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Le mémoire Langues étrangères appliquées

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KATOLICKI UNIWERSYTET LUBELSKI JANA PAWŁA II
Wydział Nauk Humanistycznych
Instytut Filologii Romańskiej
Elżbieta Hałas
nr albumu 124923
Difficultés dans l’acquisition du polonais langue étrangère
par les adultes francophones
Praca licencjacka napisana pod kierunkiem
Dr hab. Magdaleny Sowy
LUBLIN 2013
Sommaire
Sommaire .........................................................................................................................2
Introduction .....................................................................................................................3
1
La comparaison de la grammaire polonaise et française ........................................5
1.1
Les calques comme le genre de l’interférence .................................................5
1.2
Les parties du discours .....................................................................................6
1.3
La flexion nominale ..........................................................................................7
1.4
La flexion des autres parties du discours .........................................................8
1.5
L’ordre des mots dans la phrase ......................................................................9
1.6
Le genre et le nombre des noms. .................................................................... 10
1.7
La pronominalisation des verbes ................................................................... 11
1.8
Les verbes transitifs et intransitifs ................................................................. 11
1.9
L’ambiguïté des prépositions ......................................................................... 12
1.10 L’aspect du verbe ........................................................................................... 13
2
La description de l’étude ........................................................................................ 15
3
Analyse des travaux................................................................................................ 16
3.1
Les erreurs grammaticales ............................................................................. 17
3.2
Les erreurs lexicales ....................................................................................... 21
3.3
Les erreurs d’orthographe ............................................................................. 23
Conclusion ...................................................................................................................... 26
Streszczenie .................................................................................................................... 27
Bibliographie .................................................................................................................. 29
Annexes .......................................................................................................................... 31
Annexe n°1 ................................................................................................................ 31
Annexe n°2 ................................................................................................................ 32
2
Introduction
Le français est la troisième langue au monde, par rapport au nombre des personnes
qui l’apprennent et aussi au regard de la communication internationale. Si nous
connaissons cette langue, nous pouvons communiquer avec 220 millions de personnes dans
le monde entier1. Le français est la langue officielle de l’Union Européenne, de
l’Organisation des Nations Unies, de l’Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, de
l’Agence Spatiale Européenne, de l’Union Européenne de Radio-Télévision, de la
Fédération Internationale de Football Association, d’Interpol et beaucoup d’autres. Avec
tant de grands chiffres, il est inutile de demander à qui que ce soit, pourquoi il apprend le
français. La réponse est évidente. La situation est la même pour les autres langues, très
parlées dans le monde comme : l’anglais, le chinois, l’espagnol, le russe, l’arabe,
l’allemand, etc. Elles sont enseignées dans les écoles dans pratiquement chaque pays. Nous
trouvons des traductions de ces langues partout dans le monde, en visitant les musées, les
châteaux… Cependant, de l’autre côté nous avons d’autres langues, qui n’ont pas atteint le
rang mondial, qui doivent satisfaire leur connaissance dans leur pays d’origine, et là où
leurs utilisateurs vont les diffuser. Dans ce mémoire, nous allons traiter d’une de ces
langues, à savoir le polonais.
Bien que cette langue slave soit parlée seulement par les Polonais, habitants soit en
Pologne, soit à l’étranger, nous rencontrons quand-même des gens qui apprennent
volontairement le polonais comme langue étrangère. Dans plusieurs pays, le polonais est
une des langues enseignées aux universités, malgré son niveau de difficulté très élevé.
Il est utile ici de nous poser quelques questions : pour quelle raison certains
utilisateurs de la langue de culture, connue sur les cinq continents, apprennent la langue
polonaise, dont la connaissance est peu répandue dans le monde entier? Quelles sont les
difficultés que les francophones rencontrent sur le chemin de l’apprentissage de la langue
polonaise ? Qu’est-ce qui leur pose les plus grands problèmes, et d’où ils résultent ? Les
réponses à ces questions seront le but du présent mémoire.
1
Selon le « Rapport du Secrétaire Général de la Francophonie. De Québec à Montreux. Paris 2008 – 2010. »
3
Pour pouvoir analyser la situation dans laquelle se trouvent les francophones
apprenant le polonais, nous avons préparé un questionnaire, adressé à des Français venus
en Pologne, dont les réponses vont nous décrire la réalité dans laquelle se trouvent les
apprenants de polonais langue étrangère (PLE).
Quant au plan de notre mémoire, il sera organisé en trois chapitres. Le premier sera
purement théorique. Nous allons comparer les systèmes grammaticaux des langues
polonaise et française (la morphologie) et expliquer la notion d’interférence. Nous allons
nous interroger aussi sur des fautes possibles que les Français sont censés commettre
pendant
l’apprentissage
de
la
langue
polonaise,
provoquées
par
l’ignorance,
l’incompréhension ou un niveau trop peu avancé de la connaissance du polonais. Nous
tiendrons aussi compte des fautes possibles, commises à l’écrit. Ensuite, dans le deuxième
chapitre, nous allons expliciter le cadre méthodologique de notre recherche. Dans le
dernier chapitre, nous allons procéder à l’analyse de données recueillies auprès de nos
informateurs. Notre analyse sera suivie de quelques explications didactiques pour
l’apprentissage du polonais. Dans la conclusion, nous présenterons les résultats et les
réponses aux questions posées.
4
1 La comparaison de la grammaire polonaise et française
Afin de pouvoir comprendre les causes des difficultés dans l’apprentissage de la
langue polonaise par les francophones, il faut connaître les différences entre les deux
systèmes langagiers. Les langues polonaise et française n’appartiennent pas au même
groupe de langues. Le polonais est une langue slave et le français – romane. Cela veut dire
que les deux langues dont nous allons traiter, ne sont sûrement pas construites de la même
façon. Pour voir ces différences, nous allons comparer les composants du système
morphologique du polonais et du français. Au début, nous allons observer que, dans les
deux langues, les parties similaires du discours ne sont pas utilisées de la même façon.
Nous allons aussi voir que le genre et le nombre du nom ne sont pas toujours identiques et
nous allons chercher la différence entre la (pré)détermination du nom dans les deux
langues comparées.
1.1 Les calques comme le genre de l’interférence
Pour commencer, nous allons parler d’un phénomène qui se produit au cours de
l’apprentissage d’une langue étrangère. Après avoir appris notre langue maternelle, il nous
paraît bizarre que chaque autre langue ne soit pas construite de la même façon. Nous
sommes habitués à utiliser certaines constructions, et, en voulant dire quelque chose dans
une autre langue, au début, nous essayons de le dire analogiquement, en dictant la phrase
avec les mots dans le même ordre que dans notre langue maternelle. D’où des calques
linguistiques. Un Français à la place de dire « boli mnie głowa », va dire : « mam ból
głowy », ou au lieu de dire « obrażać się », il dira : « robić głowę ». Selon Hanna
Komorowska (1975 : 91), le calque est une sorte d’interférence lexicale, alors une
influence négative de la langue maternelle sur l’apprentissage de la deuxième langue2.
