Fuite aortique massive révélant une maladie de Takayasu au troisième âge (A propos d’un cas) A. Ait Abdelaali, C. Rada, D. Benzeroual, M. Elhattaoui Service de cardiologie, CHU Med VI Marrakesh Résumé Introduction La maladie de Takayasu est une artérite inflammatoire non spécifique. Elle affecte les vaisseaux de gros calibre, notamment l’aorte et ses principales branches. Elle se caractérise par des manifestations ischémiques secondaires à la constitution progressive de sténoses artérielles. L’atteinte cardiaque et notamment la fuite aortique représente la cause la plus fréquente de mortalité. Nous rapportons le cas d’une patiente âgée de 72 ans, présentant une fuite aortique massive et chez qui on a retenu le diagnostic de la maladie de Takayasu malgré son âge avancé. Observation Il s’agit d’une patiente âgée de 72 ans, sans antécédents pathologiques particuliers. L’histoire de sa maladie remonte à deux ans par l’installation d’une dyspnée d’aggravation progressive arrivant au stade VI de la NYHA, en plus des claudications intermittentes du membre supérieur gauche depuis deux mois. A l’examen clinique, on a noté l’abolition des pouls radial et huméral gauches, l’existence d’un souffle diastolique de moyenne intensité au foyer aortique (3/6). L’ECG a objectivé un rythme sinusal avec un bloc de branche gauche complet et une hypertrophie du ventricule gauche. La radiographie thoracique a montré une cardiomégalie (ICT=0,61). L’échocardiographie trans-thoracique a conclu en une fuite aortique massive. L’échodoppler artériel ainsi que l’artériographie des troncs supra aortiques ont objectivé un arbre artériel globalement épaissi avec une artère subclavière gauche sténosée à sa partie moyenne. Le bilan inflammatoire a été perturbé (VS =94mm, CRP=91mg/l), en plus d’une anémie inflammatoire (Hb=9,5 g/dl hypochrome microcytaire, ferritinémie= 188 ng/ml). Le diagnostic de la maladie de Takayasu à été retenu selon les critères d’Ishikawa modifiés par Sharma et aussi selon ceux proposés par la société américaine de rhumatologie. La chirurgie est différée en attendant la régression du syndrome inflammatoire sous corticothérapie per os. Conclusion La régurgitation aortique secondaire à la maladie de Takaysu est relativement rare. Elle est considérée comme l’un des principaux facteurs de mortalité dans cette maladie. La limite d’âge de 40 ans rapportée par les critères d’Ishikawa reste très restrictive, vu les pourcentages relativement élevés de révélation à un âge avancé rapportés dans plusieurs séries.