Telechargé par Boualem Rabah

Chapitre II ELECT1 15 16

publicité
CHAPITRE II
RÉGIME ALTERNATIF
Ce chapitre traite de l’étude des circuits électriques alimentés par des sources
alternatives sinusoïdales.
SSoom
mm
maaiirree
I.
II.
COURANT ALTERNATIF
I.1
INTRODUCTION
I.2
DÉFINITIONS
CIRCUITS EN RÉGIME ALTERNATIF
II.1 NOTION D’IMPÉDANCE
II.2 NOTION DE DÉPHASAGE
a. Déphasage entre deux courants ou de tensions
b. Déphasage d’un circuit
II.3 NOTION DE PUISSANCE EN ALTERNATIF
III. CIRCUITS RÉSONNANTS
III.1 DÉFINITION
III.2 RÉSONANCE RLC SÉRIE
III.3 RÉSONANCE RLC PARALLÈLE
III.4 CIRCUITS RÉSONNANTS LC
ANNEXE
1
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
I.
GÉNÉRALITÉS
I.1
Introduction :
L’immense majorité de l’électricité utilisée aujourd’hui dans l’industrie, le
commerce et à domicile est en courant alternatif.
L’énergie électrique correspondante est produite dans de grandes centrales
électriques par des générateurs électromagnétiques de Faraday, appelés générateurs alternatifs
ou alternateurs. Ces alternateurs dont le fonctionnement repose sur le principe de l’induction
électromagnétique sont entraînés par des turbines à vapeur, hydrauliques, à gaz, … . Ce sont des
machines tournantes qui transforment l’énergie mécanique en énergie électrique.
L’électricité produite dans les centrales
passe par des transformateurs élévateurs qui élèvent
sa tension jusqu’au domaine de la très haute tension
(THT) (de l'ordre de 400 kV). Elle va être acheminée
vers les lieux de consommation où la tension sera
abaissée en deux étapes : une première amène la
tension jusqu’à 20 kV ; avec la seconde la tension
descend de 20 kV au niveau de la basse tension (220
V ou 380 V).
2
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
 Qu’est-ce que le courant alternatif ?
On appelle courant alternatif (CA ou plus communément AC pour "Alternative
Current") un courant électrique où les électrons circulent alternativement dans une direction
puis dans l'autre à intervalles réguliers appelés cycles.
Le courant alternatif est produit par la rotation d’un alternateur, que l’on peut
schématiser par une bobine de fil conducteur tournant dans un champ magnétique.
Cette rotation génère dans la bobine un courant alternatif, c’est-à-dire un mouvement de va-etvient des électrons, dont la fréquence varie en fonction de la vitesse de rotation de la bobine.
Ainsi, une bobine tournant à 3000 tours/mn ou 50 tours/s génère un courant alternatif de 50 Hz :
les électrons changent de direction 100 fois par seconde !
Chez nous, en Europe et dans la plupart des autres régions du monde, il est de 50
cycles par seconde (soit une fréquence de 50 Hz). Au Canada et aux USA, il est de de 60 Hz.
Rappelons qu’un courant électrique est produit par le déplacement d’électrons quasilibres dans un milieu conducteur (métal) sous l’impulsion d’une tension électrique (f.é.m.)
appliquée à ses bornes.
 Si cette tension est continue, le flux d’électrons (de charges négatives) s’écoule
uniquement vers la borne positive (caractérisée par un déficit de charges négatives) à laquelle il
communique de l’énergie. Bien que la vitesse de déplacement de chaque électron soit très lente :
0.037 cm/s (quelques mètres par heure), le mouvement se répercute sur tous les autres électrons
présents dans le conducteur à la vitesse de la lumière.
Cette lenteur a quelque chose de surprenant et il faut alors expliquer la rapidité des
transmissions électriques (de l’ordre de vitesse de la lumière). Celle-ci est simplement due à la
vitesse de propagation de l’ébranlement et non pas à la vitesse de déplacement des électrons. On
peut comparer ce phénomène à celui qui se produit lorsque l’on ouvre le robinet d’alimentation
d’un tuyau déjà rempli d’eau : celle-ci s’écoule immédiatement à l’autre extrémité du tuyau,
quoique la vitesse d’écoulement de l’eau puisse être très lente.
 Si
cette
tension
est
alternative
(sinusoïdale),
les
électrons
oscillent
alternativement dans un sens et dans l’autre autour de leurs positions moyennes sur une distance
de quelques microns : 0.00166 mm (millièmes de millimètres). Ils répercutent l’énergie
vibrationnelle reçue vers l’extrémité positive du conducteur.
On voit donc que l’on ne peut pas parler d’un écoulement d’électrons dans un sens (alternance
positive), puis dans l’autre (alternance négative), mais plutôt de vibration des électrons, avec
une amplitude de l’ordre du micron (à 50 Hz).
 Principe du générateur (alternateur) de f.é.m. sinusoïdale :
Soit une bobine plate, en rotation, avec une vitesse angulaire  constante autour
d’un axe de son plan et située dans un champ magnétique B générant un flux magnétique  .
3
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
bobine
est
le
siège
(à
ses
bornes)
d’une
f.é.m.
d’induction
d
e 
   M  sin   t   E max  sin   t  (voir annexe A).
dt
La f.é.m. induite et le courant induit varient sinusoïdalement dans le temps avec une
2
période égale à T 
.
Cette

