Macroéconomie Dynamique (S5-L3) Equipe Pédagogique de Macroéconomie Responsable: Ousmane Papa KANTE 2017-2018 Objectifs Fournir une bonne compréhension des modèles de croissance économique tout en mettant l’accent sur leurs intuitions et prédictions. Vérifications de ces intuitions et prédictions afin d’en tirer des conclusions de politique économique. Plan du cours MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE INTRODUCTION GENERALE I. LE MODELE HARROD-DOMAR II. LE MODELE DE KALDOR III. LE PARADOXE DE PASINETTI IV.L’ANALYSE DE J.ROBINSON Plan du cours MODULE 2: LES THEORIES NEOCLASSIQUES DE LA CROISSANCE I. LE MODELE DE SOLOW-SWAN (1956) II. LE MODELE DE RAMSEY (1928) III. LA NOTION DE CONVERGENCE Plan du cours MODULE 3: LES THEORIES DE LA CROISSANCE ENDOGENE I. II. III. IV. V. LE MODELE AK LE MODELE DE ROMER (1986) LE MODELE DE ROMER (1990) LE MODELE DE LUCAS (1988) LE MODELE DE BARRO (1990) BIBLIOGRAPHIE Abraham-Frois G.(2001),Dynamique économique, Dalloz,9e édition. Aghion P. et P. Howitt (2010), L’économie de la croissance, Economica. Barro R. et X. Sala-i-Martin (1996), La croissance économique, Ediscience International et Mc Graw,Hill Book Co. Jacques. J.F et Rebeyrol.A (2000), Croissance et Fluctuations, DUNOD. Jones C.(2000), Théorie de la croissance endogène, De Boeck Université. Romer D.(1997), Macroéconomie approfondie , Ediscience International et Mc Graw Hill Book Co. MODULE 1 LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE Introduction Générale CADRE ECONOMIQUE DE BASE L’économique est un outil d’analyse et d’étude des moyens [mécanismes, politiques et institutions] permettant d’atteindre les objectifs qui motivent les activités humaines. Elle est donc une science humaine, c’est-à-dire une discipline ayant au centre de ses préoccupations l’homme et ses comportements individuels et collectifs, passés, présents et futurs. Introduction Générale CADRE ECONOMIQUE DE BASE L’économique est une science caractérisée par deux types de dynamique : une dynamique spatiale et une dynamique temporelle. Ainsi, l’économique s’intéresse également à l’étude de l’emplacement physique des activités humaines et à leur évolution dans l’espace et dans le temps. L’analyse de la dynamique relève de la macroéconomie : dynamique à court terme et dynamique à long terme. Introduction Générale CROISSANCE ECONOMIQUE COMME UNE CONTINUITE DE LA MACROECONOMIE La macroéconomie, par opposition à la microéconomie, est le domaine des sciences économiques qui traite des phénomènes économiques globaux, qui prend comme objet d’étude la compréhension du fonctionnement de l’économie considérée comme un tout. En cherchant à comprendre et à expliquer les phénomènes et les événements économiques, la macroéconomie a donc comme finalité la formulation et l’amélioration de la politique économique. Introduction Générale CROISSANCE ECONOMIQUE COMME UNE CONTINUITE DE LA MACROECONOMIE Généralement, la macroéconomie comprend deux grandes traditions : l’une keynésienne [où tout part de la demande] et l’autre néoclassique [où tout part de l’offre]. Ces deux traditions sont analysées en considérant, soit la logique de court terme, soit celle de long terme. Introduction Générale CROISSANCE ECONOMIQUE COMME UNE CONTINUITE DE LA MACROECONOMIE Alors que dans le court terme, l’analyse macroéconomique porte sur les fluctuations économiques, dans le long terme, l’analyse porte sur la croissance économique. Si dans le court terme l’activité économique fluctue irrégulièrement autour de son « trend », elle croit dans le long terme. Introduction Générale CROISSANCE ECONOMIQUE COMME UNE CONTINUITE DE LA MACROECONOMIE Donc, l’objet principal d’étude de la macroéconomie de long terme est de comprendre et d’expliquer la croissance économique. Par définition, la croissance économique est un processus cumulatif d’augmentation de la production globale. Introduction Générale NOTION DE CROISSANCE ECONOMIQUE Selon François Perroux , la croissance économique est « l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues, d’un indicateur de dimension, le produit global net en terme réel ». Introduction Générale NOTION DE CROISSANCE ECONOMIQUE La croissance se doit être distinguée avec la notion de développement économique. Au sens de F. Perroux, le développent économique est « La combinaison des changements sociaux , mentaux, politiques, économiques d’une population qui rendent apte à faire croître de manière durable et cumulative son produit net en terme réel ». Introduction Générale NOTION DE CROISSANCE ECONOMIQUE La croissance qui est mesurée par le taux d’augmentation du PIB, constitue aujourd’hui l’instrument de référence principal pour la gestion (court terme et long terme) de l’ensemble des économies de la planète, de même que pour la politique de développement et de progrès des sociétés humaines. Introduction Générale NOTION DE CROISSANCE ECONOMIQUE Sur le plan économique, le taux de croissance offre une mesure synthétique du degré de réalisation de la plupart des objectifs de la politique économique : augmentation des revenus du travail et du capital et accroissement de la richesse matérielle et du bien-être de la population, etc. Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE La théorie de la croissance économique est une branche de la macroéconomie qui étudie les tendances à long terme des agrégats économiques les plus importants (revenu national, consommation des ménages, investissement des entreprises) ou celles des prix particulièrement importants (salaire, taux d’intérêt réel). Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE Elle se distingue de la théorie macroéconomique et monétaire traditionnelle qu’elle soit keynésienne, monétariste ou issue de la nouvelle école classique qui cherche à expliquer les fluctuations des mêmes variables mais avec un horizon beaucoup plus court. Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE La théorie macroéconomique s’intéresse particulièrement à la fonction de demande globale et à la détermination du taux de chômage et analyse divers types de politiques économiques sous l’angle de leur influence avec ces variables fondamentales. Bien que distinct, ces deux branches de la macroéconomie ne sont pas étrangères l’une à l’autre car elles utilisent les mêmes concepts de produit national, d’investissement, de consommation, d’emploi. Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE Les théories de la croissance économique sont nées dans les années 40 avec les réflexions de Harrod et Domar sur une formulation dynamique de la théorie keynésienne centrée sur l’accumulation du capital. Il s’agissait d’une interrogation relativement pessimiste sur la capacité de l’économie à croître de façon régulière en situation de plein emploi. Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE L’analyse néoclassique de la croissance qui se développe à la fin des années 50 avec Robert SOLOW se pose comme problème central à résoudre, la recherche d’une croissance équilibrée de plein emploi. L’analyse est menée en transposant directement au niveau macroéconomique les instruments de l’analyse microéconomique (d’où un raisonnement à partir d’une fonction de production agrégée). Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE Pour la théorie néoclassique c’est la flexibilité des techniques de production qui permet pour un taux d’épargne donné d’atteindre le plein emploi. Dans les modèles d’inspiration postkeynésienne (Kaldor, L.Pasinetti, J.Robinson) cette flexibilité résulte au contraire de l’impact des variations de la répartition des revenus sur le taux d’épargne. Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE Les années 50 et 60 constituent l’âge d’or des théories de la croissance économique tant au niveau de l’étude empirique des facteurs de la croissance que du côté des prolongements théoriques du modèle néoclassique(optimalité des régimes de croissance, modèle à génération de capital…). Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE Dans les années 70, les déséquilibres engendrés par les chocs pétroliers vont conduire à une disparition quasi-complète des théories de la croissance dans les préoccupations des théoriciens. Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE La seule innovation importante des années 70 est la prise en compte explicite des déséquilibres dans les modèles antérieurs de croissance économique(Théories des déséquilibres à prix fixe : E.Malinvaud; Robert Barro; J.P.Benassy Gordon;Grossman). Introduction Générale THEORIES DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE La fin des années 80 et le début des années 90 marquent le renouveau des théories de la croissance endogène. Les théories actuelles de la croissance économique sont le fruit d’une accumulation progressive des faits et d’explication théorique dont chacune a influencé les synthèses ultérieures. MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE I.LES POSSIBILITES D’UNE CROISSANCE EQUILIBREE: LE MODELE DE HARROD-DOMAR Deux analyses distinctes, mais assez proches à certains égards, présentées à peu près à la même époque, celle de E.D.DOMAR, Expansion and Employment », American Economic Review, March 1947. MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE I.LES POSSIBILITES D’UNE CROISSANCE EQUILIBR2E: LE MODELE DE HARROD-DOMAR Celle de R.-F. HARROD, « Towards a Dynamic Economics », Mac Millan, 1948. MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE I.LES POSSIBILITES D’UNE CROISSANCE EQUILIBR2E: LE MODELE DE HARROD-DOMAR Le modèle de Harrod-Domar est le premier modèle postkeynésien de la croissance économique. Keynes, ayant effectué une analyse de court terme. Dès la fin des années 30 sa théorie a fait l’objet d’une extension à la long période. MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE I.LES POSSIBILITES D’UNE CROISSANCE EQUILIBREE: LE MODELE DE HARROD-DOMAR Les modèles de Harrod(1939) et de Domar (1947) ont en effet tenté de transposer dans un cadre dynamique les concepts de la théorie générale en déplaçant la problématique de court terme à capital fixe par l’adoption d’une équation d’accumulation du capital et d’une explication en terme d’accélérateur de l’investissement désiré. MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE I.LES POSSIBILITES D’UNE CROISSANCE EQUILIBREE: LE MODELE DE HARROD-DOMAR Tout comme dans la théorie générale, les analyses de Harrod et de Domar tendent à faire ressortir le caractère instable de la croissance économique et la nécessité de l’intervention de l’Etat. Dans leurs analyses (Harrod et Domar), rien ne garantie que l’économie soit sur un sentier de croissance stable. MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE I.LES POSSIBILITES D’UNE CROISSANCE EQUILIBREE: LE MODELE DE HARROD-DOMAR De façon paradoxale, ce sont les problèmes de la croissance qui sont mis en évidence par Harrod et Domar alors que la période d’après guerre est une période d’exceptionnelle croissance en Europe et aux Etats Unis. MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE I.LES POSSIBILITES D’UNE CROISSANCE EQUILIBREE: LE MODELE DE HARROD-DOMAR L’analyse de Domar met l’accent sur les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique longue période tandis que celle de Harrod fait ressortir l’instabilité de l’équilibre dynamique. MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE Les hypothèses du modèle Harrod-Domar le cadre d’analyse est une économie capitaliste fermée la fonction de production est à facteurs 𝐾 𝐾 𝐿 complémentaires. 𝑌 = 𝑀𝑖𝑛( ; ) , d’où 𝑌 = 𝑣 𝑢 𝑣 avec 𝑣 et 𝑢 des paramètres constants la fonction d’épargne est de type keynésienne 𝑆 = 𝑠𝑌 avec 0 < 𝑠 < 1 . MODULE 1: LA LIGNEE KEYNESIENNE DE LA CROISSANCE Les hypothèses du modèle Harrod-Domar la force de travail (offre de travail) croit au taux constant n. les rendements d’échelle sont constants. I.I Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Pour Domar l’investissement exerce un double effet sur l’économie: Un effet de revenu ou effet keynésien par lequel il détermine le revenu et la demande globale. 𝐼 = 𝑆 = 𝑠𝑌 d’où ∆𝐼 = 𝑠∆𝑌 1 𝑠 ∆𝑌 = ∆𝐼 × ; c’est l’aspect demande L’importance de ce effet est donné par ∆𝑌 1 le multiplicateur = . ∆𝐼 𝑠 I.I. Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Un effet de capacité par lequel il accroit également la capacité de production: 𝑌= 𝐾 𝑣 d’où ∆𝑌 = ∆𝐾 𝑣 ; ∆𝑌 1 = =𝜎 ∆𝐾 𝑣 ∆𝑌 = 𝐼. 𝜎 ; c’est l’aspect offre. 𝜎 étant la productivité moyenne d’un capital nouveau. I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Le produit de 𝜎 par le montant de l’investissement réalisé soit ( 𝐼. 