Veille sur le numérique et les start-ups Irlande - Royaume-Uni © DG Trésor N°30 mars 2017 Sommaire : TIC/NUMERIQUE : 1/ Irlande : - Deuxième édition de la French Tech Night à Dublin - L’Irlande : premier choix d’implantation pour les entreprises fintech - La croissance des data centres en Irlande 2/ Royaume-Uni : - Le Royaume-Uni se dote d’une nouvelle stratégie numérique START-UPS : 1/ Irlande : - Les start-ups ont levé 888 M€ en 2016, principalement dans le secteur des sciences de la vie 2/ Royaume-Uni : Plus importante baisse des investissements en faveur des start-ups britanniques TIC/NUMERIQUE 1/ Irlande : Deuxième édition de la French Tech Night à Dublin Le 7 mars 2017, la deuxième édition de la French Tech night a rassemblé plus de 280 personnes au cours d’un évènement de quatre heures, associant investisseurs et start-ups. Cette soirée a lancé la communauté French Tech Dublin qui réunit start-ups, investisseurs, grands groupes, ingénieurs ou développeurs et français travaillant dans le secteur des TIC et du numérique en Irlande. Les Conseillers du commerce extérieur, Business France et l’Ambassade de France en Irlande, en lien avec la Chambre de commerce France Irlande, sont à l’origine de cette initiative, qui vise à fédérer un réseau d’entrepreneurs pouvant jouer le rôle de mentors pour les jeunes pousses et d’ambassadeurs auprès des décideurs locaux. La soirée a permis la mise en relation des start-ups présentes avec des investisseurs dont Alexandre Demenchuk de Key Capital, qui a exposé les étapes clés du financement d’une start-up. Elle a également été une occasion pour les invités de postuler au Village Incubator Prize afin d’obtenir des financements pour des déplacements à Paris. The Digital Hub (principal incubateur dublinois) a proposé des offres spéciales pour une affiliation aux membres de la French Tech. La communauté French Tech Dublin organisera des rencontres pour ses membres chaque second jeudi du mois. L’Irlande : premier choix d’implantation pour les entreprises fintech Un sondage mené auprès des entreprises fintech en Europe continentale a révélé que 50% d’entre elles sont désireuses de diversifier leurs implantations géographiques et l’Irlande en tête du sondage comme le pays le plus populaire pour mener cette expansion. 15% des entreprises fintech opèrent dans plus de 5 pays. 50% des entreprises fintech projettent d’être opérationnelles dans 5 pays ou plus à horizon 5 ans. Les pays les plus populaires sont l’Irlande et le RoyaumeUni, premiers ex aequo avec 47%, suivis de la France à 45%. L’enquête a également révélé une volonté de développer les collaborations entre les banques traditionnelles et les entreprises fintech. Neuf fintech sur dix interrogées ont déclaré vouloir travailler avec des institutions financières traditionnelles telles que des banques et des assureurs. Les facteurs clés pour le choix d’une implantation sont la « disponibilité des savoir-faire et des talents » qui arrive en tête (83%). L’« ouverture d'esprit des autorités de réglementation » se situe en deuxième position (72%), devant la « disponibilité de réseaux forts » (68%). La croissance des data centres en Irlande Le développement des data centres a fortement aidé l’Irlande durant la crise. Le mouvement s’est accéléré depuis, épaulé par la mise en service, dans les 18 derniers mois, de deux câbles sous-marins reliant l’île aux Etats-Unis et par l’existence de 14 câbles de liaison avec le continent européen auxquels s’ajoute une nouvelle liaison entre Cork et la France (projet annoncé en février 2017). La moitié de l’activité des data centres irlandais (300 mégawatts) est générée par les trois géants que sont Google, Amazon et Facebook. L’autre partie de l’activité du secteur est organisée autour du modèle de co-localisation dans lequel un opérateur stocke et gère les données de différents clients. Les plus grands acteurs irlandais de ce segment sont Digital Realty, Equinix, Interxion et Dataplex. Les changements prévus dans la réglementation devraient accélérer le développement des data centres dans le paysage irlandais. Ainsi les besoins croissants en infrastructures physiques tout comme les problèmes liés à la conformité internationale aux lois sur la protection des données renforcent encore la demande en Irlande. La nouvelle réglementation européenne (règles générales de protection des données – GDPR) est l’une des facteurs de la croissance de la demande. Le GDPR, qui sera applicable à partir de mai 2018, renforce les droits des citoyens en matière de données personnelles. Suite au retrait de l’accord dit Safe harbour, de nombreuses sociétés américaines préfèrent désormais héberger en Europe les données relatives à des citoyens européens. Le Brexit pourrait amplifier ce mouvement, en contraignant les data centres britanniques à se déplacer au sein de l’UE, ce qui devrait profiter à l’Irlande. Le GDPR impose également de nouvelles règles aux entreprises en matière de collecte, de stockage et de gestion des données. Dans ce contexte, l’initiative « Host in Ireland » menée par les industriels, notamment du secteur de la colocalisation, vise à accélérer la prise de conscience des conséquences du GDPR pour les entreprises et à mettre en avant les avantages qu’offre l’Irlande pour la localisation de data centres. 