KATOLICKI UNIWERSYTET LUBELSKI JANA PAWŁA II Wydział Nauk Humanistycznych Instytut Filologii Romańskiej Elżbieta Hałas nr albumu 124923 Difficultés dans l’acquisition du polonais langue étrangère par les adultes francophones Praca licencjacka napisana pod kierunkiem Dr hab. Magdaleny Sowy LUBLIN 2013 Sommaire Sommaire .........................................................................................................................2 Introduction .....................................................................................................................3 1 La comparaison de la grammaire polonaise et française ........................................5 1.1 Les calques comme le genre de l’interférence .................................................5 1.2 Les parties du discours .....................................................................................6 1.3 La flexion nominale ..........................................................................................7 1.4 La flexion des autres parties du discours .........................................................8 1.5 L’ordre des mots dans la phrase ......................................................................9 1.6 Le genre et le nombre des noms. .................................................................... 10 1.7 La pronominalisation des verbes ................................................................... 11 1.8 Les verbes transitifs et intransitifs ................................................................. 11 1.9 L’ambiguïté des prépositions ......................................................................... 12 1.10 L’aspect du verbe ........................................................................................... 13 2 La description de l’étude ........................................................................................ 15 3 Analyse des travaux................................................................................................ 16 3.1 Les erreurs grammaticales ............................................................................. 17 3.2 Les erreurs lexicales ....................................................................................... 21 3.3 Les erreurs d’orthographe ............................................................................. 23 Conclusion ...................................................................................................................... 26 Streszczenie .................................................................................................................... 27 Bibliographie .................................................................................................................. 29 Annexes .......................................................................................................................... 31 Annexe n°1 ................................................................................................................ 31 Annexe n°2 ................................................................................................................ 32 2 Introduction Le français est la troisième langue au monde, par rapport au nombre des personnes qui l’apprennent et aussi au regard de la communication internationale. Si nous connaissons cette langue, nous pouvons communiquer avec 220 millions de personnes dans le monde entier1. Le français est la langue officielle de l’Union Européenne, de l’Organisation des Nations Unies, de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, de l’Agence Spatiale Européenne, de l’Union Européenne de Radio-Télévision, de la Fédération Internationale de Football Association, d’Interpol et beaucoup d’autres. Avec tant de grands chiffres, il est inutile de demander à qui que ce soit, pourquoi il apprend le français. La réponse est évidente. La situation est la même pour les autres langues, très parlées dans le monde comme : l’anglais, le chinois, l’espagnol, le russe, l’arabe, l’allemand, etc. Elles sont enseignées dans les écoles dans pratiquement chaque pays. Nous trouvons des traductions de ces langues partout dans le monde, en visitant les musées, les châteaux… Cependant, de l’autre côté nous avons d’autres langues, qui n’ont pas atteint le rang mondial, qui doivent satisfaire leur connaissance dans leur pays d’origine, et là où leurs utilisateurs vont les diffuser. Dans ce mémoire, nous allons traiter d’une de ces langues, à savoir le polonais. Bien que cette langue slave soit parlée seulement par les Polonais, habitants soit en Pologne, soit à l’étranger, nous rencontrons quand-même des gens qui apprennent volontairement le polonais comme langue étrangère. Dans plusieurs pays, le polonais est une des langues enseignées aux universités, malgré son niveau de difficulté très élevé. Il est utile ici de nous poser quelques questions : pour quelle raison certains utilisateurs de la langue de culture, connue sur les cinq continents, apprennent la langue polonaise, dont la connaissance est peu répandue dans le monde entier? Quelles sont les difficultés que les francophones rencontrent sur le chemin de l’apprentissage de la langue polonaise ? Qu’est-ce qui leur pose les plus grands problèmes, et d’où ils résultent ? Les réponses à ces questions seront le but du présent mémoire. 1 Selon le « Rapport du Secrétaire Général de la Francophonie. De Québec à Montreux. Paris 2008 – 2010. » 3 Pour pouvoir analyser la situation dans laquelle se trouvent les francophones apprenant le polonais, nous avons préparé un questionnaire, adressé à des Français venus en Pologne, dont les réponses vont nous décrire la réalité dans laquelle se trouvent les apprenants de polonais langue étrangère (PLE). Quant au plan de notre mémoire, il sera organisé en trois chapitres. Le premier sera purement théorique. Nous allons comparer les systèmes grammaticaux des langues polonaise et française (la morphologie) et expliquer la notion d’interférence. Nous allons nous interroger aussi sur des fautes possibles que les Français sont censés commettre pendant l’apprentissage de la langue polonaise, provoquées par l’ignorance, l’incompréhension ou un niveau trop peu avancé de la connaissance du polonais. Nous tiendrons aussi compte des fautes possibles, commises à l’écrit. Ensuite, dans le deuxième chapitre, nous allons expliciter le cadre méthodologique de notre recherche. Dans le dernier chapitre, nous allons procéder à l’analyse de données recueillies auprès de nos informateurs. Notre analyse sera suivie de quelques explications didactiques pour l’apprentissage du polonais. Dans la conclusion, nous présenterons les résultats et les réponses aux questions posées. 