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substance de tubérisation, et d’autant plus que la température de stockage est élevée. C'est
l'action cumulée de cette substance par le tubercule puis par le feuillage, qui déclenchera la
tubérisation. A la fin de cette période dite "phase d'incubation", les germes du tubercule se
mettent à former spontanément des tubercules-fils: ce phénomène, appelé « boulage » marque
la fin de cette phase: le tubercule a atteint le stade d'incubation". Planté à ce moment, il ne
lèverait même plus.
La courbe de croissance est une courbe sigmoïde classique, où l'on peut distinguer trois
phases: les phases I, II et III. Le germe peut effectuer toutes les étapes du développement,
alors qu'il ne dépend que du tubercule mère. C'est à la fin de la phase III de croissance des
germes que le stade d'incubation est atteint.
La rapidité d'incubation à une température donnée dépend de la variété: certaines variétés
incubent vite, d'autres plus lentement. Cette rapidité n'a aucun lien avec la précocité de la
variété. Le choix d'une variété doit tenir compte de l'équipement de conservation et de mise en
germination des plants.
Les variétés à incubation rapide exigent de très bonnes conditions de conservation: basse
température, stockage en clayettes, en vrac ventilé, ou en sacs. Leur germination ne devrait
intervenir que deux mois avant la plantation. Plus les conditions de conservation s'éloigneront
de cet optimum, plus les accidents culturaux (boulage, faiblesse végétative, pieds manquants)
seront à craindre.
Les variétés à incubation lente sont des variétés dites "rustiques". Leur conservation ne pose
pas de problèmes.
Les connaissances sur la tubérisation nous apprennent :
Qu’au cours de son incubation, le tubercule se charge de doses croissantes de substance de
tubérisation, et qu’a chaque dose correspond un stade végétatif du tubercule.
Qu’un degré d’incubation est irréversible et qu’un égermage ne permet pas de l’annuler pour
le reprendre à 0.
Qu’a un germe faible, en troisième période (III) correspond une plante faible, chétive, sans
possibilités de croissance et de production, et qu’un germe vigoureux au contraire donnera une
plante vigoureuse, poussant vite s’enracinant bien et donc capable plus tard d’une forte
tubérisation.
3- La phase de croissance
Un tubercule germé est planté en terre : ses germes se transforment en tiges feuillées, dont les
bourgeons axillaires donnent, au-dessus du sol des rameaux, et au-dessous, des stolons : c’est
la phase de croissance.
4-La tubérisation
Au bout d’un certain temps, variable selon la variété et le milieu, les extrémités des stolons
cessent de croître et se renflent pour former, en une ou deux semaines, les ébauches des
tubercules : c’est la tubérisation. Aucun indice ne permet de déceler, sur les organes aériens,
le moment de cette ébauche des tubercules. Elle est déterminée par les facteurs internes du
tubercule mère et par les facteurs externes. C’est la phase finale du cycle, les jeunes
tubercules prennent naissance à l’extrémité des stolons qui cessent de s’allonger se renflent et
accumulent des réserves et grossiront jusqu'à ce que le système aérien devient inactif et le
tubercule entre en dormance et à ce stade il faut récolter.
IV- Physiologie de la tubérisation
• La tubérisation est un phénomène hormonal, le tubercule mère et le feuillage sont les
principaux responsables de la tubérisation, aussi bien de son induction que de sa réalisation à
cela il faut rajouter les facteurs externes.
Les expériences tendant à tubériser des boutures racinées ont conduit à ses conclusions :
Le feuillage élabore une substance de tubérisation qui agit à partir d’une certaine dose.