Remarque : On obtient le même résultat si la bobine est fixe et si le champ tourne à la vitesse
angulaire  .
Schémas simplifiés du principe de l’alternateur
Dans un alternateur, la bobine tourne à une vitesse constante formant ainsi un mouvement
périodique. La tension induite le sera également.
Cependant, la valeur de la tension induite n'est pas constante, puisqu'elle est définie en fonction
du sinus de l'angle formé par le déplacement de la bobine et les lignes du champ magnétique.
À l'instant où le déplacement de la bobine est perpendiculaire aux lignes de champs, la tension
induite dans la bobine est maximale.
Par contre, lorsque le déplacement de la bobine est parallèle aux lignes de champs, la tension
induite est nulle.
Quant à la polarité de la tension induite, elle change à chaque demi-rotation de la bobine. Un
demi-tour de la bobine, c'est-à-dire de 0° à 180°, induit une tension positive, appelée alternance
positive, tandis que l'autre demi-tour, soit de 180° à 360°, induit une tension négative nommée
alternance négative.
4
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
5
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
I.2
Définitions :
Un courant (tension) alternatif(ive) est un (une) courant (tension) sinusoïdal(e) dont
l’intensité est régie par l’une ou l’autre des fonctions sinusoïdales du temps suivantes :
Courant : i (t )  I M  sin t   
Courant : i (t )  I M  cos t   
Tension : e (t )  E M  sin t  
Tension : e (t )  E M  cos t  
 i (t ) e (t )  : valeur instantanée du courant (de la tension)  c'est la valeur à un instant
donné. Elle se note toujours par une lettre minuscule.
 I M EM

: valeur ou amplitude maximale (crête) du courant (de la tension) atteinte par
période.
  [rad/s] : pulsation ou vitesse angulaire de la fonction périodique.
 T 
2

[s] : période. C’est l’intervalle de temps pendant lequel la forme d'onde périodique
se reproduit.
 f 

[Hz] : fréquence. C'est le nombre de périodes par seconde.
2
 t    rad : phase instantanée.
   rad : phase initiale (à l’origine) ou déphasage ou décalage angulaire (décalage de
temps). C’est la valeur de la phase instantanée lorsque t  0 .
 Valeur efficace I eff V eff  : c’est la valeur principale utilisée pour mesurer (appareil de
mesure) des tensions et des courants alternatifs.
On définit la valeur efficace d’un courant alternatif (ou d’une tension) comme la valeur d’un
courant continu équivalent qui produirait dans une même résistance R la même puissance
dissipée par effet Joule (échauffement).
C'est cette valeur qui est pertinente dans les circonstances (applications) impliquant la
puissance, l'éclairage, le chauffage, ... .
On démontre que : V eff 
1
T

T
0
v 2 (t )dt V max / 2 et I eff 
1
T

T
0
i 2 (t )dt  I max / 2 .
(Voir démonstration en Annexe B).
6
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
Remarque : Il existe un autre terme pour désigner la valeur efficace d'une tension ou d'un
courant alternatif : "valeur r.m.s" (r.m.s abréviation de l'expression anglaise root mean
square, c-à-d : racine de la moyenne du carré).

 Valeur moyenne I moy V moy
 : la valeur moyenne d’une onde sinusoïdale sur un cycle (une
période T ) de l'onde est nulle. Toutefois, elle se calcule sur un demi-cycle (demi-période
T 2 ) comme étant le module moyen d’un demi cycle commençant avec un module nul :
V moy
1

T

T
0
V max sin t dt  0
V moy 
1
T
2
T
2
0

V max sin t dt 
2V max

 0.63 V max
(Voir démonstration en Annexe B).
Indications des appareillages
 L'oscilloscope visualise la mesure des phénomènes
alternatifs (ondes alternatives de tension ou de
courant) en valeurs maximales. L'oscilloscope est
l'outil adapté pour visualiser une tension alternative.
Grâce à lui, nous pouvons voir la forme de la courbe,
mesurer sa période et la valeur maximale de la
tension. En réalité un oscilloscope est un voltmètre en
continu qui varie en fonction du temps. Donc un
voltmètre en continu nous permet de suivre
l'évolution de la tension au fur et à mesure.
 Le multimètre donne les valeurs mesurées (courant ou
tension) en valeurs efficaces.
Le voltmètre en alternatif (voir figure ci-contre)
affiche une valeur constante alors que nous savons que
cette tension varie. C'est ce qu'on appelle la tension
efficace notée V eff . Par exemple, la tension efficace
du secteur (prise de la maison) est V eff  230V .
7
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
 Déphasage ou différence de phase : Soit deux fonctions périodiques (de même fréquence)
s (t ) et s (t ) représentant des courants ou des tensions :
 cos t  
s (t )  S max cos t    et s (t )  S max
Le déphasage (différence de phase) entre ces deux fonctions est la quantité
  t     t         :
 Si
      0 , le signal s (t ) est en retard de phase sur s (t ) . C’est le cas illustré
par la figure ci-dessous (cas (a)).
 Si
      0 , le signal s (t ) est en avance de phase sur s (t ) . C’est le cas illustré
par la figure ci-dessous (cas (b)).
 Si
      0 , les signaux s (t ) et s (t ) sont en phase.
Exemple : i(t) et u(t) en avance de phase par rapport à l’origine. i(t) en retard de phase sur u(t).
8
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
I.3
Représentation des grandeurs alternatives :
Tout phénomène
alternatif sinusoïdal régi par
l'expression
générale
du
type u (t )  U max  sin t   
peut être représenté par un
vecteur
tournant
à
la
vitesse angulaire  .
Notation complexe : Pour profiter de la souplesse des calculs dans le plan complexe, on fait
souvent appel à la représentation complexe des fonctions sinusoïdales.
Considérons les deux fonctions sinusoïdales de même pulsation suivantes :
v (t ) V max cos t    et i (t )  I max cos t    .
En notation complexe exponentielle, ces deux fonctions peuvent s’écrire :
j t  
j t 
v (t ) V max  e   et i (t )  I max  e 
avec j 2  1 (la notation j est adoptée pour éviter la confusion avec le courant i ).
Or, comme on travaille à pulsation constante commune, le facteur e j t sera commun dans tous
les calculs et développements. Alors, il est plus commode de l'ignorer en simplifiant la notation
exponentielle précédente pour obtenir la notation polaire exponentielle donnée comme suit :
v (t ) V max  e j  et i (t )  I max  e j   avec  et   en radians ;
V max , 
et  I max ,  : coordonnées polaires
ou bien sous la notation de Kennelly : v (t ) V max  et i (t )  I max  avec  et   en degrés.
On a aussi la notation polaire trigonométrique (à partir de la notation polaire exponentielle
grâce aux formules d'Euler*) : v (t ) V max   cos  j sin   et i (t )  I max   cos  j sin  .
Cette dernière peut être aussi exprimée par la notation algébrique ou cartésienne, comme suit :
V  v (t )  A 2  B 2
 I  A 2  B 2
 max
 max
A
A
A
A




