SEP-tentrional... Le réseau qui venait du Nord

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ACTUALITÉ NEURO JUIN
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actua-prof
Actua-Professionnelle
Tribune
pour amé
la vie pra
du professi
SEP-tentrional…
le réseau qui venait du Nord
P. Hautecœur, E. Ovelacq, P. Vermersch, P. Devos*
Le nombre important de
Mer, représentant le colsclérosés en plaques
lège des neurologues des
l’ère de la mondialisation, les réseaux se mettent
dans cette région, la
Centres hospitaliers
en place dans tous les domaines. Il serait pour le
bonne entente des neugénéraux et le docteur
moins paradoxal que les spécialistes du réseau neuronal Ovelacq de Tourcoing
rologues entre eux, les
nouveautés thérapeune soient pas pionniers dans le domaine médical, encore secrétaire régional pour
tiques et les réformes
la région Nord de l’assomoins les neurologues prenant en charge la sclérose
administratives ont
ciation des neurologues
en
plaques,
maladie
dans
laquelle
le
système
nerveux
conduit à la mise en
libéraux de langue franest étroitement imbriqué avec un autre réseau par
place d’un réseau baptisé
çaise. Ce comité rédigea
excellence : le système immunitaire. C’est le défi que
Groupe septentrional
une charte en 22 points
d’études et de recherche
veulent relever les neurologues du Nord-Pas-de-Calais.
qui fut proposée aux
sur la sclérose en
neurologues de la région
plaques, ou G-SEP.
Leur adhésion fut rapide
cordiales, mais rien n’était pensé afin
et assez unanime dès les premières
Il a pour objectif principal d’améliorer
d’améliorer et d’harmoniser la prise en
la prise en charge des patients, quelle
réunions de présentation du réseau en
charge des patients. Les professeurs
que soit son implantation géographique
janvier et juin 1999. Ils ont décidé, à
Vermersch (CHRU) et Hautecœur (CH
dans la région : Nord, Pas-de-Calais,
une très large majorité, d’adhérer à la
Saint-Philibert) ont alors décidé de traAisne et Somme.
période probatoire qui vient de débuter
vailler ensemble afin de standardiser la
au 1er janvier 2000, pour six mois au
Historique du G-SEP
prise en charge des patients, de planiterme desquels ils confirmeront leur
fier les protocoles thérapeutiques et de
adhésion formelle au G-SEP.
Année 2000 : mise en place
recherche, d’élaborer un recueil de donLe comité de création vient de se transnées identiques, de renforcer la FMC
Juin 1999 : comité de pilotage
former en comité de pilotage par l’arrisur la SEP et surtout d’intégrer activevée d’un autre neurologue libéral et
Janvier 1999 : première
ment tous les neurologues de la région,
d’un neurologue hospitalier. Il est donc
présentation région
libéraux et hospitaliers, autour d’une
tripartite, composé de deux neurologues
idée simple : mieux soigner les patients
Novembre 1996 : les débuts
libéraux, de deux neurologues des hôpipartout dans la région.
taux généraux et de deux universitaires
Avant novembre 1996, dans le Nord, les
Il a pour mission d’organiser et de faire
Aujourd’hui
relations entre les différentes écoles de
vivre le réseau opérationnel depuis janneurologie étaient courtoises, malgré
Ce qui est fait :
vier 2000, en cours de validation avec
quelques combats des chefs, comme
mise en place d’indicateurs d’activité
◆ Adhésion des neurologues
partout en France, et quelques querelles
Il va devoir acquérir une existence offiautour d’un projet commun
de “chapelles”.
cielle auprès des organismes payeurs
◆ Rédaction d’une charte
Bien sûr, les relations entre la rive droite
afin d’obtenir les fonds nécessaires à
Ce qui reste à faire :
et la rive gauche de la Deûle étaient
son développement, et s’élargir aux
◆ Évaluation et validation du projet
autres acteurs intervenant dans cette
◆ Recherche d’un financement
prise en charge : rééducateurs, médeauprès des tutelles
cins généralistes, psychologues, associations de malades…
Un comité de création du réseau fut mis
en place, dans lequel les professeurs
Les objectifs du G-SEP se résument en
Vermersch et Hautecœur furent rejoints
un mot : progresser, aussi bien pour le
* Centre hospitalier Saint-Philibert, Lomme.
patient (et non sa maladie) que pour les
par le docteur Devos, de Boulogne-sur-
À
Act. Méd. Int. - Neurologie (1) n° 3, juin 2000
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Neurologue
de proximité :
patient le retour 1 et 2
Les objectifs du G-SEP :
“Progresser”
Soins
Recherche
Formation continue
Approche multidisciplinaire
et diagnostique commune
standardisée.