𝜎 ) représente l’accroissement de capacité productive entrainée par l’investissement considéré. Pour Domar, cet effet négligé par Keynes doit être réintroduit dans une perspective de long terme. I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) La question que se pose Domar est alors la suivante: A quel condition l’augmentation de la demande est-elle compatible avec l’accroissement de la capacité de production résultant de l’investissement? I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) L’investissement étant la variation du stock de capital, cet accroissement va entrainer(le coefficient du capital étant constant) un accroissement de la capacité de production proportionnel au niveau de l’investissement. I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Du côté de la demande, l’investissement détermine le niveau du revenu par le multiplicateur keynésien. L’accroissement de la demande est fonction des variations de l’investissement. I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Domar confronte les deux aspects (offre et demande) de l’investissement. 𝑌𝑑 = 𝑌𝑠 d’où ∆𝐼 𝐼 ∆𝐼 𝑠 = 𝐼. 𝜎 = 𝑠. 𝜎 (condition de croissance équilibrée) I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) La confrontation de ces deux aspects fait apparaitre une dissymétrie que souligne Domar. Du coté de l’offre, c’est le montant de l’investissement I qui détermine la croissance, alors que du côté de la demande c’est la croissance de l’investissement ΔI qui détermine la croissance. I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Ainsi « Si on investit assez aujourd’hui pour ajuster la demande à la capacité de production, il faudra investir encore plus demain du fait de l’accroissement de capacité engendré par l’investissement». I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Pour qu’il y ait équilibre sur le marché des produits, il faut donc que l’investissement et par conséquent le capital et le produit croissent au taux constant égal au rapport du taux d’épargne et du coefficient du capital 𝑣 . L’équilibre entre l’offre et la demande ne peut donc être que dynamique. Il n’y a pas d’équilibre en dehors de la croissance équilibrée. I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) ∆𝐼 ( 𝐼 La condition de croissance équilibrée a peu de chance d’être vérifiée car il s’agit d’une relation entre trois variables exogènes = 𝑠 ): 𝑣 le taux d’accroissement de l’investissement, la productivité marginale du capital, la propension à épargner. I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Pour Domar , ces trois variables n’ont à priori aucune raison d’avoir des valeurs satisfaisantes à la condition de croissance équilibrée: le déséquilibre est donc la règle, la croissance équilibrée l’exception. Les déséquilibres peuvent être de deux types: I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Le déséquilibre de type inflationniste qui survient lorsque l’effet de revenu est supérieur à ∆𝐼 l’effet de capacité ( > 𝐼. 𝜎). 𝑠 Il est peu probable pour Domar que ce déséquilibre apparaisse (compte tenu de l’expérience de l’avant guerre). I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Le déséquilibre de type déflationniste dans le cas inverse jugé plus probable; le système capitaliste aurait donc une tendance inéluctable à la contraction, l’investissement ne pouvant pas croitre à un rythme suffisant. En outre, si pour une raison quelconque le déséquilibre s’instaure , aucun mécanisme endogène de retour à l’équilibre n’existe. I.I.Les difficultés d’obtention d’un équilibre dynamique: l’analyse de Domar (1947) Alors que Domar mettait en évidence la nécessité pour le capital et la production de croitre à un taux constant, Harrod va au contraire montrer le caractère instable par nature de la croissance économique. Ses réflexions vont le conduire à poser deux problèmes: Celui de la stabilité de la croissance équilibrée; Celui de la possibilité du maintien du plein-emploi. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) A bien des égards, le modèle de Harrod est très proche de celui de Domar (on parle ainsi souvent « du modèle Harrod-Domar »). Toutefois plusieurs différences notables apparaissent. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) D’une part l’analyse de Domar met l’accent sur les difficultés de réalisation de l’équilibre sur le marché des produits et fait abstraction des conditions d’équilibre sur le marché de l’emploi. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) L’analyse de Horrod est plus complète en ce sens qu’elle prend en considération les conditions d’équilibre sur les deux types de marché et les difficultés de réalisation simultanée de ces deux équilibres. