Seances communes avec les societes biothérapies anti-IL6 récepteur (tocilizumab), anti-IL1ß, avec des essais thérapeutiques de phase 2-3. Cependant, alors même que la réaction biologique inflammatoire est rapidement maîtrisée par le tocilizumab, rien ne permet d’être certain qu’il en soit de même pour les lésions vasculaires. Or, la prévention de la morbidité cardiovasculaire constitue un autre axe majeur d’amélioration de la prise en charge de l’ACG. L’utilisation de l’aspirine à la dose de 75 à 160 mg par jour est classique même si elle ne repose pas sur des données d’essais randomisés (étude de la Cochrane en 2014). La compréhension du rôle de certains marqueurs (microparticules par exemple) pourrait aider à prévenir les complications ischémiques en les ciblant. Le recours aux examens d’imagerie comme le PETscanner au 18FDG doit être précisé, dans le but d’identifier les patients à haut risque de dilatation—anévrisme et en adapter le traitement. Mots clés Artérite à cellules géantes ; Traitement Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.12.091 SCS 03 Quand évoquer la maladie de Takayasu en écho-Doppler ? Apport des autres techniques d’imagerie T. Mirault Centre de référence des maladies vasculaires rares, HEGP, hôpitaux universitaires Paris Ouest, AP—HP, université Paris Descartes, Paris, France Adresse e-mail : [email protected] La maladie de Takayasu est une aortite inflammatoire s’étendant des troncs supra-aortiques aux artères iliaques en passant par les artères rénales et mésentériques. Le diagnostic en échoDoppler peut donc être évoqué devant la localisation des lésions artérielles mais aussi leurs caractéristiques échographiques et le terrain. Terrain Classiquement cette aortite affecte les femmes (5/1 homme), dans leur trentaine. Le diagnostic au-delà de 40 ans n’est pas exclu, mais rare, et fait discuter les diagnostics différentiels. L’examen clinique recherche des pouls abolis, des souffles artériels, une HTA, une anisotension, une régurgitation aortique. Sites artériels atteints Le territoire de cette aortite est l’aorte et ses branches. Plus pathognomoniques, notamment à cet âge, sont les atteintes artérielles : axillo-sous-clavière, post-vertébrale, carotide primitive, coarctation aortique, rénale (à différencier de la dysplasie fibromusculaire), iliaque. L’échocardiographie peut révéler une valvulopathie, une dyskinésie sur atteinte coronaire, plus rarement une myocardite. Enfin, les artères pulmonaires peuvent être atteintes, responsables de douleurs thoraciques. Sémiologie échographique Le signe du halo signe la présence d’un épaississement circonférentiel homogène de la paroi artérielle. Une sténose longue et tubulaire y est souvent associée. L’utilisation des produits de contraste échographiques n’est pas de pratique courante, mais une diminution sous corticothérapie du rehaussement de la paroi artérielle alors même que son épaisseur restait constante a été rapportée. L’écho-Doppler décrit le degré de sténose, les oblitérations, la taille des anévrysmes secondaires à cette aortite inflammatoire. Autres techniques d’imagerie Angio-scanner et angio-IRM fournissent des images angiographiques fiables et visualisent l’aorte thoracique et les artères pulmonaires non accessibles en échographie. La prise du produit de contraste de l’épaississement pariétal est en faveur d’une activité de la maladie. La tomographie par émission de positrons est souvent réalisée pour asseoir le diagnostic 87 de vascularite et dans le suivi de la maladie. Toutefois, l’activité de la maladie n’est pas toujours corrélée à la fixation scintigraphique. Enfin, l’artériographie est réservée au geste thérapeutique d’angioplastie. Conclusion L’écho-Doppler vasculaire présente les avantages d’être une technique non invasive et non irradiante utile au diagnostic et dans le suivi de la maladie de Takayasu. Mots clés Artérite de Takayasu ; Échographie-Doppler vasculaire Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.12.092 SCS 04 La prise en charge thérapeutique de la maladie de Takayasu en 2015 M. Lambert Service de médecine interne, centre de références des maladies auto-immunes, centre de compétence des maladies vasculaires rares, CHRU de Lille, 59035 Lille, France Adresse e-mail : [email protected] La maladie de Takayasu (MT) est une artérite inflammatoire dont le potentiel évolutif justifie une prise en charge thérapeutique rigoureuse conditionnée sur le plan médical par l’activité inflammatoire de la maladie et sur le plan chirurgical par le retentissement clinique des lésions sténosantes ou anévrismales. Le traitement médical de la MT fait appel en premier lieu à la corticothérapie lors des poussées évolutives, le plus souvent par voie orale à la posologie de 1 mg/kg/jour de prednisone pendant 1 mois, suivie d’une décroissance progressive de la posologie. Le maintien au long cours d’une corticothérapie à la plus faible dose possible (entre 2 et 10 mg/jour) est souvent nécessaire. La mise en route d’une corticothérapie de première intention est indispensable en cas de syndrome inflammatoire accompagnant des manifestations cliniques systémiques et/ou en cas d’évolutivité des lésions artérielles sur des arguments cliniques ou d’imagerie. L’institution d’un traitement corticoïde n’est pas indispensable si la maladie est diagnostiquée au stade tardif de lésions artérielles sténosantes ou anévrismales non évolutives. En cas de non-réponse, de corticodépendance ou de rechute à l’arrêt de la corticothérapie, un traitement immunosuppresseur doit être envisagé et repose sur le méthotrexate, l’azathioprine ou le cyclophosphamide avec un niveau de preuve faible. Le recours aux anti-TNF apparaît comme une option thérapeutique intéressante. Le traitement médical du retentissement des lésions sténosantes (HTA par exemple) ne doit pas être omis. L’efficacité des anticoagulants et des antiagrégants plaquettaires n’a pas été démontrée. L’utilisation des statines n’est pas validée chez ces patients mais mérite d’être discutée pour ses effets sur la paroi vasculaire. L’association tuberculoseMT étant réelle, l’introduction d’une corticothérapie justifie la recherche d’une tuberculose et la mise en route d’un traitement antituberculeux si nécessaire. La revascularisation endovasculaire ou chirurgicale donne de bons résultats mais nécessite d’être réalisée par une équipe entraînée et en dehors de toute phase inflammatoire de la maladie. La MT doit être connue des médecins vasculaires car sa morbimortalité est importante et implique une prise en charge thérapeutique spécifique et urgente. Mots clés Traitement ; Takayasu Déclaration d’intérêts L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.jmv.2014.12.093