Protocoles thérapeutiques.
Amélioration du potentiel
de recherche clinique
et fondamentale.
Optimisation
de la formation
des intervenants.
Patients :
satisfaction
Tutelles :
optimisation des coûts
Prise en charge de proximité des patients
différents intervenants. Il ne s’agit pas
d’une filière pyramidale, mais bien
d’une structure construite autour du
patient. Son but est de développer une
approche pluridisciplinaire commune
standardisée du diagnostic et des soins :
tout patient de la région doit pouvoir
bénéficier d’une prise en charge, au
plus proche de son domicile, par le neurologue de proximité, libéral ou hospitalier. Celui-ci bénéficiera d’une formation continue, à raison de trois à quatre
réunions annuelles qui aborderont les
différents aspects physiopathologique,
clinique, thérapeutique et éthique de la
SEP. Le neurologue de proximité, tout
comme l’hospitalo-universitaire, pourra
également représenter le G-SEP à différents congrès. Enfin, cette structure
amènera à faire progresser la recherche,
seule garante d’une meilleure prise en
charge des patients dans l’avenir. Le
recueil des données, baptisé Winsep,
facile à manier, va permettre d’améliorer le recueil des données, cliniques et
paracliniques, de suivi des patients. Ces
informations, regroupées sur une base
de données, seront accessibles à tous les
membres du réseau.
On peut appréhender les réseaux de
deux manières différentes, l’une pessimiste et l’autre optimiste. La pessimiste
Neurologue
universitaire :
développer
la recherche
Les attentes du réseau
Contraint
et forcé
?
ou
Promoteur
et motivé
est celle de l’attente minimale. On fait
un réseau, car on y est obligé. Contraint
et forcé, on participe, mais le moins
possible. C’est le programme minimal.
Dans ces conditions, il ne faudra guère
en attendre des retombées positives.
L’autre, plus optimiste, est celle de l’attente maximale et participative. Les différents intervenants saisissent l’occasion de créer ensemble quelque chose
de novateur et de progressiste. Si le
réseau est bien construit, tout le monde
va y gagner. Même s’il existe quelques
inconvénients, les avantages apparaissent largement supérieurs aux inconvénients car les retombées sont multiples,
avant tout pour les malades.
Le but est de mieux les prendre en charge, au plus proche de chez eux, par une
structure régionale qui utilise les
mêmes pratiques. On peut en espérer
une diminution du nomadisme médical.
Dans la charte, le neurologue hospitalouniversitaire s’engage à renvoyer systé-
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matiquement les patients vers le neurologue de proximité et même à amener
de nouveaux patients à ce dernier, qui
pourra assurer au mieux le suivi régulier, laissant aux hospitalo-universitaires une fonction de conseil, de
recherche et d’enseignement. Le neurologue de proximité, libéral ou hospitalier, est donc valorisé vis-à-vis de luimême, car ses connaissances et
compétences sont remises à jour régulièrement, vis-à-vis de ses malades, qui
le découvrent intégré dans une vaste
structure régionale utilisant les mêmes
pratiques, et vis-à-vis des tutelles,
puisque, intégré dans une structure
reconnue, il est ainsi protégé : on ne
pourra plus contester ses pratiques dès
lors qu’elles suivent les références édictées par le réseau.
En conclusion, la
réussite du G-SEP
dépendra de la
confiance de chaG-SEP
cun
dans
les
autres, et donc de
l’honnêteté et de la
sincérité de tous.
Le bon climat relationnel qui existe
dans la région laisse à penser que ce
projet n’est pas totalement utopique.
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