Chapitre 10 : Variables aléatoires – Cours complet. - 4 -
L’application définie au théorème 1.2 est appelée loi (ou de loi de probabilité) de la variable aléatoire X,
et on la note P
X
.
Théorème 1.3 : système complet induit par une variable aléatoire discrète.
Soient (Ω,A,P) un espace probabilisé et X une variable aléatoire discrète sur Ω à valeurs dans E.
Alors la famille des parties ({X = x
k
}, k ∈ ), où (x
k
) correspond à une énumération de X(Ω), forme un
système complet d’événements.
Démonstration :
Il est clair que ces ensembles sont deux à deux disjoints (un élément ω de Ω ne peut avoir deux images
distinctes par X), et que leur réunion est bien Ω puisque chaque élément ω a une image X(ω) qui se
retrouve dans l’énumération.
Théorème 1.4 : caractérisation d’une loi de variable aléatoire discrète à l’aide d’événements
élémentaires.
Soient (Ω,A,P) un espace probabilisé et X une variable aléatoire discrète sur Ω à valeurs dans E.
Alors la loi de X est entièrement déterminée par la connaissance des P(X = x
k
), où (x
k
) correspond à une
énumération de X(Ω).
Démonstration :
Si on connaît la loi de X, on connaît évidemment les P(X = x
k
), k ∈ .
Réciproquement si on connaît ces probabilités élémentaires, alors :
∀ A ∈ P(X(Ω)),
U
Kk k
xA
∈
=
, où K est une partie de .
Cette réunion étant disjointe, on peut alors écrire :
∈
∈
====
Kk k
Kk kX
xXPxXPAP )()()(
U
.
Donc on peut ainsi déterminer P
X
(A) pour tout : A ∈ P(Ω).
Remarque : si : A ∈ P(E), on peut écrire : A = A’ ∪ A’’, avec : A’ ⊂ X(Ω), et : A’’ ⊂ E \ X(Ω).
On peut alors écrire : P
X
(A) = P
X
(A’) + 0, et obtenir ainsi P
X
(A).
Théorème 1.5 :
(admis)
existence d’une probabilité pour (x
n
) et (p
n
) données.
Soient (Ω,A) un ensemble muni d’une tribu et X une variable aléatoire discrète sur Ω à valeurs dans un
ensemble E.
Soient par ailleurs (x
n
) les valeurs prises par X dans E, et (p
n
) une suite d’éléments de [0,1] telle que :
1
0=
∑
+∞
=nn
p
.
Alors il existe une probabilité sur (Ω,A) telle que : ∀ n ∈ ,
nn pxXP == )(
.
Démonstration
(hors programme)
:
X(Ω) étant au plus dénombrable, on écrit : X(Ω) = {x
0
, …, x
n
, …}, et on choisit, pour tout : n ∈ , un
élément ω
n
dans Ω tel que : X(ω
n
) = x
n
.
Pour tout élément A de A, on note ensuite 1
A
sa fonction indicatrice définie par :
∀ ω ∈ Ω, 1
A
(ω) = 1, si : ω ∈ A, et : 1
A
(ω) = 0, si : ω ∉ A.
Enfin, on définit : ∀ A ∈ A,
∑
+∞
=
=0)(1.)( nnAn
pAP
ω
, la somme étant finie si X(Ω) est fini.
Alors P répond au problème, car :
• P est bien à valeurs dans [0,1] puisque les p
n
sont positifs et donc :
∀ A ∈ A,
11)(1.)(0 000 ==≤=≤ ∑∑∑ +∞
=
+∞
=
+∞
=nn
nn
nnAn pppAP
ω
.
•
11)(1.)( 000 ====Ω ∑∑∑ +∞
=
+∞
=
+∞
=Ωnn
nn
nnn pppP
ω
.
• Si (A
p
) est une suite d’éléments de A deux à deux disjoints, on a : ∀ ω ∈ Ω,
∑
+∞
=
=
∞+
=
0
)(1)(1
0
pA
A
p
pp
ωω
U
.
En effet, pour : ω ∈ Ω,
- soit : ∃ p ∈ , ω ∈ A
p
, et dans ce cas il n’y a qu’un seul indice p qui a cette propriété car la famille
est formée d’ensembles disjoints.