cos   
v (t )  A  jB et i (t )  A   jB avec cos  
et
.
v (t ) V max
v (t ) I max




sin   B  B
sin    B   B 


v (t ) V max
v (t ) I max

e j  e  j
j
sin  
2

e  cos   j sin 
   j
*Formules d’Euler : 
.
j
 j
e  cos   j sin 
cos   e  e

2j
9
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
II.
CIRCUITS EN RÉGIME ALTERNATIF
Nous admettrons comme principe que toutes les lois générales de l’électricité, à savoir
celles d’Ohm, de Joule, de la conservation de charge et de Kirchhoff restent applicables en
régime alternatif.
Rappelons les relations tension-courant
(lois d’Ohm) dans le cas de dipôles simples
(tableau ci-contre).
Considérons un générateur de f.é.m. sinusoïdale
u (t )  UM  sin t  relié à un circuit comprenant des
R
éléments R , L , C en série. Un courant d’intensité
L
sinusoïdal i (t ) de même pulsation est alors débité.
C
Son expression est donnée par : i (t )  IM  sin t   
avec :
I M : valeur maximale du courant.
 : déphasage du courant par rapport à la tension.
I M et  peuvent être déterminés en adoptant la démarche qui va suivre.
L'expression de la tension aux bornes (A et B) du circuit RLC série est donnée par (loi d'Ohm) :
di (t ) 1
  i (t )dt (Υ)
dt
C
On se propose de faire appel à la notation complexe vue précédemment pour récrire cette loi
u AB  u (t )  u R (t )  u L (t )  uC (t )  R  i (t )  L 
j t  
d'Ohm dans le domaine complexe : u (t )  U M  e j t et i (t )  I M  e 
.
En remplaçant les expressions de u (t ) et i (t ) par leurs notations complexes dans (Υ), on a :
1
1
j t  
j t  
j t  
U M  e j t  R  I M  e 
 L  I M  j  e 
 IM 
e 
C
j
u (t )
u R (t )
u L (t )
uC (t )
j 

j t  
  R  jL  
  I M e
C 

i (t )


ce qui permet d'établir la relation importante suivante : u (t )   R  jL  
j 
  i (t ) .
C 
II.1 Notion d’impédance :
Le résultat établi dans le paragraphe précédent nous permet de définir une nouvelle
grandeur complexe, qu'on notera Z, dite impédance complexe du circuit. La relation finale
établie s’écrit : u (t )  Z .i (t ) avec Z  R  jL  
j
1 

 R  j  L 
.
C 
C

10
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
On définit :
 Z 
u (t )
i (t )
Y 
1 i (t )
représentation symbolique

: admittance complexe [Siemens] 

Z u (t )
: impédance complexe [Ω]
représentation symbolique


U M  e j t
U
u (t )

 M  e j     Z  e j     Z  e j 
 Z 
j t  
i (t ) I M  e
IM
 voir la remarque ®  :

u (t ) U max U eff


: module de l'impédance complexe appelé "impédance" .
Z 
i (t ) I max I eff


 : "déphasage" entre le courant et la tension introduit par l'impédance complexe Z .
 : "argument" du nombre complexe r eprésentant l'impédance complexe Z .

 L’impédance complexe d’un circuit électrique s’écrit, sous forme cartésienne :
Z  R  jX où R est sa résistance et X sa réactance, ou bien sous forme polaire :
Z  Z e j   voir la remarque ® avec Z  R 2  X
2
X 
et   arg  Z   arctan   .
R 
 si X  0 : le circuit est dit inductif (prédominance inductive)
 si X  0 : le circuit est dit capacitif (prédominance capacitive)
 si X  0 : le circuit est dit purement résistif .
 L’inverse de l’impédance est appelé admittance et est noté Y :
Y  G  jX  où G est sa conductance et X  sa susceptance.
Remarque ® : Il faut distinguer le déphasage entre le courant et la tension (certes introduit par
la présence de l'impédance complexe Z) noté  et l'argument propre à l'impédance complexe Z
(apparaissant dans l'écriture de Z sous forme exponentielle) noté  :
u (t )  Z  i (t )  U M  e j 0  Z  e j   I M  e j  = Z  I M e j       .
UM
e j 0
APPLICATION À DES CAS SIMPLES
 Résistance :
Impédance
complexe
Impédance
Déphasage
Z R
  0 rad
Z R
 R  e j 0
 R 0
11
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
i R (t ) et u R (t ) sont en phase :   0 . Ils s'annulent en même
temps, passent par un maximum ou un minimum en même temps,
ainsi que l'illustre la figure ci-contre.
 Self ou inductance ou bobine :
Impédance complexe
Impédance
Z L  jL 
 L e
i L (t ) 
u (t )
ZL

