
péroné
Type 4 : subluxation/luxation supérieure de
l’astragale dans la mortaise
Si doute : faire R-X avec mise-en-charge et/ou stress en rotation externe
Si normal et doute persiste : IRM
Traitement
• Stable (rayon-x normal) grades 1-2
Non-chirurgical
– Physiothérapie
– Botte de marche ad 7 jours ou plus (grade
2 2-3 semaines sans mise-en-charge)
• Jusqu’à ce qu’il ne ressente aucune
douleur dans la botte
– Si rayon-X anormal (avec ou sans
stress)ORTHOPÉDIE
• Instable
– Chirurgie stabiliser la syndesmose
– Botte de marche 6 semaines (ad 8-12)
Botte pour entorse de syndesmose
« CAM boot » réduit œdème, douleur et inflammation
Traitement
• Durée du traitement conservateur 6
semaines
• Répéter le rayon-X
• Penser à lésion ostéochondrale
• Fractures souvent manquées
–
–
–
–
–
–
–
Péroné proximal
Base du 5ième métatarse
Apophyse antérieure du calcaneum
Apophyse latérale de l’astragale
Apophyse postérieure de l’astragale (os trigonum)
Dôme de l’astragale
Plafond du tibia
Protocole prise en charge des
traumatismes à la syndesmose
Réf.: Miller T., Sports Med 2014
Trauma syndesmose
À retenir
Lésions les plus difficiles à traiter
Réhabilitation prolongée
Retour au jeu retardé (long)
Y penser : trauma en rotation externe et
dorsiflexion
• Histoire, bon examen, imagerie appropriée
• Conséquences graves à long terme si non
reconnu et traité:
– Instabilité chronique
– Arthrose précoce
– Douleur chronique
– Lésions ostéochondrales
•
•
•
•
Trauma syndesmose
À retenir
• Chirurgie si fracture associée ou instabilité
ligamentaire mais en l’absence de fracture, le
traitement optimal est moins clair
(controverse)
• Grade 1 (stable) : immobilisation courte et
physiothérapie
• Grade 2-3 (instable) : traitement chirurgical.
La controverse est sur le type de chirurgie.
(technique)
• Tenter d’éviter la chronicité en agissant tôt
Cas 3-b
Un collègue se présente à l’urgence car lors d’une joute de
soccer. Il a senti une douleur vive et un POP comme si son
pied s’était « déboîté »
Douleur vive au-dessus du pied et ne peut marcher
À quoi pensez-vous?
Où regarder au R-X
Entorse du Lisfranc
Sans appui
Avec appui
Espace entre base du
1er et 2ième méta
Traitement
• Instable si plus de 2 mm de diastase entre
1er et 2ième métatarse (comparé côté au
opposé)
– chirurgical
• Stable
– Conservateur
IRM : utile pour diagnostiquer une lésion
purement ligamentaire subtile. Non utile si
diastase vu avec le rayon-x avec charge.
Qui suis-je ?
Salvador Perez (Venezuela) Receveur des Royals Kansas City
3 sélections au match des étoiles, récipiendaire d’un gant doré.
Signe le 1er mars 2016 une prolongation de contrat de 5 ans valant
52,5 millions de dollars (5 ans, jusqu’en 2021)
Cas 4
Thomas, receveur de 15 ans voudrait jouer dans les ligues
majeures comme son idole Salvador Perez.
• Il se présente pour douleur aux 2 genoux depuis 4 mois.
• Douleur apparaît vers la 7ième-8ième manche.
• Douleur devant les genoux
et profonde.
• Pas de blocage ni instabilité.
• Douleur en montant et
descendant les escaliers.
• Examen : sensibilité aux 2 pôles
inférieurs des rotules,
step test positif (vidéo)
Test de Clark peu concluant
• R-X : normal
Step test
Genou atteint en valgus (vers l’intérieur) en descendant
Test de Clark
Syndrome fémoro-patellaire
• Il s’agit généralement d’un
dysfonctionnement de l’appareil extenseur
– Facteurs locaux
• Reliés à l’articulation fémoro-patellaire
– Facteurs distaux
• Reliés à la mécanique du pied et de la
cheville
– Facteurs proximaux
• Reliés à la hanche et aux bassin
Syndrome fémoro-patelaire
• LOCAUX :
– Déséquilibre neuromusculaire entre le VMO (souvent plus faible)
et le vaste latéral entraîne une traction latérale anormale de la
patella  surcharge du rétinaculum patellaire médial et os souschondral
– Anomalies anatomiques de la trochlée ou de la patella
• DISTAUX:
– Anomalies morphologiques des pieds
• PROXIMAUX:
– Faiblesse des ABD et rotateurs externes de la hanche.