Francis Debyser (1970 : 34-35) présente trois définitions de l’interférence : d'un point de
vue psychologique, d'un point de vue linguistique et du point de vue de la pédagogie des
2
C’est nous qui traduisons.
5
langues vivantes. La plus importante pour nous est la deuxième : « l'interférence est définie
comme un accident de bilinguisme entraîné par un contact entre les langues ». Il compare
sa définition avec celle donnée par W. Mackey (1965 : 243) : « l'interférence est l'emploi,
lorsque l'on parle ou que l'on écrit dans une langue, d'éléments appartenant à une autre
langue»3. La troisième définition dit : « l'interférence est un type particulier de faute que
commet l'élève qui apprend une langue étrangère, sous l'effet des habitudes ou des
structures de sa langue maternelle. On parle à ce propos de ‘‘déviations’’, de
‘‘glissements’’, de ‘‘transferts’’, de ‘‘parasites’’ ». Citons encore un autre avis, qui ne nie
pas les précédents, mais nous permettra comprendre encore mieux l’idée de ce
phénomène : il y a l’interférence « quand un sujet bilingue utilise dans une langue-cible
L2, un trait phonétique, morphologique, lexical ou syntaxique caractéristique de la langue
L1» (Kannas, 1994 : 252). Nous allons observer les interférences très souvent dans nos
données.
1.2 Les parties du discours
Ce qui dérange un francophone au niveau de la morphologie pour parler polonais,
c’est particulièrement que la langue polonaise ne possède pas tout à fait les mêmes parties
de discours que la langue française. Nous avons dans les deux langues : substantifs,
adjectifs, pronoms, numéraux, verbes, adverbes, prépositions, conjonctions et interjections.
En polonais, nous possédons en plus les particules (Gniadek 1979). Mais ce qui peut poser
le plus grand problème aux francophones, c’est qu’en polonais il n’y a pas d’articles. Nous
pouvons imaginer les difficultés d’un francophone pour exprimer en polonais la différence
entre les phrases : « La maison est grande » et « Une maison est grande ». L’apprenant
débutant du polonais, dans les deux cas dira : « Dom jest duży » et il ne sera pas capable de
trouver lui-même une solution correcte pour exprimer ces deux choses. Un francophone
qui apprend le polonais, pour remplacer l’article devra se servir d’un adjectif :
démonstratif, possessif, indéfini ou numéral. Ce changement peut produire de nombreuses
3
« Interference is the use of elements of one language while speaking or writing another ».
6
difficultés dans l’apprentissage du polonais, car, comme pour un Polonais, il ne sera pas
naturel d’utiliser les articles en français, pour un francophone, il sera difficile de les
omettre.
1.3 La flexion nominale
Le manque d’articles peut causer aussi d’autres problèmes, liés à l’ordre des mots
dans la phrase. C’est à l’aide des articles que nous créons des morphèmes préfixés, qui sont
responsables de la flexion nominale en français (Gniadek 1979). En les soudant avec les
prépositions à et de, qui sont antéposés aux noms, nous obtenons les mêmes significations
des groupes nom + son préfixe en français, qu’à l’aide de la déclinaison dans la langue
polonaise.
Par exemple : en polonais nous avons la phrase :
« Dać cukierki dzieciom», ce qui veut dire en français : « Donner des bonbons aux
enfants.».
Comme nous le voyons, pour exprimer dans cette phrase à qui nous voulons donner des
bonbons, en français il faut utiliser l’article contracté aux, formé de la préposition à et
l’article défini les. De cette façon, la langue française exprime ce que la langue polonaise
crée en attachant un suffixe au radical. C’est la deuxième chose qui va poser un des plus
grands, si ce n’est pas le plus grand, soucis morphologiques dans l’apprentissage du
polonais pour des francophones.
Rappelons-nous les déclinaisons latines. Il existe cinq déclinaisons, selon lesquelles
nous déclinons des noms de genre masculin, féminin ou neutre, selon leurs terminaisons.
En latin nous distinguons six cas : nominatif, génitif, datif, accusatif, instrumental et
vocatif. En polonais il y a cinq façons de décliner pour des noms masculins et six pour des
substantifs féminins et neutres. Il faut se souvenir que chaque déclinaison ne contient pas
seulement des formes pour le singulier, mais aussi pour le pluriel, ce qui nous donne deux
fois plus de terminaisons à apprendre. De plus, en polonais nous avons aussi un cas
supplémentaire – le locatif. Voici un exemple de la flexion nominale dans les deux langues:
7
Singulier
Pluriel
Polonais
Français
Polonais
Français
Nominatif
ojc-iec
père
ojc-owie
pères
Génitif
ojc-a
du père
ojc-ów
des pères
Datif
ojc-u
au père
ojc-om
aux pères
Accusatif
ojc-a
père
ojc-ów
pères
Instrumental
z ojc-em
------
z ojc-ami
------
Locatif
w ojc-u
------
w ojc-ach
------
Vocatif
o ojc-ze !
Oh père !
o ojc-owie !
Oh pères !
1.4 La flexion des autres parties du discours
Nous ne pouvons pas oublier que la langue polonaise ne décline pas seulement les
noms. Dans la langue française, l’adjectif change de forme seulement pour distinguer le
masculin du féminin et le singulier du pluriel, ce qui veut dire que nous avons quatre
formes différentes d’adjectifs ou cinq dans les cas où il y a deux formes pour un adjectif au
singulier (par exemple : nouveau/nouvel). Un problème assez grave pour un francophone
peut être provoqué par le fait qu’en polonais, à la déclinaison par sept cas sont également
soumis les adjectifs, les participes adjectivaux, les pronoms et les numéraux. Au lieu
d’ajouter un -e, -s ou bien -es à un adjectif, les étrangers doivent connaître et savoir utiliser
quatorze formes différentes pour un seul adjectif polonais (Gniadek 1979). Pour l’adjectif
français grand/grande, nous avons en polonais :
8
Singulier
m.
f.
Pluriel
n.
m.
f.
n.
Nominatif
duży – duża – duże
duzi – duże – duże
Génitif
dużego – dużej – dużego
dużych – dużych – dużych
Datif
dużemu – dużej – dużemu
dużym – dużym – dużym
Accusatif
dużego – dużą – duże
dużych – duże – duże
Instrumental
dużym – dużą – dużym
dużymi – dużymi – dużymi
Locatif
dużym – dużej – dużym
dużych – dużych – dużych
Vocatif
duży! – duża! – duże!
duzi! – duże! – duże!
La situation est identique en ce qui concerne les pronoms et les adjectifs numéraux.
