AVANT-PROPOS
Voici les paroles du Bouddha, l’Illuminé. Si vous avez les oreilles pour entendre, ces paroles
pourraient vous éveiller et vous pourriez réaliser votre nature de Bouddha par leur
entremise. Ces paroles vous parviennent en toute pureté et pour vous toucher, elles doivent
être reçues en toute pureté. Ces paroles émanent de la simplicité divine. Pour vous libérer,
elles doivent être entendues en toute simplicité. Ces paroles proviennent de l’âme et pour
nourrir ce qui en vous appelle, ces paroles qui sont des paroles de sagesse, et non de savoir,
doivent être entendues par l’âme, et non par le mental. Car ce qui nourrit seulement le
mental piège, alors que ce qui nourrit l’âme libère. Et c’est l’âme qui a soif de vérité. Le
mental, lui, n’a soif que d’assouvir sa fascination.
La transmission de la vérité se fait d’un récipient à un autre. En tant que vase, si vous êtes
impur de corps, de cœur ou d’esprit, la vérité ne peut être contenue. Ce qui est pur devient
impur. Le pouvoir de la vérité est trop fort. Le vase se brise, la transmission se perd et
l’homme continue d’avancer dans les ténèbres. Au cours de votre vie, vous avez lu des
milliers de paroles semblables à celles contenus dans ce volume. Des paroles du Christ, de
Lao Tseu, des Patriarches du Zen, de Rumi ou de Kabir, de Sainte-Thérèse ou de Saint-Jean,
de Salomon ou d’Abraham, de Mahomet, de Krishna ou des Rishis védiques…des paroles qui
témoignent des secrets de l’Univers, mais vous avez si peu reçu, vous avez raté tellement de
transmissions, parce que vous n’étiez pas prêt à entendre.
Ayant acheté ce livre, est-ce suffisant que de vous asseoir dans un fauteuil confortable,
d’allumer votre lampe de lecture et puis de parcourir ce livre comme vous parcourriez un
magazine ou un roman ou peut-être un peu plus lentement comme si c’était un livre de
poésie ? Est-ce ainsi que vous vous préparez à entendre la parole du Bouddha, du Christ ou
de Lao Tseu ? Est-ce ainsi que vous vous préparez à vous asseoir devant un saint homme et
à recevoir ce joyau qui vous libérera peut-être de milliers d’existences futures sur la roue de
la naissance et de la mort ? Si vous deviez rencontrer le Bouddha, ne pourriez-vous pas vous
baigner dans la rivière pour purifier votre corps ? Ne pourriez-vous pas apporter une
offrande comme un fruit ou une noix de coco ? Ne pourriez-vous pas vous asseoir sous le
vent, les arbres et les cieux jusqu’à ce que votre esprit soit calme ? Ne pourriez-vous pas
reconnaître la souffrance de vos semblables avec un cœur ouvert et leur faire l’aumône ? Ne
pourriez-vous pas vous avancer et vous incliner profondément en signe d’humilité et
d’abandon ? Ne seraient-ce pas là des préparations adéquates pour recevoir les plus grandes
vérités ? Et après avoir entendu les paroles, ne laisseriez-vous pas de côté vos jugements
pour permettre aux mots de caresser votre être, de jouer avec votre conscience, comme un
ruisseau joue gaiement avec votre corps, ses eaux purifiantes nettoyant les tensions créées
par vos modèles de qui vous êtes et de comment sont les choses ?
Imaginez que le Bouddha soit sur terre en ce moment quelque part en Inde et que vous
entrepreniez un pèlerinage pour recevoir de lui un enseignement. Il se peut que vous arriviez
dans un village tel que Sarnath, où l’on dit que le Bouddha parle quotidiennement dans le
Parc des Cerfs à l’intention des moines. Mais là-bas, on vous dit : ‘’Non, c’est trop tard dans
la saison. Le Bouddha est parti vers le nord dans les montagnes.’’ Et ainsi, vous vous
remettez en route, empruntant tantôt un char à bœuf, mais le plus souvent, vous marchez,
jour après jour, semaine après semaine, de village en village en demandant à chaque échoppe
où l’on sert du thé des nouvelles du Bouddha.
‘’Oui, il était ici il y a quelques semaines. Il est parti vers l’est.’’ ‘’Oui, il était ici il y a cinq
jours. Il est parti vers le village qui est au nord.’’ Un mot par-ci, un geste par-là, et vous