LOGARITHME NEPERIEN 1°) La fonction ln. Après avoir dressé le tableau de variation de la fonction exp, en utilisant le corollaire du théorème des valeurs intermédiaires, on démontre: Th et déf 1 : 1. Pour tout réel t strictement positif, l'équation exp (x) = t admet une solution unique dans IR. 2. Il existe une fonction notée ln définie sur ]0 ; + ∞ [ qui, à tout réel t strictement positif, associe l'unique réel x tel que exp(x) = t. Cette fonction est appelée fonction logarithme népérien. +∞ exp +∞ ln t = x t = exp(x) si t >0, x = ln(t) ⇔ t = exp(x) ou x = ln(t) ⇔ t = e x -∞ ln 0 On dit que la fonction exp est une bijection de IR dans ]0 ; + ∞[. On dit que la fonction ln est une bijection de ]0 ; + ∞[ dans IR . On dit que la fonction ln est la bijection réciproque de la fonction exp et que la fonction exp est la bijection réciproque de la fonction ln. Th 2 Pour tout x > 0 , e ln (x) = x. Pour tout réel x ln ( e x ) = x. ln(x) = ln(y) ⇔ x = y ln (1) = 0. ln(e) = 1 Th 3 : Dans un repère orthonormal, les courbes C représentative de la fonction ln et C ' représentative de la fonction exp sont symétriques par rapport à la droite d'équation y = x. y = exp(x) y =ln(x) o x 2°) Relations fonctionnelles. Th 4 1. Pour tout réel x et tout réel y strictement positifs : ln (x y) = ln(x) + ln (y). 1 2. Pour tout réel x > 0, ln = – ln (x). x x 3. Pour tout réel x et tout réel y strictement positifs : ln ( ) = ln(x) – ln (y). y p 4. Pour tout réel x > 0 et tout entier relatif p, ln (x ) = p ln (x). 1 5. Pour tout réel x > 0 : ln ( x ) = ln (x). 2 exercice: a) Résoudre dans IR exp(x) = 25. exp(x) = 25 ⇔ x = ln(25) = ln (5 2) = 2 ln (5). b) Résoudre dans IR l'équation ln (x) = ln (2) + 1 on a ln (x) = ln (2) + ln (e) = ln (2 e) donc x = 2 e. c) Résoudre dans IR l'équation ln (x + 2) = ln ( x – 3) + ln (4). domaine de validité : il faut x + 2 > 0 et x – 3 > 0 donc x > -2 et x > 3 finalement, il faut x > 3. l'équation est équivalente à ln (x + 2) – ln ( x – 3) = ln (4). donc à x + 2 x+2 ln = ln (4) puis à =4 x–3 x –3 puis à x + 2 = 4 (x – 3) ; 14 14 solution acceptée car > 3. 3 3 x + 2 = 4 x – 12 etc… x + 2 = 4 x – 12 ; - 3 x = - 14 et finalement x = remarque : il aurait été plus rapide d'écrire ln (x + 2) = ln ( 4x – 12) donc d) Résoudre dans IR : ln( x² + 3) – ln ( 2 x – 3) = ln ( x + 1). il faut d'abord x² + 3 > 0 c'est-à-dire x² > -3 toujours vrai 3 et 2 x – 3 > 0 c'est-à-dire 2 x > 3 c'est-à-dire x > 2 et aussi x + 1 > 0 c'est-à-dire x > -1 -1 3/2 il faudra donc x > 3 2 méthode: on se ramène à ln a = ln b. x² + 3 x² + 3 ln = ln (x +1) on a donc = x +1. 2x –3 2x –3 x² + 3 = ( 2 x – 3) ( x + 1) x² + 3 = 2 x² + 2 x – 3 x – 3 ou 0 = x² – x – 6 3 ∆ = 25, x1 = 3 et x2 = -2 mais il fallait x > 2 donc S = {3} e) Résoudre dans IR l'inéquation ln x > -7 la fonction exp étant strictement croissante, cette inéquation est équivalente à e ln x > e – 7 donc à x > e –7 S = ]e – 7 ; + ∞[ 3°) Dérivabilité de la fonction ln. a) Fonction dérivée. Th 5 : La fonction ln est continue et dérivable sur ]0 ; + ∞ [ et pour tout x > 0, Th 6 : La fonction ln est strictement croissante sur ] 0 ; + ∞ [. Pour tous réels a > 0 et b > 0 : ln (a) > ln (b) ⇔ a > b ln (a) = ln (b) ⇔ a = b Pour tout réel a > 0 : ln (a) > 0 ⇔ a > 1 ; ln (a) < 0 ⇔ 0 < a < 1. 