Un système de flexion très complexe dans la langue polonaise provoque des
problèmes énormes pour les francophones. Des fois même, c’est une cause directe
d’interruption de l’apprentissage de cette langue, considérée comme trop difficile à
acquérir.
1.5 L’ordre des mots dans la phrase
Quant à l’ordre des mots dans la phrase, la langue polonaise est très élastique. Des
changements de place des parties du discours ne devraient pas poser des gros problèmes
dans la production écrite cela peut constituer, en revanche, un malentendu dans la
compréhension du polonais par les francophones.
9
1.6 Le genre et le nombre des noms.
Maintenant, nous allons nous occuper du genre et du nombre des noms. Dans ce
cas, la situation n’est pas trop compliquée dans la langue polonaise. Nous pouvons
facilement reconnaître le genre des noms au singulier, par la lettre finale : « a, i » pour le
féminin, « les consonnes » pour le masculin et « o, e, ę » pour le neutre. Bien sûr, il existe
des exceptions, par exemple : pour le féminin : « brew », « pani » et pour le masculin :
« poeta », « szachista ». Mais quand même, les règles générales sont claires. Cependant, les
francophones peuvent avoir des difficultés pour bien reconnaître le genre des noms, qui
dans les deux langues, viennent d’une autre langue étrangère. Très souvent leur forme se
ressemble, mais le genre est différent. Par exemple : « groupe » (m) – « grupa » (f),
« région » (f) – « region » (m), « idole » (f) – « idol » (m), « masque » (m) – « maska »
(f)4.
Un autre problème, beaucoup plus grave, concernant à la fois le genre et le nombre,
apparaît quand nous cherchons des terminaisons pour le pluriel, car là, pour la langue
polonaise, nous n’avons que deux genres (masculin et féminin). Le neutre prend la forme
de l’un d’eux et les terminaisons ne sont pas similaires. Tout est mélangé. Le masculin a
les mêmes fins que le féminin. De plus, pour créer le pluriel, nous devons très souvent
modifier le radical, par exemple : « pies » – « psy », « ręka » – « ręce5 ».
L’autre difficulté concerne le nombre des noms, qui, dans une langue, sont au
singulier et dans l’autre au pluriel : « mathématiques » (pl.) – « matematyka » (sing.),
« funérailles » (pl.) – « pogrzeb6 » (sing.). Les étrangers apprenant le polonais doivent
apprendre tout cela par cœur.
4
Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 72
5
Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 72
6
Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 72
10
1.7 La pronominalisation des verbes
Après avoir énuméré et comparé des problèmes liés à la déclinaison et aux formes
des noms, adjectifs et autres parties du discours, nous allons passer à la question des verbes
dans les langues polonaise et française, et nous allons montrer leurs différences, qui
peuvent être une cause de nombreuses fautes commises par les francophones.
Pour commencer, nous allons traiter de la pronominalisation. Les verbes
pronominaux sont présents dans les deux langues examinées. Dans la majorité des cas, ce
sont les mêmes verbes, mais malgré tout, il existe un groupe de nombreux verbes qui sont
pronominaux dans la langue polonaise et ne le sont pas en français, et inversement.
Regardons quelques exemples7:
se taire – milczeć
bać się – craindre
se douter – przypuszczać
rodzić się – naître
se lever – wstawać
zmienić się - changer
s’asseoir – siadać
wahać się – hésiter
1.8 Les verbes transitifs et intransitifs
Par la suite, nous divisons les verbes en deux groupes : transitifs et intransitifs.
Dans cette simple division, nous ne trouvons pas de difficultés dans la comparaison du
polonais et du français, car ce partage existe dans les deux langues cependant, nous
observons une complication au niveau de la distinction des verbes transitifs au sein des
verbes directs et indirects. Cette deuxième distinction est présente pareillement dans les
deux langues, cependant la division n’est pas similaire. Certains verbes transitifs directs
7
Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 92
11
dans la langue polonaise sont indirects en français et vice versa 8 :
Directs :
Indirects :
manquer le but
nie trafić do celu
gagner son pain
zarabiać na życie
courir les cafés
biegać po kawiarniach
demander un verre d’eau
prosić o szklankę wody
słuchać rodziców
obéir aux parents
1.9 L’ambiguïté des prépositions
A l’occasion des verbes transitifs indirects, faisons attention aux nombreuses
prépositions présentes dans la langue polonaise. Les francophones dans leur langue
maternelle ont quelques prépositions principales : à, de, dans, en, sous, sur, avant, devant,
après, derrière, entre et parmi (Gniadek 1979 : 126). Et c’est avec ces petits mots que la
langue française exprime toutes les relations entre un verbe et son substantif. En quoi alors
consiste le problème dans la langue polonaise ? Ce qui peut être difficile pour un élève
apprenant le polonais, est que les prépositions : de, à, en, dans, sous et sur ont plusieurs
équivalents en polonais. Par exemple, de en polonais est traduit comme o (parler de toi rozmawiać o tobie), mais aussi il peut remplacer la fonction du génitif (la voiture de Bruno
- samochód Bruna), exprimer l’adjectif de matière (une table de bois – drewniany stół),
l’adjectif de qualité (un homme d’esprit – dowcipny człowiek), la préposition (le
changement de costume) ou l’apposition (ville de Toulouse – miasto Tuluza) dans la
phrase.
La préposition française à en polonais est traduite comme do (aller à Toulouse –
8
Les exemples pris de Gniadek (1979). p. 93, 94
12
jechać do Tuluzy), w (vivre à Toulouse – żyć w Tuluzie), o (à sept heure – o ósmej
godzinie) et elle peut avoir aussi la fonction du datif (prêter à un ami – pożyczyć
przyjacielowi).
Ensuite, nous traduisons en comme w (en Pologne – w Polsce) ou bien z/ze (en
argent – ze srebra) et po (agir en amis – działać po przyjacielsku), dans signifie w (dans le
magasin - w sklepie) – la situation dans l’espace, et za (dans deux heures - za dwie
godziny) – la situation dans le temps, sous signifie pod (sous la table - pod stołem) et w
(sous l’oppression - w ucisku) et sur que nous traduisons par na (sur la table - na stole) et
do (tirer sur - strzelać do). Alors comme nous le voyons bien, il existe plusieurs
prépositions polonaises qui sont communes pour différentes prépositions de la langue
française, ce qui pose une difficulté supplémentaire dans la compréhension et surtout dans
l’acquisition du polonais.
