I – PRESENTATION DES CONCEPTS
1- LE RISQUE MORAL
Il y a aléa moral, on le sait, lorsqu’un agent économique maximise son intérêt individuel
aux dépens de l’intérêt de la collectivité (Adam Smith donna cette première définition). Cette
problématique, on la rencontre souvent dans le domaine de l’assurance, puisque le fait d’être
assuré contre un risque incite à des comportements imprudents, la matérialisation éventuelle
du risque et ses conséquences étant prises en charge par la collectivité. Les économistes
abordent le plus souvent cette question en s’appuyant sur la théorie des incitations et des
contrats, et cherchent, pour définir ces derniers, le meilleur équilibre entre opportunités et
sanctions (la carotte et le bâton).
Dans une relation "principal-agent", le principal fait face à l’aléa moral lorsque
l’agent peut prendre des décisions "non observables". Ces décisions, du fait de la divergence
d’objectifs entre ces deux protagonistes, peuvent ne pas être dans l’intérêt du principal que
ce dernier entrevoit une situation de hasard moral quand il observe imparfaitement l’action
où qu’il ne connaît pas l’action que l’agent aurait dû faire pour agir dans son intérêt. Le
problème du principal est donc bien de trouver le moyen d’inciter l’agent qui connait
l’information à prendre une décision optimale pour celui qui ne la détient pas. L'assurance
maladie est un exemple d'aléa moral dans la mesure où les dépenses résultant de la
transaction entre le patient et le médecin ne peuvent être contrôlées par l'assureur.
Ce problème de risque moral est souvent étudié au travers de la théorie de l’agence avec
un modèle de type principal-agent où le principal-mandant est l’individu qui mandate un
paiement à un agent (le mandaté) pour effectuer une tache stipulée par le contrat. Le principal
entrevoit une situation de risque moral quand il observe imparfaitement l’action où qu’il ne
connait pas l’action que l’agent aurait dû faire pour agir dans son intérêt. Le problème
principal est donc bien de trouver le moyen d’inciter l’agent à agir dans son intérêt.
2 - LA THEORIE DE L’AGENCE
Jensen et Meckling [1976] sont les principaux auteurs à avoir développé la notion de relation
d'agence, ils définissent la relation d’agence comme un contrat par lequel une ou plusieurs
personnes (le(s) principal (aux)) engage une autre personne (l’agent) pour exécuter en son
nom une tâche quelconque qui implique une délégation de décision à l’agent. En fait, cette
relation d'agence est très générale et couvre l'ensemble des relations entre deux individus, par
exemple, la situation de l'un dépend de l'action de l'autre. Les deux auteurs ont encore ajouté
que si les deux parties s'engageant dans la relation ont tendance à maximiser leurs propres
utilités (utility maximizers), il y a de bonne raison de croire que l'agent n'agira pas toujours
dans les meilleurs intérêts du principal. En d'autres termes, l'agent en tant que rationaliste de
l'intérêt personnel tirera profit de l'incapacité du principal à surveiller tous les aspects de
comportement de l'agent, qui pourra se dérober des obligations contractées.
La théorie d’agence se base sur une opposition entre deux agents :
- D’une part; l’actionnaire le détenteur des moyens de production ou bien le principal
- D’autre part; l’agent qui exploite les moyens de production.