j
u (t )
jL 

2

Z L  L
 L  90
U M 0
L  90

U M e j 0
L e
avec
j 2
Déphasage
   2 rad
 I L 90  I L e
M
UM

ZL
UM
L
 IL
ou bien, sachant que u L (t )  L 
i L (t ) 
1
L
 U M  sin t  dt  
UM
L
j   2 
M
 I L  sin  t   2 
M
M
di L (t )
dt
, on a :
 cos t  I L  sin  t   2  .
M
I LM
Tension et courant ont toujours la même pulsation, mais ils ne
sont plus en phase : ils sont déphasés de     2 . Cette situation
est illustrée par la figure ci-contre.
Elle montre que le courant i L (t ) est en retard de  2 sur la
tension u L (t ) : le courant s'annule et passe par un extremum à un
temps t plus grand que pour la tension ; il est en retard. Quand il
s'annule, la tension passe par un extremum, quand il passe par un extremum, la tension s'annule :
le déphasage est bien d'un quart de cycle (T 4 ), soit  2 .
Remarques : Une bobine de fil conducteur constitue une
inductance, encore appelée self. On la rencontre dans les
moteurs, dans les ballasts des tubes néons, les
transformateurs, … . Cette bobine réagit constamment
aux variations du courant qui la traverse, suite à un
phénomène magnétique. Si cette bobine est soumise à un
courant continu, elle n’aura aucun effet sur celui-ci. Si
par contre, on veut lui faire passer du courant alternatif,
elle va réagir en opposant une résistance au passage du
courant. L’importance de ce "frein" est mesurée par la
valeur de l’inductance L, exprimée en Henry (H).
Ce type d’impédance aura, donc, un deuxième effet sur
le courant : une bobine retarde le courant par rapport à la
tension. On dit qu’elle déphase le courant. Ainsi, une
inductance pure verra son courant déphasé de  2 en
retard sur la tension.
Explication : Quand on applique une tension aux bornes
d’une self, le courant ne s'établit pas instantanément. À
un certain instant t, la tension aux bornes de la self est
maximale et l'intensité est nulle. Quand la bobine se
charge en énergie, la tension à ses bornes décroit et
l'intensité augmente. Une fois la self "chargée", la
tension à ses bornes est nulle et l'intensité est maximale.
En régime alternatif la tension et l'intensité se retrouvent
donc déphasées : le courant est en retard sur la tension.
12
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
 Condensateur :
Impédance complexe
1
ZC 

i C (t ) 
jC 
1
C
u (t )
ZC

1
j 
e
C
 
j   
 2
u (t )
1
Impédance Déphasage


jC 
1
C
ZC 
90
U M 0
1
C
90
1
U M e

1
C
avec
e
  -  2 rad
C
j
j0
  2
UM
ZC

 I C 90  I C e j 
M
UM
1
C
1
ou bien, sachant que u C (t ) 
i C (t )  C 
du C (t )
dt
C 
d U M sin t 
dt
C
M
 IC
2
 I C  sin  t   2 
M
M

 i C (t )  dt , on a :
 C    U M cos t 
UM
1
cos t  I C  sin t   2 
M
C
IC M
Tension et courant sont cette fois-ci déphasés de     2 . Cette
situation est illustrée par la figure ci-contre.
Elle montre que cette fois, le courant est en avance de  2 par
rapport à la tension.
Remarques :
Explication :
Un condensateur est un réservoir de charges
électriques. S'il est soumis à la tension d’un
générateur, il va accumuler des charges. Ces charges
seront restituées au réseau lorsque la tension
d’alimentation diminuera. S’il s’agit d’une tension
alternative, le condensateur se charge et se décharge
au rythme de la fréquence alternative. Ce type
d’impédance aura également un effet de déphasage du
courant par rapport à la tension, mais cette fois le
Quand on applique une tension aux bornes d’un
condensateur la tension ne peut pas s'établir
instantanément. À un certain instant t, la tension à ses
bornes est nulle et l'intensité est maximale  le
condensateur commence sa charge. Au fur et à
mesure que le condensateur se charge, la tension
augmente et l'intensité décroit. Quand le condensateur
est chargé, la tension à ses bornes est maximale et
l'intensité est considérée comme nulle. Lors de la
décharge, le même phénomène se produit.
En régime alternatif la tension et l'intensité se
retrouvent donc déphasées, quand l'une est nulle
l'autre est maximum : le courant est en avance sur la
tension.
courant est déphasé en avance de  2 sur la tension.
13
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
Association d'impédances en série :
Si n impédances, Z 1 , Z 2 , …, Z n , sont montées en série, l’impédance équivalente est la
n
somme des impédances : Z eq   Z k .
k 1
Association d'impédances en parallèle :
Si n impédances, Z 1 , Z 2 , …, Z n , sont montées en parallèle, l’impédance équivalente est
donnée par :
n
1
1

. Néanmoins, il est plus commode de travailler avec les
Z eq k 1 Z k
n
admittances. L'admittance équivalente est alors donnée par : Y eq  Y k .
k 1
II.2 Déphasage d’un circuit :
a) Rappels :
Rappelons qu’on ne peut parler de déphasage (décalage) que si les grandeurs
comparées sont de même fréquence.
La relation de temps qui existe entre deux tensions ou entre deux courants ou
encore entre une tension et un courant, de même fréquence, dans un même circuit, est appelée
déphasage. Elle est exprimée à l’aide d’un angle appelé angle de déphasage "  ". Si t est le
décalage temporel et T la période, le déphasage se détermine par :  
t
 2  rad  .
T
Soient deux fonctions de même fréquence S 1 (t ) et S 2 (t ) :
S 1 (t )  S 1max  sin t  1  et S 2 (t )  S 2max  sin t  2 
 
t1  t 2
t
.2  .2  1  2 : déphasage de S 1 (t ) par rapport à S 2 (t ) .
T
T
  0
  0  S 1 (t ) en retard de phase par rapport à S 2 (t )
  0  S 1 (t ) en avance de phase par rapport à S 2 (t )
  0  S 1 (t ) et S 2 (t ) en phase
  0
    S 1 (t ) et S 2 (t ) en opposition
de phase

