LE DÉTACHEMENT, L'EXEMPLE DE RAMA - P. P. ARYA

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LE DÉTACHEMENT : LEXEMPLE DE RAMA
P. P. ARYA
(Extrait de ‘’Liberation of the soul Immortal teachings of sage Vasishtha to Lord Rama’’)
Rama voulut visiter tous les lieux saints de pèlerinage, ce pour quoi il obtint la permission
de son père, le roi Dasaratha, et de son guru, le sage Vasishtha, et il se mit en route. Rama
visita tous les lieux saints, puis il rentra à Ayodhya. Il avait 15 ans, à l’époque. Au terme du
pèlerinage, Rama était quelquun de différent. Le pèlerinage lavait fort affaibli et émacié
et il ruminait tout le temps depuis son retour. Il était distrait et il ne voulait pas révéler ce
qui le troublait. Son visage rayonnant était devenu pâle et il restait silencieux et immobile,
assis en padmasana, absorbé dans ses pensées. Personne dans la famille ne savait ce qui
lui était arrivé. Il avait même oublié daccomplir ses devoirs.
Le roi Dasaratha implora Rama de lui dire ce qui s’était passé, mais Rama demeurait
plongé dans sa peine. Cest alors que le rishi Vishwamitra se présenta à la cour de
Dasaratha. Le roi salua le rishi et dit : ‘’Ô vénérable muni ! Je vous prie de mindiquer le
but de votre visite afin de pouvoir honorer celle-ci respectueusement. Je consens à me
séparer de tout ce que vous voudriez obtenir de moi.’’
Le rishi Vishwamitra annonça alors : ‘’Raja ! Jaccomplis un grand yajna dans mon ashram.
Les rakshasas (démons) provoquent toutes sortes de problèmes et menquiquinent.
Envoyez donc votre fils aîné, Rama, avec moi, je vous prie. Il anéantira les rakshasas et il
aidera à parachever ce yajna avec succès.’’
Le roi Dasaratha allégua auprès du rishi
Vishwamitra que Rama était fort jeune, quil
n’était pas en mesure de combattre les rakshasas
et quen outre, il ne pourrait pas supporter d’être
séparé de son fils, à son âge avancé.
En entendant cela, Vishwamitra devint furieux et
dit : Raja ! Noubliez pas que vous mavez fait la
promesse solennelle de vous départir de tout ce
que je désire. Vous êtes un roi de la Dynastie
solaire. Comment pouvez-vous revenir sur votre
promesse ?’’
Le sage Vasishtha qui siégeait lui aussi dans la
salle du conseil à ce moment-là et qui écoutait le
dialogue entre le roi et le rishi Vishwamitra
intervint et il dit : ‘’Ô, roi ! Il vous faut tenir votre
parole dhonneur. Soyez sûr et certain que le rishi
Vishwamitra soccupera de Rama.’’
Se rangeant à lavis du sage Vasishtha, le roi Dasaratha se tourna vers les serviteurs de
Rama et il leur ordonna damener rapidement Rama. Les serviteurs répondirent : ‘’Depuis
son retour de pèlerinage, Rama ne sintéresse plus à la vie. Il se néglige. Il dédaigne la
nourriture et les habits. Il ne semble plus sintéresser aux objets matériels, maintenant
quil a commencé à vivre comme un ascète. Les objets matériels ne semblent plus avoir
aucun attrait pour lui. Apparemment, il semble vouloir atteindre l’état de jivanmukta et
transcender la peine et le chagrin. Il dit que sa vie se dilapide vainement dans les affaires
du monde, qui ne lintéresse plus et qui nest pas réel.’’
Le sage Vasishtha demanda aux serviteurs de conduire Rama dans la salle du conseil. Il
sadressa ensuite à lassemblée en disant : ‘’Rama a développé paravairagya (le
détachement). Le monde et les objets matériels nont plus dintérêt pour lui. Cet état
intérieur de renoncement mental conduira bientôt à lacquisition de la connaissance de
Brahman et alors, il s’établira dans le Soi et il accomplira toutes les actions avec une
grande joie pour le bien-être dautrui, dans le dharma.’’
