Aspects cliniques d`une diarrhée

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UE 2.5 S.3
07/12/10
Diarrhée infectieuse
Définition
Motif fréquent de consultation 2 à 3 millions cas / ans
Diarrhée
Emission trop rapide de selles trop liquides (> 3/ j)
Elimination de selles ( eau ) > 300 g/jour
Infectieuse
Bactérienne +
Parasitaire
Virale +++
Mécanisme
Toxine :


Augmentation de la sécrétion cellulaire
Sécrétion active d’électrolytes par les cellules de l’intestin grêle sans les détruire (diarrhée
aqueuse)
Destruction cellulaire :


La bactérie envahie les cellules intestinales et les détruit, avec extension de proche en proche
et réaction inflammatoire.
Parfois présence de sang et de glaires
Association des 2 mécanismes
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Aspects cliniques d’une diarrhée
Syndrome cholériforme
Diarrhée aqueuse, selles eau de riz, très fréquentes, abondantes , absence de douleurs abdominales
 déshydratation +++, pas de fièvre
Syndrome dysentérique
Selles nombreuses afécales, avec glaires ( mucus et pus ) , sang , douleurs abdominales diffuses ,
sensation de faux besoins…Fièvre fonction de la cause ( bactérienne + ) , parasitaire ( amibes - ).
Syndrome diarrhéique « banal »
Diarrhée banale. selles fréquentes avec pas de douleur abdominales, pas de vomissement, pas de
fièvre selon étiologies (bactérienne, virales ou parasitaires).
 Importance de l’interrogatoire et de l’observation des selles pour différencier (si possible) car
orientations diagnostiques et thérapeutique différentes.
Aspects cliniques d’une diarrhée signes de gravité
Signes de déshydratation ++++
Fréquents aux âges extrêmes
Hypotension artérielle, tachycardie, troubles de la conscience, perte de poids ( nourrisson), plis
cutanée, soif , cerne péri oculaires, sécheresse , muqueuse , oligurie.
Biologique : insuffisance rénale, hypokaliémie
Le 1er ttt d’une diarrhée est la réhydratation +++
Signes généraux liés à l’infection : température
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Démarche diagnostic : recherche de l’agent pathogène
Interrogatoire
-
Présence d’autres cas :
Toxi infections alimentaire, épidémie (gastro-entérite vitale)
Séjour en zone tropicale
Prise récente d’antibiotiques
Diarrhées banales ou difficile
Facteurs lié au terrain
Immunodépression (VIH) => germes particuliers
Examens clinique
-
Signes généraux : température
Examen des selles : selles eau de riz, présence de pus de sang
Examens complémentaires (non systématiques)
1. Examens de selles
Coproculture +++
-
Recherche systématique de certains germes : salmonelles …
Selon circonstances  recherches particulières (Clostridium difficile, …)
Examens parasitologique des selles X3 +
-
Retour des tropiques amibes, giarda, …
Terrain particulier immunodéprimés
Recherche de virus : peu utilisée rotavirus (pédiatrie)
2. Examens sanguins
-
Syndrome inflammatoire (VS, CRP, GB)
Déshydratation (urée, créatinine), d’une hypokaliémie
Hémoculture (fièvre) car passage sanguin possible (salmonelle), sérologie
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Diagnostic différentiel
-
Médicamenteuse (laxatifs )
Intoxication alimentaires (champignons vénéneux …)
Diarrhées chroniques +++
 Colopathies
 Cancers
 Maladies inflammatoires du tube digestif
 Maladie ENDOCRINOLOGIQUES : hyperthyroïdie
 Maladie neurologiques (diabète…)
 Malabsorption et mal digestion : maladie cœliaque ou intolérance au gluten, pancréatite
chronique
Syndrome cholériforme
Choléra
-
Inde, tropiques
Lié à une bactérie Vibrio cholerae
Transmission par contact interhumain : mains aliments ou eau contaminées
Contagiosité+++
Mortalité sans ttt : 50%
Clinique :
-
Syndrome cholériforme majeur: diarrhées aqueuses, pouvant atteindre 10-15 litres/j 
déshydratation majeure pouvant conduire au décès.
Il existe des formes moins sévères et des porteurs sains
Diagnostic : coproculture
CAS d’Haiti
-
-
Rupture des conditions sanitaires (tremblement de terre)
Apparition le 19/10/2010
 3 élèves meurent d’une diarrhée aigue
 Le lendemain 514 patients touchées, 41 décès
 Les 2 jours suivants 2000 cas, 120 décès
 Fuite des villageois et dispersion de la pathologie
 3 décembre, >89000 Cs dt 39000H > 1800 décès (3,4%)
Origine
 Importation ?
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Autres étiologies/syndrome cholériforme (moins sévères)
E. Coli entérotoxinogène (turista)
-
Bacille Gram négatif, sécréteur de toxines thermolabile ou stable
1 à 2 semaines après l’arrivée (jusqu’à 50% des voyageurs en zone tropicale)
Peut donner de manière épisodique des diarrhées en France
Régression des symptômes en 2 où 4 jours
Coproculture sans intérêt (sauf cas particulier)
Staphylococcus aureus
-
Toxi-infection alimentaire avec contamination de l’aliment par un porteur symptomatique
(cuisinier avec panaris, furoncle)
Ingestion d’une toxine thermostable seule préformée dans un aliment
