Telechargé par Papa Diegane Sarr

LE PARNASSE

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IA Thiès
Année 2019/2020
Lycée Serigne Amadou Cissé de Pire
Classes : 1ére
M. SARR
LE PARNASSE
Introduction
Sur le Mont Parnasse, situé en Grèce à proximité de Delphes, s'assemblaient, selon la
mythologie, les neuf Muses, sous la conduite d'Apollon. Parnasse du grec Παρνασσός
(parnassos) est lieu symbolique de la poésie qui donna le nom à un mouvement littéraire
français de la deuxième moitié du XIXe siècle qui jura de « remonter » l'art poétique sur le
Parnasse.
Par extension, le mot « Parnasse » sert à désigner le lieu de réunion des poètes. En le
choisissant, les initiateurs de ce mouvement poétique veulent se placer sous la double
protection de la Muse poétique et de la tradition grecque (apollinienne). Donc le mot Parnasse
représente un mouvement littéraire, essentiellement poétique (parfois considéré comme une
école, c'est-à-dire un ensemble plus structuré qu'un simple mouvement) de la seconde moitié
du XIXème siècle. Les Parnassiens sont partisans de l'Art pour l'Art. Ils reprochent aux
Romantiques d'avoir fait prévaloir le contenu (le sentimentalisme, l'engagement social et
politique) sur la forme (la beauté et la perfection de la langue). Ils se reconnaissent dans la
doctrine professée par Gautier dans la Préface de Mademoiselle de Maupin (1834) : « Il n'y a
de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien; tout ce qui est utile est laid, car c'est
l'expression de quelque besoin, et ceux de l'homme sont ignobles et dégoûtants, comme
sa pauvre et infime nature ». En conséquence de quoi ils recherchent par-dessus tout la qualité
formelle, la virtuosité technique dans la composition du poème et la facture du vers.
I La Poétique parnassienne
Un des principaux inspirateurs du Parnasse est Théophile Gautier (1811-1872), dont le nom
est associé à une doctrine appelée l'Art pour l'Art, et qui souhaitait fonder une poésie qui n'ait
pour finalité qu'elle-même, sans épanchement lyrique, et se caractériserait par le simple culte
de la beauté et de la forme. Voyant en Théophile Gautier le champion de l’art pour l’art , les
parnassiens fonde l’ecole parnassienne sur les bases de l’ art pour l’art.
II Les principes essentiels et THEMES
A Les principes
Le parnasse obéit à des principes dont on peut résumer en trois : le culte du travail, la
religion du beau et le refus du lyrisme.
1 ) Le culte du travail
La poésie pour les Parnassiens est un art ; elle réclame l'apprentissage d'une technique et
l'exigence de l'effort. Le poète, souvent comparé à un sculpteur, doit transformer une matière
difficile, le langage, en beauté, grâce à un patient labeur. Ce qui prime, ce n'est donc pas
l'inspiration, mais le travail sur la forme. De fait, les poètes parnassiens ne transigent pas avec
la rime, avec le respect des formes fixes et des règles de la poésie classique. Ils insistent sur le
respect des contraintes. Leur technique elle-même est encore une exagération. Voulant être
impeccables, presque jusqu'à l’excès, ils prennent comme une forme de prédilections le sonnet,
qui exige la perfection.1 Ils sacrifient parfois le fond à la forme et semblent préférer aux autres
qualités la sonorité musicale du vers.
2) La religion du Beau
Profondément déçus dans leurs aspirations révolutionnaires, les Parnassiens ont manifesté
le souci de sortir l'Art de l'arène politique et, plus généralement, des visées sociales que lui
assignait le Romantisme. Leur célébration du Beau trouva dès lors un équivalent acceptable
dans la beauté plastique de la statuaire hellénique, dont la chaste perfection, alliée au gage que
lui donne la durée temporelle, s'oppose aux contingences de l'Histoire. Pour exprimer ce «rêve
de pierre», les images et les symboles deviennent systématiques : cygnes immaculés, statues
impassibles, pics neigeux, saltimbanques amoureux des étoiles. Grâce à la perfection formelle
permise par le travail, ils ont pu s’approcher à l'idéal parnassien : l'irréprochable beauté. Les
poètes parnassiens cherchent l'équilibre des formes. La poésie n'est pas un divertissement, elle
vise à atteindre les sommets de l'art. Elle est ainsi destinée à une élite cultivée, seule susceptible
de la recevoir et de la comprendre.