Rama arriva dans la salle du conseil et il se prosterna aux pieds de son guru, le sage
Vasishtha, du rishi Vishwamitra et de son père, le roi Dasaratha. Vishwamitra demanda
alors à Rama : ‘’Rama, dis-moi quelle est la raison de ta tristesse. Pourquoi es-tu si
renfermé ?’’
Rama répondit : ‘’Vénérable muni ! Je vais mettre mon cœur à nu pour vous. Veuillez
écouter, je vous prie :
LE SAMSARA (LEXISTENCE MATÉRIELLE, MONDAINE)
Ce monde nest pas réel, même sil paraît réel. Il ny a aucun bonheur durable, ici. Les
hommes naissent pour mourir et meurent pour renaître. Par conséquent, ce monde est
illusoire. Jai développé viveka et jai renoncé à toute pensée de (ré)jouissances sensuelles.
Je nai plus aucun désir pour les objets matériels. Je comprends la nature trompeuse du
mental. Le mental seul projette le monde et ses objets comme étant réels, car il veut
maintenir lhomme en captivité. Le mental ne veut pas mourir, aussi maintient-il lhomme
attaché aux objets matériels et il génère les pensées et les désirs de les poursuivre, et
lhomme souffre en conséquence dans lasservissement du cycle des naissances et des
morts. Cest le mental seul qui se représente lexistence du monde comme une réalité. Je
sais que seul lAtma est réel. Je suis totalement dégoûté du monde illusoire et je tente de
trouver les moyens qui me soulageront des douleurs et des souffrances de ce monde
illusoire. La pensée de ce monde irréel me consume.
AHAMKARA (LEGO)
Lego domine continuellement le mental et il entraîne les désirs à sa suite. Je redoute cette
caractéristique empoisonnée qui produit des karmas égoïstes, des désirs et des peines, et
qui est la source de tout mal. Il engendre la jalousie et lavidité. Il est illusoire. Il dupe tout
le monde. Il est associé à tout ce qui est ‘’à moi’’ et ‘’mien’’. Il émane de lavidya
(ignorance). Il se dresse à partir de la prétention. La vanité lentretient. Cest le plus grand
ennemi. Terrasser lego est une tâche pratiquement impossible. Si lon renonce à ce
terrible ahamkara, on sera heureux. Le secret du renoncement, cest renoncer à l’égoïsme.
Lahamkara est enraciné dans le mental. Cest sous son influence que lhomme commet
le mal et des mauvaises actions. Il est profondément enraciné. Les inquiétudes et les
troubles résultent de l’égoïsme. Lahamkara est une maladie dangereuse. Lillusion,
lorgueil, la colère, la jalousie, lavidité, la convoitise, lamour et la haine relèvent de
lego qui détruit toute vertu en lhomme et qui transforme en ennemis même des amis
proches. Lahamkara est le sentiment de ‘’mon’’ et de ‘’mien’’ qui engendre
lattachement et qui piège lhomme dans des relations impermanentes et fausses, et cet
attachement devient la cause de la souffrance de lhomme. Lhomme qui a triomphé de
cet ennemi est heureux et en paix. Les désirs et les souhaits relèvent de l'égoïsme, et
l'homme est tenté de les réaliser. Cest un cercle vicieux. Les désirs se multiplient et se
développent en raison de lego. Cet ennemi invétéré a étalé autour de lhomme les
attachements à la femme, aux amis et aux enfants. Captif de cette illusion de maya,
lhomme se chagrine, quand ces relations se terminent avec la mort et la souffrance
comme résultats. Rien nest permanent dans ce samsara. Celui qui est sage devrait
accomplir ses devoirs légitimes et satisfaire à ses obligations sans laisser les
attachements grandir. On devrait exercer son discernement et ne pas se laisser prendre
par lillusion. Il ny a pas de plus grand ennemi que lahamkara. Ô vénérable muni,
bénissez-moi pour quen utilisant mon discernement et ma vigilance constante, je puisse
garder mes distances par rapport à cet ennemi redoutable.