1.10 L’aspect du verbe
Pour finir avec les verbes, nous devons toucher encore à une question importante –
l’aspect du verbe. Nous avons deux aspects des verbes : perfectif et imperfectif. Selon
Gdniadek (1979), en français nous distinguons ces deux catégories à l’aide de la forme de
l’infinitif présent (l’aspect imperfectif) et passé (l’aspect perfectif) :
czytać - lire
przeczytać – avoir lu
jeść – mange
zjeść – avoir mangé
pisać – écrire
napisać – avoir écrit
śpiewać – chanter
zaśpiewać – avoir chanté
myśleć – penser
pomyśleć – avoir pensé
robić – faire
zrobić – avoir fait
myć – laver
umyć – avoir lavé9
Il remarque aussi que « Certains verbes ont des formes spéciales pour exprimer l’aspect
9
Les exemples pris de Gniadek (1979 : 94).
13
itératif : czytać – czytywać (lire de temps en temps10), pisać – pisywać (écrire de temps en
temps10), grać – grywać (jouer de temps en temps10), widzieć – widywać (voir de temps en
temps10), pić – pijać (boir de temps en temps10), jeść – jadać (manger de temps en temps10),
chodzić – chadzać (aller de temps en temps10). »
Urszula Paprocka-Piotrowska touche un peu autrement à ce sujet, en constatant que
« le système verbal polonais dispose d’une série de formes verbales dont le sens lexical est
le même et qui sont différentes uniquement de leur aspect » (2008 : 197). Voici quelques
exemples qu’elle montre dans son travail (2008 : 198) :
Imperfectif
Perfectif
donner
dawać
dać
acheter
kupować
kupić
signer
podpisywać
podpisać
poser
kłaść
położyć
s’endormir
zasypiać
zasnąć
construire
budować
zbudować
vieillir
starzeć się
zestarzeć się
La distinction de tous ces changements est certainement très difficile pour des
élèves francophones qui veulent apprendre le polonais. Pour cela, ils auront besoin d’un
bon enseignant, de capacités personnelles à apprendre les langues étrangères et aussi de
beaucoup de travail et de persévérance. Par la suite, dans notre étude, nous verrons
comment ils se débrouillent avec l’une des plus difficiles langues au monde.
10
C’est nous qui ajoutons la traduction.
14
2
La description de l’étude
Afin de trouver les réponses à nos questions principales, nous avons réalisé une
enquête auprès de trois adultes francophones, apprenant la langue polonaise comme langue
étrangère. Ce sont deux étudiants, âgés de vingt ans, qui sont venus en Pologne dans le but
de finir leurs études de licence, grâce au programme Erasmus. Ils vivent en Pologne depuis
7 mois. La troisième personne a trente ans et est venue en Pologne il y a trois ans pour le
travail. Tous les trois sont de nationalité française et leur langue maternelle est le français.
Grâce aux cours intensifs de la langue polonaise (dans le cas des étudiants), aux nombreux
contacts avec les amis polonais, les médias polonais (radio, télévision, journaux) et de
nombreuses situations de la vie quotidienne, leur niveau de connaissance du polonais est
A2 (niveau débutant +). Ils utilisent le polonais pendant les cours, les achats, les repas à la
cantine ou au restaurant, pendant la conversation avec leurs colocataires, d’autres amis et
dans les établissements administratifs.
L’étude, que nous avons menée, consistait à faire raconter une histoire en images
(Annexe n°1)11. Nous avons choisi ce genre de support, car l’absence de scénario écrit dans
les BD permet une interprétation différente, spontanée et non dirigé de l’image en fonction
du lecteur. Cette liberté de perception permettait aux sujets de créer une partie du scénario
par rapport à leurs connaissances lexicales et grammaticales et des formulations verbales
disponibles au départ.
Dans le chapitre suivant nous nous occuperons des erreurs commises par nos trois
sujets dans les productions écrites. Nous allons les classer en 3 groupes : les erreurs
grammaticales, lexicales, d’orthographe.
11
Le support emprunté de cours de la langue française de l’Université Marie – Curie Sklodowska de Lublin.
15
3 Analyse des travaux
Dans l'intention d’étudier les erreurs des francophones dans les productions écrites
recueillies pour notre mémoire, nous devons d’abord comprendre, ce qu’est une erreur
linguistique.
Franciszek Grucza (1978) dit que l’erreur est commise à cause d’un manque de
maîtrise, ou d’une maîtrise insuffisante de la langue donnée, il en résulte alors de
l’incompétence. Il compare l’erreur à la faute et explique que nous pouvons parler d’une
erreur seulement quand les élèves sont débutants dans l’apprentissage d’une langue
étrangère, ce qui est notre cas12.
Il existe plusieurs façons de classifier les erreurs linguistiques. Celles commises par
les étrangers sont encore plus variées et complexes. C’est pour cela que, pour pouvoir
analyser les erreurs présentes dans les travaux de nos informateurs, nous devons fixer le
classement dont nous allons nous servir. Il s’agit de la classification d’Andrzej Markowski
(1999). Il classe les erreurs en cinq groupes principaux, dont chacun possède quelques
sous-groupes. Ce sont les erreurs : grammaticales, que l’on peut diviser entre les erreurs
infléchies et de syntaxe ; lexicales, divisées entre les erreurs de vocabulaire, de
phraséologie et formatives ; phonétiques ; stylistiques et les erreurs d’écriture, relatives
aux erreurs d'orthographe et de ponctuation13.
Cependant, au cours de ce chapitre nous verrons que la classification idéale et
unique des erreurs n’est pas possible. Plusieurs auteurs soulignent que le phénomène
d’erreur linguistique est trop complexe, et certaines d’entre elles appartiennent à plus
qu’une division (cf. Joanna Korzeniewska-Rogalewicz 1986, Aleksander Szulc 1982, Anna
Dabrowska, Małgorzata Pasieka 14). Nous analyserons seulement les erreurs qui vont avoir
une importance spéciale pour notre travail et en fonction de leur adhésion aux quatre
groupes donnés dont nous avons déjà parlé dans le chapitre précédent.
12
« Już z dotychczasowych rozważań wynika potrzeba odróżnienia dwóch zasadniczo różnych kategorii
błędów, a mianowicie kategorii błędów popełnionych na skutek nieopanowania lub niedostateczngo
opanowania danego języka, a więc wynikających z niepełnej kompetencji (...) ». (1978 : 13)
13
Nous allons nous occuper seulement des erreurs grammaticales, lexicales et d‘ortographe,
14
Anna Dąbrowska, Małgorzata Pasieka. Ogólna klasyfikacja błędów popełnianych przez obcokrajowców.
(niepublikowany maszynopis).
16
3.1
A.
Les erreurs grammaticales
Ona jest może być chora.15
Cet exemple nous montre une chose très intéressante. Le sujet a voulu dire « elle est peutêtre malade » et, au lieu de cela, il a écrit « elle est être peut malade ». Il a inversé l’ordre
des mots, en faisant en même temps un calque grammatical, causé par un mauvais ordre
des mots.
B.
Pani wchodzi w sali.