4 1 La comparaison de la grammaire polonaise et française Afin de pouvoir comprendre les causes des difficultés dans l’apprentissage de la langue polonaise par les francophones, il faut connaître les différences entre les deux systèmes langagiers. Les langues polonaise et française n’appartiennent pas au même groupe de langues. Le polonais est une langue slave et le français – romane. Cela veut dire que les deux langues dont nous allons traiter, ne sont sûrement pas construites de la même façon. Pour voir ces différences, nous allons comparer les composants du système morphologique du polonais et du français. Au début, nous allons observer que, dans les deux langues, les parties similaires du discours ne sont pas utilisées de la même façon. Nous allons aussi voir que le genre et le nombre du nom ne sont pas toujours identiques et nous allons chercher la différence entre la (pré)détermination du nom dans les deux langues comparées. 1.1 Les calques comme le genre de l’interférence Pour commencer, nous allons parler d’un phénomène qui se produit au cours de l’apprentissage d’une langue étrangère. Après avoir appris notre langue maternelle, il nous paraît bizarre que chaque autre langue ne soit pas construite de la même façon. Nous sommes habitués à utiliser certaines constructions, et, en voulant dire quelque chose dans une autre langue, au début, nous essayons de le dire analogiquement, en dictant la phrase avec les mots dans le même ordre que dans notre langue maternelle. D’où des calques linguistiques. Un Français à la place de dire « boli mnie głowa », va dire : « mam ból głowy », ou au lieu de dire « obrażać się », il dira : « robić głowę ». Selon Hanna Komorowska (1975 : 91), le calque est une sorte d’interférence lexicale, alors une influence négative de la langue maternelle sur l’apprentissage de la deuxième langue2. Francis Debyser (1970 : 34-35) présente trois définitions de l’interférence : d'un point de vue psychologique, d'un point de vue linguistique et du point de vue de la pédagogie des 2 C’est nous qui traduisons. 5 langues vivantes. La plus importante pour nous est la deuxième : « l'interférence est définie comme un accident de bilinguisme entraîné par un contact entre les langues ». Il compare sa définition avec celle donnée par W. Mackey (1965 : 243) : « l'interférence est l'emploi, lorsque l'on parle ou que l'on écrit dans une langue, d'éléments appartenant à une autre langue»3. La troisième définition dit : « l'interférence est un type particulier de faute que commet l'élève qui apprend une langue étrangère, sous l'effet des habitudes ou des structures de sa langue maternelle. On parle à ce propos de ‘‘déviations’’, de ‘‘glissements’’, de ‘‘transferts’’, de ‘‘parasites’’ ». Citons encore un autre avis, qui ne nie pas les précédents, mais nous permettra comprendre encore mieux l’idée de ce phénomène : il y a l’interférence « quand un sujet bilingue utilise dans une langue-cible L2, un trait phonétique, morphologique, lexical ou syntaxique caractéristique de la langue L1» (Kannas, 1994 : 252). Nous allons observer les interférences très souvent dans nos données. 1.2 Les parties du discours Ce qui dérange un francophone au niveau de la morphologie pour parler polonais, c’est particulièrement que la langue polonaise ne possède pas tout à fait les mêmes parties de discours que la langue française. Nous avons dans les deux langues : substantifs, adjectifs, pronoms, numéraux, verbes, adverbes, prépositions, conjonctions et interjections. En polonais, nous possédons en plus les particules (Gniadek 1979). Mais ce qui peut poser le plus grand problème aux francophones, c’est qu’en polonais il n’y a pas d’articles. Nous pouvons imaginer les difficultés d’un francophone pour exprimer en polonais la différence entre les phrases : « La maison est grande » et « Une maison est grande ». L’apprenant débutant du polonais, dans les deux cas dira : « Dom jest duży » et il ne sera pas capable de trouver lui-même une solution correcte pour exprimer ces deux choses. Un francophone qui apprend le polonais, pour remplacer l’article devra se servir d’un adjectif : démonstratif, possessif, indéfini ou numéral. Ce changement peut produire de nombreuses 3 « Interference is the use of elements of one language while speaking or writing another ». 6 difficultés dans l’apprentissage du polonais, car, comme pour un Polonais, il ne sera pas naturel d’utiliser les articles en français, pour un francophone, il sera difficile de les omettre. 1.3 La flexion nominale Le manque d’articles peut causer aussi d’autres problèmes, liés à l’ordre des mots dans la phrase. C’est à l’aide des articles que nous créons des morphèmes préfixés, qui sont responsables de la flexion nominale en français (Gniadek 1979). En les soudant avec les prépositions à et de, qui sont antéposés aux noms, nous obtenons les mêmes significations des groupes nom + son préfixe en français, qu’à l’aide de la déclinaison dans la langue polonaise. Par exemple : en polonais nous avons la phrase : « Dać cukierki dzieciom», ce qui veut dire en français : « Donner des bonbons aux enfants.». Comme nous le voyons, pour exprimer dans cette phrase à qui nous voulons donner des bonbons, en français il faut utiliser l’article contracté aux, formé de la préposition à et l’article défini les. De cette façon, la langue française exprime ce que la langue polonaise crée en attachant un suffixe au radical. C’est la deuxième chose qui va poser un des plus grands, si ce n’est pas le plus grand, soucis morphologiques dans l’apprentissage du polonais pour des francophones. Rappelons-nous les déclinaisons latines. Il existe cinq déclinaisons, selon lesquelles nous déclinons des noms de genre masculin, féminin ou neutre, selon leurs terminaisons. En latin nous distinguons six cas : nominatif, génitif, datif, accusatif, instrumental et vocatif. En polonais il y a cinq façons de décliner pour des noms masculins et six pour des substantifs féminins et neutres. Il faut se souvenir que chaque déclinaison ne contient pas seulement des formes pour le singulier, mais aussi pour le pluriel, ce qui nous donne deux fois plus de terminaisons à apprendre. De plus, en polonais nous avons aussi un cas supplémentaire – le locatif. Voici un exemple de la flexion nominale dans les deux langues: 7 Singulier Pluriel Polonais Français Polonais Français Nominatif ojc-iec père ojc-owie pères Génitif ojc-a du père ojc-ów des pères Datif ojc-u au père ojc-om aux pères Accusatif ojc-a père ojc-ów pères Instrumental z ojc-em ------ z ojc-ami ------ Locatif w ojc-u ------ w ojc-ach ------ Vocatif o ojc-ze ! Oh père ! o ojc-owie ! Oh pères ! 