– Manque de souplesse des ischio-jambiers et du quadriceps
Syndrome fémoro-patelaire
• Douleur mécanique
• Affecte les :
– Jeunes adultes
– Adolescents (période de croissance)
– Personnes plus âgées (dégénératif)
• 70% des plus de 40 ans ont des signes radiologiques
d’arthrose
• Souvent non associée à un traumatisme
• Mais peut être la conséquence de :
– Luxation ou subluxation fémoro-patellaire
– Coup direct sur patella
– Lésions méniscales
– Déchirure du LCA
Syndrome fémoro-patelaire
• Diagnostic : CLINIQUE
– Gonalgie antérieure graduelle
– Aggravé par activités surchargeant l’articulation
patello-fémorale
• Squat
• Grimper
• Course
• Marche en montagne
• Se lever de position assise prolongée
– Pas de test clinique diagnostic
– Meilleure manœuvre, douleur antérieure au squat
(80% des cas) et palpation rebord de la patella
(douleur dans 71-75% cas)
– Souvent examen essentiellement normal.
Syndrome fémoro-patelaire
• Drapeaux rouges :
– Fièvre
– Gonflement significatif
– Chaleur locale
– Douleur nocturne (tumeur, infection)
– Adolescents
• Inégalité des MI
• Boiterie (Perthes, glissement épiphyse)
• Blocage (osteochondrite disséquante)
Syndrome fémoro-patelaire
Imagerie
• Habituellement non requise
• Utile pour éliminer causes alternatives
– Hx de luxation ou subluxation FP
– Trauma
– Gonflement persistent
– Douleur suspecte de lésion ostéochondrale
• Adolescent en croissance
– Douleur associée au saut
• Écho pour tendinopathie patellaire
– Plus de 40 ans (arthrose)
Syndrome fémoro-patelaire
Imagerie
Vue axiale à faire (avec face et profil)
normal
Utile aussi pour
subluxation de
la rotule et
ostéochondrite
disséquante
Mauvais alignement
Chondromalacie peut être diagnostiquée à l’IRM avec une sensibilité de 85% pour
des lésions de grade 2 ou + (grades 2 à 4)
IRM non nécessaire au diagnostic du SFP en 2016
Faible association entre dommage articulaire et les Sx du SFP.
Haute prévalence (14%) de lésions au cartilage chez des athlètes asymptomatiques
Atrophie du VMO ?
V.M.O. ? (vaste médial
oblique)
– Stabilisateur médial
important de la rotule
– Les patients avec SFP ont
une atrophie du VMO.
Cause vs conséquence ?
– Pas de lien clair dans la
littérature
The American Journal of Sports
Medicine 2011
Angle Q
N’a plus de valeur aujourd’hui
Études ont montré aucune relation entre un
angle Q accru et SFP (The International Journal of
Sports Physical Therapy, 2011)
S.F.P. traitement
•
Orthèses plantaires
– Efficace (même celles en vente libre)
– Résultats similaires à la physiothérapie
Br J Sports Med 2009
Conclusions idem par Revue Cochrane de 2011
•
Physiothérapie
– Exercices supervisés, quadriceps, hanches
– Bénéfices après 6-12 semaine
– Orthèses plantaires ajoutent au bénéfice
– Douleur réduite et fonction augmentée de façon significative à 6 semaines
vs repos (NNT 3.6) Réf.: Van Lnischoten et al., BMJ 2009
•
•
Éviter le surpoids
A.I.N.S.
– Pas d’évidence que ça aide
•
Orthèses « bracing »
– Aucun bénéfice
•
American Family Physician 2007
Physiothérapie
Réf.: Saubade M. et al., rev med Suisse, 2014
S.F.P.
• Consultation orthopédie :
– Après 12 mois de programme de
réhabilitation en physio. si
persiste des symptômes
importants.
– Autres causes éliminées
– La chirurgie est rarement une
option.
• Aucune évidence que ça aide venant
d’études randomisées contrôlées.
• Y penser si anomalie à l’imagerie
(débridement, microfracture)
Cas 4b
• Vous voyez un jeune garçon de 13 ans avec une douleur depuis
6 mois du coté interne de son genou droit. Il joue au baseball
(voltigeur)
• Il peut continuer à jouer.