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Par ailleurs, alors que Domar se borne à mettre en évidence les difficultés de réalisation de la croissance équilibrée, Harrod en souligne en outre l’instabilité. Enfin, on trouve chez Harrod une analyse explicite(même si elle est incomplète) des déterminants de l’investissement. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Harrod distingue trois taux de croissance: Taux de croissance effectif; Taux de croissance garanti; Taux de croissance naturel I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Le taux de croissance effectif Le taux de croissance effectif noté g est égal à la croissance effective constatée du produit ou du revenu national sur la période considérée, en général l’année. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Le taux de croissance effectif ∆𝑌 ;𝑆 𝑌 𝑔= = 𝑠𝑌 et ∆𝐾 = 𝑣∆𝑌 A l’équilibre 𝐼 = 𝑆 donc 𝐼 = ∆𝐾 = 𝑠𝑌 𝑣∆𝑌 = 𝑠𝑌 donc ∆𝒀 𝒀 𝒔 𝒗 = =𝒈 I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Le taux de croissance nécessaire ou garanti gw C’est le taux de croissance, qui s’il se réalise laisse tous les participants satisfaits de n’avoir produit ni plus , ni moins que le montant « correct ». I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Le taux de croissance nécessaire ou garanti gw ∗ En notant 𝐼 l’investissement désiré, Harrod le fait dépendre des profits anticipés et de l’accroissement de la production ∆𝑌. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Le taux de croissance nécessaire ou garanti gw ∗ Donc 𝐼 = 𝑓(∆𝑌). Harrod suppose que 𝐼 ∗ est une fonction linéaire de ∆𝑌, ce qui l’amène à poser 𝐼 ∗ = 𝛽∆𝑌. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Le taux de croissance nécessaire ou garanti gw Pour que les anticipations soient satisfaites il faut que 𝐼 ∗ = 𝑆 ∗ . Harrod suppose que les plans d’épargne sont toujours réalisés. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Le taux de croissance nécessaire ou garanti gw ∗ Donc 𝑆 = 𝑆 = 𝑠𝑌. A l’équilibre 𝐼 ∗ = 𝛽∆𝑌 = 𝑠𝑌, donc ∆𝑌 𝑌 = 𝑠 𝛽 = 𝑔𝑤 . I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Le taux de croissance naturel Harrod considère le taux de croissance naturel n comme le taux auquel l’économie doit croitre pour éviter le chômage. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Les conditions de croissance équilibrée Pour qu’il y ait croissance équilibrée de plein emploi, il est nécessaire qu’un équilibre s’installe à la fois sur le marché des produits et celui des services. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Les conditions de croissance équilibrée Il faut l’égalité entre les trois taux de croissance: 𝑠 𝑠 𝑔 = 𝑔𝑤 = 𝑛 ou = = 𝑛. 𝑣 𝛽 Pour obtenir une croissance équilibrée, il faut donc que la croissance effective soit telle que les entreprises soient satisfaites; I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Les conditions de croissance équilibrée 𝑔 = 𝑔𝑤 et qu’il y ait plein emploi 𝑔 = 𝑛. Cette égalité est peu probable. Les deux bornes de croissance relative à la pleine utilisation du capital 𝑔𝑤 et à la pleine utilisation du travail ont peu de chance de se trouver satisfaites. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Les conditions de croissance équilibrée Il en résulte deux types de divergences entre les deux taux. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre g et gw ou déséquilibre de courte période Ces divergences tendent à montrer que le sentier de croissance est instable. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre g et gw ou déséquilibre de courte période: Il n’y a à priori aucune raison pour que 𝑔 = 𝑔𝑤 , c’est-à-dire que le coefficient du capital constant 𝑣 ( relation purement technique coïncide avec le coefficient de capital requis 𝛽,paramètre reflétant les exigences des entrepreneurs en terme de profit. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre g et gw ou déséquilibre de courte période Et que l’investissement effectif I soit égal à l’investissement désiré 𝐼 ∗ . Pour que ces égalités s’obtiennent, il faudrait que les anticipations des investisseurs se réalise au plan global. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre g et gw ou déséquilibre de courte période De fréquents déséquilibres se traduisent soit par un processus cumulatif d’expansion, soit par un processus cumulatif de dépression. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre g et gw ou déséquilibre de courte période 𝒈 > 𝒈𝒘 : On suppose que les entrepreneurs commettent une erreur d’anticipation en sousestimant la demande effective. Ils constatent que le taux de croissance effectif est supérieur au taux de 𝐬 𝐬 croissance garanti c’est-à-dire > . 𝐯 𝛃 I.II.L ’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre g et gw ou déséquilibre de courte période Il en résulte une stimulation des investissements qui déterminent par le jeu de l’accélérateur et du multiplicateur un processus d’expansion de type cumulatif creusant l’écart entre 𝑔 et 𝑔𝑤 et débouchant sur un boom inflationniste. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre g et gw ou déséquilibre de courte période 𝑔 < 𝑔𝑤 : les entrepreneurs sur estiment la demande. Ils réduisent leurs investissement et déterminent un processus de contraction de type dépressif. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période: Il est impossible que le taux garanti coincide avec le taux naturel et qu’ainsi s’etablisse une croissance régulière de plein-emploi. Deux situations sont susceptibles de se produire: I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période 𝑛 < 𝑔𝑤 , 𝑛 étant le taux de croissance maximum possible, si 𝑛 < 𝑔𝑤 on a 𝑔 < 𝑛. En combinant ces deux inégalités, on en déduit que 𝑔 < 𝑔𝑤 . I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période On est en présence d’une tendance à la stagnation chronique. Pour accroitre 𝑛, il serait nécessaire d’augmenter la productivité ou de diminuer 𝑔𝑤 en réduisant la propension à épargner par une politique de redistribution. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période 𝑛 > 𝑔𝑤 ,Si le taux de croissance effectif est lui-même supérieur à 𝑔𝑤 , on a alors 𝑛 > 𝑔 > 𝑔𝑤 . Le taux de croissance effectif augmente sans pouvoir dépasser le taux de croissance naturel 𝑛 . I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période Cette croissance de 𝑔 va finir par rencontrer un plafond constitué par le taux de croissance naturel 𝑛 . On aura ainsi une croissance longue avec un certain degré de chômage. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période Le sentier de croissance est donc instable. Le système ne peut être ramené sur le sentier d’équilibre par un processus auto correcteur. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période Bien plus, tout écart par rapport à l’équilibre au lieu de se corriger aggravera les déséquilibres . C’est pourquoi la croissance au taux garanti est dite équilibre au fil du rasoir(instable). I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période: Les réflexions de Harrod sur les possibilités d’une croissance équilibrée ont conduit à poser deux problèmes que la théorie postérieur a pendant longtemps confondue: I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période la stabilité de la croissance induite par l’interaction du multiplicateur et de l’accélérateur (le problème du fil du rasoir). I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période la possibilité d’assurer le plein emploi c’est-à-dire d’égaliser le taux effectif (résultant de la propension à épargner et du coefficient du capital) et le taux naturel (résultant de la croissance démographique et du progrès technique). I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période Si le premier renvoie à la théorie des cycles ou croissance cyclique, le second sera au cœur des théories de la croissance équilibrée. I.II.L’instabilité de la croissance équilibrée de plein-emploi (fil du rasoir): l’analyse de Harrod (1948) Divergence entre taux garanti et taux naturel ou déséquilibre de longue période: C’est à travers les variations de la répartition des revenus que la nouvelle école de Cambridge et plus particulièrement Nicolas KALDOR (1955) analyse l’ajustement du taux garanti au taux naturel. Son analyse met en évidence les liens entre la croissance économique et la répartition des revenus. II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Les hypothèses du modèle Kaldor met en lumière les différences de comportement de deux grands groupes d’agent: les travailleurs et les capitalistes(entrepreneurs). II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Les hypothèses du modèle Les travailleurs reçoivent des salaires W et les capitalistes perçoivent des profits P et 𝑌 =𝑊+𝑃 le comportement d’épargne des deux catégories est