La version correcte de cette phrase est « Pani wchodzi do sali. ». Le changement de
préposition est une erreur de syntaxe. Nous pouvons voir ici aussi une erreur lexicale, car
le mot « sala » n’est pas valide dans ce cas-là. La femme de l’image entre dans la chambre,
ou tout simplement dans la maison, alors c’est une erreur de vocabulaire.
C.
Boli się głowa i wentroba.
Dans ce cas, le sujet a utilisé une mauvaise forme du verbe. Il a classifié le verbe « boleć »
comme un verbe pronominal et il a ajouté « się » (fr. se) dans sa construction. A la place de
« się » il devrait se trouver ici le mot « ją » - pronom personnel.
D.
Miałam problemu z samochodem
Dans cette phrase nous pouvons observer un simple problème de la syntaxe. Le mot
« problemu » est au génitif alors que la version correcte exige le nominatif.
E.
Ona ubiera sukienka i buty.
Ici, entre autres, le sujet a choisi la mauvaise voix du verbe. Ce changement a totalement
modifié le sens de la phrase. L’information devrait être : « Elle est habillée avec une robe et
des chaussures. » et ce que nous lisons est « Elle habille une robe et des chaussures ». Le
verbe « habiller » exprime ici une action qui est en train d’être effectuée. Cependant, sur
15
C’est nous qui soulignant. Notre analyse se réfère uniquement aux éléments soulignés.
17
l’image nous voyons une femme, qui est déjà habillée, d’où viennent nos suppositions, que
le sujet a voulu écrire « est habillée ». La mauvaise voix du verbe, c’est une erreur de la
syntaxe, dont résulte, en quelque sorte, l’autre erreur grammaticale – la mauvaise
déclinaison des mots « sukienka i buty », ou plutôt l’absence de déclinaison.
F.
Meszyczyzna czyta gazeta.
Dans cette partie, nous allons analyser seulement le dernier mot de cette phrase. Nous
voyons ici tout simplement une erreur grammaticale de la syntaxe (pl. w zakresie związku
rządu). La version correcte devrait être « czyta gazetę ». Le sujet a utilisé ici le nominatif à
la place du génitif.
G.
On pyta jego żona.
Corrigée, cette phrase a l’air de : « On pyta swoją żonę. ». L’erreur est ici due à l’utilisation
du mauvais adjectif possessif « jego » à la place de « swoją ». Cette erreur est particulière
et ne paraît pas aussi bizarre qu’elle en à l’air, car en français, l’adjectif possessif
pronominal n’existe pas. Alors, ce n’est pas étonnant qu’un francophone utilise à sa place
un simple adjectif possessif « sa », en faisant un calque. Dans cette phrase nous voyons
aussi une autre erreur, qui résulte de l’utilisation de la mauvaise forme de l’adjectif. Il
s’agit du mot « żona », qui, correctement, devrait avoir la forme de « żonę ». C’est une
erreur grammaticale de syntaxe, le sujet a mis le mot dans le cas invalide (nominatif au lieu
d’accusatif). En plus, ces deux mots visualisent une simplification, car le sujet a laissé les
mots « jego żona » sans les décliner.
H.
Ona ma wypadek z samochodem w ulicę.
La phrase ci-dessus contient trois erreurs grammaticales. La première, c’est l’utilisation du
mauvais temps. A la place du présent « Ona ma wypadek » (fr. « Elle a un accident ».), le
passé aurait été plus approprié : « Ona miała wypadek. » (fr. « Elle a eu un accident. » ou «
Elle eut un accident. »). Deuxièmement, le sujet a écrit « z samochodem » (avec la voiture)
à la place de « samochodowy » (de voiture). C’est une erreur de syntaxe. La dernière erreur
dans cette phrase consiste en l’emploi des mots « w ulicę » au lieu de « na ulicy » (fr. « sur
la rue »). Le sujet s’est servi ici de la mauvaise préposition (w à la place de na) et, par
conséquent, il a mal décliné le mot « ulica », en faisant ainsi une erreur de flexion.
18
I.
Co jadłasz? Co robiłasz?
Nous pouvons observer que les mots soulignés ont les mauvaises terminaisons. Dans les
deux cas, la lettre « ś » a été remplacée par « sz ». La version correcte de ces mots est
« jadłaś » et « robiłaś ». Dans ce cas nous pourrions parler tout simplement de l’erreur
d’orthographe, cependant il nous paraît plus juste de la classifier comme l’erreur
grammaticale, car sa forme vient de la conjugaison des verbes au présent (p.ex : masz,
czytasz, jadasz). Cette erreur peut être aussi causée par les différences phonétiques entre
les deux langues. La base de l’enregistrement écrit du texte entendu est son identification
phonétique. En français le son « ɕ » n’existe pas, alors un francophone qui ne connaît pas
encore très bien le système phonétique polonais le son « ɕ » écrira comme le « ʃ ». C’est un
phénomène tout à fait normal, car quand un son n’est pas entendu, il ne pourra pas être
noté.
J.
Pan biega bo myszle że samochód jest zepsuty.
La phrase ci-dessus contient un mauvais l’aspect du verbe. Son auteur a utilisé « biegać » à
la place de « wybiegać » (fr. sortir en courant). Le changement de verbe enchaîne le
changement du sens de la phrase. Cette erreur est causée par la méconnaissance des
préfixes, responsables à la création de l’aspect perfectif du verbe, quoi est tout à fait
normal au niveau de la connaissance de la langue polonaise de nos sujets.
K.
On stressował dla samochód.
Nous voyons ici une phrase dans laquelle il y a au moins trois erreurs grammaticales. Deux
sont attachés au verbe « stresser » (pl. stresować się). La version correcte devrait être :
« On zestresował się samochodem. ». Premièrement, il faut rendre attention au fait que
notre examiné a utilisé ce verbe dans le mauvais aspect – imperfectif à la place de
perfectif. La forme correcte du verbe devrait être « zestresować się », cependant ce sujet ne
connaissait pas le préfixe polonais « ze ». L’autre chose est qu’en polonais le verbe
« stresser » est un verbe pronominal alors il exige le pronom personnel « się » qui n’est pas
utilisé dans cette phrase. Deuxièmement, c’est la mauvaise forme du complément : « dla
samochód » à la place de « samochodem ». Notre informateur a fait ici un calque
grammatical, car en français nous pouvons dire « stresser pour la voiture ». La préposition
« pour » est alors remplacé par la préposition polonaise « dla », quoi dans ce cas-là est une
19
erreur dont vient aussi la mauvaise forme du mot « samochód » de cette phrase.
Trois prochaines erreurs que nous allons décrire, consistent en l’utilisation de la
mauvaise structure de la phrase, plus exactement, ils ont le rapport avec la structure du
sujet. Dans chaque de ces cas, les examinés ont écrit la phrase avec le sujet. Pourtant en
polonais pour exprimer les choses voulus, il faut utiliser la phrase sans sujet. Le
phénomène qui apparaisse est bien sur le calque grammatical.