1 ln ' (x) = . x ex: résoudre dans IR l'inéquation e - 3 x + 5 > 8. la fonction ln étant strictement croissante, cette inéquation est équivalente à ln (e - 3 x + 5) > ln (8). -3 x + 5 > ln (8) -3 x > ln (8) – 5 donc x < S = ]- ∞ ; 5 – ln (8) 3 5 – ln (8) [ 3 Corollaire : Soit I un intervalle de IR. Si u est une fonction dérivable sur I et strictement positive sur I, alors la u'(x) fonction composée f = ln ° u est dérivable sur I et pour tout réel x de I, f '(x) = . u(x) ex : f (x) = ln (2 x – 4) 2 x – 4 > 0 sur I = ]2 ; + ∞[ on pose u(x) = 2 x – 4 avec u'(x) = 2. u'(x) 2 1 f ' (x) = = = . u(x) 2 x – 4 x – 2 b) Approximation affine au voisinage de 1. En écrivant que la dérivée de la fonction ln en 1 vaut 1 = 1, on démontre : 1 ln (1 + h) ln (x) = 1 ou lim = 1. h→ 0 h x→ 1 x – 1 Pour tout réel h > - 1 , ln (1 + h) = h + h ε (h) avec lim ε (h) = 0 Th 7 : lim h→ 0 ou pour tout réel x > 0, ln (x) = x – 1 + (x – 1) ε (x) avec lim ε (x) = 0 donc ln (1 + h) ≈ h, pour h proche de 0. x→ 1 ex : ln (1.01) = ln (1 + 0,01) ≈ 0,01 avec la calculette, on lit ln (1,01) ≈ 0.009950330853, l'erreur est de l'ordre de 0,000 05. ln (0.98) = ln (1 – 0,02) ≈ - 0,02 avec la calculette, on lit ln (0,98) ≈ -0.02020270732 , l'erreur est de l'ordre de 0,000 2. 4°) Limites. Th 8 : lim l n (x) = + ∞ ; x→ +∞ lim ln (x) = – ∞ ; x→ 0 l n (x) =0 ; x→ +∞ x lim ln (x) n = ; x→ +∞ x lim x ln (x) = 0. x→ 0 lim x n ln (x) = 0. Pour tout entier naturel n non nul, lim x→ 0 . on retiendra " en + ∞ et en 0, x n l'emporte sur ln x " exercice déterminer lim (x – ln x). x → +∞ C'est une forme indéterminée " ∞ – ∞ ". on mettra x en facteur : x – ln x = x ( 1 – quand x → + ∞ 1 → 1 ln x ln x → 0 (1– ) →1 x x ln x ). x lim ( x – ln x) = + ∞ x → +∞ x → + ∞ 5°) Tableau de variation. 0 x (ln x)' = 1 y = exp(x) +∞ 1 + x +∞ y =ln(x) j oi ln –∞ 0 x e lim ln (x) = – ∞ donc la droite d'équation y = x est asymptote verticale x→0 à la courbe. 6°) Relation fonctionnelle caractéristique. Si la fonction f est définie par f (x) = ln (x), alors f (a b) = f (a) + f (b). Si la fonction f est définie par f (x) = k ln (x), k étant un réel, alors f (a b) = k ln (a b) = k [ln (a) + ln (b)]= k ln (a) + k ln (b) = f (a) + f (b). on se demande s'il existe d'autres fonctions qui vérifient cette propriété. Th 9 : Les fonctions dérivables f qui vérifient f (a b) = f (a) + f (b) pour tous réels a et b strictement positifs sont les fonctions f définies par f (x) = k ln (x) , k étant un réel. 7°) Logarithme décimal ln (10 ²) = 2 ln (10) ; ln (10 ²) 2 ln (10) = =2 ; ln (10) ln (10) ln (10 3) = 3 ln (10) ; ln (10 3) =3 ; ln (10) si n ∈ ZZ, ln (10 n) = n ln (10) ln (10 n) si n ∈ ZZ, =n. ln (10) Déf : On appelle fonction logarithme décimal la fonction , notée log, définie sur ]0 ; + ∞ [ par log (x) = ln x . ln 10 log 10 = 1 et pour tout entier relatif n, log (10 n) = n. Th 10 : La fonction logarithme décimal a les mêmes propriétés algébriques que la fonction ln, le même sens de variation et les mêmes limites aux bornes de ]0 ; + ∞ [.