différencié. II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Les hypothèses du modèle Soit 𝑠𝑤 la propension à épargner des travailleurs et 𝑠𝑐 celle des capitalistes. On a alors 0 ≤ 𝑠𝑤 < 𝑠𝑐 < 1. la fonction d’épargne s’écrit comme suit: II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Les hypothèses du modèle 𝑆 = 𝑠𝑤 𝑊 + 𝑠𝑐 𝑃; l’épargne global ne dépend pas seulement du revenu global mais également de la répartition du revenu entre salaire et profit. La fonction d’épargne n’est plus une donnée exogène. II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Les hypothèses du modèle Le taux d’épargne est donc une fonction croissante de la part des profits dans le revenu national et le 𝑠 taux de croissance effectif 𝑣 devient également une fonction croissante du taux de profit. II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Les hypothèses du modèle l’égalité entre l’épargne et l’investissement est ex-post. les rendements d’échelle sont constants la fonction de production est à facteur complémentaire. II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle 𝑆 𝑌 𝑠𝑤 𝑊+𝑠𝑐 𝑃 𝑌 𝑆 = 𝑠𝑌; 𝑠 = 𝑌 = 𝑊 + 𝑃; 𝑊 = 𝑌 − 𝑃 donc = 𝑠= 𝑠𝑤 𝑌−𝑃 +𝑠𝑐 𝑃 . 𝑌 𝑠= (𝑠c −𝑠w )𝑃 𝑠𝑤 𝑌 II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle Le taux de croissance 𝑔 = devient: 𝑠 𝑣 𝑔= = 𝑃 𝑌 𝑣 = 𝑠𝑤 +(𝑠𝑤 −𝑠𝑐 )𝑃 𝑌 𝑣 𝑃 𝑌 𝐾 𝑌 𝑠 𝑣 II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle 𝑔= 𝑃 𝐾 = 𝑠𝑤 𝑣 + 𝑃 (𝑠𝑐 −𝑠𝑤 )𝐾 𝑠𝑤 𝑔− 𝑣 𝑠𝑐 −𝑠𝑤 Si 𝑠𝑐 et 𝑠𝑤 sont données, il existe une relation linéaire entre le taux 𝑃 de profit et le taux de croissance. 𝐾 II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle Deux cas particuliers sont soulever par Kaldor: 𝑠𝑤 = 0 L’épargne des salariés est négligeable(hypothèse privilégiée par les classiques et par Karl Marx qui considère que les salaires fluctuent autour d’un minimum de subsistance qui ne permet pas aux II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle Si 𝑠𝑤 = 0 ; En posant 𝑃 𝐾 𝑃 𝐾 = 𝑔 𝑠𝑐 = 𝑟 alors 𝑟 = 𝑓(𝑠𝑐 ). Pour une valeur donnée du taux de croissance 𝑔 , le taux de profit est d’autant plus élevé que la propension à épargner des capitalistes est faible. II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle 𝑠𝑤 = 0 et 𝑠𝑐 = 1 Les salariés n’épargnent pas tandis que les profits des capitalistes sont 𝑃 entièrement investis, donc = 𝑔. 𝐾 𝑃 𝐾 Le taux de profit est égal au taux de croissance(g):c’est la règle d’or de l’accumulation. II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle La condition de croissance équilibrée de plein emploi est: 𝑠 𝑔= =𝑛 𝑣 Le taux de profit compatible avec une croissance de plein emploi s’écrit: 𝑃 𝐾 = 𝑠 𝑛− 𝑤 𝑣 𝑠𝑐 −𝑠𝑤 II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle 𝑃 𝜖 𝑌 𝑃 𝑌 0; 1 ; = (𝑛 − 𝑃 𝑌 𝑃 𝑌 = 𝑠𝑤 ) 𝑣 𝑃 𝐾 × × 𝑣 . 𝑠𝑐 −𝑠𝑤 𝑠𝑤 Si ˃ 0; 𝑛 − 𝑠𝑤 𝑣 donc 𝑛 > . 𝑣 𝐾 . 𝑌 > 0 car 𝑠𝑐 > 𝑠𝑤 ; II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle Si 𝑃 𝑌 < 1 alors (𝑛 − 𝑠𝑤 ) 𝑣 × 𝑣 𝑠𝑐 −𝑠𝑤 <1 II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle 𝑠𝑐 . 𝑣 Donc 𝑛 < La croissance équilibrée de plein emploi est alors définie par : 𝑠𝑤 𝑠𝑐 <𝑛< 𝑣 𝑣 Cette condition est moins restrictive que celle du modèle 𝑠 Harrod-Domar où on a 𝑛 = II.EPARGNE, REPARTITION DE REVENU ET CROISSANCE EQUILIBREE: L’ANALYSE DE KALDOR Résolution du modèle Chez Kaldor l’écart entre la propension à épargner des travailleurs et celle des capitalistes détermine le sentier de croissance équilibrée de plein emploi. III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Si l’investissement est à court terme, une composante de la demande globale, il est dans une perspective de croissance à long terme ,il est selon Robinson, une composante de l’offre puisqu’il permet un accroissement des capacités de production. A court ou à long terme, quels sont les facteurs à l’origine du processus d’investissement , ou encore de l’accumulation désirée par les entrepreneurs? III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON C’est l’interrogation de Robinson qui répond à cette question en établissant une double relation entre le taux 𝐼 𝑃 d’accumulation et le taux de profit . 𝐾 𝐾 Pour Robinson le taux d’accumulation actuel permet la réalisation d’un certain profit, mais le taux de profit actuel justifie une certaine accumulation. III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Résolution du modèle Pour mettre en évidence la double relation entre profit et accumulation, Robinson part de cette relation de Kaldor: 𝑠𝑐 −𝑠𝑤 𝑃 . 