1.4 La flexion des autres parties du discours Nous ne pouvons pas oublier que la langue polonaise ne décline pas seulement les noms. Dans la langue française, l’adjectif change de forme seulement pour distinguer le masculin du féminin et le singulier du pluriel, ce qui veut dire que nous avons quatre formes différentes d’adjectifs ou cinq dans les cas où il y a deux formes pour un adjectif au singulier (par exemple : nouveau/nouvel). Un problème assez grave pour un francophone peut être provoqué par le fait qu’en polonais, à la déclinaison par sept cas sont également soumis les adjectifs, les participes adjectivaux, les pronoms et les numéraux. Au lieu d’ajouter un -e, -s ou bien -es à un adjectif, les étrangers doivent connaître et savoir utiliser quatorze formes différentes pour un seul adjectif polonais (Gniadek 1979). Pour l’adjectif français grand/grande, nous avons en polonais : 8 Singulier m. f. Pluriel n. m. f. n. Nominatif duży – duża – duże duzi – duże – duże Génitif dużego – dużej – dużego dużych – dużych – dużych Datif dużemu – dużej – dużemu dużym – dużym – dużym Accusatif dużego – dużą – duże dużych – duże – duże Instrumental dużym – dużą – dużym dużymi – dużymi – dużymi Locatif dużym – dużej – dużym dużych – dużych – dużych Vocatif duży! – duża! – duże! duzi! – duże! – duże! La situation est identique en ce qui concerne les pronoms et les adjectifs numéraux. Un système de flexion très complexe dans la langue polonaise provoque des problèmes énormes pour les francophones. Des fois même, c’est une cause directe d’interruption de l’apprentissage de cette langue, considérée comme trop difficile à acquérir. 1.5 L’ordre des mots dans la phrase Quant à l’ordre des mots dans la phrase, la langue polonaise est très élastique. Des changements de place des parties du discours ne devraient pas poser des gros problèmes dans la production écrite cela peut constituer, en revanche, un malentendu dans la compréhension du polonais par les francophones. 9 1.6 Le genre et le nombre des noms. Maintenant, nous allons nous occuper du genre et du nombre des noms. Dans ce cas, la situation n’est pas trop compliquée dans la langue polonaise. Nous pouvons facilement reconnaître le genre des noms au singulier, par la lettre finale : « a, i » pour le féminin, « les consonnes » pour le masculin et « o, e, ę » pour le neutre. Bien sûr, il existe des exceptions, par exemple : pour le féminin : « brew », « pani » et pour le masculin : « poeta », « szachista ». Mais quand même, les règles générales sont claires. Cependant, les francophones peuvent avoir des difficultés pour bien reconnaître le genre des noms, qui dans les deux langues, viennent d’une autre langue étrangère. Très souvent leur forme se ressemble, mais le genre est différent. Par exemple : « groupe » (m) – « grupa » (f), « région » (f) – « region » (m), « idole » (f) – « idol » (m), « masque » (m) – « maska » (f)4. Un autre problème, beaucoup plus grave, concernant à la fois le genre et le nombre, apparaît quand nous cherchons des terminaisons pour le pluriel, car là, pour la langue polonaise, nous n’avons que deux genres (masculin et féminin). Le neutre prend la forme de l’un d’eux et les terminaisons ne sont pas similaires. Tout est mélangé. Le masculin a les mêmes fins que le féminin. De plus, pour créer le pluriel, nous devons très souvent modifier le radical, par exemple : « pies » – « psy », « ręka » – « ręce5 ». L’autre difficulté concerne le nombre des noms, qui, dans une langue, sont au singulier et dans l’autre au pluriel : « mathématiques » (pl.) – « matematyka » (sing.), « funérailles » (pl.) – « pogrzeb6 » (sing.). Les étrangers apprenant le polonais doivent apprendre tout cela par cœur. 4 Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 72 5 Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 72 6 Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 72 10 1.7 La pronominalisation des verbes Après avoir énuméré et comparé des problèmes liés à la déclinaison et aux formes des noms, adjectifs et autres parties du discours, nous allons passer à la question des verbes dans les langues polonaise et française, et nous allons montrer leurs différences, qui peuvent être une cause de nombreuses fautes commises par les francophones. Pour commencer, nous allons traiter de la pronominalisation. Les verbes pronominaux sont présents dans les deux langues examinées. Dans la majorité des cas, ce sont les mêmes verbes, mais malgré tout, il existe un groupe de nombreux verbes qui sont pronominaux dans la langue polonaise et ne le sont pas en français, et inversement. Regardons quelques exemples7: se taire – milczeć bać się – craindre se douter – przypuszczać rodzić się – naître se lever – wstawać zmienić się - changer s’asseoir – siadać wahać się – hésiter 1.8 Les verbes transitifs et intransitifs Par la suite, nous divisons les verbes en deux groupes : transitifs et intransitifs. Dans cette simple division, nous ne trouvons pas de difficultés dans la comparaison du polonais et du français, car ce partage existe dans les deux langues cependant, nous observons une complication au niveau de la distinction des verbes transitifs au sein des verbes directs et indirects. Cette deuxième distinction est présente pareillement dans les deux langues, cependant la division n’est pas similaire. Certains verbes transitifs directs 7 Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 92 11 dans la langue polonaise sont indirects en français et vice versa 8 : Directs : Indirects : manquer le but nie trafić do celu gagner son pain zarabiać na życie courir les cafés biegać po kawiarniach demander un verre d’eau prosić o szklankę wody słuchać rodziców obéir aux parents 1.9 L’ambiguïté des prépositions A l’occasion des verbes transitifs indirects, faisons attention aux nombreuses prépositions présentes dans la langue polonaise. Les francophones dans leur langue maternelle ont quelques prépositions principales : à, de, dans, en, sous, sur, avant, devant, après, derrière, entre et parmi (Gniadek 1979 : 126). Et c’est avec ces petits mots que la langue française exprime toutes les relations entre un verbe et son substantif. En quoi alors consiste le problème dans la langue polonaise ? Ce qui peut être difficile pour un élève apprenant le polonais, est que les prépositions : de, à, en, dans, sous et sur ont plusieurs équivalents en polonais. Par exemple, de en polonais est traduit comme o (parler de toi rozmawiać o tobie), mais aussi il peut remplacer la fonction du génitif (la voiture de Bruno - samochód Bruna), exprimer l’adjectif de matière (une table de bois – drewniany stół), l’adjectif de qualité (un homme d’esprit – dowcipny człowiek), la préposition (le changement de costume) ou l’apposition (ville de Toulouse – miasto Tuluza) dans la phrase. La préposition française à en polonais est traduite comme do (aller à Toulouse – 8 Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 93, 94 12 jechać do Tuluzy), w (vivre à Toulouse – żyć w Tuluzie), o (à sept heure – o ósmej godzinie) et elle peut avoir aussi la fonction du datif (prêter à un ami – pożyczyć przyjacielowi). Ensuite, nous traduisons en comme w (en Pologne – w Polsce) ou bien z/ze (en argent – ze srebra) et po (agir en amis – działać po przyjacielsku), dans signifie w (dans le magasin - w sklepie) – la situation dans l’espace, et za (dans deux heures - za dwie godziny) – la situation dans le temps, sous signifie pod (sous la table - pod stołem) et w (sous l’oppression - w ucisku) et sur que nous traduisons par na (sur la table - na stole) et do (tirer sur - strzelać do). Alors comme nous le voyons bien, il existe plusieurs prépositions polonaises qui sont communes pour différentes prépositions de la langue française, ce qui pose une difficulté supplémentaire dans la compréhension et surtout dans l’acquisition du polonais. 