• Son genou lui fait très mal après
les parties
Examen : ROM normal,
impression de blocage,
signe du flot positif,
sensible à la palpation de
l’interligne interne.
Pas d’instabilité en varus ni en valgus. Tiroirs et Lachman normaux.
Mérite-t-il un au R-X ?
Que cherchez-vous?
Ostéochondrite disséquante
(Maladie de Koening)
Vue tunnellaire
à 20-30 degrés
de flexion
(notch view)
AP standard
IRM
(modalité de CHOIX)
O.C.D.
• Destruction de l’os sous-chondral
Entre 10-13 ans
2 garçons pour 1 fille
Affecte le genou (80% des cas)
humérus distal
astragale
Cause ?
Ischémie ?
Microtraumatismes répétés ?
facteurs génétiques ?
désordres d’ossification ?
O.C.D. - Traitement
Conservateur
Modification des activités
A.I.N.S.
Plupart des lésions stables guérissent (ad 18 mois)
Chirurgical
Lésions instables
Évaluées par arthro-IRM
Lésions stables pour guérison plus
rapide
Référer en orthopédie
Cas 4c
• Jeune garçon de 8 ans se plaignant d’un craquement
dans son genou droit (clic) lors de l’exercice
– en flexion-extension
• Légèrement douloureux (latéral)
• Pas de blocage-instabilité-gonflement
• Examen : douleur et
clic en ramenant
légèrement le genou
en extension avec
rotation interne et varus
• R-X normal
• Idée du Dx ?
Ménisque discoïde
Ressemble à un disque
Même épaisseur sur toute surface
Affecte surtout le ménisque externe
Bilatéral dans 20% des cas
Plus fréquent chez les asiatiques de l’est
Ménisque discoïde
•
•
•
•
Douleur et clic vers 8-9 ans
McMurray et Thessaly positifs
Examen de choix : IRM
Traitement :
– Conservateur
– Si douleur persistante = déchirure
– Référer orthopédie pour chirurgie si
• Douleur quotidienne
• Douleur lors des activités
Une déchirure non diagnostiquée peut causer un dommage au cartilage  arthrose
précoce
Cas 4d
Nicolas 12 ans
Gonalgie antérieure D depuis 2 mois
Fait 15h de tennis par semaine
Vient car il a fait une chute sur son
genou en courant ce matin
Vous examinez son genou et
faites une radiographie.
Examen : hanches N, douleur exquise tubérosité tibiale antérieure, douleur pire
à l’extension résistée. ROM N. Pas de gonflement. Ligaments et ménisques
normaux.
Syndrome Osgood-Schlatter
Apophysose causée par traction répétée du
tendon rotulien sur la TTA.
Chez adolescents avec croissance rapide (sports
avec sauts, squats)
Garçons 9-14 ans
25-50% bilatéral
Traitement symptomatique
repos relatif (sauts/squats), glace, AINS
physio, protecteurs genoux
« patellar tendon strap » AAOS 20112
Rétablissement avec fermeture des plaques de
croissance
Attention : si trauma, penser à fracture
d’arrachement de l’apophyse tibiale antérieure.
Une échographie peut être utile pour
diagnostiquer une avulsion
Sinding-Larsen-Johnson
• Semblable au Osgood
Schlatter
• Touche la partie
inférieure de la rotule
• Filles (8-10 ans)
Garçons (10-12 ans)
• Traitement semblable
au Osgood Schlatter
• Rentre dans l’ordre en
3-12 mois
José Fernadez
Jose Fernandez balle rapide 97 mph
1er choix des Marlins de la Floride (Miami)
José Fernadez
• Réfugié cubain
– Fuit Cuba en 2008 à l’âge de 15 ans après 3
tentatives ratées.
• Considéré par Baseball America en 2012 (meilleur
joueur d’avenir des Marlins)
• 9 mai 2014, retiré du match car la vélocité de ses
lancers avait beaucoup diminuée.
• Un examen médical a révélé une atteint au ligament
collatéral ulnaire.
• A subi une opération de Tommy John qui l’a forcé au
repos pour 18 mois.
• Retour au jeu 2 juillet 2015 avec MPM 2,92 (2,44 avant
sa blessure) et 79 retraits sur des prises en 64 manches
lancées et une fiche de 6 victoire et une défaite.
Chirurgie de Tommy John
Reconstruction du ligament collatéral médial (MCL)
3 trous de percés dans
l’os autour du coude.
