Diagnostics infirmiers I) La diarrhée Définition Evacuation de selles trop liquides, trop abondantes ou trop fréquentes. Il existe 2 types de diarrhées : - Syndrome dysentérique : selles fréquentes mais peu abondantes, glaireuses, mucopurulentes et parfois sanglantes, douleurs abdominales, fièvre possible. - Diarrhée cholériforme : diarrhée profuse avec de l’eau et peu de matières souvent accompagnée de déshydratation. La diarrhée peut être aiguë (quelques jours) ou chronique. Actions sur PM Bilans biologiques. Pose d’une VVP d’attente. Traitement (anti-diarrhéique, ATB, antiparasitaire, +/- cortisone). Actions sur rôle propre Surveillance de l’état de déshydratation (sécheresse buccale, plis cutané, yeux cernés …) + fiche hydrique. Surveillance des selles (nombre, aspect, odeur, couleur, présence de glaires, de pus, sang) + les garder si coproculture sur PM. Evaluer la douleur (rythme, fréquence …). Signes associés : vomissements, nausées, douleur. Surveillance des constantes (température, TA, FC). Diurèse. Surveillance des effets indésirables des traitements. Soins d’hygiène et de confort à chaque selle. Installation du patient (sonnette, bassin …). Expliquer au patient et à l’entourage l’importance de l’hydratation. Transmissions ciblées. Régime alimentaire Eviter les aliments riches en fibres et les produits laitiers. Conseiller : riz et son eau de cuisson ; carottes ; aliments riches en potassium (abricots secs, bananes, pommes de terre) ; coca cola sans bulles. II) La constipation Définition Absence de selles, depuis 72h ou moins de 3 selles par semaine. Actions sur PM Laxatifs oraux. Lavements. Régime alimentaire (riche en fibre) (→ Diététicienne). Mobilisation, massages abdominaux (→ Kiné). Eau riche en magnésium (type Hépar *). ASP. Actions sur rôle propre Evaluer les habitudes d’élimination du patient. Favoriser la mobilisation (exercices physiques fréquents). Surveillance des selles (aspect, quantité, qualité, fréquence, odeur). Hydrater +++. Surveiller les apports liquidiens sur 24 heures. Proposer un grand verre d’eau froide le matin au lever. Préparation et administration du traitement (à jeun pour les laxatifs). Surveillance des effets secondaires : diarrhées, déshydratation, nausées, vomissements. Donner des conseils diététiques : manger des fruits et légumes riches en fibres ; éviter banane, chocolat, carottes, fromage, riz. Lui dire d’aller à la selle à heure régulière ou dès la perception du réflexe éxonérateur. Rechercher la cause de la constipation afin d’essayer de la traiter (erreur alimentaire, lésion du colon, effet secondaire d’un traitement …). Faire une enquête alimentaire et déterminer la date de début des troubles d’élimination. Rechercher une pratique alimentaire néfaste au transit (croyance …). A ne pas faire : o Grignoter entre les repas. o Manger trop vite. o Manger trop de féculents. o Boire plus d’1/4 de litre de vin par repas, ou prendre régulièrement des apéritifs et/ou digestifs. III) Déficit nutritionnel Définition Apport nutritionnel inférieur aux besoins métaboliques. (Poids corporel inférieur de 20% ou plus au poids idéal). Actions sur PM Surveillance du poids tous les jours. Consultation diététique. Alimentation par gavage, pose d’une sonde gastrique, alimentation hypercalorique. Thérapie nutritionnelle. Compléments alimentaires (Clinutren *, Rinutryl *). Actions sur rôle propre Aide à la prise de poids : réaliser une enquête alimentaire, étiologique sur les raisons de sa dénutrition. Evaluer les connaissances de la personne soignée en terme de besoins et sur la notion de ration alimentaire. Fiche pour la surveillance pondérale. Donner des repas fréquents et peu copieux. Enquêter sur ses goûts alimentaires. Que les repas soient apportés par la famille. Hydratation. Adapter la consistance des aliments en fonction de ce que le patient peut avaler. Faire en sorte que le repas soit un moment de plaisir : permettre à la personne soignée de prendre ses repas en compagnie d’une personne si elle le désir, bonne installation et