1.10 L’aspect du verbe Pour finir avec les verbes, nous devons toucher encore à une question importante – l’aspect du verbe. Nous avons deux aspects des verbes : perfectif et imperfectif. Selon Gdniadek (1979), en français nous distinguons ces deux catégories à l’aide de la forme de l’infinitif présent (l’aspect imperfectif) et passé (l’aspect perfectif) : czytać - lire przeczytać – avoir lu jeść – mange zjeść – avoir mangé pisać – écrire napisać – avoir écrit śpiewać – chanter zaśpiewać – avoir chanté myśleć – penser pomyśleć – avoir pensé robić – faire zrobić – avoir fait myć – laver umyć – avoir lavé9 Il remarque aussi que « Certains verbes ont des formes spéciales pour exprimer l’aspect 9 Les exemples pris de Gniadek (1979 : 94). 13 itératif : czytać – czytywać (lire de temps en temps10), pisać – pisywać (écrire de temps en temps10), grać – grywać (jouer de temps en temps10), widzieć – widywać (voir de temps en temps10), pić – pijać (boir de temps en temps10), jeść – jadać (manger de temps en temps10), chodzić – chadzać (aller de temps en temps10). » Urszula Paprocka-Piotrowska touche un peu autrement à ce sujet, en constatant que « le système verbal polonais dispose d’une série de formes verbales dont le sens lexical est le même et qui sont différentes uniquement de leur aspect » (2008 : 197). Voici quelques exemples qu’elle montre dans son travail (2008 : 198) : Imperfectif Perfectif donner dawać dać acheter kupować kupić signer podpisywać podpisać poser kłaść położyć s’endormir zasypiać zasnąć construire budować zbudować vieillir starzeć się zestarzeć się La distinction de tous ces changements est certainement très difficile pour des élèves francophones qui veulent apprendre le polonais. Pour cela, ils auront besoin d’un bon enseignant, de capacités personnelles à apprendre les langues étrangères et aussi de beaucoup de travail et de persévérance. Par la suite, dans notre étude, nous verrons comment ils se débrouillent avec l’une des plus difficiles langues au monde. 10 C’est nous qui ajoutons la traduction. 14 2 La description de l’étude Afin de trouver les réponses à nos questions principales, nous avons réalisé une enquête auprès de trois adultes francophones, apprenant la langue polonaise comme langue étrangère. Ce sont deux étudiants, âgés de vingt ans, qui sont venus en Pologne dans le but de finir leurs études de licence, grâce au programme Erasmus. Ils vivent en Pologne depuis 7 mois. La troisième personne a trente ans et est venue en Pologne il y a trois ans pour le travail. Tous les trois sont de nationalité française et leur langue maternelle est le français. Grâce aux cours intensifs de la langue polonaise (dans le cas des étudiants), aux nombreux contacts avec les amis polonais, les médias polonais (radio, télévision, journaux) et de nombreuses situations de la vie quotidienne, leur niveau de connaissance du polonais est A2 (niveau débutant +). Ils utilisent le polonais pendant les cours, les achats, les repas à la cantine ou au restaurant, pendant la conversation avec leurs colocataires, d’autres amis et dans les établissements administratifs. L’étude, que nous avons menée, consistait à faire raconter une histoire en images (Annexe n°1)11. Nous avons choisi ce genre de support, car l’absence de scénario écrit dans les BD permet une interprétation différente, spontanée et non dirigé de l’image en fonction du lecteur. Cette liberté de perception permettait aux sujets de créer une partie du scénario par rapport à leurs connaissances lexicales et grammaticales et des formulations verbales disponibles au départ. Dans le chapitre suivant nous nous occuperons des erreurs commises par nos trois sujets dans les productions écrites. Nous allons les classer en 3 groupes : les erreurs grammaticales, lexicales, d’orthographe. 11 Le support emprunté de cours de la langue française de l’Université Marie – Curie Sklodowska de Lublin. 15 3 Analyse des travaux Dans l'intention d’étudier les erreurs des francophones dans les productions écrites recueillies pour notre mémoire, nous devons d’abord comprendre, ce qu’est une erreur linguistique. Franciszek Grucza (1978) dit que l’erreur est commise à cause d’un manque de maîtrise, ou d’une maîtrise insuffisante de la langue donnée, il en résulte alors de l’incompétence. Il compare l’erreur à la faute et explique que nous pouvons parler d’une erreur seulement quand les élèves sont débutants dans l’apprentissage d’une langue étrangère, ce qui est notre cas12. Il existe plusieurs façons de classifier les erreurs linguistiques. Celles commises par les étrangers sont encore plus variées et complexes. C’est pour cela que, pour pouvoir analyser les erreurs présentes dans les travaux de nos informateurs, nous devons fixer le classement dont nous allons nous servir. Il s’agit de la classification d’Andrzej Markowski (1999). Il classe les erreurs en cinq groupes principaux, dont chacun possède quelques sous-groupes. Ce sont les erreurs : grammaticales, que l’on peut diviser entre les erreurs infléchies et de syntaxe ; lexicales, divisées entre les erreurs de vocabulaire, de phraséologie et formatives ; phonétiques ; stylistiques et les erreurs d’écriture, relatives aux erreurs d'orthographe et de ponctuation13. Cependant, au cours de ce chapitre nous verrons que la classification idéale et unique des erreurs n’est pas possible. Plusieurs auteurs soulignent que le phénomène d’erreur linguistique est trop complexe, et certaines d’entre elles appartiennent à plus qu’une division (cf. Joanna Korzeniewska-Rogalewicz 1986, Aleksander Szulc 1982, Anna Dabrowska, Małgorzata Pasieka 14). Nous analyserons seulement les erreurs qui vont avoir une importance spéciale pour notre travail et en fonction de leur adhésion aux quatre groupes donnés dont nous avons déjà parlé dans le chapitre précédent. 