Dans un univers en proie au changement perpétuel, Dieu est la seule constante et
la mort notre unique certitude. Les auteurs baroques développent ainsi une
véritable réflexion sur la mort et ses représentations.
Dans le domaine poétique, une telle expérience relève en partie de
l'immense travail effectué par les écrivains de la Pléiade : travail
d'enrichissement du langage.
Les baroques (D'Aubigné, Du Bartas) portent les recettes de la Pléiade à
un degré imprévu d'intensité, en renversant la perspective : lorsque d'Aubigné,
dans Les Tragiques, se déclare en quête d'un "autre style", il multiplie les figures
(répétitions, antithèses, métaphores, oxymores). Les auteurs baroques
privilégient la liberté sur le plan formel. Ils peuvent mélanger les registres. En
cela ils s’opposent au classicisme.
LE ROMANTISME
Le romantisme est un mouvement culturel européen né à la fin du
XVIIIème siècle en Allemagne et en Angleterre. Il se développe en France dans
la première moitié du XIXème siècle.
Cette période de grande instabilité politique, d’évolution économique et
sociale suscite l’inquiétude, le malaise et la déception des artistes face un monde
dans lequel ils ne trouvent pas leur place. Cela prendra le nom de « mal du
siècle ».
Grand, petit, illustre ou obscur, le poète romantique se reconnait d'abord à
ce qu'il dit « je » et qu'il revendique cet usage de la première personne comme le
signe de sa spécificité littéraire. "La poésie, écrit Lamartine, sera intime
surtout..., l'écho profond, réel, sincère des plus mystérieuses impressions de
l'âme. Ce sera l'homme lui-même et non plus son image, l'homme sincère et tout
entier.". La poésie romantique s'ouvre ainsi aux rêves, aux angoisses et aux
fantasmes qui n’existaient jusque-là que dans les marges ou les silences de la
poésie classique. Mais le poète s'autorise aussi l'inspiration militante, voire
révoltée ou révolutionnaire. Hugo bien sûr, mais également Lamartine et Vigny,
en s'engageant, du côté du "peuple" souffrant et opprimé, témoignent d'une
conscience nouvelle de la fonction et des pouvoirs de la poésie.
Le romantisme s’oppose à la tradition classique du XVIIème siècle fondée
sur la raison et la mesure. Il privilégie l’originalité, la liberté du poète. Les
contraintes formelles sont rejetées. Ainsi Hugo rejette l’emploi de l’alexandrin