   S 1 (t ) et S 2 (t ) en quadrature
2
de phase.
14
b) Déphasage d’un circuit :
L’angle de déphasage d’un circuit est l’angle
de déphasage entre la tension totale u (t ) et le courant total
i (t ) dans le circuit, en prenant la tension comme référence.
Il est noté  :   u (t )   i (t ) .
j
u (t ) u (t ) e u U max j (u i ) 


e


i (t ) i (t ) e j i
I max
 

j Z
 Z eq e eq

Z eq 
Z eq
Z eq 
u (t )
i (t )

U max U eff

et
I max
I eff
Z eq e
j Z eq

U max j (u i )
e
. On alors :
I max
Z  u  i   : déphasage du circuit.
eq
Exemples d’application : Déterminer le déphasage introduit par un circuit RLC série, RC série et
RL parallèle.
Exercice :
Une source de tension sinusoïdale v (t ) d’amplitude V max  150 V de fréquence 60 HZ est
appliquée à un circuit RC série où R  20  et C  400 pF .
1. Calculer I max , V R max et V C max .
2. Donner les expressions de i (t ) , v R (t ) et v C (t ) .
Solution :
1. Calcul de I max , V Rmax , VC max :
 I max 
V max
Z eq
2
Z eq
1
1
1
 1 


A.N
R 
R  j
 Z eq  R 2   
 Z eq  202  
 

12
jC 
C
 C 
 400 10  2  60 
2
→ Z eq  6.63 106
I max 
V max
Z eq
A.N

 I max 
150
→ I max  2.26 105 A .
6.63 106
4
A.N
 V Rmax  Z R  I max  R  I max 
 V Rmax  20  2.26 105 → V Rmax  4.52 10 V .
 V C max  Z C  I max 
1
1
A.N
 I max 
 V C max 
 2.26 105 →
12
C
400 10 120
V C max  149.87 V .
1
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
2. Expressions de i (t ), v R (t ) et v C (t ) :
 i (t )  ?
Soit v (t ) V max  sin t
A.N

 v (t )  150  sin120t .
Par ailleurs, on a : i (t ) 
V
v (t ) V max  e j t
j t 

 max  e    I max  sin t   
j
Z eq
Z eq  e
Z eq
  ?
I max
 1
 C
 1 
 R  j 
     arccos 
 C 
 R


 1

 C 
  arctan 

 R





A.N
Z eq
   89.99   rad .
 
2



a
 arccos   si b  0

 z
Formule intéressante : z  a  jb  z  z   cos  j sin     
.
  arccos  a  si b  0
 

 z



5
A.N
i (t )  I max  sin t    
 i (t )  2.26 10  sin 120 t   .
2

 v R (t )  ?


A.N
v R (t )  Z R  i (t )  R  i (t ) 
 v R (t )  4.52 104  sin 120 t   .
2

 v C (t )  ?
v C (t )  Z C  i (t )  Z C  e

j   
 2
 I max  e
j t  

= Z C  I max  e

j  t   
2

ou bien v C (t ) 
V C max

 v C (t )  149.87  e
A.N
 

j  t   
2 2

1
C
 i (t )dt
 149.87  e j t → v C (t )  149.87  sin120t .
II.3 Notion de puissance en alternatif :
Soit le circuit ci-contre avec :
u (t )  U max  sin t  et i (t )  I max  sin t   
On détermine la puissance instantanée par : p (t )  u (t )  i (t )
 p (t )  U max  I max  sin t   sin t   
1
p (t )  U max  I max  cos   cos  2t    
2

.
 U eff  I eff  cos  U eff  I eff  cos  2t   

cos a  b   cos a  b  
 Rappel : sin a  sin b 
.

2

16
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
Remarques :
 La puissance instantanée p (t ) varie à chaque
instant et s'exprime en Watts [W].
 On distingue deux termes : le 1er, indépendant du
temps, est appelé puissance active. Quant au 2nd,
il prend la dénomination de puissance fluctuante.
 La pulsation de l’onde de puissance est le double de celle de la tension et du courant.
 À cause du déphasage entre u (t ) et i (t ) sur le dipôle, nous allons identifier plusieurs notions
de puissance :
 la puissance active (puissance moyenne) notée "P "
 la puissance réactive notée "Q "
 la puissance apparente notée "S " .
1. Puissance active :
La puissance active ou la puissance moyenne consommée est la valeur moyenne de la
puissance instantanée sur une période. Elle s’exprime en Watts.
La puissance active est la puissance utile ou réelle : c’est celle qui produit un travail utile dans
les appareils électriques.
P  Pmoy 
1
T