12 « Już z dotychczasowych rozważań wynika potrzeba odróżnienia dwóch zasadniczo różnych kategorii błędów, a mianowicie kategorii błędów popełnionych na skutek nieopanowania lub niedostateczngo opanowania danego języka, a więc wynikających z niepełnej kompetencji (...) ». (1978 : 13) 13 Nous allons nous occuper seulement des erreurs grammaticales, lexicales et d‘ortographe, 14 Anna Dąbrowska, Małgorzata Pasieka. Ogólna klasyfikacja błędów popełnianych przez obcokrajowców. (niepublikowany maszynopis). 16 3.1 A. Les erreurs grammaticales Ona jest może być chora.15 Cet exemple nous montre une chose très intéressante. Le sujet a voulu dire « elle est peutêtre malade » et, au lieu de cela, il a écrit « elle est être peut malade ». Il a inversé l’ordre des mots, en faisant en même temps un calque grammatical, causé par un mauvais ordre des mots. B. Pani wchodzi w sali. La version correcte de cette phrase est « Pani wchodzi do sali. ». Le changement de préposition est une erreur de syntaxe. Nous pouvons voir ici aussi une erreur lexicale, car le mot « sala » n’est pas valide dans ce cas-là. La femme de l’image entre dans la chambre, ou tout simplement dans la maison, alors c’est une erreur de vocabulaire. C. Boli się głowa i wentroba. Dans ce cas, le sujet a utilisé une mauvaise forme du verbe. Il a classifié le verbe « boleć » comme un verbe pronominal et il a ajouté « się » (fr. se) dans sa construction. A la place de « się » il devrait se trouver ici le mot « ją » - pronom personnel. D. Miałam problemu z samochodem Dans cette phrase nous pouvons observer un simple problème de la syntaxe. Le mot « problemu » est au génitif alors que la version correcte exige le nominatif. E. Ona ubiera sukienka i buty. Ici, entre autres, le sujet a choisi la mauvaise voix du verbe. Ce changement a totalement modifié le sens de la phrase. L’information devrait être : « Elle est habillée avec une robe et des chaussures. » et ce que nous lisons est « Elle habille une robe et des chaussures ». Le verbe « habiller » exprime ici une action qui est en train d’être effectuée. Cependant, sur 15 C’est nous qui soulignant. Notre analyse se réfère uniquement aux éléments soulignés. 17 l’image nous voyons une femme, qui est déjà habillée, d’où viennent nos suppositions, que le sujet a voulu écrire « est habillée ». La mauvaise voix du verbe, c’est une erreur de la syntaxe, dont résulte, en quelque sorte, l’autre erreur grammaticale – la mauvaise déclinaison des mots « sukienka i buty », ou plutôt l’absence de déclinaison. F. Meszyczyzna czyta gazeta. Dans cette partie, nous allons analyser seulement le dernier mot de cette phrase. Nous voyons ici tout simplement une erreur grammaticale de la syntaxe (pl. w zakresie związku rządu). La version correcte devrait être « czyta gazetę ». Le sujet a utilisé ici le nominatif à la place du génitif. G. On pyta jego żona. Corrigée, cette phrase a l’air de : « On pyta swoją żonę. ». L’erreur est ici due à l’utilisation du mauvais adjectif possessif « jego » à la place de « swoją ». Cette erreur est particulière et ne paraît pas aussi bizarre qu’elle en à l’air, car en français, l’adjectif possessif pronominal n’existe pas. Alors, ce n’est pas étonnant qu’un francophone utilise à sa place un simple adjectif possessif « sa », en faisant un calque. Dans cette phrase nous voyons aussi une autre erreur, qui résulte de l’utilisation de la mauvaise forme de l’adjectif. Il s’agit du mot « żona », qui, correctement, devrait avoir la forme de « żonę ». C’est une erreur grammaticale de syntaxe, le sujet a mis le mot dans le cas invalide (nominatif au lieu d’accusatif). En plus, ces deux mots visualisent une simplification, car le sujet a laissé les mots « jego żona » sans les décliner. H. Ona ma wypadek z samochodem w ulicę. La phrase ci-dessus contient trois erreurs grammaticales. La première, c’est l’utilisation du mauvais temps. A la place du présent « Ona ma wypadek » (fr. « Elle a un accident ».), le passé aurait été plus approprié : « Ona miała wypadek. » (fr. « Elle a eu un accident. » ou « Elle eut un accident. »). Deuxièmement, le sujet a écrit « z samochodem » (avec la voiture) à la place de « samochodowy » (de voiture). C’est une erreur de syntaxe. La dernière erreur dans cette phrase consiste en l’emploi des mots « w ulicę » au lieu de « na ulicy » (fr. « sur la rue »). Le sujet s’est servi ici de la mauvaise préposition (w à la place de na) et, par conséquent, il a mal décliné le mot « ulica », en faisant ainsi une erreur de flexion. 18 I. Co jadłasz? Co robiłasz? Nous pouvons observer que les mots soulignés ont les mauvaises terminaisons. Dans les deux cas, la lettre « ś » a été remplacée par « sz ». La version correcte de ces mots est « jadłaś » et « robiłaś ». Dans ce cas nous pourrions parler tout simplement de l’erreur d’orthographe, cependant il nous paraît plus juste de la classifier comme l’erreur grammaticale, car sa forme vient de la conjugaison des verbes au présent (p.ex : masz, czytasz, jadasz). Cette erreur peut être aussi causée par les différences phonétiques entre les deux langues. La base de l’enregistrement écrit du texte entendu est son identification phonétique. En français le son « ɕ » n’existe pas, alors un francophone qui ne connaît pas encore très bien le système phonétique polonais le son « ɕ » écrira comme le « ʃ ». C’est un phénomène tout à fait normal, car quand un son n’est pas entendu, il ne pourra pas être noté. J. Pan biega bo myszle że samochód jest zepsuty. La phrase ci-dessus contient un mauvais l’aspect du verbe. Son auteur a utilisé « biegać » à la place de « wybiegać » (fr. sortir en courant). Le changement de verbe enchaîne le changement du sens de la phrase. Cette erreur est causée par la méconnaissance des préfixes, responsables à la création de l’aspect perfectif du verbe, quoi est tout à fait normal au niveau de la connaissance de la langue polonaise de nos sujets. K. On stressował dla samochód. Nous voyons ici une phrase dans laquelle il y a au moins trois erreurs grammaticales. Deux sont attachés au verbe « stresser » (pl. stresować się). La version correcte devrait être : « On zestresował się samochodem. ». Premièrement, il faut rendre attention au fait que notre examiné a utilisé ce verbe dans le mauvais aspect – imperfectif à la place de perfectif. La forme correcte du verbe devrait être « zestresować się », cependant ce sujet ne connaissait pas le préfixe polonais « ze ». L’autre chose est qu’en polonais le verbe « stresser » est un verbe pronominal alors il exige le pronom personnel « się » qui n’est pas utilisé dans cette phrase. Deuxièmement, c’est la mauvaise forme du complément : « dla samochód » à la place de « samochodem ». Notre informateur a fait ici un calque grammatical, car en français nous pouvons dire « stresser pour la voiture ». La préposition « pour » est alors remplacé par la préposition polonaise « dla », quoi dans ce cas-là est une 19 erreur dont vient aussi la mauvaise forme du mot « samochód » de cette phrase. Trois prochaines erreurs que nous allons