LE MENTAL
Le mental ne se manifeste que via lahamkara. Ce mental malicieux saute dun sujet à
lautre, comme un singe. Il est toujours agité. Il soupire après les (ré)jouissances sensuelles
et il court après les moyens de les assouvir. Le mental a une nature fluctuante. Il est
toujours accaparé par de mauvais désirs. Le mental joue des tours à lhomme qui croit que
certaines choses sont bonnes et dautres mauvaises et que certaines sont permanentes et
dautres provisoires. Toutes les maladies qui affligent lhomme sont le résultat des
agitations de son mental. Le mental ne devrait tolérer aucune activité qui soit contraire au
dharma. Ô vénérable muni, boire toute leau de locéan, déraciner le Mont Meru ou avaler
un incendie est possible, mais il est pratiquement impossible de maîtriser ce monstrueux
mental ! Ce monde se manifeste à cause des sankalpas qui ne sont que dans le mental.
Toutes les peines et toutes les souffrances ne sont produites et expérimentées que dans le
mental. Si le mental est réduit à néant par le biais du discernement et de lexamen de la
nature du Soi, toutes les souffrances partiront et le monde disparaîtra également, puisque
lexistence du monde ne sexpérimente que par et dans le mental.
LA VIE
La vie est comme une bulle. Elle est éphémère. Elle est remplie de misères, de peines et
de tribulations, et pourtant, lhomme ignorant saccroche à cette vie matérielle. La vie
dans ce monde physique est pleine de souffrance et de dur labeur. Même ce corps
physique est un grand fardeau. Rien nest certain dans la vie. La mort est certaine. Rien de
ce qui est né ne peut échapper à la mort. La mort nous guette en permanence. La mort
peut survenir pendant lenfance, la jeunesse, l’âge mûr ou la vieillesse. Elle peut rattraper
quelquun à tout moment. Toutes sortes de maladies ravagent le corps. La jeunesse nous
abandonne rapidement et la vieillesse nous rattrape avec ses faiblesses et avec sa
déchéance. Celui-là seul qui pratique constamment linvestigation du Soi mène une vie
noble. Celui qui sest affranchi des renaissances en acquérant la connaissance du Soi mène
vraiment une vie authentique et noble. Les autres vivent des vies qui nont aucune valeur.
Ainsi, rien na aussi peu de valeur que cette vie qui est sujette à la mort, à la maladie et
aux souffrances.
LA RICHESSE
Dhana (la richesse matérielle) ne nous accompagnera pas, lorsque nous quitterons notre
corps. Cest aussi illusoire. Le divin ne sacquiert pas par une telle illusion. La richesse
engendre le désir de toujours plus. Lhomme se contente rarement de ce quil a. Le désir
accroît lattachement à la richesse et lhomme souffre en seffoant dacquérir davantage.
La jalousie, lenvie, lavidité et lego résultent aussi de la richesse. La peine les suit comme
une ombre. Ils provoquent des divisions marquées dans les familles, ruinent la paix de
lesprit. Lhomme sécarte des préceptes du dharma. La richesse nest jamais assurée. Elle
circule dans toutes sortes de mains. Elle engendre le mal. Lhomme tombe dans de
mauvaises fréquentations à cause dun trop plein de richesses. Il perd les valeurs morales
et la bonté. Il en résulte des familles spoliées. La richesse matérielle est un tel mal ! Elle
durcit le cœur de lhomme et conduit à des disputes, à des confrontations, à des conflits et
à des divisions. La paix ne sacquiert pas par lentremise de la richesse. Aussi longtemps
que lhomme mène une vie consacrée à lacquisition des richesses et des objets, il ne peut
échapper ni à la peine, ni à la peur, ni à linquiétude. Il ny a pas de plaisir sans peine.
Trouver la joie dans la richesse est un piège trompeur, puisque celle-ci vous quitte aussi
facilement quelle ne vient. La richesse est lun des aspects les plus puissants de Maya qui
lie lhomme au monde. La paix authentique ne se trouve que dans le renoncement.
LE DÉSIR
Toute la misère et la peur de la vie peuvent être attribuées au sir. Le désir est une
temte. Lenvie de satisfaire les désirs inférieurs est la racine de tout mal. Le désir est
lennemi de la paix. Comme un oiseau pris au piège, lhomme est pris au piège des
désirs. Le désir est la cause des renaissances et de toutes sortes de peines, de malheurs
et de souffrances. Le mental est plein de désir(s) et prend la forme du désir qui le
remplit. Les oiseaux et les animaux se contentent de vivre à partir de tout ce quils
peuvent trouver. Seul lhomme a des désirs insatiables et est rempli davidité. Un désir
satisfait fait appartre d'autres désirs et l'homme devient l'esclave de ses désirs. Ces
désirs attachent lhomme à la naissance et à la mort. Le cas échéant, lhomme devrait
avoir des désirs nobles et supérieurs, comme servir ses parents et la société et se
débarrasser de lesclavage de lignorance.