T
0
U I
1
U max  I max  cos   cos  2t    dt  max max
2
2T
→ P

T
0
cos   cos  2t    dt
U max I max
cos  ou P U eff I eff cos (formule à retenir).
2
 : déphasage du circuit
║
cos  : appelé facteur de puissance.
Remarques :
 Si le circuit est purement résistif, alors   0 et donc cos   1 :
1
p (t )  U max  I max  1  cos 2t  et P  U eff I eff  R .I eff2 .
2
Dans ce cas, la puissance active est maximale.
 Si le circuit est purement réactif (pas de résistance), purement
inductif ou purement capacitif, alors     2 et donc cos   0 → P  0 .
17
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
On ne peut parler de puissance active dans les réactances. En effet, dans le cas des circuits
RC, RL ou RLC, la puissance active est parfois carrément dite "puissance résistive" vu qu'il
n’y a de dissipation de puissance que dans la résistance R.
2. Puissance réactive :
La puissance réactive est la puissance définie par la relation : Q  U eff  I eff  sin  . Elle
s’exprime en VAR (Volt Ampère réactif). C’est une puissance fictive (imaginaire) permettant de
caractériser l'échange d'énergie non utilisée en chaleur ou en travail par une charge réactive.
Remarques :
 Si le circuit est résistif, alors   0 et donc sin   0 → Q  0 . En fait, on ne peut parler
de puissance réactive dans une résistance.
 Si le circuit est capacitif (prédominance capacitive), alors   0 → sin   0 → Q  0 : la
puissance réactive est négative.
Cas particulier : circuit purement capacitif alors     2 → sin   1 :
1
p (t )  U max  I max  0  cos  2t     2   
2
1
 U max  I max  sin 2t
2
et Q  U eff  I eff
→ la puissance réactive est maximale (négative). On considère que la source reçoit de la
puissance réactive de la capacité.
 Si le circuit est inductif (prédominance inductive), alors   0 et donc sin   0 → Q  0 :
la puissance réactive est positive.
Cas particulier : circuit purement inductif alors     2 → sin   1 :
1
p (t )  U max  I max  0  cos  2t   2  
2
1
  U max  I max  sin 2t
2
et Q  U eff  I eff
→ la puissance réactive est maximale (positive). On considère que la source fournit de la
puissance réactive à l’inductance.
18
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
 Théorème de Boucherot :
Si un circuit contient N composants, absorbant chacun une puissance active Pi et une
puissance réactive Qi , alors :
La puissance active absorbée par les N composants est égale à la somme des puissances
N
actives absorbées par chaque composant : P   Pi .
i 1
La puissance réactive absorbée par les N composants est égale à la somme des puissances
N
réactives absorbées par chaque composant : Q   Q i (somme algébrique).
i 1
 La puissance active est celle qui est la plus généralement utilisée car elle correspond à la
réalité du travail ou de la chaleur fournie par la charge en tenant compte du déphasage entre la
tension et le courant.
N.B :
On peut réécrire l'expression générale de la puissance instantanée dans un circuit présentant un
déphasage sous une forme y faisant apparaître les parties "puissance active instantanée" et
"puissance réactive instantanée" :
1
1
p (t )  U max I max cos   cos  2t     U max I max cos   cos   cos 2t  sin   sin 2t 
2
2
→ p (t ) 
1
1
U max I max cos 1  cos2t   U max I max sin  sin 2t .
2
2
 0 : puissance instantanée active
alternativement positive ou négative :
puissance instantanée réactive
3. Puissance apparente :
La puissance apparente S représente l'amplitude des fluctuations de la puissance
instantanée p (t ) par rapport à sa valeur moyenne P . Elle correspond au produit des valeurs
efficaces de la tension u (t ) et du courant i (t ) .
S  U eff  I eff
Elle s’exprime en VA (Volt Ampère). Ce produit est apparemment une puissance, mais
il ne fournit pas de travail. C'est donc bien une puissance apparente.
19
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
ILLUSTRATION PAR LES GRAPHES DE FRESNEL :
En prenant la tension u (t ) comme référence et en positionnant le courant i (t ) par rapport
à celle-ci, le graphe de Fresnel de la situation donne :
U
U
I. cos 


I. sin 
I
I
Le courant, en retard d’un angle de
déphasage , Peut être graphiquement
décomposé en deux composantes.
U
P
Il est alors possible de superposer
l’image de la puissance active
P = U.I.cos  à la composante I cos 

I. sin 
I
U
P
On peut ensuite superposer l’image de
la puissance réactive Q = U.I.sin  à la
composante I sin 

Q
S
On peut superposer l’mage de la
puissance apparente S =U.I à I
U
P
On obtient ainsi un triangle rectangle à
partir duquel, en s’appuyant sur le
théorème de Pythagore, on tire la
relation entre P, Q et S

Q
S
La relation entre les trois puissances peut s’écrire :
S 2  P 2 Q 2 .
On peut également, en appliquant les règles de trigonométrie relatives au triangle rectangle,
extraire les formules suivantes :
cos  
P
S
sin  
Q
S
tan  
Q
.
P
20
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
Tableau récapitulatif
Notion
Symbole
Unité
Formule
Puissance
apparente
S
Volt Ampère
[VA]
S  U eff  I eff
Puissance
active
P
Watt
[W]
P  U eff  I eff  cos 
Puissance
réactive
Q
Volt Ampère réactif
[var]
S  U eff  I eff  sin 
Facteur de
puissance
cos 
-
P
S
Commentaire
Correspond au produit des
valeurs efficaces de la tension
et du courant.
Appelée aussi Puissance
Moyenne (moyenne de la
puissance instantanée). Elle
correspond à la fourniture
réelle d'énergie transmise au
circuit récépteur et
convertible en chaleur ou en
travail. Elle est mesurée par
un Wattmètre.
Correspond à la puissance
fictive qui caractérise les
échanges énergétiques non
exploitables pour fournir une
chaleur ou un travail (pertes).
Correspond au ratio entre la
puissance active et la
puissance apparente. Il rend
compte de l'efficacité qu'a un
récepteur pour consommer de
la puissance lorsqu'il est
traversé par un courant.
III. CIRCUITS RÉSONNANTS
III.1 Définition de la résonance - circuit résonnant :
Physiquement, la résonance est l'augmentation de l'amplitude d'oscillation d'un
système physique, sous l'influence d'impulsions régulières de fréquence voisine de la fréquence
propre du système.
On dit qu'un circuit électrique est résonnant ou en résonance si la tension qui lui est
appliquée et le courant résultant sont en phase. Ce circuit se comporte alors comme une
résistance.
III.2 Résonance d'un circuit RLC série :
Soit un circuit RLC série (voir figure ci-contre).
1
1 