𝑌 𝑠 = 𝑠𝑤 + Condition de croissance équilibrée et de plein emploi: 𝑠 𝑔= =𝑛 𝑣 III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Résolution du modèle 𝑃 𝑠 + 𝑠 − 𝑠 𝑠 𝑤 𝑐 𝑤 𝑌 𝑔= = = 𝑛 𝑣 𝑣 𝑔= 𝑠𝑤 𝑣 + 𝑠𝑐 −𝑠𝑤 𝑃 𝑌 𝑣 = 𝑛. III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Résolution du modèle 𝐾 𝑣= 𝑌 𝑔= 𝑠𝑤 𝑣 + 𝑠𝑐 −𝑠𝑤 𝑃 𝑌 𝐾/𝑌 =𝑛. 𝑠𝑤 𝑠𝑐 − 𝑠𝑤 𝑃 𝑔= + =𝑛 𝑣 𝐾 III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Résolution du modèle Elle fait l’hypothèse que la propension à épargner des salariés est nulle(𝑠𝑤 = 0). Donc 𝐠 = 𝐬𝐜 𝐏 𝐊 =𝐧 III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Résolution du modèle 𝑆 = 𝑠𝑌 . 𝑆 𝑠𝑤 𝑊 + 𝑠𝑐 𝑃 𝑠= = 𝑌 𝑌 𝑠𝑐 𝑃 𝑠𝑤 = 0; donc 𝑠 = . 𝑌 𝐼 𝑠𝑐 𝑃 𝐼 = 𝑆 donc 𝑠 = = 𝑌 𝑌 III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Résolution du modèle Donc 𝐼 = 𝑠𝑐 𝑃. En divisant chaque membre par le stock de capital K; On obtient 𝐼 𝐾 = 𝑠𝑐 𝑃 𝐾 III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Résolution du modèle 𝐼 𝐾 𝑃 𝐾 est le taux d’accumulation et le taux de profit (𝑟). Cette égalité associée à celle représentative de la condition de croissance équilibrée et de plein emploi permet d’etablir l’égalité suivante: 𝐼 𝐾 = 𝑠𝑐 𝑃 𝐾 = 𝑔; donc 𝑠𝑐 𝑟 = 𝑔 ; 𝐠 𝐫= 𝐬𝐜 III.RELATION CROISEE ENTRE PROFIT ET ACCUMULATION: L’ANALYSE DE J.ROBINSON Résolution du modèle Cette égalité signifie que le taux de profit (𝑟) dépend du taux d’accumulation 𝐼 ). 𝐾 (𝑔 = Pour Robinson 𝑟 = 𝑓(𝑔).Mais inversement, le taux d’accumulation dépend du taux de profit: 𝑔 = 𝑓(𝑟). IV.LE PARADOXE DE PASINETTI Pasinetti met en évidence une faille logique du modèle de Kaldor. Si on admet que les travailleurs épargnent, ils doivent nécessairement détenir une part du capital accumulé et tirer un revenu de celle-ci(sans quoi ils cèderaient gratuitement aux capitalistes (utilisation de leur épargne).Il convient de distinguer entre les profits qui vont aux capitalistes 𝑃𝑐 et les profits qui vont aux salariés 𝑃𝑤 . LE PARADOXE DE PASINETTI On a alors 𝑃 = 𝑃𝑐 + 𝑃𝑤 ; la répartition fonctionnelle (le partage salaires-profits) doit être distinguée de la répartition sociale(partage entre revenu des salariés et revenu des capitalistes).Ce n’est que dans le cas particulier où l’épargne des salariés est nul qu’il y a coïncidence entre les deux types de partage. IV.LE PARADOXE DE PASINETTI EXPLICATION DU PARADOXE Si 𝑠𝑐 et 𝑠𝑤 sont respectivement les propensions à épargner des capitalistes et des travailleurs et que la propension à épargner est identique quelque soit la nature du revenu, les fonctions d’épargne peuvent s’écrire: 𝑆𝑤 = 𝑠𝑤 (𝑊 + 𝑃𝑤 ) et 𝑆𝑐 = 𝑠𝑐 𝑃 IV.LE PARADOXE DE PASINETTI EXPLICATION DU PARADOXE Pour Pasinetti, les salaires sont distribués aux agents économiques en proportion de la quantité de travail fournie et les profits distribués proportionnellement à la quantité de capital possédée. Ce qui signifie qu’à long terme chaque groupe reçoit des profits en proportion de son 𝑃𝑤 𝑃𝑐 épargne = . 𝑆𝑤 𝑆𝑐 IV.LE PARADOXE DE PASINETTI EXPLICATION DU PARADOXE D’où 𝑃𝑤 𝑠𝑤 ( 𝑊+𝑃𝑤 ) = 𝑃𝑐 𝑃𝑐 𝑠𝑐 Soit 𝑠𝑤 𝑊 + 𝑃𝑤 = 𝑠𝑐 𝑃𝑤 : quand les travailleurs épargnent ils reçoivent des profits 𝑃𝑤 tels que leur épargne totale est exactement ce que les capitalistes auraient épargné sur les profits allants aux travailleurs (𝑃𝑤 ) si ces profits leur étaient restés. IV.LE PARADOXE DE PASINETTI EXPLICATION DU PARADOXE Ou encore 𝑠𝑤 𝑊 = 1 − 𝑠𝑤 − (1 − 𝑠𝑐 ) 𝑃𝑤 : l’augmentation de la consommation sur les profits (augmentation par rapport à ce que les capitalistes auraient consommé de 𝑃𝑤 ) est compensée par l’épargne des salariés sur leurs salaires seuls ce qui fait que l’épargne total est inchangée. IV.LE PARADOXE DE PASINETTI EXPLICATION DU PARADOXE Dans la mesure où les capitalistes fixent le taux de croissance de l’investissement et l’importance relative de l’investissement dans la production globale, le niveau de l’épargne des salariés est sans effet sur le taux de profit ou sur la répartition salaires-profits. IV.LE PARADOXE DE PASINETTI EXPLICATION DU PARADOXE En longue période, les salariés recevront toujours des profits proportionnels à leur épargne , et ce quel que soit le taux de profit. On pourra ajouter que si le niveau de 𝑠𝑤 est sans effet sur la répartition fonctionnelle(partage salaires-profits), il intervient dans la répartition sociale (partage des profits entre capitalistes et salariés).