2 / Royaume-Uni Le Royaume-Uni se dote d’une nouvelle stratégie numérique Le 1er mars, le ministère de la culture, des médias et des sports britannique (DCMS) a publié la stratégie numérique du gouvernement qui entend définir un cadre favorable au développement d’une économie numérique forte et inclusive. Représentant 1,5 M d’emplois au Royaume-Uni[1], ce secteur pourrait rapporter plus de 55 Md£ à l’économie britannique d’ici 2020[2]. Maintes fois repoussée depuis près d’un an, cette stratégie s’articule autour de 7 axes : les infrastructures de télécommunication, les compétences numériques, le soutien à l’innovation et aux entreprises numériques, la transformation numérique de l’économie, la cybersécurité, l’e-gouvernement et l’économie de la donnée. Elle se nourrit de plusieurs chantiers déjà initiés, tels que le « livre vert » sur la nouvelle stratégie industrielle, le projet de loi pour une économie numérique, ou encore la stratégie 2016-21 en matière de cybersécurité. Pour l’opposition et certains membres de la communauté Tech, c’est ainsi bien plus un catalogue de mesures déjà annoncées par le gouvernement que la présentation d’une vision construite, ambitieuse et de long terme pour le développement du numérique au Royaume-Uni. Trois actions ont toutefois fait l’objet d’annonces remarquées par la communauté Tech : la lutte contre le fossé numérique, le développement des infrastructures de télécommunication et le soutien à l’innovation. START-UPS 1/ Irlande Levées de fonds record pour les start-ups irlandaises en 2016 Une nouvelle enquête a révélé qu’un montant record de 888 M€ a été levé par les start-ups irlandaises en 2016, en grande partie grâce à un secteur des sciences de la vie en plein essor. Le nombre d’entreprises qui ont collecté plus de 25 M€ a également enregistré un bond significatif, le montant collecté total passant de plus de 274 M€ en 2011 à 888 M€ en 2016, année record et en progression de 70 % par rapport à 2015 (où 522 M€ avaient été levés). À cet égard, le capital-risque institutionnel est le principal fournisseur de capitaux, sa part passant de 60% en 2011 à 85% en 2016. Le montant des fond levés par des investisseurs internationaux a augmenté, augmentant de 65 M€ en 2011 à 548 M€ en 2016, et représentant 62% de l’ensemble des fonds collectés. Les investisseurs ont privilégié en 2016 le secteur des sciences de la vie (avec 465 M€ collectés sur le total de 888 M€) devant celui de l’édition de logiciels (158 M€). 2 / Royaume-Uni Plus importante baisse des investissements en faveur des start-ups britanniques D’après Beauhurst, spécialiste de l’activité des entreprises à forte croissance au Royaume-Uni, l’année 2016 marque la plus forte baisse des investissements en faveur des start-ups britanniques de ces 5 dernières années. Le nombre d’opérations aurait diminué de 18% et le montant total investi de 12%. Pour Beauhurst, le Brexit ne suffit pas à expliquer cette tendance, aucune baisse notable n’ayant été constatée dans les mois qui ont immédiatement suivis les résultats du référendum en faveur d’une sortie du RU de l’UE. Malgré cette baisse générale, l’année 2016 reste marquée par de très importantes levées de fonds. La start-up britannique Deliveroo, spécialisée dans la livraison de repas à domicile, domine le palmarès avec une levée de 210 M£, suivie par le comparateur de voyages en ligne Skyscanner qui réalise une levée de fonds de 128 M£. Certains secteurs sont épargnées par cette tendance à la baisse, tels que les Sciences de la vie, en plein essor. Copyright Tous droits de reproduction réservés, sauf autorisation expresse du Service Économique de Dublin (adresser les demandes à jillian.harpur@ dgtresor.gouv.fr). Clause de non-responsabilité Le Service Économique s’efforce de diffuser des informations exactes et à jour, et corrigera, dans la mesure du possible, les erreurs qui lui seront signalées. Toutefois, il ne peut en aucun cas être tenu responsable de l’utilisation et de l’interprétation de l’information contenue dans cette publication. Auteurs : Marion PARADISI-COULOUMA, Jillian HARPUR et Adèle PETIT Service Économique de Dublin (en collaboration avec le service économique régional de Londres) Adresse : 66 Fitzwilliam Lane Dublin2 Ireland Rédigé par : M PARADISI-COULOUMA, J HARPUR et A PETIT Revu par : Pierre MONGRUE Version du 30/03/2017