ennemi. Terrasser l’ego est une tâche pratiquement impossible. Si l’on renonce à ce
terrible ahamkara, on sera heureux. Le secret du renoncement, c’est renoncer à l’égoïsme.
L’ahamkara est enraciné dans le mental. C’est sous son influence que l’homme commet
le mal et des mauvaises actions. Il est profondément enraciné. Les inquiétudes et les
troubles résultent de l’égoïsme. L’ahamkara est une maladie dangereuse. L’illusion,
l’orgueil, la colère, la jalousie, l’avidité, la convoitise, l’amour et la haine relèvent de
l’ego qui détruit toute vertu en l’homme et qui transforme en ennemis même des amis
proches. L’ahamkara est le sentiment de ‘’mon’’ et de ‘’mien’’ qui engendre
l’attachement et qui piège l’homme dans des relations impermanentes et fausses, et cet
attachement devient la cause de la souffrance de l’homme. L’homme qui a triomphé de
cet ennemi est heureux et en paix. Les désirs et les souhaits relèvent de l'égoïsme, et
l'homme est tenté de les réaliser. C’est un cercle vicieux. Les désirs se multiplient et se
développent en raison de l’ego. Cet ennemi invétéré a étalé autour de l’homme les
attachements à la femme, aux amis et aux enfants. Captif de cette illusion de maya,
l’homme se chagrine, quand ces relations se terminent avec la mort et la souffrance
comme résultats. Rien n’est permanent dans ce samsara. Celui qui est sage devrait
accomplir ses devoirs légitimes et satisfaire à ses obligations sans laisser les
attachements grandir. On devrait exercer son discernement et ne pas se laisser prendre
par l’illusion. Il n’y a pas de plus grand ennemi que l’ahamkara. Ô vénérable muni,
bénissez-moi pour qu’en utilisant mon discernement et ma vigilance constante, je puisse
garder mes distances par rapport à cet ennemi redoutable.
LE MENTAL
Le mental ne se manifeste que via l’ahamkara. Ce mental malicieux saute d’un sujet à
l’autre, comme un singe. Il est toujours agité. Il soupire après les (ré)jouissances sensuelles
et il court après les moyens de les assouvir. Le mental a une nature fluctuante. Il est
toujours accaparé par de mauvais désirs. Le mental joue des tours à l’homme qui croit que
certaines choses sont bonnes et d’autres mauvaises et que certaines sont permanentes et
d’autres provisoires. Toutes les maladies qui affligent l’homme sont le résultat des
agitations de son mental. Le mental ne devrait tolérer aucune activité qui soit contraire au
dharma. Ô vénérable muni, boire toute l’eau de l’océan, déraciner le Mont Meru ou avaler
un incendie est possible, mais il est pratiquement impossible de maîtriser ce monstrueux
mental ! Ce monde se manifeste à cause des sankalpas qui ne sont que dans le mental.
Toutes les peines et toutes les souffrances ne sont produites et expérimentées que dans le
mental. Si le mental est réduit à néant par le biais du discernement et de l’examen de la
nature du Soi, toutes les souffrances partiront et le monde disparaîtra également, puisque
l’existence du monde ne s’expérimente que par et dans le mental.
LA VIE
La vie est comme une bulle. Elle est éphémère. Elle est remplie de misères, de peines et
de tribulations, et pourtant, l’homme ignorant s’accroche à cette vie matérielle. La vie
dans ce monde physique est pleine de souffrance et de dur labeur. Même ce corps
physique est un grand fardeau. Rien n’est certain dans la vie. La mort est certaine. Rien de