Tendon prélevé est ficelé
en figure en 8 dans les trous.
Tendons: long palmaire poignet
ischio-jambiers
Absent de 1974 à 1976 à cause de la chirurgie
4 sélection match des étoiles
Cas 5
Julien 11 ans lanceur droitier au baseball
• Se plaint de douleur graduelle
au coude D depuis 4 mois.
Pire depuis le dernier tournoi
Lancer moins précis et perte de vélocité
Pas d’histoire de trauma
Douleur isolée face médiale du coude D
Quel est le problème ?
« Little league elbow »
Apophysose épicondyle médial coude
Blessure #1 chez jeunes joueurs de baseball
*(surcharge en valgus) (bras dominant)
Décrit pour la première fois en 1960 par
Brogdon et Crow
Lanceurs de 9-15(16)ans
Coude en croissance possède 6 centres
d’ossification.
Majorité des centres d’ossification fusionnent
entre 14-16 ans. (garçons plus tard que les filles)
Épicondyle médial est le dernier à fusionner (15-16 ans)
-insertion des fléchisseurs/pronateurs du poignet
-insertion du ligament collatéral médial (MCL)
Little league elbow
facteurs de risque
*Âge (plus vieux)
*Poids (qui augmente)
*Taille (petite)
*Lever des poids durant la saison
*Jouer au baseball en dehors d’une ligue de compétition
*Déception de ses performances
*Bras fatigué durant les parties
*Nombre de lancers
<3000 lancers par saison
>6000 lancers par saison
*Lanceurs qui jouent à une autre position (receveur)
*Mauvaise technique
augmentant la force et le stress sur le coude
Phases du lancer
1. Préparation de face (windup)
Josh Hancock (Reds de Cincinati)
2. La foulée (stride) : pas en avant
3. L’armement (cocking): épaule en rotation externe
4. Accélération et le fouetté : bassin et tronc pivotent en direction du frappeur puis rotation interne
de l’épaule et extension du coude juste avant de relâcher la balle
5. Décélération : dès que la balle est relâchée
6. L’accompagnement (follow-through) : tronc et jambe arrière accompagnent le bras
pour ralentir sa vitesse et être prêt pour la position défensive
Little league elbow
examen
Douleur face médiale du coude au niveau de la plaque
de croissance. (squelette immature)
Gonflement
Parfois léger flexum
Occasion : douleur vive
Douleur possible en actif/passif
flexion/extension
pronation/supination
Test de stabilité (« milking maneuver »)
Blessure tissus mous possible chez adolescent
ligament collatéral médial (MCL)
tendons fléchisseurs communs
névrite nerf cubital
Little league elbow : examen
athlètes plus âgés
Teste le ligament collatéral
médial ou cubital
BUT: créer un stress en valgus
au coude fléchi à 90 degrés
« milking maneuver »
(Tire sur le pouce comme si on trayait une vache)
Coude et épaule 90 degrés. Stabiliser le coude en tenant les épicondyles.
Prendre le pouce et tirer en bougeant le coude entre
45 et 150 degrés de flexion. (stress valgus)
Positif : laxité et douleur
Little league elbow : imagerie
Vues AP, latéral, oblique
Coude contralatéral (plaque croissance)
Élargissement plaque de croissance ou N
Éliminer arrachement
Sclérose
Hypertrophie (croissance accélérée)
IRM : si R-X non concluant et investigation
supplémentaire nécessaire.
Traitement
• Repos ad résolution complète de la douleur
– 4-6 semaines
– Parfois plusieurs mois
• Glace, A.I.N.S. (controversé)
• Physiothérapie
– étirement
– renforcement
• Coiffe rotateurs
• Musculature périscapulaire
• Masse des pronateurs/fléchisseurs
• Retour progressif
– Une fois asymptomatique
• Bon pronostic
•
Chirurgie (R.O.F.I.) : RARE
– Seulement chez patients
avec déplacement >5 mm
Réf.: Saltzman, B. et al., The Physician and Sportmedicine, 2014
Prévention
• Limiter les lancers
– 5,6 X âge de l’enfant (18 ans = 100 lancers)
– 4-5 jours de repos
• Pas de balle à
effet avant 14 ans
– balles courbes
– balles glissantes
• Congé quelques
mois de lancer
Par dessus la tête
USA Baseball Medical and Safety Advisory Committee
• www.littleleague.org
• Médecin impliqué tôt dans la carrière du joueur pour pouvoir
reconnaître les signes et symptômes.
Merci de votre attention
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