décrire, consistent en l’utilisation de la mauvaise structure de la phrase, plus exactement, ils ont le rapport avec la structure du sujet. Dans chaque de ces cas, les examinés ont écrit la phrase avec le sujet. Pourtant en polonais pour exprimer les choses voulus, il faut utiliser la phrase sans sujet. Le phénomène qui apparaisse est bien sur le calque grammatical. L. Pan pómaga Pani, i pytanie co ma bo nie jest bardzo dobrze. « Co ma » veut signifier ici « co jej się stało ». Le sujet a utilisé le verbe « avoir », parce qu’un francophone pour demander « co jej się stało ? » dira « qu’est-ce qu’elle a ? », en traduisant mot à mot en polonais: « co (ona) ma ? ». L’informateur savait que dans ce caslà il ne faut pas mettre le sujet, alors il a employé dans cette phrase le sujet sous-entendu. M. Ona ma głowa która kręci. La version correcte de cette phrase est : « Kręci jej się w głowie. ». Nous observons ici la présence du sujet logique « jej ». L’auteur de la phrase ne connait pas encore cette structure à cause du niveau trop bas en polonais, alors il l’a remplacé par le sujet normal « ona », en faisant le calque du français (« elle a la tête qui tourne »). N. (…) jego samochód jest bardzo źle. Cette phrase est créée analogiquement à la précédente. La version correcte est : « z samochodem jest źle. ». Un polonais n’aurait pas dit comme cela, pourtant nous permettons cette version car quand-même, grammaticalement elle est correcte. Ici aussi nous voyons le calque de la structure de la langue française, où le sujet est transformé du logique au grammatical. 20 3.2 Les erreurs lexicales L’erreur lexicale « c’est un genre d’erreur linguistique qui cause les plus graves perturbations dans la communication linguistique, elle est aussi très sensible à l'effet de l’interférence externe, il est très difficile de l’éliminer à cause d’un grand nombre d’éléments lexicaux de la langue »16 (Pasieka 2000 : 190-191). Comme nous l’avons déjà dit, il existe trois groupes d’erreurs lexicales. Pourtant, dans ce travail nous allons les traiter toutes ensemble, sans faire trop attention au partage. A. Jedna kobieta wraca do domu. Le mot „jedna” est utilisé ici soit à la place du mot „pewna” (fr. certaine), dans ce cas-là l’erreur est causée par la méconnaissance du mot « pewna », soit elle est provoquée par l’interférence de la langue française, où le mot « jedna » signifie « une », étant aussi l’article indéfini. Il est alors très probable que notre sujet a fait ici un calque, en voulant nécessairement déterminer le substantif « kobieta ». B. (…) jego samochód, który jest zepsuczna. Dans ce cas-là, l’examiné a mis le mot « zepsuczna » à la place de « zepsuty ». C’est, entre autre, une erreur lexicale formative, qui résulte d’une mauvaise création de l’adjectif. En même temps, nous ne pouvons pas omettre la présence de calque grammatical. Le sujet a assigné le genre féminin pour le mot « voiture » (samochód), qui est masculin en polonais. C. Więc on biega zewnątrz. Nous nous occuperons de l’erreur lexicale, à savoir le mot « zewnątrz » qui n’existe pas tout seul dans la langue polonaise. La version correcte de cette locution est « na zewnątrz ». Cette erreur peut être causée par l’interférence négative du français, car dans cette langue cette locution est remplacée par un seul mot « dehors ». 16 C’est nous qui traduisons. 21 D. Ma jeden mężcziżną. Ici, le verbe « Ma » est incorrectement utilisé à la place de « Jest ». Le sujet a voulu écrire la phrase « Il y a un homme ». Pour cela il a utilisé l’équivalent polonais du verbe avoir, proprement conjugué. Cependant cela a produit un calque, parce qu’en polonais, la locution « il y a » est exprimée à l’aide du verbe « être » : (jest). E. (…) ale samochód nie funcjona bo pani miała wypadek. Nous avons classifiée cette erreur comme calque lexical. C’est une erreur de formation du mot. Nous avons ici le verbe français « fonctionner », conjugué selon le modèle polonais. Pourtant, nous pourrions interpréter cette erreur comme grammaticale – la conjugaison invalide du verbe « funkcjonować ». F. Pani (…) jest panikowana bo jest zraniona. Le mot „panikowana” n’existe pas non plus dans la langue polonaise. La version correcte de ce mot est « spanikowana ». C’est le même genre d’erreur que dans le cas précédent. G. Pan pómaga Pani, i pytanie co ma bo nie jest bardzo dobrze. Le niveau de la connaissance du polonais de nos sujets permet l’utilisation de la formule « nie jest dobrze ». Cependant cet examiné a ajouté le mot « bardzo », quoi ne convient pas aux normes admissibles de la correction de cette phrase. H. Ona odpoczywa że jego samochód jest żle. Le mot « odpoczywa » est utilisé à la place de « odpowiada ». Les deux mots ont été confondus à cause de leur forme qui se ressemble. I. Pan biega bo myszle że samochód jest zepsuty. La phrase ci-dessus contient un mauvais verbe. Son auteur a utilisé « biegać » à la place de « wybiegać » (fr. sortir en courant). Le changement de verbe enchaîne le changement du sens de la phrase. 22 3.3 Les erreurs d’orthographe Les erreurs d’orthographe ce sont les erreurs qui consistent à écrire un mot ou une expression d'une manière incompatible avec la norme applicable de l'orthographe, établie dans les règles de l'orthographe et dictionnaires de l’orthographe17. Selon les dispositions pour les fautes d'orthographe publiées par le Conseil de la langue polonaise, il existe une division entre les erreurs d’orthographe graves (pl. błędy rażące) et mineures (pl. drugorzędne). Les erreurs « graves » sont entre autres les erreurs dans lesquelles nous confondons le « ó » avec le « u », le « rz » avec le « ż », le « ch » avec le « h ». Elles apparaissent quand nous écrivons « nie » avec des parties de discours différentes, les erreurs dans l’orthographe des terminaisons -ji, -ii, -i, les erreurs dans l’écriture des mots en majuscule et minuscule et les erreurs d’écriture des sons nasaux (ą, ę) et aussi les liaisons « om », « on », « em », « en ». Les erreurs mineures sont par contre d’autres erreurs, comme l’orthographe des syntagmes prépositionnels, l’orthographe des terminaisons -ski, -cki, -dzki, -stwo, -wstwo et l’orthographe des préfixes z-, s-, ś-18. Dans les travaux analysés pourtant, nous ne trouvons pas beaucoup d’erreurs de ce genre. Cela nous prouve que les étrangers ont plutôt d’autres difficultés avec l’orthographe polonaise que les locuteurs natifs. Nous rencontrons, dans nos données, des erreurs d’orthographe liées à l’interférence phonétique. Il s’agit des mots que nos sujets ont écrits « comme nous les entendons », qui est valable pour le polonais, mais en réalisant la phonétique française. Ce sont les cinq premières phrases que nous allons présenter. A. Boli się wentroba. Notre première erreur d’orthographe est l’utilisation de « en » à la place de « ą » dans le mot wątroba (fr. foie). L’erreur résulte probablement de la réalisation phonétique de la lettre polonaise « ą », qui est prononcée de la même façon que « en » en français. 