 R  j  L 
u (t )  Z  i (t ) avec Z  R  jL  
.
jC 
C 

À la résonance, l’effet inductif et l’effet capacitif s’annulent entre eux
 X L  X C  . La tension u (t ) et le courant i (t ) sont en phase
(déphasage nul)  le circuit devient purement résistif :
21
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
 L'impédance complexe Z vaut R ,
 L'impédance Z est minimale et vaut Z  R 2  0  R ,
 Im  Z   0  L  
1
1
 0  r 
: pulsation de résonance,
C
LC
 Le courant qui traverse le circuit est maximal : I eff 
U eff U eff

,
Z
R
   0  cos   1 : facteur de puissance maximum,
 La puissance dissipée est maximale : P  U eff  I eff  S (puissance réactive nulle).
III.3 Résonance d'un circuit RLC parallèle :
Soit un circuit RLC parallèle (figure ci-contre).
u (t )  Z  i (t ) avec Z  R //Z L //Z C
1 1
1
1
1 

 
 jC    j C  

Z R jL 
R
L 

R
 Z 
1 

1  jR C  

L 

ou bien Y Y R Y L Y C 
1
1
1
1 


 jC    j C  

R jL 
R
L 

À la résonance, la tension u (t ) et le courant i (t ) sont en phase (déphasage nul)  l’effet
inductif et l’effet capacitif s’annulent entre eux  X L  X C   le circuit devient purement
résistif :
 L'impédance complexe Z vaut R ,
 L'impédance Z est maximale et vaut Z  R ,
 Im  Z   0  Im Y   0  C  
1
1
 0  r 
: pulsation de résonance,
L
LC
 Le courant qui traverse le circuit est minimal : I eff 
  0 
U eff U eff

,
Z
R
cos   1 : facteur de puissance maximum.
III.4 Circuits résonnants LC :
 Circuit LC parallèle ou circuit bouchon * :
u (t )  Z  i (t ) ou bien i (t ) Y u (t )
22
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
1
1

 jC  
Z
jL 
L
1 
LC  2  1

→ Z j
j C  

j

L 
L

1  LC  2 
j  LC  2  1
1
1 

Y

 jC   j C  
ou bien Y Y L Y C 
 →
L
jL 
L 

À la résonance, la tension u (t ) et le courant i (t ) sont en phase (déphasage nul)
 l’effet inductif et l’effet capacitif s’annulent entre eux Y L  Y C  X L  X C  :
 Im Y   0 → LC  2 1  0 → r 
1
: pulsation de résonance
LC
 L’admittance est nulle
 L’impédance est infinie
 Le courant total est nul.
*
Remarque : Le circuit est dit "bouchon" car il réduit à zéro certaines fréquences souvent indésirables pour
l'appareil dans lequel il est intégré, permettant par exemple d'éliminer les parasites dans un récepteur.
 Circuit LC série :
u (t )  Z  i (t )
Z  Z C  Z L  jL  
→ Z j
1
1 

 j  L 

jC 
C 

LC  2  1
.
C
À la résonance, la tension u (t ) et le courant i (t ) sont en phase (déphasage nul)
 l’effet inductif et l’effet capacitif s’annulent entre eux  X L  X C  :
 Im  Z   0 → LC  2 1  0 → r 
1
: pulsation de résonance.
LC
 L’impédance est nulle.
 La tension totale est nulle.
Remarque : De nombreux circuits fonctionnent grâce à des circuits résonants, tels que la
télévision, la radio, l'imagerie par résonance magnétique, les instruments de musique.
Pour l'exemple d'un récepteur radio, parmi le mélange de transmissions désirables et
indésirables, le récepteur sélectionne la transmission utile et rejette le reste. Cette sélection et ce
rejet se font grâce aux circuits résonnants.
23
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
Annexe A
I.
Introduction : Rappel sur le Magnétisme
Lorsque les charges électriques sont immobiles, on parle d’action à distance entre les
charges ; il s’agit des forces électrostatiques. L’espace qui entoure ces charges est modifié. Pour
décrire cette modification on parle de champ, de potentiel et d’énergie électrostatique.
Lorsque ces mêmes charges sont en mouvement, les lois de l’électrostatique sont
modifiées ; de nouvelles interactions et de nouvelles forces apparaissent. L’analyse de ces
phénomènes constitue en partie l’électromagnétisme.
1. Définitions
 Le magnétisme est un phénomène physique par lequel se manifestent des forces
attractives ou répulsives d’un corps sur un autre. Par exemple, l’oxyde de fer qui existe dans la
nature a la propriété d’attirer le fer. Un tel corps est dit aimant naturel.
 Un corps est dit magnétique s’il a la propriété d’attirer du fer. Les aimants exercent
les uns sur les autres, des forces dites forces magnétiques. Toutes les régions d’un aimant ne
sont pas également actives. Le magnétisme se concentre dans les extrémités appelées pôle nord
et pôle sud. Deux pôles de même nature se repoussent et deux pôles de nature différente
s’attirent. De plus, un aimant s’oriente toujours à la surface de la terre selon la direction Nord /
Sud.
 Un aimant modifie les propriétés de l’espace qui l’entoure. Un autre aimant réagit

à cette modification. Cette modification est traduite par la présence d’un champ magnétique B
désigné aussi sous le nom d’induction magnétique. Ce champ est définie en tout point
l’espace : il constitue un champ de vecteurs.
2. Vecteur champ magnétique (ou induction magnétique).

Le but du magnétisme est de déterminer avant toute chose, la valeur du champ B en
tout point du voisinage d’un aimant (s’exprime en Tesla [T]), ou dans un espace où règne un
champ magnétique.
Pour mettre en évidence l’existence d’un tel champ ; il suffit de prendre une aiguille
aimantée qui prend toujours une direction bien déterminée en présence d’un champ magnétique.
Pour visualiser les lignes de ce champ, on prend une feuille sur laquelle on met de limaille de
fer. En absence de champ magnétique la limaille prend une orientation quelconque. Mais,
lorsqu’on met au milieu de cette feuille un aimant ; la limaille s’oriente selon des courbes allant
du pôle nord au pôle sud (Fig. 1.1).
N
S

Orientation quelconque en absence de champ B .