1 à 6 heures après repas survenue du syndrome cholériforme
Coproculture sans intérêt
-
Syndrome dysentérique
Shigella
-
-
Agent de la dysenterie bactérienne
Homme = seul réservoir de la bactérie
Sévit dans les Pays en développement mais pas exclusivement
Contamination par aliments souillés ou inter-humaine (maladies des mains sales)
Clinique
 Incubation 2 à 5 jours
 Syndrome dysentérique fébrile à 39-40°C
 Douleurs abdominales
 Formes sévères ou frustres
Diagnostic = Coproculture
Traitement = hydratation + Antibiothérapie
Ambiase colique
-
-
Séjour en zone tropicale et intertropicale
Entemoeba histolytica histolytica
Dysentérie non fébrile
Formes particulières
 Sévère (tissulaire) pouvant survenir après des années
 Porteurs sains
Examen parasitologique des selles (recherche d’amibes sur selles fraiches)
E . Coli entéro-invasifs
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Syndrome diarrhéique ou gastro-entérique
 Causes bactériennes
Thyphoïde
-
-
-
-
Rare en Fance (100-200 cas)/an, plus fréquente dans les PVD
Salmonella typhi et paratyphi
Transmission
 directe (linge sale, malades…) ou via aliments manipulés par malades/ porteurs sains
 indirecte (coquillages, fruits de mer…)
Incubation de 7 à 15 jours
Début progressif
 fièvre, céphalées douleurs abdo, constipation
 après 7 j fièvre 39, diarrhée (melon)
Complications +++
 Perforation digestive
 hémorragies
 atteinte cardiaque, neurologique, septicémie
En cas de guérison : possibilité de portage chronique pendant mois (transmission)
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Salmonellose non typhique ou mineures
-
-
-
Beaucoup plus fréquente (toxi-infection alimentaire)
Contamination par aliments crus ou non cuits, mal conservés (œufs, crème, volaille… ou
inter-humaine
12 à 36 heures après repas contaminant
 Diarrhées
 Douleurs abdominales
 Fièvre
Résolution en quelques jours
Formes sévères avec septicémies, déshydratation…
Campylobacter
 Toxi-infection alimentaire (volaille)
 3 jours après ingestion aliments contaminés
 diarrhées fébriles souvent teintées de sang rouge
Yersinia (toxi-infection alimentaire)
E coli entéropathogène et entéro-hémorragique
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Clostridium difficile
-
-
Diarrhée fréquente chez les patients hospitalisés
Diarrhée secondaire à une antibiothérapie : modification de la flore normale émergence
de C difficile (souche sécrétrice de toxines)
Possibilité de transmission manu-portée
Tableau clinique
 Diarrhée parfois peu sévère (à ne pas confondre avec la diarrhée banale aux
antibiotiques)
 Colite pseudo-membraneuse avec possibilité de syndrome dysentérique, de perforation
Diagnostique
 Coproculture avec recherche spécifique de C difficile et toxines
Actuellement épidémies liée à un clone 027 virulent (Hyperproduction de toxines)
 Causes virales
Les virus
-
Agents les plus fréquents ++++; responsables de la typique gastro-entérite
Responsable de petites épidémies (crèche) ou d’épidémies nationales
Nombreux virus
 Rotavirus, Astrovirus, adenovirus, parvovirus (Norwalk, Hawai..)
Clinique = Sd diarrhéique modéré
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Traitement curatif : 3 objectifs
Réhydrater +++++ toujours
-
-
Per os
 Eau + sucres + électrolytes
 Préparation en pédiatrie (Adiaril…)
 OMS
 Coca cola non « light »
IV
 Tableau sévère
 Sujet inconscient
 Vomissements
 Nourisson avec perte de poids > 10 %
Réduire l’intensité et la durée de la diarrhée
-
Apports alimentaires à poursuivre (éviter fibres)
Modificateurs du transit (lopéramide = imodium®) réduisent la diarrhée mais favorisent la
stase intestinale et la diffusion des germes (bactéries à éviter)
Tiorfan® avec une action anti-sécrétoire pure est
mieux adapté
Si C difficile arrêt de l’antibiotique en cause
Traiter l’infection
-
Antibiotiques si diarrhée bactérienne sévère uniquement
Tableau sévère (sang, sepsis sévère)
Diminuer la contagion (choléra)
A éviter sinon
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Ttt préventif



Fondamental +++.
A l’hopital le malade avec diarrhée infectieuse est une source de contamination pour les autres
patients (via le personnel médical) +++ .
Nombreuses épidémies hospitalières
Isolement de contact
-
-
Hygiène des mains ++++++
 Du patient
 De entourage
 Du personnel soignant
o Lavage des mains
o Solution hydro-alcoolique sauf diarrhée à C Difficile (+ lavage des mains)
Si patient hospitalisé
 Chambre seule
 Surblouse, gants, chaise percée, gestion des selles
Cas particulier des voyages
-
Prophylaxie individuelle
Maladies des mains sales/péril fécal
Utilisation exclusive d’eau capsulée, filtrée , portée à ébullition ou traitée (pastille). Pas de
glace !
Aliments cuits, pelés ou lavés (nettoyage soigneux des fruits/légumes par de l’eau traitée)
Vaccins (typhoïde/cholera)
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