Diarrhées d`origine bactérienne

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Diarrhées bactériennes
Juliette Pavie
Service de Maladies infectieuses et Tropicales
Hôpital Saint Louis Paris
Généralités
• La diarrhée est un symptôme fréquent chez les patients
infectés par le VIH (entre 50 % et 90% des patients)
• Définition de la diarrhée est variable : au moins 3 selles
/jour
• Idéalement poids des selles >300 g/jour
• Etiologie multiple, agent infectieux dans 50% des cas
mais origine bactérienne doit toujours être recherchée
• Fréquence augmentée dans la population VIH par
rapport à la population générale mais
• Peut lier au taux de CD4 sauf peut être Campylobacter :
récidive plus fréquente chez patients les plus
immunodéprimés
• Prophylaxie par cotrimoxazole permet une diminution de
leur fréquence
Clinique
2 grands tableaux cliniques :
• Diarrhées lésionnelles : Selles glairosanglantes avec douleurs abdominales intenses,
épreintes et ténesme, manifestations
systémiques fréquentes, dues à germes
entéroinvasifs (salmonella, shigella, yersinia,
campylobacter, E. coli entéropathogènes)
• Diarrhées sécrétoires : Selles aqueuses avec
souvent deshydratation (volume abondant) ,
douleurs abdominales modérées, manifestations
systémiques rares (Vibrio, E. coli
entérotoxinogène)
Bactéries en cause
• Salmonella enteritidis ou typhymurium : +++
- la bactérie envahit l'entérocyte puis traverse la muqueuse et
pénètre dans le tissu sous-muqueux où elle se multiplie, certaines
souches ont aussi une toxine
- Fréquence augmentée chez les patients VIH++ et forme invasive
- gastro-entérite aiguë ou diarrhée glairo sanglante
- Transmission par aliments souillés ou par porteur sain.
• Campylobacter jejuni ou coli : .
- sécrétion de toxines et bactérie dans la muqueuses
- Fréquence augmentée chez les patients VIH
- diarrhée aqueuse au syndrome dysentérique
- Rechute fréquente
- Contamination alimentaire (volailles et porc) ou par l'intermédiaire
de porteurs sains.
Bactéries en cause
• Shigella flexneri
- Bactérie pénètre dans la muqueuse, certaines souches ont aussi
une toxine
- A l’origine d’épidémie
- Syndrome dysentérique fébrile.
- Transmission inter humaine.
• Yersinia enterocolitica :
- bactérie invasive
- gastro-entérite fébrile avec douleurs abdominales++, signes extra
digestifs peuvent exister (myalgies et arthralgies.
- Contamination alimentaire (animaux de boucherie)
Bactéries en cause
• E. coli
- Germe saprophyte
- Certains sous types sont pathogènes : E. coli entéro invasifs
(comme shigellose), entéro toxiques, entéropathogènes (diarrhées
aigues hydriques), entéro hémorragiques (diarrhées hémorragiques)
• Clostridium difficile
- Sécrétion de toxine
- Patient sous antibiothérapie++ (clindamycine)
- De la simple diarrhée à la colite pseudo membraneuse (fièvre,
douleurs abdominales, selles glairo-sanglantes)
- Rechute et évolution prolongée possible
Coproculture : Indications
•
•
•
•
Syndrome dysentérique
Diarrhée aigue avec fièvre élevée
Persistance de la diarrhée>5 jours
Si prise d’antibiotiques antérieurs, penser
à rechercher Clostridium difficile
• Indication plus fréquente chez les patients
VIH immunodéprimés
Coproculture
L'examen direct des selles
• A l'état frais ou après coloration, dans le cas de selles
liquides, cet examen est important pour orienter les
cultures:
Présence de leucocytes en cas de diarrhée à
germes invasifs (Salmonella spp, Shigella spp,
Campylobacter spp)
Pas de leucocytes si diarrhée à germes
entérotoxigèniques (V cholerae, Aeromonas spp, C.
difficile).
-
• Après coloration frottis : pourcentage des deux types
tinctoriaux bactériens. Une flore équilibrée majorité de
bacilles à Gram négatif, mais toujours présence de
Gram positif.
Coproculture
• La mise en culture Toute coproculture doit
systématiquement mettre en oeuvre la recherche de
Salmonella (milieu d'enrichissement )et de Shigella.
• La recherche de Campylobacter spp est
systématiquement réalisée chez les enfants et pour les
adultes sur demande spéciale ou en présence de selles
liquides. Incubation pendant 48 heures minimum en
micro-aérophilie.
• Antibiogramme
• Malade sous traitement antibiotique recherche de
Clostridium difficile, mise en évidence de la cytotoxine
dans les selles
Traitement
• Mesures symptomatiques+++ avec
réhydratation par préparation OMS, au
besoin par voie intraveineuse (sérum
physiologique, apport de potassium)
• Surveillance du ionogramme (creat et
potassium)
• Antibiothérapie fonction du germe
suspecté et/ou des résultats de la
coproculture
Traitement
• Si germe entéro invasif : Fluoroquinolones per
os ou IV si voie orale impossible
• Se Méfier des résistance aux fluoroquinolones
dont la fréquence ne cesse de croitre , donc
bien réévaluer la réponse du traitement (C3G?)
• Si Campylobacter : Erythromycine 1gx2/jour 7
jours
• Si suspicion de Clostridium difficile : Interrompre
dans la mesure du possible les autres
antibiotique et prescription de Metronidazole 500
mgx3/jour 10 jours
Traitement
• Pas d’indication à prophylaxie primaire et
secondaire
• Traitement antirétroviral actif entraine une
restauration immunitaire permettant de
diminuer la fréquence des récidives
• Mesures d’hygiène : Eau embouteillée,
laver les légumes, peler les fruits, manger
viandes bien cuites
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