LE CORPS
Le corps est composé de chair, de graisse, dos, de nerfs et de sang. Il est rempli
dimpuretés et constitue un foyer de maladies. Il tend vers le déclin. L'égoïsme est le
maître du corps et la cupidité sa maîtresse. Le corps est pareil à une bulle et il passera de
vie à trépas en un rien de temps. Cest une poche dair pouvant éclater à tout moment, un
pot de chambre pouvant se briser à chaque instant. La peau éclatante est sujette aux rides
de la vieillesse. Honte à ceux qui considèrent à tort le corps pour lAme pure et immortelle
et qui comptent sur lui pour trouver le bonheur et la paix. Le corps, les sens, le mental et
lintellect ne sont deux-mêmes pas conscients ; ils ne sont que de simples instruments de
lindividu. Le corps est inerte. Initialement, ce nest juste quune simple masse de chair qui
se développe avec une belle jeunesse pour saffaiblir ensuite avec la vieillesse. Ceci pousse
lhomme à penser que le corps posde la Conscience, mais en réalité, ce nest pas le corps
qui est la cause de ce développement, ni de cette évolution. Le corps nest que la demeure
provisoire de lAtma. Le corps nest pas la réalité de lhomme. Il est impermanent et il peut
sécrouler à tout moment. Aussi longtemps que le corps dure, on devrait le sanctifier par le
souvenir du Nom du Seigneur et par laccomplissement de bonnes actions.
LA CONCUPISCENCE
Quelle beauy a-t-il dans la femme dont le corps est composé de chair, dos et de sang ?
Le corps nest quun sac de saletés, mais la beauté physique fascine les gens. A quoi bon la
beauté physique, si elle ne dure pas ? Aujourdhui, il est beau et séduisant, mais demain,
avec la vieillesse, il se ratatinera, se plissera et se ridera. Ce nest que Maya, une illusion !
La beauté nest quà fleur de peau. Lhomme concupiscent est ferré par lappât de
lapparence extérieure des femmes, puis entraîné par le fil de ses désirs impurs. Sa soif de
plaisirs physiques obscurcit son discernement et la personne est privée de tout bon sens et
de toute valeur morale. Si la convoitise du physique disparaît, toute la servitude mondaine
prendra fin. Sans renoncer au physique, on ne peut pas espérer atteindre la Félicité
éternelle du Brahman. Les hommes concupiscents et ignorants oublient quaprès que le
prana quitte le corps, les vers commencent à dévorer la chair et le corps est bien vite livré
aux flammes. Je ne souhaite pas jouir de ce plaisir sensuel illusoire et fugace. Je naspire
quà atteindre létat de Félicité suprême qui mettra un terme au cycle répétitif des
naissances et des morts.
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Dans ‘’La sadhana, le chemin de lintériorité’’ (que vous pouvez trouver dans la section livres de partage-
pdf.webnode.fr, Sathya Sai Baba dit ceci : ‘’Alors que la poursuite des plaisirs matériels sera semblable à du nectar au
début, mais comme à du poison à la fin, la recherche de l’équanimité sera semblable à du poison au début, mais comme
à du nectar à la fin. Vos progrès doivent être authentifiés par votre caractère et par votre comportement. La méditation
doit transformer votre attitude à l’égard des êtres et des choses, sinon cest une mystification. Via laction du soleil et de
la pluie et de la chaleur et du froid, même un roc se désintégrera en particules et deviendra de la nourriture pour un
arbre. Même le cœur le plus endurci peut être adouci, de sorte que le divin puisse sy développer’’.
Sur ce thème, le lecteur ou la lectrice pourra également consulter :
Plaisir, bonheur et béatitude Osho
Spiritualité : la chasteté est-elle un must ou une occurrence consécutive ? Sandra Heber Percy
Les plus belles heures sont les heures de la nuit - Swami Rama
Purifie ton cœur ! Dr John Goldthwait (voir section livres), NDT.
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