Lignes de champ B crées par l’aimant.
Fig. 1.1 Visualisation des lignes d’un champ magnétique.
24
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
3. Champ électromagnétique.
L’expérience montre que les modifications des propriétés de l’espace apportées par la
présence des aimants (naturels ou artificiels), sont identiques aux effets qui apparaissent au
voisinage de courants électrique ou de charges en mouvement. En effet, une boussole placée
parallèlement à un conducteur rectiligne dévie lorsque celui-ci est traversé par un courant
électrique (Fig. I.2 : expérience d’Oersted).
I
La boussole reste immobile en absence de I.
Le passage de I fait dévier la boussole
Fig. I.2 Expérience d’Oersted.
Le passage du courant électrique donne naissance à un champ magnétique qui fait dévier la
boussole.
4. Action d’un champ magnétique sur une charge en mouvement.

Soit une charge q qui, à un instant donné, traverse avec une vitesse v , un domaine de

l’espace où règne un champ B . Cette charge est soumise à une force :

 
F  q.v  B
Cette force est appelée force magnétique. Si en plus, dans cet espace règne un champ

électrique E , cette charge est soumise à une force dite force de Lorentz.


 
F  qE  q.v  B .
5. Flux magnétique.
Le flux magnétique, noté Φ, est une grandeur physique mesurable caractérisant
l’intensité et la répartition spatiale du champ magnétique. Cette grandeur est égale au flux du
champ magnétique à travers une surface orientée. Par définition cette grandeur est donnée par la
relation :

d  B.ds
 
d  B . ds . cos

 est l’angle entre les lignes du champ B et le vecteur normal au plan de la surface S. le flux à
 
travers la surface S est alors :    B.ds .
6. Induction électromagnétique.
L’induction électromagnétique est un phénomène, qui est régi par les lois de
l’induction, se manifeste par des courants induits, ou des f.é.m. induites dans diverses conditions
expérimentales. Ce phénomène a été découvert et étudié par le physicien anglais Faraday au
début du dix-neuvième siècle. On peut citer comme expériences :
25
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
 Expérience 1 : un circuit dépourvu de générateurs, qui comporte une bobine de fil
déformable et un galvanomètre, est déformé ou placé dans une région où règne un champ
magnétique (Fig I.3).
Un courant apparaît dans le circuit malgré l’absence de générateur. Le courant ne circule que
pendant la déformation ou le déplacement du circuit et s’annule dès que le circuit redevient
immobile.
B
G
Fig. I.3
 Expérience 2 : le circuit précédent est maintenu immobile et l’aimant créant le champ
magnétique est déplacé. Comme précédemment un courant apparaît dans le circuit.
 Conclusion : dans les deux expériences citées, un courant est apparu dans un circuit ne
comportant pas de pile : on dira qu’un courant a été induit dans le circuit.
Le sens et la grandeur du courant induit dépendent des variations en fonction du temps :
1- de la surface du circuit,
2- du champ d’induction dans lequel se trouve placé le circuit,
3- de l’orientation du circuit par rapport au champ.
7. Loi de Faraday.
Un circuit soumis à un flux magnétique  , issu d’un champ magnétique variable B ,
subit une force électromotrice e (en volts) : e  
d
.
dt
Cette f.é.m. est déterminée indépendamment des conditions expérimentales.
8. Auto-induction ou self inductance d’un circuit.
L’auto-induction est la propriété électromagnétique qu’a un conducteur parcouru par un
courant électrique de s’opposer aux variations de celui-ci.
Soit un circuit électrique quelconque, parcouru par un courant d’intensité I. Il est traversé par un
flux de champ magnétique  ; avec :   L  I
L : représente le coefficient d’auto-induction du circuit, ou inductance propre du circuit. Il ne
dépend que de la configuration géométrique du circuit, il est toujours positif, et il s’exprime en
Henry (H).
Si I varie dans le temps, il en sera de même pour  . Donc, le circuit est le siège d’une f.é.m.
induite e dite f.é.m. de self induction.
e 
d
LdI
dI

 L
dt
dt
dt
26
CHAPITRE II : RÉGIME ALTERNATIF
On peut dire donc, que toute variation du courant produit une tension qui s’oppose à la variation
du champ, donc qui s’oppose à la variation du courant.
e
L
i
A
Tension aux bornes de la bobine : V AB  L 
B
VAB
f.é.m. induite : e  L 
di
dt
di
.
dt
Annexe B
Valeur efficace - Démonstration :
V eff
1

T
1
0 v (t )dt  T
T
V max 2

2T
2


0

T
0
V max 2
V max sin(t ) dt 
T
2
V max 2 
T

T 
2T 
4
V max 2
2T
0
2
dt
T

V max 2 
 T  1
 
sin(2t )  
1  cos(2t )dt 
t 0  
2T 
 2
0 


T


 
 
V max 2 
V max 2
 T  1


t

sin(2

t
)





 
2T  0  4
2T
 
T
0 




 sin(t )
T
T
T

sin(2t ) 0 
T 
4


2


sin(2 T T )  sin(2  0)  



V max 2
V max 2 V max
T 


T

sin(4

)

sin(2


0)

T


.




4  0
2
T
2
2



0


Valeur moyenne - Démonstration :
V moy
1

T
2
T
2
0

T
T
2
 1
2 2
 T
2
V max sin t dt  V max   cos t    V max  
cos t  
T
 
0 T
 2
0
V
V
 
T 

  max cos      cos   0     max
  
2


  2 T 

cos  T  2   cos   0  

 


 2V
V
max
  max cos    cos   0   
.
 


 1
1

27
Téléchargement