proposer une aide si besoin. Eduquer le patient sur l’intérêt d’une bonne alimentation. Surveillance du transit, de l’état cutané. IV) Vomissements Définition C’est un rejet actif par la bouche de tout ou d’une partie du contenu gastrique. L’aspect peut être : Alimentaire. Bilieux : liquide jaune. Fécaloïde : liquide marron. Hémorragie (hématémèse) : liquide rouge ou noir. Les vomissements répétés entraînent une déshydratation accompagnée de perturbations hydro-électrolytiques qu’il est impératif de compenser. Les signes associés Amaigrissement, douleurs abdominales, fièvre, troubles du transit, vertiges. Actions sur PM Traiter la cause. Compenser les pertes électrolytiques : perfusion G5 ou 10%, vitaminothérapie B1, B6, bouillon salé et coca cola sans gaz. Donner des anti-émétiques (Primpéran *, Motilium * ou Vogalène *) pour stimuler la motricité gastroduodénale, sauf si occlusion : per os 30 min avant repas ou IVD. Pose d’une sonde nasogastrique si besoin. Biologies (ionogramme). Actions sur rôle propre Mettre des gants. Tenir un bassin, donner des serviettes en papier. Calmer le patient, le soutenir (tenir le front), le faire respirer calmement et profondément, ne pas le laisser seul. Evaluer son angoisse. Tenir les mains sur plaie éventuelle. Position demi-assise, sauf chez les patients atteints de paralysie de la déglutition ou chez les patients inconscients : position latérale tête vers le bas. L’aider à vomir si besoin. Haricots à changer fréquemment, mis à portée de mains. Mettre une protection sur le torse pour éviter les taches. Enlever les prothèses dentaires éventuelles. Après chaque vomissement, effectuer des soins de bouche ou rincer la bouche avec de l’eau et/ou dentifrice, laver le patient. Lui donner du linge propre, aérer la chambre. Faire régner le calme, lui donner la sonnette. Surveillance des constantes : pouls, TA, température, poids et état de conscience. Surveiller les entrées et sorties : quantité, aspect, odeur, couleur des vomissements. Les garder si besoin pour analyses. Demander la date des dernières selles (aspect, quantité). Surveillance des signes de déshydratation (langue, téguments, plis cutanés) et de l’apparition des signes associés. Hydrater +++. Adapter le régime : léger, pas de café ni de lait, puis voir avec le médecin si pathologies particulières. Surveiller les effets indésirables des anti-émétiques (syndrome extrapyramidal : somnolence, vertiges, asthénie). V) Nausées Définition Sensation désagréable, sous forme de vagues, ressentie dans la gorge, l’épigastre ou l’abdomen, entraînant ou non des vomissements. Caractéristiques Haut le cœur qui précède habituellement le vomissement, mais qui peut être ressenti après le vomissement ou en l’absence de ce dernier. Les signes sont : pâleur, peau moite et froide, hypersalivation, tachycardie, stase gastrique et diarrhée. Mouvements de déglutition sous l’influence des muscles squelettiques. Actions sur rôle propre : Expliquer si possible, la cause de la nausée et sa durée. Inviter la personne à prendre des repas légers et fréquents et à manger lentement. Lui proposer des aliments qui lui font envie. Habituellement les liquides et les aliments fades et un peu froid sont bien tolérés. Eliminer tout ce qui peut choquer la vue ou l’odorat pendant que la personne mange. Recommander à la personne d’éviter : boissons chaudes ou froides, aliments contenant des matières grasses et des fibres, aliments épicés, caféine. Enseigner les techniques qui réduisent la nausée : éviter les boissons avec les repas, éviter les odeurs de la cuisine et autres stimuli désagréables, desserrer les vêtements avant de manger, se tenir où il y a de l’air frais ou utiliser un éventail, éviter de s’étendre pendant au moins 2 heures après avoir mangé. Déterminer l’étiologie de la nausée et établir un traitement après consultation du médecin : toux, constipation, infection de l’appareil urinaire, RGO, déséquilibre électrolytique, candidose, augmentation de la pression intracrânienne, agent pharmaceutique, anxiété.