particulier lorsque l’on projette de remplacer une interruption
mandibulaire.
Les supports e
´tudie
´s et utilise
´s en inge
´nierie tissulaire osseuse
sont organiques ou inorganiques.
Les supports inorganiques
Les supports inorganiques les plus fre
´quemment utilise
´s sont
expose
´s ci-apre
`s:
bioce
´ramique phosphocalcique et les bio-verres : les
phosphates tricalciques (b-TCP), hydroxyapatite synthe
´tique.
Ils posse
`dent d’excellentes proprie
´te
´s oste
´oconductives et
d’adhe
´sion avec les tissus pe
´riphe
´riques. Leurs proprie
´te
´s
me
´caniques et leurs faibles re
´sistances aux fractures limitent
leur utilisation en charge [6]. Les phosphates tricalciques
posse
`dent une vitesse de re
´sorption supe
´rieure a
`
l’hydroxyapatite ;
polyme
`res organiques ou synthe
´tiques :
organique : collage
`ne,
synthe
´tique : polyester, poly (lactic acid) (PLA), poly
(glycolic acid) (PLGA), polycaprolactone (PCL).
Leur utilisation permet la re
´alisation de supports tridimen-
sionnels re
´fle
´chis et varie
´s. Des re
´actions d’hypersensibilite
´
aux polyme
`res organiques ont e
´te
´rapporte
´es [15]. Les pro-
duits de de
´gradation des polyme
`res synthe
´tiques peuvent
engendrer des modifications physicochimiques de l’environ-
nement (acidification).
Les supports organiques
Les supports organiques sont repre
´sente
´s par :
matrice osseuse de
´mine
´ralise
´e. Il s’agit d’une allogreffe
osseuse dont seules les prote
´ines non collage
´niques et
collage
´niques de type I ont e
´te
´conserve
´es. On retrouve de
nombreux facteurs de croissance parmi les prote
´ines non
collage
´niques dont les Bone Morphogenetic Protein (BMP) [6].
Le taux de BMP pre
´sent dans les pre
´parations est variable,
influenc¸ant les proprie
´te
´s d’oste
´o-induction et d’oste
´ocon-
duction [6]. Il existe un risque de transmission de pathologies
infectieuses inhe
´rent aux allogreffes.
Perspectives d’ame
´lioration des supports
Les perspectives d’ame
´lioration des supports passent, entre
autres par l’utilisation des micro- ou nanotechnologies. Le
biomime
´tisme micro- ou nanostructural de l’environnement
extracellulaire permet d’ame
´liorer les supports. Elles auto-
risent la re
´alisation de supports « bioactifs » qui favorisent
l’adhe
´sion et la diffe
´renciation cellulaire [11].
Ces techniques permettent d’agencer la re
´partition cellulaire
sur le support, d’inte
´grer de nouveaux traitements de surface,
d’augmenter l’adhe
´sion des cellules au support par le biais des
mole
´cules de liaison intercellulaire (inte
´grines) [11].Onpeut
aussi envisager la libe
´ration de mole
´cules (signaux, facteurs de
croissance) au sein du support, de manie
`re plus ou moins
prolonge
´e.
Plusieurs proce
´de
´s sont ainsi envisage
´s:
nanofibres auto-assemble
´es. Le principe est celui de
l’assemblage de particules composant initialement un
syste
`me de
´sordonne
´en une structure organise
´e, du simple
fait des interactions des composants entre eux, sans
intervention exte
´rieure. Cela est permis par l’utilisation de
se
´quences peptidiques. Ces se
´quences posse
`dent des pro-
prie
´te
´s hydrophobes ou hydrophiles, de
´finies par des
se
´quences d’acides amine
´s. Leurs interactions permettent
la cre
´ation de structures myce
´liennes de formes varie
´es, mais
aussi des structures tridimensionnelles.
La connaissance des proprie
´te
´s des se
´quences peptidiques et
de leurs interactions permet la re
´alisation de structures
ge
´ome
´triques [16]. Certaines se
´quences peptidiques, (RAD16-
I) re
´alisent des assemblages biomime
´tiques et reproduisent
des re
´seaux de nanofibres similaires a
`du collage
`ne de type I
[6] et posse
`dent alors des proprie
´te
´s oste
´oge
´niques vis-a
`-vis
de BMSCs (in vitro), telles que les nanofibres natives de
collage
`ne.
Il est, de plus, possible d’inte
´grer des se
´quences peptidiques
connues pour favoriser l’adhe
´sion cellulaire et la diffe
´rencia-
tion [16]. Conjugue
´es a
`des hydrogels, ces nanofibres auto-
assemble
´es sont facilement sculptables et admettent
l’adjonction de cellules selon certains patrons ;
l’e
´lectrospinning. On induit un potentiel e
´lectrostatique
e
´leve
´entre une e
´lectrode d’e
´lectrospinning et une plaque de
recueil. Ce potentiel induit une accumulation de charges a
`la
surface de la solution de polyme
`res (solvants + polyme
`res)
situe
´e sur l’e
´lectrode et engendre des forces de re
´pulsion
e
´lectrostatiques. Lorsque ces forces de re
´pulsion sont assez
e
´leve
´es, elles engendrent le transfert de la solution sur la
plaque de recueil. Une fois le solvant e
´limine
´ou e
´vapore
´,on
recueille les nanofibres forme
´es sur la plaque.
L’orientation de ces dernie
`res est perfectible et l’utilisation de
roues de recueil permet leur alignement.
Cette technique permet la cre
´ation de nanostructures
organiques et synthe
´tiques. L’utilisation de mate
´riaux
naturels a e
´te
´re
´alise
´e avec succe
`s (collage
`ne, chitine,
laminine) [16]. On peut aussi combiner la re
´alisation de
nanofibrilles de collage
`ne ou de soie et l’incorporation de
cristaux phosphocalciques [6] ;
la se
´paration de phase. Elle utilise les proprie
´te
´sde
se
´paration de phase, en faisant varier la tempe
´rature et la
concentration de la solution (solvant + polyme
`re). Apre
`s
se
´paration des phases, extraction du solvant et refroidisse-
ment, il est possible d’obtenir des nanofibres. Plusieurs
solutions comprenant des polyme
`res de nature diffe
´rente
mais une me
ˆme tempe
´rature de se
´paration de phase peuvent
e
ˆtre utilise
´s simultane
´ment. Cette technique autorise la
re
´alisation de nanofibres organiques et synthe
´tiques [16].
L’utilisation de nanocomposites synthe
´tiques est envisage
´e
afin de d’ame
´liorer les proprie
´te
´sme
´caniques du support et sa
tole
´rance. L’adjonction de PLA a
`un support nanocomposite
organique augmente la re
´sistance du support. Le remplace-
L. Myon et al. Rev Stomatol Chir Maxillofac 2011;112:201-211
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