L.
Pan pómaga Pani, i pytanie co ma bo nie jest bardzo dobrze.
« Co ma » veut signifier ici « co jej się stało ». Le sujet a utilisé le verbe « avoir », parce
qu’un francophone pour demander « co jej się stało ? » dira « qu’est-ce qu’elle a ? », en
traduisant mot à mot en polonais: « co (ona) ma ? ». L’informateur savait que dans ce caslà il ne faut pas mettre le sujet, alors il a employé dans cette phrase le sujet sous-entendu.
M.
Ona ma głowa która kręci.
La version correcte de cette phrase est : « Kręci jej się w głowie. ». Nous observons ici la
présence du sujet logique « jej ». L’auteur de la phrase ne connait pas encore cette structure
à cause du niveau trop bas en polonais, alors il l’a remplacé par le sujet normal « ona », en
faisant le calque du français (« elle a la tête qui tourne »).
N.
(…) jego samochód jest bardzo źle.
Cette phrase est créée analogiquement à la précédente. La version correcte est : « z
samochodem jest źle. ». Un polonais n’aurait pas dit comme cela, pourtant nous
permettons cette version car quand-même, grammaticalement elle est correcte. Ici aussi
nous voyons le calque de la structure de la langue française, où le sujet est transformé du
logique au grammatical.
20
3.2
Les erreurs lexicales
L’erreur lexicale « c’est un genre d’erreur linguistique qui cause les plus graves
perturbations dans la communication linguistique, elle est aussi très sensible à l'effet de
l’interférence externe, il est très difficile de l’éliminer à cause d’un grand nombre
d’éléments lexicaux de la langue »16 (Pasieka 2000 : 190-191). Comme nous l’avons déjà
dit, il existe trois groupes d’erreurs lexicales. Pourtant, dans ce travail nous allons les
traiter toutes ensemble, sans faire trop attention au partage.
A.
Jedna kobieta wraca do domu.
Le mot „jedna” est utilisé ici soit à la place du mot „pewna” (fr. certaine), dans ce cas-là
l’erreur est causée par la méconnaissance du mot « pewna », soit elle est provoquée par
l’interférence de la langue française, où le mot « jedna » signifie « une », étant aussi
l’article indéfini. Il est alors très probable que notre sujet a fait ici un calque, en voulant
nécessairement déterminer le substantif « kobieta ».
B.
(…) jego samochód, który jest zepsuczna.
Dans ce cas-là, l’examiné a mis le mot « zepsuczna » à la place de « zepsuty ». C’est, entre
autre, une erreur lexicale formative, qui résulte d’une mauvaise création de l’adjectif. En
même temps, nous ne pouvons pas omettre la présence de calque grammatical. Le sujet a
assigné le genre féminin pour le mot « voiture » (samochód), qui est masculin en polonais.
C.
Więc on biega zewnątrz.
Nous nous occuperons de l’erreur lexicale, à savoir le mot « zewnątrz » qui n’existe pas
tout seul dans la langue polonaise. La version correcte de cette locution est « na
zewnątrz ». Cette erreur peut être causée par l’interférence négative du français, car dans
cette langue cette locution est remplacée par un seul mot « dehors ».
16
C’est nous qui traduisons.
21
D.
Ma jeden mężcziżną.
Ici, le verbe « Ma » est incorrectement utilisé à la place de « Jest ». Le sujet a voulu écrire
la phrase « Il y a un homme ». Pour cela il a utilisé l’équivalent polonais du verbe avoir,
proprement conjugué. Cependant cela a produit un calque, parce qu’en polonais, la
locution « il y a » est exprimée à l’aide du verbe « être » : (jest).
E.
(…) ale samochód nie funcjona bo pani miała wypadek.
Nous avons classifiée cette erreur comme calque lexical. C’est une erreur de formation du
mot. Nous avons ici le verbe français « fonctionner », conjugué selon le modèle polonais.
Pourtant, nous pourrions interpréter cette erreur comme grammaticale – la conjugaison
invalide du verbe « funkcjonować ».
F.
Pani (…) jest panikowana bo jest zraniona.
Le mot „panikowana” n’existe pas non plus dans la langue polonaise. La version correcte
de ce mot est « spanikowana ». C’est le même genre d’erreur que dans le cas précédent.
G.
Pan pómaga Pani, i pytanie co ma bo nie jest bardzo dobrze.
Le niveau de la connaissance du polonais de nos sujets permet l’utilisation de la formule
« nie jest dobrze ». Cependant cet examiné a ajouté le mot « bardzo », quoi ne convient pas
aux normes admissibles de la correction de cette phrase.
H.
Ona odpoczywa że jego samochód jest żle.
Le mot « odpoczywa » est utilisé à la place de « odpowiada ». Les deux mots ont été
confondus à cause de leur forme qui se ressemble.
I.
Pan biega bo myszle że samochód jest zepsuty.
La phrase ci-dessus contient un mauvais verbe. Son auteur a utilisé « biegać » à la place de
« wybiegać » (fr. sortir en courant). Le changement de verbe enchaîne le changement du
sens de la phrase.
22
3.3 Les erreurs d’orthographe
Les erreurs d’orthographe ce sont les erreurs qui consistent à écrire un mot ou une
expression d'une manière incompatible avec la norme applicable de l'orthographe, établie
dans les règles de l'orthographe et dictionnaires de l’orthographe17. Selon les dispositions
pour les fautes d'orthographe publiées par le Conseil de la langue polonaise, il existe une
division entre les erreurs d’orthographe graves (pl. błędy rażące) et mineures (pl.
drugorzędne). Les erreurs « graves » sont entre autres les erreurs dans lesquelles nous
confondons le « ó » avec le « u », le « rz » avec le « ż », le « ch » avec le « h ». Elles
apparaissent quand nous écrivons « nie » avec des parties de discours différentes, les
erreurs dans l’orthographe des terminaisons -ji, -ii, -i, les erreurs dans l’écriture des mots
en majuscule et minuscule et les erreurs d’écriture des sons nasaux (ą, ę) et aussi les
liaisons « om », « on », « em », « en ». Les erreurs mineures sont par contre d’autres
erreurs, comme l’orthographe des syntagmes prépositionnels, l’orthographe des
terminaisons -ski, -cki, -dzki, -stwo, -wstwo et l’orthographe des préfixes z-, s-, ś-18.
Dans les travaux analysés pourtant, nous ne trouvons pas beaucoup d’erreurs de ce
genre. Cela nous prouve que les étrangers ont plutôt d’autres difficultés avec l’orthographe
polonaise que les locuteurs natifs. Nous rencontrons, dans nos données, des erreurs
d’orthographe liées à l’interférence phonétique. Il s’agit des mots que nos sujets ont écrits
« comme nous les entendons », qui est valable pour le polonais, mais en réalisant la
phonétique française. Ce sont les cinq premières phrases que nous allons présenter.
