DHAMMAPADA, PAROLES DU BOUDDHA - THOMAS BYROM

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DHAMMAPADA
Paroles du Bouddha
THOMAS BYROM
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SOMMAIRE
Remerciements 3
Avant-propos 4
Note historique 6
1 Les choix 7
2 La vigilance 9
3 L’esprit 11
4 Les fleurs 13
5 L’idiot 15
6 L’homme sage 17
7 Le maître 19
8 Des mille et des cents 21
9 La malice 23
10 La violence 25
11 La vieillesse 27
12 Vous-même 29
13 Le monde 31
14 L’éveillé 33
15 La joie 35
16 Le plaisir 37
17 La colère 38
18 L’impureté 40
19 Le juste 43
20 La voie 45
21 Hors de la forêt 47
22 Les ténèbres 49
23 L’éléphant 51
24 Le désir 53
25 Le chercheur 56
26 Le vrai maître 59
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REMERCIEMENTS
Je souhaite faire mention de ma dette à l’égard des traductions de Müller, Gray, Wagiswara
et Saunders, Woodward, Bhagwat, ‘’J.A.’’, Buddhadatta Mahathera, Mascaro et
Rhadakrishnan.
Je souhaite aussi remercier le Dr R.F. Gombrich qui enseigne le pali à Oxford pour ses
doctes conseils, David Jarett, Mary Jarett et Toinette Lippe pour avoir rendu mon texte plus
incisif, plus percutant et plus clair, et tous les amis à Puttaparthi, Oxford et New-York qui
m’ont offert leur aide.
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AVANT-PROPOS
Voici les paroles du Bouddha, l’Illuminé. Si vous avez les oreilles pour entendre, ces paroles
pourraient vous éveiller et vous pourriez réaliser votre nature de Bouddha par leur
entremise. Ces paroles vous parviennent en toute pureté et pour vous toucher, elles doivent
être reçues en toute pureté. Ces paroles émanent de la simplicité divine. Pour vous libérer,
elles doivent être entendues en toute simplicité. Ces paroles proviennent de l’âme et pour
nourrir ce qui en vous appelle, ces paroles qui sont des paroles de sagesse, et non de savoir,
doivent être entendues par l’âme, et non par le mental. Car ce qui nourrit seulement le
mental piège, alors que ce qui nourrit l’âme libère. Et c’est l’âme qui a soif de vérité. Le
mental, lui, n’a soif que d’assouvir sa fascination.
La transmission de la vérité se fait d’un récipient à un autre. En tant que vase, si vous êtes
impur de corps, de cœur ou d’esprit, la vérité ne peut être contenue. Ce qui est pur devient
impur. Le pouvoir de la vérité est trop fort. Le vase se brise, la transmission se perd et
l’homme continue d’avancer dans les ténèbres. Au cours de votre vie, vous avez lu des
milliers de paroles semblables à celles contenus dans ce volume. Des paroles du Christ, de
Lao Tseu, des Patriarches du Zen, de Rumi ou de Kabir, de Sainte-Thérèse ou de Saint-Jean,
de Salomon ou d’Abraham, de Mahomet, de Krishna ou des Rishis védiques…des paroles qui
témoignent des secrets de l’Univers, mais vous avez si peu reçu, vous avez raté tellement de
transmissions, parce que vous n’étiez pas prêt à entendre.
Ayant acheté ce livre, est-ce suffisant que de vous asseoir dans un fauteuil confortable,
d’allumer votre lampe de lecture et puis de parcourir ce livre comme vous parcourriez un
magazine ou un roman ou peut-être un peu plus lentement comme si c’était un livre de
poésie ? Est-ce ainsi que vous vous préparez à entendre la parole du Bouddha, du Christ ou
de Lao Tseu ? Est-ce ainsi que vous vous préparez à vous asseoir devant un saint homme et
à recevoir ce joyau qui vous libérera peut-être de milliers d’existences futures sur la roue de
la naissance et de la mort ? Si vous deviez rencontrer le Bouddha, ne pourriez-vous pas vous
baigner dans la rivière pour purifier votre corps ? Ne pourriez-vous pas apporter une
offrande comme un fruit ou une noix de coco ? Ne pourriez-vous pas vous asseoir sous le
vent, les arbres et les cieux jusqu’à ce que votre esprit soit calme ? Ne pourriez-vous pas
reconnaître la souffrance de vos semblables avec un cœur ouvert et leur faire l’aumône ? Ne
pourriez-vous pas vous avancer et vous incliner profondément en signe d’humilité et
d’abandon ? Ne seraient-ce pas là des préparations adéquates pour recevoir les plus grandes
vérités ? Et après avoir entendu les paroles, ne laisseriez-vous pas de côté vos jugements
pour permettre aux mots de caresser votre être, de jouer avec votre conscience, comme un
ruisseau joue gaiement avec votre corps, ses eaux purifiantes nettoyant les tensions créées
par vos modèles de qui vous êtes et de comment sont les choses ?
