CHAPITRE 4. FONCTION DE RÉPARTITION
4.2 Propriétés
Proposition 4.2.1. Une fonction de répartition FXvérifie :
i. FXest croissante,
ii. FXest continue à droite et admet une limite à gauche en tout point de R,
iii. limt→−∞ FX(t) = 0 et limt→+∞FX(t) = 1.
Démonstration. i. découle de la propriété de croissance des mesures de probabilité.
ii.FXétant croissante et bornée, elle admet des limites à gauche et à droite en tout point
de R. Soit t0∈R, pour montrer la continuité à droite en t0, il suffit de montrer que la limite
à droite en t0de FXvaut FX(t0)en calculant par exemple limn→+∞FX(t0+1
n). Or, on a
l’égalité ]−∞, t0] = ∩n∈N∗]−∞, t0+1
n]et la continuité monotone séquentielle de PXdonne
limn→+∞PX(] − ∞, t0+1
n]) = PX(] − ∞, t0]) = FX(t0). D’où la continuité à droite.
iii. Encore une fois, FXétant croissante et bornée, ces deux limites existent. Les calculs
découlent également de la continuité monotone séquentielle de PXen considérant ∩n∈N]−
∞,−n] = ∅pour la première limite et ∪n∈N]− ∞, n] = Rpour la seconde.
Proposition 4.2.2. Si FXest la fonction de répartition de X, on a pour tout x∈R,
P(X=x) = FX(x)−lim
t→x−FX(t).
En particulier, FXest continue en x∈Rsi et seulement si P(X=x) = 0.
Démonstration. Il suffit de montrer que limt→x−FX(t) = P(X < x). (exercice)
Remarque 4.2.3. Toute fonction F:R→[0,1] vérifiant les points i., ii. et iii. est la fonction
de répartition d’une certaine loi de probabilité sur R(admis).
Exemple 4.2.4. Soit Fla fonction définie sur Rpar
F(t) =
0si t < 0
t
2si 0≤t < 1
1si t≥1
.
Fest la fonction de répartition d’une variable aléatoire X. On a P(X=x) = 0 pour tout
x6= 1 et P(X= 1) = 1
2. On a aussi P(0 < X < 1) = limt→1−F(t)−F(0) = 1
2.
4.3 Loi à densité
Proposition 4.3.1. Si Xest une variable aléatoire de densité f, alors la fonction de répar-
tition FXde Xest donnée par, pour tout t∈R,FX(t) = R[−∞,t]f(x)dλ(x)et est continue sur
R. De plus, si fest continue en x0∈R, alors FXest dérivable en x0et F0
X(x0) = f(x0).
Démonstration. La première partie est évidente. Supposons fcontinue en x0∈Ret fixons
ε > 0. Pour tout h > 0, on a
FX(x0+h)−FX(x0)
h−f(x0)=
1
hZ[x0,x0+h]
f(x)dλ(x)−1
hZ[x0,x0+h]
f(x0)dλ(x)
≤1
hZ[x0,x0+h]|f(x)−f(x0)|dλ(x).
Or, par continuité de fen x0, il existe h > 0tel que pour tout x∈[x0, x0+h],|f(x)−f(x0)|<
ε. Et donc pour hsuffisamment petit, |FX(x0+h)−FX(x0)
h−f(x0)| ≤ ε, ce qui montre que FX
est dérivable à droite et que sa dérivée à droite vaut f(x0). On obtient la même chose à
gauche (exercice) en prenant h < 0.