A.
Boli się wentroba.
Notre première erreur d’orthographe est l’utilisation de « en » à la place de « ą » dans le
mot wątroba (fr. foie). L’erreur résulte probablement de la réalisation phonétique de la
lettre polonaise « ą », qui est prononcée de la même façon que « en » en français.
17
Załącznik nr 10 do informacji Najwyższej Izby Kontroli o wynikach kontroli realizacji ustawy o języku
polskim kwietnia 2004. « Błąd ortograficzny jest to błąd polegający na napisaniu wyrazu lub wyrażenia w
sposób niezgodny z obowiązującą normą ortograficzną, utrwaloną w zasadach pisowni i słownikach
ortograficznych. »
18
La Commission de l'éducation de la langue polonaise a établi les normes sur la réunion du 21 février 2005.
http://www.rjp.pan.pl/index.php?option=com_content&view=article&id=1101:ustalenia-dotyczce-bdowortograficznych&catid=54:zespo-dydaktyczny&Itemid=66
23
B.
Co jadłasz? Co robiłasz?
Nous pouvons observer que les mots soulignés ont les mauvaises terminaisons. Dans les
deux cas, la lettre « ś » a été remplacée par « sz ». La version correcte de ces mots est
« jadłaś » et « robiłaś ». Cette erreur peut être aussi causée par les différences phonétiques
entre les deux langues. En français le son « ɕ » n’existe pas, alors un francophone qui ne
connaît pas encore très bien le système phonétique polonais et ne fait pas la différence
entre les sons « ɕ » et « ʃ ». La lettre « ś », il l’écrira comme notre sujet – « sz ».
C.
Męszyczyzna czyta gazeta. et (…) jeden męszcziżną.
Ici, le mot « mężczyzna » a pris des formes incorrectes. Nous voyons plusieurs coquilles :
« szy » et « sz » à la place de « ż », « i » au lieu de « y », « ż » à la place de « z » et « ą »
au lieu de « a ».
D.
Pan biega bo myszle że samochód jest zepsuty.
L’erreur dans ce cas est analogique à celle que nous avons présentée dans le point B (« sz »
à la place de « ś »).
E.
Pani jest smudna.
La phrase devrait avoir la forme : « Pani jest smutna. ». Nous voyons ici simplement une
coquille, qui résulte de la confusion de deux lettres qui sont opposées par rapport à la
sonorité : d – son sourd, t – son sonore.
F.
Pan pómaga Pani.
Dans cette phrase, nous remarquons deux erreurs d’orthographe. Dans le mot « pómaga »
c’est bien sûr le « ó » qui remplace « o ». Dans l’autre mot souligné, notre informateur a
réalisé la forme « Pani » avec la majuscule qui traduit, à notre avis, la volonté d’exprimer
la politesse et le respect.
Après avoir examiné toutes les erreurs recueillies, essayons trouver de la réponse à
la question « D’où résultent ces problèmes ? ».
Anna Dąbrowska et Małgorzata Pasieka dans leur autre article (2006) indiquent
trois causes d’erreurs : le manque de compétences, l’écart de performance et la mauvaise
24
stratégie d’apprentissage et d’enseignement. Ici, il est utile de faire attention au rôle de
l’enseignant dans le processus de la formation, car c’est lui qui est le principal responsable
des progrès langagiers de ses élèves. Cependant, nous ne pouvons pas oublier l’importance
du travail et du temps que l’élève y consacre lui-même pour acquérir le savoir et les
compétences nécessaires pour parler une langue étrangère.
Selon Janusz Arabski (1996) c’est dans la phase initiale de l’apprentissage d’une
langue étrangère que nous pouvons remarquer le plus souvent l’influence du transfert de la
L1. Anna Dąbrowska et Małgorzata Pasieka (2006) trouvent pourtant que la fréquence
d’apparition des fautes de l’interférence vient du niveau de la parenté des deux langues.
En cherchant des raisons de la présence des erreurs commises, nous ne pouvons pas
oublier les facteurs comme la paresse, les capacités limitées pour l’apprentissage des
langues étrangères ou d’autres obstacles de la nature psychique des apprenants (ibidem
2006). Peut-être elles seront plus fréquentes que celles issues de l’incompétence.
25
Conclusion
Après avoir analysé toutes les erreurs repérées dans les travaux analysés nous
pouvons aussi répondre aux questions posées au début de ce mémoire. Les francophones
que nous avons interviewés, apprennent la langue polonaise surtout pour le plaisir. Ils
communiquent de manière efficace dans les situations courantes de la vie sans recours au
polonais, car toutes les personnes avec lesquelles ils étudient ou travaillent connaissent
l’anglais et d’autres langues. Même pour faire les achats ou faire des affaires aux bureaux,
les étrangers peuvent arranger les choses sans connaissance du polonais. Il en résulte que
ce n’est pas la nécessité, mais la bonne volonté qui les dirige à connaître cette langue
difficile. Ils veulent pouvoir parler avec les Polonais, les comprendre. Grâce à cela, ils
pourront mieux connaître la culture du pays dans lequel ils séjournent actuellement.
Quant aux difficultés qu’ils rencontrent, nous avons vu dans le dernier chapitre que
le niveau A2 de la connaissance du PLE permet déjà une communication assez réussie.
Même les phrases où nous avons observé beaucoup d’erreurs ont été compréhensibles.
Pourtant, cela ne change pas le fait que les francophones débutants dans l’apprentissage du
PLE ont beaucoup de difficultés pour parler cette langue sans fautes. C’est pour cela
qu’aussi souvent, nous avons observé l’interférence linguistique. C’était surtout les
calques, qui apparaissent presque dans chaque catégorie d’erreurs. Les francophones ont
essayé de créer les phrases en transmettant le système lexical et grammatical de leur langue
maternelle aux constructions de la langue polonaise. C’était un faux support qui paraît les
aider dans les situations spontanées. Nous avons aussi repérés beaucoup de problèmes avec
la déclinaison, absente en français. Nous voyons qu’il est très difficile pour nos sujets de
décliner correctement tous les mots, liés aux verbes. Alors les erreurs les plus nombreuses
sont celles de grammaire, liées à la flexion et la syntaxe.
Bien sûr nous sommes conscientes que notre étude a été trop modeste pour en sortir
des conclusions universelles. Pour les confirmer, il faudrait examiner beaucoup plus de
personnes et utiliser plus qu’un support. Cependant, nous sommes contentes d’avoir pu
aborder à cette question d’erreur, si importante dans l’apprentissage des langues étrangères.