Imaginez que le Bouddha soit sur terre en ce moment quelque part en Inde et que vous
entrepreniez un pèlerinage pour recevoir de lui un enseignement. Il se peut que vous arriviez
dans un village tel que Sarnath, où l’on dit que le Bouddha parle quotidiennement dans le
Parc des Cerfs à l’intention des moines. Mais là-bas, on vous dit : ‘’Non, c’est trop tard dans
la saison. Le Bouddha est parti vers le nord dans les montagnes.’’ Et ainsi, vous vous
remettez en route, empruntant tantôt un char à bœuf, mais le plus souvent, vous marchez,
jour après jour, semaine après semaine, de village en village en demandant à chaque échoppe
où l’on sert du thé des nouvelles du Bouddha.
‘’Oui, il était ici il y a quelques semaines. Il est parti vers l’est.’’ ‘’Oui, il était ici il y a cinq
jours. Il est parti vers le village qui est au nord.’’ Un mot par-ci, un geste par-là, et vous
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savez que vous vous rapprochez. L’excitation en prévision de la rencontre devient presque
une extase insupportable. Au fur et à mesure que vous vous rapprochez, vous pouvez dire en
voyant la lumière émanant des yeux et des visages des personnes que vous rencontrez,
qu’elles ont goûté le nectar du darshan (de la rencontre) avec le Bouddha. Chacune d’elle veut
vous entretenir de son expérience, de la Grâce, de sa façon de marcher, de ce qu’il a dit ou de
son sourire…Cela vous rappelle les Gopis qui cherchaient Krishna et qui dirent de la plante
grimpante : ‘’Krishna est certainement venu ici, car voyez comme cette plante porte le frisson
du délice dans ses fleurs.’’ Plus vous vous rapprochez, plus devient pâle toute autre joie que
celle de rencontrer le Bouddha. Vous êtes animé par une détermination farouche. Même la
nourriture et le repos s’inclinent devant votre impatience à aller de l’avant. Et puis
finalement, vous arrivez en un point du sentier où des femmes en châles qui gardent des
moutons pointent un index et disent : ‘’Oui, il est là-haut sur la colline.’’ Rapidement, vous
vous baignez et votre offrande en main, vous vous précipitez vers la colline en trébuchant
sur les pierres et en vous accrochant aux arbustes, mais le sort de vos pieds ne vous intéresse
pas car vous êtes sur le point de voir le saint homme. Le paysage a revêtu une luminosité
surnaturelle. Votre corps tremble, votre respiration s’accélère. Et là, sous un arbre, il y a le
Bouddha, la tranquillité parfaite. Vous accomplissez dundapranam, en vous allongeant trois
fois complètement devant lui, puis vous présentez votre offrande de fruits pour les
enseignements. Avec un mouvement infime de la tête, le Bouddha vous fait signe de vous
asseoir devant lui. Vous êtes accepté. Jamais auparavant, vous n’avez ressenti une telle paix.
Assis avec le Bouddha, vous êtes en dehors du temps, en dehors de l’espace. Vous ne
ressentez que l’instant présent…la brise qui joue sur votre visage, le chien qui aboie dans le
lointain. C’est comme si le monde s’était arrêté.
Après un moment, le Bouddha parle :
‘’Nous sommes ce que nous pensons.
Tout ce que nous sommes provient de nos pensées.
Avec nos pensées, nous créons le monde.’’
Il prononce encore quelques mots. Chaque mot s’imprime dans votre âme, car ce sont vos
clés pour la libération. Ces mots sont à la fois le but du voyage et le commencement du
suivant…
Après quelques instants de silence, il vous fait signe de vous lever. De nouveau, vous vous
inclinez, et vous poursuivez votre chemin. Combien de feux de camp, combien de cours d’eau,
combien de pièces de méditation où chacun de ces mots vous sustentera à nouveau ? Des
mots précieux si chèrement obtenus. Mais plus que les mots…l’espace illimité, la simplicité,
la compassion, la paix d’où jaillirent ces mots. Vous tenez en main un livre des paroles du
Bouddha. Lisez-les lentement…une phrase à la fois. Qu’elles sustentent votre âme. Je vous
souhaite la pureté de corps, d’esprit et de cœur qui vous permettra de pouvoir les entendre.
Ram Dass,
New-York, le 1er mars 1976
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