17 Załącznik nr 10 do informacji Najwyższej Izby Kontroli o wynikach kontroli realizacji ustawy o języku polskim kwietnia 2004. « Błąd ortograficzny jest to błąd polegający na napisaniu wyrazu lub wyrażenia w sposób niezgodny z obowiązującą normą ortograficzną, utrwaloną w zasadach pisowni i słownikach ortograficznych. » 18 La Commission de l'éducation de la langue polonaise a établi les normes sur la réunion du 21 février 2005. http://www.rjp.pan.pl/index.php?option=com_content&view=article&id=1101:ustalenia-dotyczce-bdowortograficznych&catid=54:zespo-dydaktyczny&Itemid=66 23 B. Co jadłasz? Co robiłasz? Nous pouvons observer que les mots soulignés ont les mauvaises terminaisons. Dans les deux cas, la lettre « ś » a été remplacée par « sz ». La version correcte de ces mots est « jadłaś » et « robiłaś ». Cette erreur peut être aussi causée par les différences phonétiques entre les deux langues. En français le son « ɕ » n’existe pas, alors un francophone qui ne connaît pas encore très bien le système phonétique polonais et ne fait pas la différence entre les sons « ɕ » et « ʃ ». La lettre « ś », il l’écrira comme notre sujet – « sz ». C. Męszyczyzna czyta gazeta. et (…) jeden męszcziżną. Ici, le mot « mężczyzna » a pris des formes incorrectes. Nous voyons plusieurs coquilles : « szy » et « sz » à la place de « ż », « i » au lieu de « y », « ż » à la place de « z » et « ą » au lieu de « a ». D. Pan biega bo myszle że samochód jest zepsuty. L’erreur dans ce cas est analogique à celle que nous avons présentée dans le point B (« sz » à la place de « ś »). E. Pani jest smudna. La phrase devrait avoir la forme : « Pani jest smutna. ». Nous voyons ici simplement une coquille, qui résulte de la confusion de deux lettres qui sont opposées par rapport à la sonorité : d – son sourd, t – son sonore. F. Pan pómaga Pani. Dans cette phrase, nous remarquons deux erreurs d’orthographe. Dans le mot « pómaga » c’est bien sûr le « ó » qui remplace « o ». Dans l’autre mot souligné, notre informateur a réalisé la forme « Pani » avec la majuscule qui traduit, à notre avis, la volonté d’exprimer la politesse et le respect. Après avoir examiné toutes les erreurs recueillies, essayons trouver de la réponse à la question « D’où résultent ces problèmes ? ». Anna Dąbrowska et Małgorzata Pasieka dans leur autre article (2006) indiquent trois causes d’erreurs : le manque de compétences, l’écart de performance et la mauvaise 24 stratégie d’apprentissage et d’enseignement. Ici, il est utile de faire attention au rôle de l’enseignant dans le processus de la formation, car c’est lui qui est le principal responsable des progrès langagiers de ses élèves. Cependant, nous ne pouvons pas oublier l’importance du travail et du temps que l’élève y consacre lui-même pour acquérir le savoir et les compétences nécessaires pour parler une langue étrangère. Selon Janusz Arabski (1996) c’est dans la phase initiale de l’apprentissage d’une langue étrangère que nous pouvons remarquer le plus souvent l’influence du transfert de la L1. Anna Dąbrowska et Małgorzata Pasieka (2006) trouvent pourtant que la fréquence d’apparition des fautes de l’interférence vient du niveau de la parenté des deux langues. En cherchant des raisons de la présence des erreurs commises, nous ne pouvons pas oublier les facteurs comme la paresse, les capacités limitées pour l’apprentissage des langues étrangères ou d’autres obstacles de la nature psychique des apprenants (ibidem 2006). Peut-être elles seront plus fréquentes que celles issues de l’incompétence. 25 Conclusion Après avoir analysé toutes les erreurs repérées dans les travaux analysés nous pouvons aussi répondre aux questions posées au début de ce mémoire. Les francophones que nous avons interviewés, apprennent la langue polonaise surtout pour le plaisir. Ils communiquent de manière efficace dans les situations courantes de la vie sans recours au polonais, car toutes les personnes avec lesquelles ils étudient ou travaillent connaissent l’anglais et d’autres langues. Même pour faire les achats ou faire des affaires aux bureaux, les étrangers peuvent arranger les choses sans connaissance du polonais. Il en résulte que ce n’est pas la nécessité, mais la bonne volonté qui les dirige à connaître cette langue difficile. Ils veulent pouvoir parler avec les Polonais, les comprendre. Grâce à cela, ils pourront mieux connaître la culture du pays dans lequel ils séjournent actuellement. Quant aux difficultés qu’ils rencontrent, nous avons vu dans le dernier chapitre que le niveau A2 de la connaissance du PLE permet déjà une communication assez réussie. Même les phrases où nous avons observé beaucoup d’erreurs ont été compréhensibles. Pourtant, cela ne change pas le fait que les francophones débutants dans l’apprentissage du PLE ont beaucoup de difficultés pour parler cette langue sans fautes. C’est pour cela qu’aussi souvent, nous avons observé l’interférence linguistique. C’était surtout les calques, qui apparaissent presque dans chaque catégorie d’erreurs. Les francophones ont essayé de créer les phrases en transmettant le système lexical et grammatical de leur langue maternelle aux constructions de la langue polonaise. C’était un faux support qui paraît les aider dans les situations spontanées. Nous avons aussi repérés beaucoup de problèmes avec la déclinaison, absente en français. Nous voyons qu’il est très difficile pour nos sujets de décliner correctement tous les mots, liés aux verbes. Alors les erreurs les plus nombreuses sont celles de grammaire, liées à la flexion et la syntaxe. Bien sûr nous sommes conscientes que notre étude a été trop modeste pour en sortir des conclusions universelles. Pour les confirmer, il faudrait examiner beaucoup plus de personnes et utiliser plus qu’un support. Cependant, nous sommes contentes d’avoir pu aborder à cette question d’erreur, si importante dans l’apprentissage des langues étrangères. 