« L'art, dont la Poésie est l'expression éclatante, intense et complète, est un luxe intellectuel,
accessible à de très rares esprits. », Leconte de Lisle, en 1864
La fréquentation de la beauté crée une aristocratie du goût qui, détournée des réalités triviales
du monde, suppose un mépris du bourgeois et de la société. Indifférent à l'argent, à la politique
et aux progrès scientifiques, le poète parnassien voue un culte à l'art pur, fondé sur l'érudition
et la maîtrise technique.
3) Le refus du lyrisme
Contre l'épanchement lyrique des Romantiques, jugé impudique et ridicule, les Parnassiens
ont cultivé la distance et l'objectivité. «Le thème personnel et ses variations trop répétées ont
épuisé l'attention», note Leconte de Lisle. Ceci conditionne la thématique parnassienne,
volontiers tournée vers l'évocation des civilisations anciennes, les paysages pittoresques, la
méditation philosophique ou scientifique. La poésie parnassienne se veut « impassible » ; elle
rejette les excès de la sensibilité. De là une poésie neutre, distanciée, nourrie du froid héritage
de la mythologie. Les Parnassiens veulent que la poésie filtre lentement dans l’imagination de
l’écrivain, comme l’eau des sources glaciales dans le sol, et qu’elle ne reflète pas la figure du
poète.
B Les thèmes du parnasse
Sur le plan des thèmes, ils affectionnent l’étrange, l’antique ou l’exotique. À
l'épanchement personnel, les Parnassiens opposent un souci d'impersonnalité qui leur fait
fuir les facilités du lyrisme. Leurs métaphores, constamment empruntées au domaine de la
sculpture, prônent le travail poétique, résolument asservi au culte d'une forme parfaite. Loin de
l'engagement social des Romantiques, ils se prononcent enfin pour une retraite hautaine,
tout entière vouée à la célébration d'une Beauté divinisée. Ces tendances se prolongeront dans
le Symbolisme.
« Oui, l'œuvre sort plus belle
D'une forme au travail
Rebelle,
Vers, marbre, onyx, émail.
(...)
Les dieux eux-mêmes meurent.
Mais les vers souverains
Demeurent
Plus forts que les airains.
Sculpte, lime, cisèle ;
Que ton rêve flottant
Se scelle
Dans le bloc résistant !
(Extrait du poème l'Art de Théophile Gautier faisant partie du recueil Émaux et camées
III Quelques auteurs parnassiens
Théophile Gautier publie en 1852 Émaux et Camées qui ouvre la voie à une "écriture
artiste". Ce "poète impeccable" qui sera le dédicataire des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire,
s'est d'abord tourné vers les arts avant de se consacrer à la littérature et à la critique artistique.
Il lègue aux futurs parnassiens son culte de l'art en même temps qu'il réaffirme une liberté
créatrice sans jamais renoncer à l'exercice d'une profonde ironie qui, de Baudelaire à la fin du
siècle en passant par Flaubert, Villiers de l’Isle-Adam et Mallarmé, va profondément marquer
la littérature.
Théodore de Banville, célébré aussi par Baudelaire, influence une poétique de la forme et
de la rime riche de même que Leconte de Lisle. Plus précisément l’acte de naissance du
Parnasse peut être fixé à 1866, quand l'éditeur Alphonse Lemerre a publié une anthologie
poétique intitulée Parnasse contemporain. Les trois séries successives du Parnasse
contemporain (1866, 1871, 1876) verront les noms de Sully Prudhomme, Léon Dierx, Louis
Ménard, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Charles Cros et Anatole France rejoindre ceux de
leurs illustres aînés. Même si les poètes parnassiens continuent de publier par la suite, la fin du
Parnasse, en tant que mouvement littéraire coïncide avec la parution du troisième et dernier
recueil en 1876 (il y en aura eu auparavant un second en 1871). Comme les plus représentatives
parnassiens on peut mentionner : Leconte de Lisle, Théodore de Banville, François Coppée,
José-Maria de Hérédia, Sully Prudhomme, Catulle Mendès
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