pour reconstruire le système en une seule matrice
modélisant le comportement de tous les blocs. Les
parties passives étant modélisées alors par une seule
matrice d’impédances, les tensions à leur entrée sont
utilisées pour calculer les spectres des courants
circulant dans le système. Ainsi, le comportement
CEM du système et de chaque bloc dans le système
peut être étudié.
Figure 1: Décomposition en blocs du système
d’amplification et représentation des blocs
Deux types de blocs peuvent être distingués. Les
pentapoles modélisés par des matrices
d’impédances 4x4 (deux entrées, deux sorties et une
référence). Ces blocs se situent au milieu de la
chaine et peuvent être reliés des deux cotés. Enfin
les blocs tripolaires (comme la charge) modélisés
par des matrices d’impédances 2x2 se situent à la
fin de la chaine et ils n’ont pas de sortie électrique
accessible [5]. Ces matrices d’impédances peuvent
être déterminées par plusieurs méthodes : à partir de
mesures (à l’analyseur d’impédance ou à l'analyseur
de réseaux), ou à partir de simulations. Il existe
deux types d’association de blocs : l’association de
deux blocs pentapolaires et l’association d’un bloc
pentapolaire avec un autre tripolaire. Les méthodes
permettant de réaliser ces associations ainsi que des
résultats expérimentaux ont été présentés dans un
article précédent [5].
La méthode pentapolaire permet donc de modéliser
le comportement fréquentiel des systèmes passifs
différentiels. Elle prend en compte les éléments
parasites des composants et leurs couplages [5],
ainsi que les impédances des pistes du PCB. Cette
méthode modélise également les perturbations EM
sans être obligé de différencier les modes commun
et différentiel, ce qui permet de modéliser toutes les
perturbations y compris le transfert de mode.
3. VALIDATION EXPERIMENTALE
Cette méthode a été appliquée à un amplificateur
audio de Classe D différentiel utilisé pour des
applications de téléphones portables. Deux blocs
passifs sont branchés à sa sortie : un filtre CEM et
un haut-parleur. L’amplificateur utilisé est un
amplificateur Classe D à hystérésis. Il présente un
étalement de spectre au niveau de la fréquence de
commutation et ses harmoniques. En effet, la
fréquence de commutation est dépendante du signal
d’entrée. Plus l’amplitude du signal d’entrée est
élevée plus le spectre de sortie est étalé [6].
Les matrices d’impédances des blocs passifs (filtre,
et haut-parleur) sont déterminées par mesure à
l’aide d’un analyseur d’impédance [7] et d’un
analyseur vectoriel [8]. En utilisant un analyseur
d’impédance, la détermination de cette matrice
consiste à mesurer les éléments de la diagonale
(
), puis de déterminer les éléments croisés
(
) à l’aide de l’équation (1).
(1)
est l’impédance croisée entre le port i et j.
et
sont les impédances vues du port et
respectivement.
est l’impédance vue de
quand est en court-circuit.
Cependant, dans certains cas les imprécisions de
mesure peuvent conduire à des résultats aberrants.
Un exemple est donné dans la figure 2. Les
impédances
et
(
impédance mesurée
du terminal 1 quand le terminal 2 est en court-
circuit) qui sont nécessaires pour le calcul de
du
filtre se superposent sur une grande plage de
fréquence. La différence est inférieure à la précision
de l’analyseur d’impédance. Le résultat du calcul
n’a donc pas de réalité physique sur cette plage de
fréquences. Donc dans le cas du présent filtre, la
matrice d’impédance ne peut pas être mesurée par
l’analyseur d’impédance pour des raisons de
précision. Pour cela, l’utilisation l’analyseur
vectoriel à quatre ports a été envisagée comme une
solution pour la détermination de la matrice
d’impédance du filtre. Par la suite, la matrice de
diffusion du filtre est mesurée à l’aide de
l’analyseur vectoriel. Puis, la matrice est
transformée en matrice en utilisant
l’équation (2).