26 Streszczenie Trudności w przyswajaniu języka polskiego jako obcego przez dorosłych frankofonów Niniejsza praca powstała w celu odnalezienia odpowiedzi na pytanie „Co dorosłym frankofonom sprawia największe trudności w nauce języka polskiego jako obcego?” Aby odnaleźć na nie odpowiedź, przeprowadziliśmy badanie na trzech osobach francuskiej narodowości, które obecnie mieszkają w Polsce i język polski znają na poziomie A2. Praca składa się z wstępu, zakończenia oraz trzech rozdziałów, z których pierwszy ma na celu przybliżenie czytelnikowi zagadnień z gramatyki porównawczej języka polskiego i francuskiego. Jest to rozdział czysto teoretyczny, opisujący zagadnienia, z którymi, według autora, informatorzy francuskojęzyczni mogą mieć największe problemy podczas nauki języka polskiego. Rozdział drugi jest opisem naszego badania, w którym wyjaśniamy kim są egzaminowane osoby (dane te zabraliśmy za pomocą kwestionariusza (aneks nr 2)), oraz na czym polegało przeprowadzone na nich badanie. W tym miejscu także opisujemy materiał, za pomocą którego powstały analizowane prace. Jest to rysunek w formie komiksu (aneks nr 1), przedstawiający krótką historię z życia codziennego. Zadaniem naszych informatorów było samodzielne opisanie jej własnymi słowami, bez użycia pomocy takich jak np. słownik. Obrazki nie zawierają tekstów w dymkach ani podpisów, aby nie sugerować opisującym żadnego słownictwa. Opisy zostały wykonane w obecności autora niniejszej pracy. Rozdział trzeci stanowi analizę zgromadzonych prac. Otrzymane błędy podzieliliśmy na trzy grupy : błędy gramatyczne, leksykalne i ortograficzne. Kolejność podziału wynika z ilości opisywanych błędów : w analizowanych pracach najwięcej było gramatycznych (14), następnie leksykalnych (10) i najrzadziej występujące były błędy ortograficzne (5 istotnych przypadków). Pod koniec rozdziału zastanowiliśmy się nad możliwymi przyczynami występowania tych błędów i jako najbardziej prawdopodobne podaliśmy zbyt niski poziom znajomości języka polskiego, niewłaściwe strategie uczenia oraz trudności związane ze znaczną odmiennością badanych systemów językowych. 27 W zakończeniu pracy, dzięki analizie kwestionariusza w odpowiedzi na pytanie „Dlaczego ludzie znający język francuski uczą się polskiego” powiedzieliśmy sobie, że przyczyną tego głównie są chęci, aby przebywając w Polsce móc swobodnie porozumiewać się z jej obywatelami, ale także dzięki znajomości języka lepiej zrozumieć kulturę i obyczaje kraju. Po analizie błędów możliwe było również stwierdzenie, że największe trudności w nauce języka polskiego badanym Francuzom przysporzyła składnia oraz fleksja. 28 Bibliographie Arabski J. 1996. Przyswajanie języka obcego i pamięć werbalna. Katowice : Śląsk. Bartnicka B. Satkiewicz H. 1990. Gramatyka języka polskiego dla cudzoziemców. Warszawa : Wiedza Powszechna. Burzyńska A. 1999. « Świadomość normy i błędu w dydaktyce języka polskiego jako obcego ». [In:] J. Miodek. (red.). Mowa rozświetlona myślą. Wrocław: Wydawnictwo Uniwersytetu Wrocławskiego. p. 182-191. Cegieła A., Markowski A. 1982. Z polszczyzną za pan brat. Warszawa : ISKRY. Chansou M. 1984. « Calques et créations linguistiques ». Translators' Journal, vol. 29, n° 3, 1984, p. 281-284. Dąbrowska A., Pasieka M. 2006. « Błąd językowy – niedostatek kompetencji, luka w sprawności czy niewłaściwa strategia? ». [In:] Seretny A., Lipińska E. (red.) Sprawności przede wszystkim. Materiały z konferencji sekcji glottodydaktycznej stowarzyszenia „Bristol” polskich i zagranicznych nauczycieli kultury polskiej i języka polskiego jako obcego (Kraków 18-19 marca 2005). Kraków : Universitas. p. 15-35. Dąbrowska A., Pasieka M. 2008. « Błędy językowe w tekstach pisanych przez cudzoziemców – wybrane problemy związane z klasyfikacją i oceną ». [In:] Seretny A., Lipińska E. (red.) Rozwijanie i testowanie biegłości w języku polskim jako obcym. Kraków : Universitas. p. 182-191. Dąbrowska A. 2004. « Najczęstsze błędy popełniane przez cudzoziemców uczących się języka polskiego jako obcego ». [In:] Seretny A., Martyniuk W., Lipińska E. (red.). Opisywanie, rozwijanie i testowanie znajomości języka polskiego jako obcego. Materiały z konferencji sekcji glottodydaktycznej Stowarzyszenia "Bristol" Polskich i Zagranicznych Nauczycieli Kultury Polskiej i Języka Polskiego jako Obcego. Kraków : Universitas. p. 105-136. Dąbrowska A., Pasieka M. Ogólna klasyfikacja błędów popełnianych przez obcokrajowców. (niepublikowany maszynopis). 29 Debyser F. 1970. « La linguistique contrastive et les interférences ». Langue française. N°8. Paris : BELC. p. 31-61. Gniadek S. 1979. Grammaire contrastive franco-polonaise. Warszawa : PWN. Grucza F. 1978. Z problematyki błędów obcojęzycznych. Warszawa : WSiP. Hasanat M. 2007. « Acquisition d’une langue seconde : Les avantages et les entraves de la langue maternelle chez les bilingues français-arabe/arabe-français. » Synergies Monde arabe N° 4 - 2007 p. 209-226. Kannas C. 1994. Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage. Paris: Larousse. Komorowska H. 1975. Nauczanie gramatyki języka obcego a interferencja. Warszawa : WSiP. Mackey W. F. 1965. « Bilingual interference it’s analysis and measurement ». Journal of Communication, Vol 15(4). p. 239-249. Markowski A. 1999. Nowy słownik poprawnej polszczyzny. Warszawa : PWN. Pasieka M. 2000. « Kierownik małego fiata. Błędy leksykalne popełniane przez cudzoziemców uczących się JPJO. ». [In:] Prace Naukowe Studium Nauki Języków Obcych Politechniki Wrocławskiej. Nauczanie jezyków obcych na lektoratach w dobie reformy szkolnictwa i intergacji ze Wspólnotą Europejską : materiały X międzynarodowej konferencji naukowo-dydaktycznej, 21-23 września 2000 r. Wrocław : Oficyna Wydawnicza PW. p. 190-198. Piotrowska-Paprocka U. 2008. Conter au risque de tout changer. Lublin : Towarzystwo Naukowe KUL. Szulc A. 1994. Słownik dydaktyki języków obcych. Warszawa : PWN. 30 Annexes Annexe n°1 31 Annexe n°2 Questionnaire 1. Age: ………………………………………… 2. Nationalité:…………………………………………………………………………….... 3. Votre langue maternelle: …………………………………………………………….. .. 4. Quel est votre niveau de connaissance de la langue polonaise ? A1 □ niveau débutant A2 □ niveau débutant+ B1 □ niveau intermédiaire B2 □ niveau intermédiaire+ C1 □ niveau avancé C2 □ niveau avancé+ 5. Depuis combien de temps apprenez-vous le polonais ? ………………………………… 6. Comment apprenez-vous le polonais ? a) Dans une école. b) Pendant des cours privés. c) Tout(e) seul(e) à la maison avec des livres et d’autres aides. d) Autre ........................................................................................................................... 7. De quelle façon apprenez-vous le polonais ? a) En faisant des exercices de grammaire. b) En chattant. c) En écrivant des lettres avec des proches. d) En parlant avec des polonophones. e) En lisant des livres. f) En écoutant des chansons polonaises, des émissions à la radio/télé. g) Autre ………………………………………………………………………………. 32 8. Pourquoi apprenez-vous cette langue ? a) Pour le travail. b) Pour le plaisir. c) Pour pouvoir communiquer avec la famille. d) Autre .......................................................................................................................... 9. Dans quelles situations utilisez-vous la langue polonaise ? …………………………………………………………………………………………… 10. Connaissez-vous d’autres langues étrangères ? Lesquelles ? …………………………………………………………………………………………… 11. Dans quel pays vivez-vous ? …………………………………………..………………… 12. Si en Pologne, dans quel but ? ……………………………………………………………………………………………. 33