26
Streszczenie
Trudności w przyswajaniu języka polskiego jako obcego
przez dorosłych frankofonów
Niniejsza praca powstała w celu odnalezienia odpowiedzi na pytanie „Co dorosłym
frankofonom sprawia największe trudności w nauce języka polskiego jako obcego?” Aby
odnaleźć na nie odpowiedź, przeprowadziliśmy badanie na trzech osobach francuskiej
narodowości, które obecnie mieszkają w Polsce i język polski znają na poziomie A2.
Praca składa się z wstępu, zakończenia oraz trzech rozdziałów, z których pierwszy
ma na celu przybliżenie czytelnikowi zagadnień z gramatyki porównawczej języka
polskiego i francuskiego. Jest to rozdział czysto teoretyczny, opisujący zagadnienia, z
którymi, według autora, informatorzy francuskojęzyczni mogą mieć największe problemy
podczas nauki języka polskiego. Rozdział drugi jest opisem naszego badania, w którym
wyjaśniamy kim są egzaminowane osoby (dane te zabraliśmy za pomocą kwestionariusza
(aneks nr 2)), oraz na czym polegało przeprowadzone na nich badanie. W tym miejscu
także opisujemy materiał, za pomocą którego powstały analizowane prace. Jest to rysunek
w formie komiksu (aneks nr 1), przedstawiający krótką historię z życia codziennego.
Zadaniem naszych informatorów było samodzielne opisanie jej własnymi słowami, bez
użycia pomocy takich jak np. słownik. Obrazki nie zawierają tekstów w dymkach ani
podpisów, aby nie sugerować opisującym żadnego słownictwa. Opisy zostały wykonane w
obecności autora niniejszej pracy.
Rozdział trzeci stanowi analizę zgromadzonych prac.
Otrzymane błędy
podzieliliśmy na trzy grupy : błędy gramatyczne, leksykalne i ortograficzne. Kolejność
podziału wynika z ilości opisywanych błędów : w analizowanych pracach najwięcej było
gramatycznych (14), następnie leksykalnych (10) i najrzadziej występujące były błędy
ortograficzne (5 istotnych przypadków). Pod koniec rozdziału zastanowiliśmy się nad
możliwymi przyczynami występowania tych błędów i jako najbardziej prawdopodobne
podaliśmy zbyt niski poziom znajomości języka polskiego, niewłaściwe strategie uczenia
oraz trudności związane ze znaczną odmiennością badanych systemów językowych.
27
W zakończeniu pracy, dzięki analizie kwestionariusza w odpowiedzi na pytanie
„Dlaczego ludzie znający język francuski uczą się polskiego” powiedzieliśmy sobie, że
przyczyną tego głównie są chęci, aby przebywając w Polsce móc swobodnie
porozumiewać się z jej obywatelami, ale także dzięki znajomości języka lepiej zrozumieć
kulturę i obyczaje kraju. Po analizie błędów możliwe było również stwierdzenie, że
największe trudności w nauce języka polskiego badanym Francuzom przysporzyła
składnia oraz fleksja.
28
Bibliographie
Arabski J. 1996. Przyswajanie języka obcego i pamięć werbalna. Katowice : Śląsk.
Bartnicka B. Satkiewicz H. 1990. Gramatyka języka polskiego dla cudzoziemców.
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sprawności czy niewłaściwa strategia? ». [In:] Seretny A., Lipińska E. (red.) Sprawności
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Lipińska E. (red.) Rozwijanie i testowanie biegłości w języku polskim jako obcym.
Kraków : Universitas. p. 182-191.
Dąbrowska A. 2004. « Najczęstsze błędy popełniane przez cudzoziemców uczących się
języka polskiego jako obcego ». [In:] Seretny A., Martyniuk W., Lipińska E. (red.).
Opisywanie, rozwijanie i testowanie znajomości języka polskiego jako obcego. Materiały z
konferencji sekcji glottodydaktycznej Stowarzyszenia "Bristol" Polskich i Zagranicznych
Nauczycieli Kultury Polskiej i Języka Polskiego jako Obcego. Kraków : Universitas. p.
105-136.
Dąbrowska
A.,
Pasieka
M.
Ogólna
klasyfikacja
błędów
popełnianych
przez
obcokrajowców. (niepublikowany maszynopis).
29
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N°8. Paris : BELC. p. 31-61.
Gniadek S. 1979. Grammaire contrastive franco-polonaise. Warszawa : PWN.
Grucza F. 1978. Z problematyki błędów obcojęzycznych. Warszawa : WSiP.
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Kannas C. 1994. Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage. Paris: Larousse.
Komorowska H. 1975. Nauczanie gramatyki języka obcego a interferencja. Warszawa :
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cudzoziemców uczących się JPJO. ». [In:] Prace Naukowe Studium Nauki Języków Obcych
Politechniki Wrocławskiej. Nauczanie jezyków obcych na lektoratach w dobie reformy
szkolnictwa i intergacji ze Wspólnotą Europejską : materiały X międzynarodowej
konferencji naukowo-dydaktycznej, 21-23 września 2000 r. Wrocław : Oficyna
Wydawnicza PW. p. 190-198.
Piotrowska-Paprocka U. 2008. Conter au risque de tout changer. Lublin : Towarzystwo
Naukowe KUL.
Szulc A. 1994. Słownik dydaktyki języków obcych. Warszawa : PWN.
30
Annexes
Annexe n°1
31
Annexe n°2
Questionnaire
1. Age: …………………………………………
2. Nationalité:……………………………………………………………………………....
3. Votre langue maternelle: …………………………………………………………….. ..
4. Quel est votre niveau de connaissance de la langue polonaise ?
A1
□
niveau débutant
A2
□
niveau débutant+
B1
□
niveau intermédiaire
B2
□
niveau intermédiaire+
C1
□
niveau avancé
C2
□
niveau avancé+
5. Depuis combien de temps apprenez-vous le polonais ? …………………………………
6. Comment apprenez-vous le polonais ?
a) Dans une école.
b) Pendant des cours privés.
c) Tout(e) seul(e) à la maison avec des livres et d’autres aides.
d) Autre ...........................................................................................................................
7. De quelle façon apprenez-vous le polonais ?
a) En faisant des exercices de grammaire.
b) En chattant.
c) En écrivant des lettres avec des proches.
d) En parlant avec des polonophones.
e) En lisant des livres.
f) En écoutant des chansons polonaises, des émissions à la radio/télé.
g) Autre ……………………………………………………………………………….
32
8. Pourquoi apprenez-vous cette langue ?
a) Pour le travail.
b) Pour le plaisir.
c) Pour pouvoir communiquer avec la famille.
d) Autre ..........................................................................................................................
9. Dans quelles situations utilisez-vous la langue polonaise ?
……………………………………………………………………………………………
10. Connaissez-vous d’autres langues étrangères ? Lesquelles ?
……………………………………………………………………………………………
11. Dans quel pays vivez-vous ?
…………………………………………..…………………
12. Si en Pologne, dans quel but ?
…………………………………………………………………………………………….
33
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