Maths en Ligne Espaces vectoriels UJF Grenoble
5. Polynômes : R[X] = {a0+a1X+. . . +anXn, n ∈N,(a0, . . . , an)∈Rn+1}.
L’ensemble des polynômes d’une variable, à coefficients réels est aussi muni na-
turellement d’une addition et d’une multiplication externe.
•Addition : (−1+2X+ 3X2) + (3X−X2−2X4) = −1+5X+ 2X2−2X4
•Multiplication externe : (−2) (3X−X2−2X4) = −6X+ 2X3+ 4X4
6. Applications : RR={f:x7→ f(x),∀x∈R, f(x)∈R}.
L’ensemble des applications de Rdans Rest muni de l’addition des images et de
leur multiplication par un réel.
•Addition : (cos + sin) : x7→ cos(x) + sin(x)
•Multiplication externe : (−2) cos : x7→ −2 cos(x)
Il est inutile de s’inquiéter de la quantité de propriétés à vérifier dans la définition 1.
Dans tous les exemples que l’on rencontrera, les opérations sont parfaitement natu-
relles et leurs propriétés évidentes. On ne vérifie d’ailleurs jamais les 8propriétés de la
définition 1. La raison pour laquelle c’est inutile sera explicitée dans la section suivante.
Remarquons seulement pour l’instant que tous les exemples ci-dessus peuvent être mis
en correspondance avec l’ensemble des applications d’un certain ensemble A, dans R.
Cela va sans dire pour les applications de Rdans R. Les n-uplets de réels sont des
applications de {1, . . . , n}dans R. Les nombres complexes peuvent être identifiés à des
couples de réels, les matrices à des applications de {1, . . . , m}×{1, . . . , n}dans R. Les
suites sont des applications de Ndans R. Nous verrons plus loin comment les poly-
nômes se ramènent à des suites. Nous nous contenterons donc de vérifier pour l’instant
que l’ensemble des applications de Adans Rest un espace vectoriel.
Théorème 1. Soit Aun ensemble quelconque et E=RAl’ensemble des applications
de Adans R:
E={v:x∈A7−→ v(x)∈R}.
L’ensemble Eest muni des deux opérations suivantes.
•Addition : (v+w) : x7−→ v(x) + w(x)
•Multiplication externe : (λ v) : x7−→ λv(x)
Muni de ces deux opérations, Eest un espace vectoriel sur R.
Démonstration : Chacune des propriétés requises par la définition 1 provient d’une
propriété analogue des réels. Plutôt que de répéter formellement les énoncés des pro-
priétés, il est plus intéressant de comprendre quels sont les objets que l’on manipule.
Par exemple, l’élément neutre pour l’addition, même si on le note aussi 0n’est pas le
réel 0: c’est l’application nulle.
0 : (A−→ R
x7−→ 0
De même, l’opposé de vest l’application qui à xassocie −v(x).
−v:(A−→ R
x7−→ −v(x)
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